Monsieur Nikitopoulos avait œuvré à la fusion des différentes associations grecques qui existaient à Lyon. Le préfet avait reconnu cette fusion le 6 juillet 1934. Une fois tout cela accompli, il remit son mandat lors de l'AG du 30 décembre 1934 et fut réélu à la présidence de L'Annonciation.
Mais il faut croire que sa manière de phagocyter ses concurrents n'avait pas plu à tout le monde. Un recours contre son élection fut déposé devant la commission de contrôle de l'association et fut jugé recevable. Sans doute monsieur Nikitopoulos avait-il oublié de faire nommer son frère à cette commission, ou l'un de ses proches, comme monsieur Dhikeos l'avait fait lorsque celui-ci l'avait précédé en 1930...
La commission de contrôle constata que des membres avaient voté sans être à jour de leurs cotisations, ce que les statuts interdisaient. Les résultats du vote en avaient été faussés et devaient être invalidés.
Une nouvelle AG fut convoquée pour le 7 avril 1935. Monsieur Berberoglou fut nommé président. Il devenait le 5ème de L'Annonciation, et le 15ème depuis la création de l'Union Philanthropique, en 1921.
Je donnerai toujours le repère avec l'Union Philanthropique, afin de rappeler que cette association n'avait pas décidé de mettre fin à ses jours, mais de fusionner avec L'Annonciation.
Le 8 décembre 1935, le siège de L'Annonciation fut transféré du 8, rue Paul Bert, au 92, Grande Rue de la Guillotière, à Lyon 7ème.
L'AG du 20 décembre 1936 vit le retour aux affaires de monsieur Nicolas Dhikeos, qui retrouva son poste de président, laissé le 22 janvier 1931.
L'AG du 15 janvier 1939 vit être reconduits les mêmes membres du conseil. À ceci près que le frère du président, Pierre Dhikeos, fut élu au conseil et devint secrétaire. Nous n'avions pas revu Pierre depuis que les deux frères avaient été chassés, le 22 janvier 1931. Depuis, il avait terminé ses études et était devenu marchand de tableaux, comme son frère.
Sans doute à cause de la guerre, et de la gestion opaque de son président, l'activité de L'Annonciation se sclérosa. Il n'y eut pas d'AG en 1940, ni en 1941. La suivante eut lieu le 14 mai 1942. Monsieur Nicolas Dhikeos fut reconduit au poste de président. Son frère ne se représenta pas. Peut-être était-il alors sous les drapeaux ?
L'AG suivante se déroula le 21 janvier 1945. Monsieur Nicolas Dhikeos fut reconduit au poste de président. Son frère Pierre fut nommé conseiller.
Il faudra attendre 1947 pour que cette association sclérosée se redresse et se transforme radicalement, dans la dynamique de l'après-guerre, et grâce à l'arrivée d'un groupe d'hommes qui avaient la volonté de rendre vivante et rayonnante la communauté des Grecs de Lyon.
L'année avait commencé par une AG, le 19 janvier. Les statuts sont légèrement modifiés pour faire passer le nombre de conseillers du CA de cinq à neuf membres. Les Grecs prenaient le contre-pied de la tendance qui se manifestait depuis 1929, où l'on réduisait régulièrement le nombre de personnes admises à décider. Réduction qui contribuait à en étouffer le rayonnement. La réduction des membres du CA de l'Union Philanthropique, le 31 juillet 1932, avait été fatale à cette association.
Messieurs Bacaloudis, Constantinides, Dervissoglou (le prêtre), Climanoglou, Balabanoglou, Vassiloglou, Coucoras, Xenakis et Zagoridis étaient élus conseillers. Il y avait parmi eux une forte représentation de Grecs venant d'Asie Mineure (noms se terminant par -oglou). Monsieur Bacaloudis devenait le 6ème président de L'Annonciation - le 16ème depuis 1921.
Parallèlement à L'Annonciation, une nouvelle association fut créée, par les mêmes personnes, quelques jours plus tard, le 10 février. La déclaration de constitution précise que l'association sera dite « Association Cultuelle Hellénique Orthodoxe de Lyon ». Cette association aura pour objet : la construction à Lyon d'un édifice religieux.
Elle comprend cinq membres du conseil, qui sont les cinq membres fondateurs : messieurs Balabanoglou, Grégoire Dervissoglou (frère du prêtre), Bacaloudis, Zagoridis et Vassiloglou. Monsieur Balabanoglou en est le président, après avoir été tiré au sort pour cette fonction, tout comme le trésorier.
En outre, elle comprend sept membres permanents : messieurs Pappaduka (consul de Grèce), Constantin Dervissoglou (prêtre), Jeanne Bacaloudis (femme du fondateur), Zoé Balabanoglou (femme du président et fondateur), Mariantie Vassiloglou (femme du fondateur), Denise Zagoridis (femme d'Évangelos Zagoridis, 4ème des 5 enfants du fondateur) et Andrée Dervissoglou (femme de Grégoire Dervissoglou).
C'est la première fois dans la vie des associations grecques de Lyon que des femmes font partie du conseil d'une association. Même si elles restaient sous l'autorité de leurs maris respectifs, membres du conseil, il s'agit néanmoins d'une évolution notable.
La préfecture délivrera deux récépissés de déclaration de constitution à cette association. Un le 14 mars et un autre le 9 juin. Si bien que nous avons 4 exemplaires des statuts et deux exemplaires de la déclaration de constitution.
Cette association est constituée sous la surveillance et le contrôle du consulat de Grèce à Lyon (art. 1).
Son but est le maintien et le développement du culte selon le rite orthodoxe, et la construction d'un édifice sur un terrain qui fera l'objet soit d'une acquisition, soit d'une location de très longue durée, en raison du caractère de la construction projetée (art. 2).
L'Annonciation avait également pour but la construction d'une église, et avait créé un fond spécial à cet effet dans la modification des statuts du 18 décembre 1932. Si les deux associations avaient été concurrentes, il aurait été plus facile de comprendre pourquoi cette nouvelle association venait de se créer. Mais là, nous étions avec les mêmes personnes, élues pour diriger les deux CA, avec des statuts ayant les mêmes buts.
Peut-être cette nouvelle association servait-elle simplement à montrer qu'une page se tournait dans la vie de la communauté hellénique. Des hommes offraient leur argent pour construire une grande église. Ils ne continueraient pas simplement l'action d'une association qui avait perdu sa vitalité, mais ils allaient lui donner une nouvelle naissance.
Il peut également y avoir une autre explication à la création de cette nouvelle association. L'Annonciation dépendait du métropolite de Thyateira. Il était loin, âgé et sans doute pas très empressé de répondre aux courriers qu'il recevait. Une construction aussi importante que celle d'une église allait nécessiter de la réactivité dans la prise de décision.
Le métropolite était un poids, et cette nouvelle association permettrait de s'en affranchir en ne dépendant de personne d'autre que ses fondateurs.
Le siège de la nouvelle association est fixé provisoirement dans les locaux du consulat de Grèce, au 39 de la rue de la Bourse, à Lyon, dans le second arrondissement.
L'article 4 fixe les noms des membres fondateurs, qui seront gravés dans le marbre. La plaque honore encore leur mémoire aujourd'hui, à l'entrée de l'église.
Le prêtre sera automatiquement secrétaire général (art 6).
L'article 11, qui termine les statuts, prévoit les modalités de fusion ou union avec toutes autres organisations poursuivant un but analogue.
Le 4 juin 1947, les Hospices Civils de Lyon prennent la décision, après délibération, d'accorder un bail emphytéotique à l'Association Cultuelle Hellénique Orthodoxe de Lyon, déclarée le 12 février 1947. La décision des Hospices Civils sera validée par le préfet le dix-sept octobre de la même année. Le bail donna lieu à un acte notarié rédigé par maître Berger, notaire à Lyon.
Monsieur Paul Bellemain, architecte, domicilié rue Vendôme, à Lyon, représentait les Hospices Civils. Outre la représentation devant le notaire, il avait en charge de veiller à ce que les plans de l'église à construire respectent certains critères architecturaux. La Ville ne souhaitait pas créer un anachronisme architectural par une construction trop byzantine, et imposa ce contrôle sur les plans.
Les plans seront dessinés par l'architecte Louis Thomas. Il fut choisi en partie parce que le fils du père Constantin Dervissoglou, Basile, lui aussi architecte, travaillait dans son cabinet.
Mais il faut croire que sa manière de phagocyter ses concurrents n'avait pas plu à tout le monde. Un recours contre son élection fut déposé devant la commission de contrôle de l'association et fut jugé recevable. Sans doute monsieur Nikitopoulos avait-il oublié de faire nommer son frère à cette commission, ou l'un de ses proches, comme monsieur Dhikeos l'avait fait lorsque celui-ci l'avait précédé en 1930...
La commission de contrôle constata que des membres avaient voté sans être à jour de leurs cotisations, ce que les statuts interdisaient. Les résultats du vote en avaient été faussés et devaient être invalidés.
Une nouvelle AG fut convoquée pour le 7 avril 1935. Monsieur Berberoglou fut nommé président. Il devenait le 5ème de L'Annonciation, et le 15ème depuis la création de l'Union Philanthropique, en 1921.
Je donnerai toujours le repère avec l'Union Philanthropique, afin de rappeler que cette association n'avait pas décidé de mettre fin à ses jours, mais de fusionner avec L'Annonciation.
Le 8 décembre 1935, le siège de L'Annonciation fut transféré du 8, rue Paul Bert, au 92, Grande Rue de la Guillotière, à Lyon 7ème.
L'AG du 20 décembre 1936 vit le retour aux affaires de monsieur Nicolas Dhikeos, qui retrouva son poste de président, laissé le 22 janvier 1931.
L'AG du 15 janvier 1939 vit être reconduits les mêmes membres du conseil. À ceci près que le frère du président, Pierre Dhikeos, fut élu au conseil et devint secrétaire. Nous n'avions pas revu Pierre depuis que les deux frères avaient été chassés, le 22 janvier 1931. Depuis, il avait terminé ses études et était devenu marchand de tableaux, comme son frère.
Sans doute à cause de la guerre, et de la gestion opaque de son président, l'activité de L'Annonciation se sclérosa. Il n'y eut pas d'AG en 1940, ni en 1941. La suivante eut lieu le 14 mai 1942. Monsieur Nicolas Dhikeos fut reconduit au poste de président. Son frère ne se représenta pas. Peut-être était-il alors sous les drapeaux ?
L'AG suivante se déroula le 21 janvier 1945. Monsieur Nicolas Dhikeos fut reconduit au poste de président. Son frère Pierre fut nommé conseiller.
Il faudra attendre 1947 pour que cette association sclérosée se redresse et se transforme radicalement, dans la dynamique de l'après-guerre, et grâce à l'arrivée d'un groupe d'hommes qui avaient la volonté de rendre vivante et rayonnante la communauté des Grecs de Lyon.
L'année avait commencé par une AG, le 19 janvier. Les statuts sont légèrement modifiés pour faire passer le nombre de conseillers du CA de cinq à neuf membres. Les Grecs prenaient le contre-pied de la tendance qui se manifestait depuis 1929, où l'on réduisait régulièrement le nombre de personnes admises à décider. Réduction qui contribuait à en étouffer le rayonnement. La réduction des membres du CA de l'Union Philanthropique, le 31 juillet 1932, avait été fatale à cette association.
Messieurs Bacaloudis, Constantinides, Dervissoglou (le prêtre), Climanoglou, Balabanoglou, Vassiloglou, Coucoras, Xenakis et Zagoridis étaient élus conseillers. Il y avait parmi eux une forte représentation de Grecs venant d'Asie Mineure (noms se terminant par -oglou). Monsieur Bacaloudis devenait le 6ème président de L'Annonciation - le 16ème depuis 1921.
Parallèlement à L'Annonciation, une nouvelle association fut créée, par les mêmes personnes, quelques jours plus tard, le 10 février. La déclaration de constitution précise que l'association sera dite « Association Cultuelle Hellénique Orthodoxe de Lyon ». Cette association aura pour objet : la construction à Lyon d'un édifice religieux.
Elle comprend cinq membres du conseil, qui sont les cinq membres fondateurs : messieurs Balabanoglou, Grégoire Dervissoglou (frère du prêtre), Bacaloudis, Zagoridis et Vassiloglou. Monsieur Balabanoglou en est le président, après avoir été tiré au sort pour cette fonction, tout comme le trésorier.
En outre, elle comprend sept membres permanents : messieurs Pappaduka (consul de Grèce), Constantin Dervissoglou (prêtre), Jeanne Bacaloudis (femme du fondateur), Zoé Balabanoglou (femme du président et fondateur), Mariantie Vassiloglou (femme du fondateur), Denise Zagoridis (femme d'Évangelos Zagoridis, 4ème des 5 enfants du fondateur) et Andrée Dervissoglou (femme de Grégoire Dervissoglou).
C'est la première fois dans la vie des associations grecques de Lyon que des femmes font partie du conseil d'une association. Même si elles restaient sous l'autorité de leurs maris respectifs, membres du conseil, il s'agit néanmoins d'une évolution notable.
La préfecture délivrera deux récépissés de déclaration de constitution à cette association. Un le 14 mars et un autre le 9 juin. Si bien que nous avons 4 exemplaires des statuts et deux exemplaires de la déclaration de constitution.
Cette association est constituée sous la surveillance et le contrôle du consulat de Grèce à Lyon (art. 1).
Son but est le maintien et le développement du culte selon le rite orthodoxe, et la construction d'un édifice sur un terrain qui fera l'objet soit d'une acquisition, soit d'une location de très longue durée, en raison du caractère de la construction projetée (art. 2).
L'Annonciation avait également pour but la construction d'une église, et avait créé un fond spécial à cet effet dans la modification des statuts du 18 décembre 1932. Si les deux associations avaient été concurrentes, il aurait été plus facile de comprendre pourquoi cette nouvelle association venait de se créer. Mais là, nous étions avec les mêmes personnes, élues pour diriger les deux CA, avec des statuts ayant les mêmes buts.
Peut-être cette nouvelle association servait-elle simplement à montrer qu'une page se tournait dans la vie de la communauté hellénique. Des hommes offraient leur argent pour construire une grande église. Ils ne continueraient pas simplement l'action d'une association qui avait perdu sa vitalité, mais ils allaient lui donner une nouvelle naissance.
Il peut également y avoir une autre explication à la création de cette nouvelle association. L'Annonciation dépendait du métropolite de Thyateira. Il était loin, âgé et sans doute pas très empressé de répondre aux courriers qu'il recevait. Une construction aussi importante que celle d'une église allait nécessiter de la réactivité dans la prise de décision.
Le métropolite était un poids, et cette nouvelle association permettrait de s'en affranchir en ne dépendant de personne d'autre que ses fondateurs.
Le siège de la nouvelle association est fixé provisoirement dans les locaux du consulat de Grèce, au 39 de la rue de la Bourse, à Lyon, dans le second arrondissement.
L'article 4 fixe les noms des membres fondateurs, qui seront gravés dans le marbre. La plaque honore encore leur mémoire aujourd'hui, à l'entrée de l'église.
église de l'Annonciation - plaque commémorative |
Le prêtre sera automatiquement secrétaire général (art 6).
L'article 11, qui termine les statuts, prévoit les modalités de fusion ou union avec toutes autres organisations poursuivant un but analogue.
Le 4 juin 1947, les Hospices Civils de Lyon prennent la décision, après délibération, d'accorder un bail emphytéotique à l'Association Cultuelle Hellénique Orthodoxe de Lyon, déclarée le 12 février 1947. La décision des Hospices Civils sera validée par le préfet le dix-sept octobre de la même année. Le bail donna lieu à un acte notarié rédigé par maître Berger, notaire à Lyon.
Monsieur Paul Bellemain, architecte, domicilié rue Vendôme, à Lyon, représentait les Hospices Civils. Outre la représentation devant le notaire, il avait en charge de veiller à ce que les plans de l'église à construire respectent certains critères architecturaux. La Ville ne souhaitait pas créer un anachronisme architectural par une construction trop byzantine, et imposa ce contrôle sur les plans.
Les plans seront dessinés par l'architecte Louis Thomas. Il fut choisi en partie parce que le fils du père Constantin Dervissoglou, Basile, lui aussi architecte, travaillait dans son cabinet.
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