de l'intérieur d'une communauté

Quels que soient les groupes sociaux, on ne voit souvent d'eux que la partie « marketing ». Celle qui est bien présentable et que l'on souhaite mettre en évidence, au mépris souvent de la réalité. Ce blog, qui se revendique comme un blog d'information, va tenter de présenter la vie de la communauté hellénique de Lyon par ceux qui la vivent de l'intérieur.
J'ai connu deux hommes qui ont dignement représenté la communauté hellénique : monseigneur Vlassios et le père Athanase Iskos. Ils n'ont jamais eu à rougir de ce qu'ils ont fait ou dit et ont laissé une communauté respectée et respectable. Le contraste pourra paraître saisissant entre les 50 ans qui viennent de s'écouler et ce qui se passe depuis plus de six ans, mais si l'on veut rester fier de ce que l'on est, il ne faut pas hésiter à prendre ses distances lorsque ce que l'on voit s'éloigne de nos idéaux.
Dans un premier temps, je vais raconter une histoire au travers de courriers échangés et de documents, qui seront tous reproduits. Dans un second temps, je débattrai autour des questions qui seront posées à mon adresse mail : jeanmichel.dhimoila@gmail.com .
La communauté hellénique de Lyon étant une association cultuelle, loi 1905, les références au culte seront nombreuses et indispensables pour comprendre le sens de ce qui est recherché, et malheureusement parfois ses dérives.

Bonne
lecture à tous

dimanche 30 juin 2013

92- Exclusion des élus

J'ai déjà produit sur ce blog la notification d'exclusion de la communauté hellénique de Lyon pour le docteur Philippe L., ainsi que pour Dimitrios L. Ces décisions, notifiées par le père Nicolas Kakavelakis ont été validées par le métropolite Emmanuel Adamakis. Pour autant, si l'exclusion de ces deux élus est connue depuis le mois d'octobre 2012, presque personne ne sait que Stélios K. a subi le même sort. 

Ce qu'il y a de bien avec notre évêque, c'est qu'il n'est jamais à court de surprises. Nous allons donc voir comment il a fait pour exclure de la communauté son doyen, l'homme le plus estimé de tous, juste derrière le père Athanase et Xanthi.

Dans ce message, je vais reprendre la chronologie de ces exclusions en livrant tous les documents qui y sont relatifs. Puis, dans le prochain message, je montrerai comment l'aspect sordide et autoritariste de ces exclusions est utilisé dans le bulletin paroissial et sur facebook.


2 octobre 2012 : courrier des élus au père Nicolas, au Préfet et à l’évêque pour rappeler les règles de fonctionnement normales des associations et contester la modification des statuts de notre association. Ce courrier sera déposé le 8 octobre 2012 et réceptionné entre le 9 et le 18 octobre. Le père Nicolas sera le dernier à aller chercher son courrier à la poste, mais il aura eu connaissance de son contenu beaucoup plus tôt par l'évêque qui le lui a transmis.

Le père Nicolas essaie d'anticiper le contenu de ce courrier et fait état d'une réunion du Conseil de la communauté qui se serait réuni le 16 octobre pour exclure les dissidents qui ont osé informer le préfet des dysfonctionnements de la communauté. Il ne veut pas donner l'impression qu'il exclut les élus à cause de ce courrier. Le problème juridique posé par cette pseudo réunion du Conseil est que ses membres n'ont jamais été convoqués et qu'il n'y a pas davantage eu d'ordre du jour fixé. Les décisions prises à ce moment-là, ou tout du moins rédigées comme si elles avaient été prises, ont été dénoncées par la suite comme des faux grossiers. Mais nous y reviendrons plus bas.

18 octobre 2012 : l’évêque valide l’exclusion de Dimitrios L. et de Philippe L. Il met en sursis le cas de Stélios K.

20 octobre 2012 : le père Nicolas Kakavelakis notifie leur exclusion aux élus concernés. Les élus recevront leur recommandé signifiant leur exclusion quelques jours plus tard. Ils découvriront alors que leur cas aurait été étudié lors de 3 réunions du Conseil de la communauté, les 13 mars, 3 septembre et 16 octobre 2012. Ils n'ont jamais été convoqués à aucune de ces réunions. Ils ont souvent demandé le cahier des délibérations de la communauté qu'ils sont en droit de consulter, mais l'accès à ce cahier leur a toujours été refusé. 

Aujourd'hui, grâce à Edward Snowden, nous avons un accès direct aux décisions secrètes prises par Obama et la NSA dans le programme Prism, mais personne n'a encore réussi à se procurer le cahier encore plus secret dans lequel le père Nicolas et l'évêque consignent leurs décisions.

29 octobre 2012 : Dimitrios L. engage un recours contre son exclusion en saisissant l’avocate du père Nicolas, maître Alagy (12h56min35s, heure du mail).
                       Il informe par mail les élus qui sont censés l’avoir exclu de ce recours (13h07min32s).
                      Maître Alagy annonce le rejet du recours (16h24min30s), sans avoir exposé ce recours aux élus et sans qu’ils aient eu le temps de se réunir pour l’étudier.
 
3 novembre 2012 : le père Nicolas publie un texte toujours présent sur le facebook de la communauté et sur son site internet, appelant à se méfier d’un groupuscule qui s’en prend à lui. Ce groupuscule serait mû par des intérêts personnels. Il ne précise pas que le groupuscule en question est formé d'élus qui n'ont absolument rien à gagner dans l'histoire, si ce n'est préserver leur honneur en ne s'associant pas aux dérives du père Nicolas. Le groupuscule en question représente plusieurs centaines d'électeurs de la communauté, si l'on en croit les résultats des élections qui leur ont confié leurs fonctions lors de la dernière assemblée générale.

14 novembre 2012 : Dimitrios L. saisit l’évêque d’un recours contre son exclusion. L'évêque recevra ce recours le 16 novembre.

23 novembre 2012 : Philippe L. conteste son exclusion par un recours auprès du père Kakavelakis. Celui-ci n’ira pas chercher son recommandé. Il renverra le même courrier le 28 novembre, mais ce second recommandé sera également refusé par le père Nicolas. Philippe L. conteste également son exclusion en saisissant le métropolite. Le courrier sera déposé le 23 novembre et reçu le 26.

23 novembre 2012 : Stelios K., doyen de la communauté dont il est élu depuis 1972, est toujours en sursis grâce à la mansuétude de notre métropolite. Loin de ressentir cette pression comme une menace, il est révolté de ce que le père et l'évêque font subir au fils du docteur Ladias qui nous a représentés comme président pendant 30 ans, et qui a représenté la Grèce comme consul pendant 20 ans.  Dès son retour de Grèce, Stélios a à cœur de dénoncer ce qu'il voit se dérouler depuis des mois, et qui s'est aggravé subitement par les exclusions. Il écrit au père Nicolas un courrier dans lequel il se confie de tout ce qui lui pèse. Le courrier sera posté le 23 novembre et reviendra sans avoir été réclamé par son destinataire.

Le même jour, Stélios K. postera une copie de ce courrier au métropolite Emmanuel, qu'il recevra  le 26 novembre. Même sans être allé chercher son recommandé, le père Nicolas parlera de son contenu avec Nicolas A., ce qui signifie que le père Nicolas en a eu une copie entre les mains. Le seul à avoir pu transmettre cette lettre au père Nicolas est l'évêque. C'est ce qui laisse supposer que l'évêque avait également transmis la lettre de Philippe L. qui avait été postée le même jour, et que le père Nicolas n'était pas non plus allé chercher.

24 novembre 2012 : Philippe L. saisit le Procureur de la République sur cette exclusion. Le recommandé sera posté le 25 novembre et reçu vraisemblablement le 27.

26 novembre 2012 : Le père Nicolas a été pris au dépourvu par le courrier de Stélios posté dès le retour de Grèce de ce dernier. Il essaie de faire abstraction de ce courrier qui le place dans une situation délicate et tente d'inverser les rôles en voulant faire culpabiliser Stélios. C'est le sens du courrier qu'il lui adresse le 26 novembre, et qui sera notifié à Stélios autour du 11 décembre. 

En n'allant pas chercher son recommandé, le père Nicolas a oublié une règle de droit fondamentale : un recommandé est considéré par la justice comme reçu du jour où il a été retiré. S'il n'est pas retiré, il est considéré comme reçu du jour de sa première présentation par le facteur. Le facteur a présenté le recommandé de Stélios le 24 novembre, donc, aux yeux de la Loi, lorsque le père Nicolas écrit à Stélios le 26 novembre, il a officiellement été avisé de la lettre de ce dernier depuis 2 jours.

18 décembre 2012 : réponse de Stélios K. à la demande d’explications du père Nicolas du 26 novembre. Afin d'éviter que le père Nicolas ne prenne connaissance du contenu de la lettre par le métropolite, et qu'il n'aille pas chercher son courrier, le métropolite ne sera pas mis en copie tout de suite. Le père Nicolas ira chercher son courrier le 21 décembre.
 
23 décembre 2012 : le père Nicolas est furieux de la réponse de Stélios. Il convoque quelques élus dociles en urgence et décide en petit comité d'exclure le doyen de la communauté sans même que celui-ci ait pu s'expliquer devant les membres du Conseil, comme l'avait demandé l'évêque. La veille de Noël, il tamponnera l'exclusion de Stélios et la déposera en Préfecture. Vous trouverez ici le document 1 de cet enregistrement, et ici le document 2.

Stélios ne sera jamais notifié de cette décision si bien que je pense qu'il doit encore se demander pourquoi il n'a pas été convoqué à une réunion du Conseil depuis 2 ans. Pour ma part, je me suis aperçu de l'exclusion de Stélios il y a quelques semaines seulement en demandant à la Préfecture la liste des élus actuels de notre communauté.

2 janvier 2013 : Stélios K. met l’évêque en copie de sa réponse et l’informe qu’il est prêt à s’expliquer devant le comité, comme l'évêque l’avait demandé. L'évêque recevra ce courrier le 4 janvier.

J'ai lu que Michel IK a écrit sur le facebook de la communauté, le 3 novembre 2012, en réaction au communiqué du père Nicolas qui appelle à se méfier du groupuscule qui lui en veut : Je pense aussi que les anciens devraient intervenir. Qu'il ouvre les yeux et se renseigne. Il verra que les anciens ont très souvent réagi. Il s'apercevra également que si les anciens ont jugé nécessaire d'intervenir, c'est pour condamner l'action du père Nicolas. Mais il est vrai que pour ouvrir les yeux, il ne faut pas avoir peur d'entendre : Bienvenue dans le monde réel !

samedi 22 juin 2013

91- Ecole grecque

L'association cultuelle de la Communauté Hellénique de Lyon a la particularité d'héberger une école grecque dont les instituteurs sont payés par le gouvernement grec. Le père Athanase Iskos a assuré l'enseignement dans cette école entre 1978 et 2010, année de son départ en retraite.

Dans les années 80, lorsque j'allais à l'école grecque, le cours commençait par une prière et, après l'enseignement du grec, le père Athanase finissait par une catéchèse. Je me souviens qu'il nous a demandé un jour pourquoi le Christ guérissait par sa parole mais, pour l'aveugle de naissance (Jn, 9), il fit de la boue avec sa salive et il guérit l'aveugle grâce à cette boue. La réponse fut que pour tous les malades, le Christ corrigeait ce qui ne fonctionnait plus chez eux. Mais chez l'aveugle de naissance, il manquait une chose qu'il n'avait pas dans son corps. Chose que le Christ a donnée par la boue, tout comme il avait façonné Adam à l'origine. Le Christ est donc allé plus loin dans ce miracle que dans d'autres, car il a parachevé sa création, tout comme ce qui attend l'homme à la fin des temps.

Le père Athanase a appris le grec à plusieurs générations d'enfants et l'école a fonctionné sur ce modèle jusque dans les années 2000. Il s'occupait de tous les niveaux : il apprenait l'alphabet aux débutants et préparait les adolescents au bac pour ceux qui avaient choisi l'option grec.

Pour autant, tous les parents qui mettaient leurs enfants à l'école grecque ne souhaitaient pas forcément avoir un lien avec la paroisse ou avec l'orthodoxie. Cela a donné lieu à des tensions au début des années 2000. Des parents ont voulu imposer une façon de fonctionner qui soit plus laïque et se sont mobilisés pour cela. Ces tensions ont conduit le père Athanase à abandonner le catéchisme et la prière. Elles ont beaucoup pesé sur lui car elles remettaient en cause ses motivations profondes et son dévouement continu.

Pour le père Athanase, le modèle de l'école était celui des écoles cachées, où les Grecs enseignaient aux enfants sous l'occupation turque. Écoles qui  ont permis à la culture et à la foi de se transmettre, les deux étant indissociables. Sa ville de Ioannina est entourée de telles écoles, notamment sur l'île au centre du lac. Les enseignants étaient prêts à donner leur vie pour transmettre leur savoir. Le père Athanase était pétri de cet idéal. Il était d'autant plus légitime dans sa façon d'enseigner, liant cultures religieuse et scolaire, que l’Église avait créé cette école de toute pièce, qu'elle mettait les locaux à disposition et assumait le fonctionnement.

Dans l'Annonce orthodoxe n° 18, le père Athanase avait écrit, dans son dernier discours : J'ai toujours pensé que l’École était la pépinière de la Paroisse. Des bons et performants élèves cela voulait dire des gens qui prendraient la relève de la Paroisse et de la Grécité. J'ai mis beaucoup de soins pour enseigner aux enfants et à les préparer pour ne pas perdre la culture des valeurs de l’École. Acquérir les connaissances qui les aideraient à faire face aux défis des temps. Se pencher au fond de leur âme pour chercher les vérités qui l'empliront avec la Lumière de la Résurrection.

Avec le recul, je vois l'enseignement donné par le père Athanase comme celui d'une école privée. L'un de mes enfants est dans une école catholique et je n'aurais aucune légitimité si je me plains auprès de la direction de la spiritualité qui se dégage de cette école. J'ai choisi cette école pour la qualité de son enseignement et je l'accepte telle qu'elle est. Si je ne suis pas d'accord avec certains aspects de l'enseignement dispensé, alors je corrige ces aspect dans la part d'éducation qu'il m'incombe de transmettre à mes enfants. Mais jamais je ne critiquerai l'école ou les enseignants que j'ai moi-même choisis sur ce qui fait leur spécificité.

Environ vers 2006, Babis est venu seconder le père Athanase. Mais les frais pour le faire venir de Paris étaient élevés et son contrat s'est vite arrêté. Il a été remplacé par deux enseignantes : Ioanna et une autre qui venait de Pont de Chéruy. L'enseignante de Pont de Chéruy a eu des problèmes de santé et elle est décédée rapidement. Elle fut remplacée par Artémis. Ioanna n'est pas restée longtemps et a dû partir pour ce que l'on pourrait qualifier de manque de pédagogie. Artémis a géré seule tous les niveaux des grands enfants.

Artémis était stricte, mais elle se faisait apprécier des élèves. Elle les motivait pour leurs examens, leur faisait préparer de beaux spectacles et savait valoriser leur travail.

Elle est rentrée en Grèce l'an dernier, la durée maximum de son détachement ayant été atteinte. L'école avait entre-temps mystérieusement perdu son accréditation officielle des autorités du ministère grec de l'éducation, et sans doute les crédits afférents qui lui auraient permis d'avoir un second enseignant.

Artémis est, encore aujourd'hui, très regrettée. Si je devais retenir une chose de ce qu'elle a su transmettre, ce serait ce spectacle de Noël 2010 : elle avait réussi à provoquer l'hilarité d'une salle pleine et conquise par son adaptation du Petit Chaperon Rouge.


Les enfants étaient épanouis et heureux comme le montrent les images.

Les autorités européennes ont mis en place un programme de certification pour harmoniser les diplômes de langues dans tous les pays de l'Union Européenne. Ces diplômes donnent accès à certaines formations ou à des emplois. Lorsque le père Athanase a su que ces diplômes existaient, il a poussé R. M. à s'y inscrire.

Le campus universitaire de Grenoble, et plus particulièrement sa maison des langues et des cultures, est habilité par l'université de Thessalonique comme centre d'examen pour la région Rhône-Alpes. R. M. a été la première à s'inscrire et à réussir son diplôme, en 2008, qui lui fut remis en mains propres par le consul de Grenoble, mandaté par l’État grec.

Par la suite, l'association de parents d'élèves IMilia s'est organisée pour qu'un maximum d'enfants puissent passer cette certification, où le niveau obtenu par les cours dispensés par le père Athanase pouvaient se concrétiser par un diplôme.

Des adultes se sont également laissé persuader de participer à ces examens grâce à des cours que leur a dispensés gracieusement et bénévolement Artémis durant sa dernière année à Lyon. Le succès a été total et tous les candidats ont été admis, quel que soit le niveau passé.

Au départ d'Artémis, le père Athanase Iskos ayant été remplacé par le père Nicolas Kakavelakis, ce dernier a fait savoir qu'il ne voulait plus préparer personne au diplôme de langue. Les adolescents ayant déserté les cours, il n'y avait plus personne non plus à préparer pour le bac. Ce qui fait que le père Nicolas s'est contenté d'enseigner aux plus jeunes.

Cela s'est caractérisé par la fête de l'école grecque du 23 mars dernier, où nous voyons sur les photos qu'il n'y a plus qu'une quinzaine d'enfants dans l'école.


Pour masquer cette désertification, le père Nicolas a enlevé toutes les photos de toutes les classes d'enfants qui se sont succédées depuis des dizaines d'années. Ces photos étaient affichées dans l'école grecque jusqu'au départ d'Artémis. Nous lisons régulièrement, dans le bulletin paroissial, que tout va bien dans l'école grecque. Mais si tout va bien, pourquoi le père Nicolas ne met-il pas les photos des enfants qui fréquentent ses cours à côté des photos des enfants qui allaient aux cours du père Athanase ? Pourquoi essaie-t-il de faire oublier jusqu'au souvenir de ce qui s'est fait avant lui ? Craint-il la comparaison à ce point ?


Malheureusement, je n'ai quasiment aucune photo des années où le père Athanase enseignait pour pouvoir présenter un plan large des fêtes de l'école. Mais je crois que tout le monde s'en souvient.
 
Les parents d'IMilia ne se sont pas contentés de cette fatalité. D'abord, ils ont pris conscience que les difficultés faites au père Athanase étaient injustifiées, et qu'ils ont perdu beaucoup par son départ. Ensuite, ils se sont pris en charge et ont entrepris des démarches auprès du coordonnateur européen, à Bruxelles. Ce coordonnateur est chargé de suivre les programmes d'enseignement. Il sert d'intermédiaire entre l’État Grec et les écoles, est attentif au nombre des enfants inscrits et participe au financement.

Ils espèrent ainsi, en attirant l'attention du coordonnateur européen sur l'école, être épaulés en trouvant un partenaire officiel compréhensif et à l'écoute pour retrouver une accréditation par le ministère grec, garante d'une performance et d'un dynamisme que notre école n'aurait jamais dû perdre.

Nous trouvons, en page 2 du dernier bulletin paroissial, écrit par le père Nicolas et qui vante l'action de ce dernier : notre école a fêté le jour national de la Grèce avec poèmes et sketches. Pourtant, lui qui ne conçoit pas que l'on puisse éplucher une carotte sans être pris en photo, n'a pas cru bon de montrer sur facebook la nombreuse assistance de cette fête si réussie. Il n'a pas davantage présenté la moindre vidéo des sketches qu'il affirme avoir vus. Comment le pourrait-il, lui qui s'est contenté, pour toute préparation à cette fête, de donner un texte à lire aux enfants à la fin du cours précédent, en leur disant qu'ils devraient le lire pour la fête ?

Le cadreur chargé de prendre les photos lors de la fête de l'école du 23 mars a eu beaucoup de mal à montrer une photo avec des parents. Sur les 26 photos présentées sur facebook, il n'y en a qu'une où l'on voit l'angle d'un parent. L'assistance, composée de quelques parents présents au premier rang, était très loin de la salle pleine des fêtes organisées pas Artémis ou par le père Athanase.


Les parents d'IMilia sont courageux et persévérants. Ils ne se sont jamais résignés à accepter l'illusion que tout va bien véhiculée par les médias de la communauté. Ils ont poursuivi leurs efforts auprès du coordonnateur européen et ils ont pu annoncer, lors de la fête de clôture de l'année scolaire, qu'un remplaçant à Artémis serait nommé, au moins pour assumer une partie des cours.

A en juger par la tête du père Nicolas, qui découvrait par cette annonce qu'un enseignant qui ne dépendrait pas de lui serait nommé, il y a tout lieu de penser qu'il a dû oublier qu'il ne faut pas s'inquiéter, tout va bien ! C'est écrit sur facebook...

mercredi 19 juin 2013

90- Propagande

Il est très facile de faire dire à une image le contraire de ce qu'elle signifie. Franquin l'a très bien compris, et cela lui a inspiré l'une des très bonnes planches de Gaston Lagaffe.
 

Notre bulletin paroissial ressemble souvent à un outil de propagande, tout comme la page facebook de la communauté. Nous allons donc revenir sur quelques-uns des cas de détournement les plus criants, afin que, par cette mise en lumière, l'attention de monsieur Kakavelakis, directeur de la publication autoproclamé, soit attirée, qu'il redonne un peu de sérieux à ses choix éditoriaux, et  qu'il cesse par là-même de considérer que ses lecteurs ont le niveau intellectuel de poissons rouges.

Quand on entend son beau sermon de dimanche dernier sur l'unité et l'amour, lui qui passe son temps à exclure systématiquement ceux qui montrent un peu d'indépendance d'esprit, on ne peut que considérer que soit il s'est mis à lire l’Évangile, à défaut de le mettre en pratique, soit il a appris quelque chose de mon blog. Étant donné que malgré les proxy qu'il utilise pour masquer son adresse IP lorsqu'il se connecte, ceux-ci ne sont pas tout à fait fiables, je sais que c'est un lecteur assidu. Je penche donc pour la seconde option.

28 Feb12:51:10Comodo Dragon 16.1
WinXP
1680x1050
France Flag Lyon,
Rhone-Alpes,
France
Free Sas (82.226.64.XXX) [Label IP Address]

11 Mar15:15:11Comodo Dragon 16.1
WinXP
1680x1050
France Flag Lyon,
Rhone-Alpes,
France
Free Sas (82.226.64.XXX) [Label IP Address]

Il faut lire les relevés d'adresse IP ci-dessus de la façon suivante : à gauche la date, puis l'heure, puis le navigateur utilisé, ainsi que le programme sous lequel tourne l'ordinateur et la résolution d'écran de l'ordinateur connecté. La colonne suivante indique la ville et le pays. Puis le fournisseur d'accès, suivi du numéro d'adresse IP. Dessous est indiquée la page visitée et enfin le lien par lequel la personne est arrivée sur le site. Dites-vous que chaque fois que vous allez sur une page web, vous laissez toutes ces informations. La CNIL informe de cela sur son site.

Les proxy servent à faire croire à celui qui navigue qu'il ne laisse pas de trace. Comme le disait Jacques Chirac, les promesses n'engagent que ceux qui y croient ! Sur mon blog, il y a régulièrement des connexions à partir des proxy Aniscartujo, Proxy.my-addr, Bitly, Tinyurl, Hidemyass... Ce sont très souvent les mêmes adresses IP qui reviennent par ces différents proxy. J'en déduis que j'ai affaire à des connaisseurs de la dissimulation ; des personnes qui n'aimeraient pas que l'on sache quels sites internet ils visitent réellement.

Bien évidemment, je ne ne fais mention d'aucun élément de la vie privée de pèresonne, puisque l'adresse IP en question, dont j'ai masqué les derniers chiffres, est celle de la communauté hellénique de Lyon, et que ces connexions relèvent donc des fonctions de la personne qui s'est connectée.
 
Ce qui est sûr, c'est que Kostas P., Jean M., Caroline G., tous trois exclus du chœur et de la communauté n'ont pas eu l'occasion d'entendre ce beau discours. Ils auraient pourtant aimé, à défaut d'écouter les paroles creuses du père Nicolas, au moins être présents pour écouter le choeur byzantin Tropos. Ce chœur, venu la veille pour participer aux Nuits de Fourvière, est venu chanter la liturgie chez nous. Leurs chants étaient de toute beauté, en décalage complet avec la prestation du prêtre, certes, mais de toute beauté.

Pourtant, leurs voix qui remplissaient l'église et résonnaient jusque dans les rues avoisinantes ne parvenaient pas à combler le vide laissé par l'absence de Kostas qui aurait fêté cette année, avec la présence de Tropos, 60 ans de présence continue à la tête du chœur, s'il n'avait pas été poussé dehors. C'était comme un magnifique cadeau d'anniversaire offert sans la présence de l'hôte pour lequel les convives se sont rassemblés.

L'histoire ne dit pas encore si monsieur Kakavelakis a décidé de mettre en pratique son sermon sur l'unité, en réintégrant toutes les personnes qu'il a exclues. Elle ne dit pas non plus si l'unité dont il parlait concernait tous les auditeurs, ou si certains en étaient exclus. Elle ne dit pas non plus s'il s'agissait là encore de propagande ou si c'était un début de repentir. Malheureusement, si l'on en juge par ses actions passées, je crains que ces mots, dans la bouche du père Nicolas, ne soient rien d'autre que des lettres mortes. Laissons à l'avenir le soin de trancher cette question.
 
Les messages à venir ont été rendus nécessaires par la publication de l'Annonce orthodoxe n° 26, dans laquelle nous lisons, en page 2, que nous sommes toujours plus nombreux et toujours plus enthousiastes. Nous verrons comment l'école grecque est en train de dépérir après avoir perdu son accréditation officielle ; comment les photos en gros plan lors des fêtes masquent une assistance de plus en plus clairsemée ; comment les vidéos sont souvent oubliées pour ne pas trop s'attarder sur le niveau déplorable des prestations, ainsi que d'autres points propres aux techniques marketing qui confinent à la propagande, voire à la manipulation.

Cette analyse commencera dès samedi par la situation de l'école grecque, chère à de nombreux parents.

samedi 15 juin 2013

89- Comparatif épiscopal

On dit que l'herbe est toujours plus verte ailleurs pour signifier que nous avons tendance à ne pas être contents de ce que nous avons et convoitons l'image qui nous est renvoyée des autres. Cette expression peut être le signe d'un état dépressif d'insatisfaction permanent. Mais elle est également utilisée par ceux qui n'aiment pas la contestation, car elle tend à vouloir délégitimer les critiques, fussent-elles objectives, en tentant de faire culpabiliser celui qui fait état d'un problème.

Le présent message, qui sera un peu comme une publicité comparative, ne manifeste donc pas la convoitise d'une situation qui serait plus idyllique ailleurs, mais tentera simplement de rester dans l'analyse constructive.

Nous parlons parfois des protestants comme d'une généralité. En fait, il existe près de 1200 mouvements protestants, qui croient des choses souvent très contradictoires, et dont certains sont considérés comme des sectes. Les mouvements les plus connus et les plus nombreux sont néanmoins les réformés et les luthériens.

Cette absence d'unité fait que les autorités ecclésiastiques catholiques refusent de considérer le protestantisme comme une Église. L'application concrète de ce refus est que les catholiques ne siègent pas dans les réunions œcuméniques si les protestants y sont. Ainsi, lors des rencontres pour les 50 ans du KEK, à Lyon, les représentants officiels catholiques participaient aux réunions en tant qu'observateurs, sans prendre part aux décisions.
 
Un autre problème créé par cette situation éclatée des protestants est l'absence de représentativité aux yeux de l’État français. Lorsque l’État veut discuter avec les protestants, il ne sait pas quel numéro de téléphone composer, pour reprendre la formule de Kissinger qui critiquait les européens en 1970. L’État a donc poussé pour avoir une représentation protestante officielle en France, comme il avait poussé les musulmans à former le Conseil Français du Culte Musulman (CFCM).

Le samedi 11 mai 2013, à Lyon, est née l’Église protestante unie de France. De même que les musulmans chiites et sunnites n'ont pas été unis après la création du CFCM, les protestants ne sont pas plus unis depuis le 11 mai qu'ils ne l'étaient le 10 mai. Mais les autorités civiles sont contentes d'avoir aujourd'hui un interlocuteur unique pour s'adresser aux protestants.

Monseigneur Emmanuel nous a fait l'honneur de sa présence à cette occasion. Enfin, presque ! S'il est venu le samedi à Lyon pour la création de cette nouvelle structure, il n'a pas cru bon de venir saluer sa propre Église.


L'archevêque orthodoxe de Jérusalem estimait qu'il ne pouvait pas venir à Lyon, fusse pour une conférence, sans venir célébrer la liturgie dans l'église orthodoxe du lieu qui l'accueille. C'est pourquoi il est venu célébrer chez nous le 26 mai. Mais notre propre archevêque, non. Il n'est venu que pour les élections du comité, alors qu'il souhaitait pousser à une modification des statuts pour s'assurer le contrôle de nos biens.

Lorsque monseigneur Vlassios était à Lyon, nous avions une liturgie pontificale tous les dimanches. Puis, après sa mort, le métropolite de Paris venait tous les ans, le 25 mars, pour la fête de l'église. Tradition qui s'est estompée avec l'arrivée de monseigneur Emmanuel, pour ne devenir aujourd'hui qu'une longue absence remarquée. De sorte que même lorsqu'il passe dans la rue d'à côté, il ne vient plus nous voir.

Là où l'archevêque de Jérusalem parle dans le bruit d'une longue salle pleine sans se déconcentrer et en restant parfaitement audible (bruit qui gênait le traducteur à 38'30'' sur la vidéo de la conférence), monseigneur Emmanuel, lui, n'arrivait pas à se faire entendre dans notre église aux 3/4 vide avec cette phrase restée célèbre adressée à un ancien qui lui demandait de parler plus fort : Commencez par faire taire les enfants, vous entendrez mieux !

Là où l'archevêque de Chypre a mis à la disposition de la population l'ensemble des biens de l’Église, notre archevêque ne pense qu'à prendre les nôtres, quitte à cautionner de faux documents pour tenter cette spoliation.

Quand je pense que le Métropolite est venu nous faire la leçon sur l'importance de mettre à jour nos statuts pour que son nom remplace celui de monseigneur Jérémie, alors que ses propres statuts ne sont pas à jour ! Il nous a vraiment pris pour des demeurés à croire que nous pouvions lui laisser bidouiller nos statuts à sa guise avec un argumentaire aussi simpliste.

Là où l'archevêque de Jérusalem, malgré tous les problèmes qui sont les siens, à pris le temps de réconforter ceux qui lui ont parlé et dire un mot gentil à tout le monde (même en félicitant C. K. pour la qualité de son chant, c'est dire s'il n'a pas peur des cas désespérés), notre archevêque n'a jamais pris la peine de simplement répondre aux paroissiens qui lui ont écrit.

Alors que penser du métropolite Emmanuel, qui tente de faire bonne figure chez les autres et de masquer par des menaces de poursuites judiciaires ceux qui lui font remarquer ses manquements ? Rien. Si ce n'est qu'il est terriblement ordinaire. Sans doute croit-il que l'herbe est plus verte ailleurs.

samedi 8 juin 2013

88- Chrysostomos II

Avant de parler du sujet d'aujourd'hui, je voulais vous transmettre un faire-part de naissance. Nous avons eu la joie, le 7 mai dernier, de voir arriver parmi nous une jeune pousse toute frêle mais qui semble en bonne santé : la page facebook des amis de la communauté hellénique de Lyon !

Il n'aura échappé à personne que le titre de cette page facebook reprend le titre de mon blog. Sachant que l'on y trouve un duplicata de la page facebook de la communauté hellénique de Lyon, tenue par le père Nicolas Kakavelakis, héros malheureux de certaines des histoires de ce blog, je suppose que Nikos tente ainsi de réorienter les recherches internet de google. 

Qu'il se rassure, nombre d'étudiants du campus de la Doua viennent toujours lire les nouvelles de la communauté sur mon blog.

Lui qui se vante de penser quatre coups à l'avance, je m'étonne qu'il n'ait pas eu cette idée plus tôt. C'est de loin sa réaction la moins impulsive depuis fort longtemps. Ce serait intéressant de savoir s'il l'a eue tout seul. L'idée est bonne et à creuser. Peut-être vais-je faire un duplicata de ce blog que l'on pourra trouver à l'adresse de cohelyon (page internet de la communauté), et un autre à l'adresse de communauté hellénique de Lyon (page facebook)...

Il aurait toutefois pu faire preuve d'un peu d'imagination, et appeler sa page, par exemple, les ennemis des amis de la communauté hellénique de Lyon. De cette façon, il retrouvait les mêmes mots clés pour les référencements de google  et ne créait aucune ambiguïté en s'appropriant une appellation déjà utilisée.
 
Les débuts de cette page ne sont pas glorieux, avec aucun ami enregistré sur cette nouvelle page. J'espère quand même qu'il restera moins isolé dans le monde virtuel qu'il ne l'est dans le monde réel. 

Sans doute que le voyage à Athènes, initialement prévu du 8 au 12 mai (annonce orthodoxe n° 25 p. 6) et annulé faute d'inscrits, a laissé du temps à Nikos pour peaufiner cette petite nouvelle. Au moins une qu'on ne lui reprochera pas de bichonner !


Il est des sujets beaucoup plus tabous que d'autres. Aujourd'hui, cela n'intéresse personne de savoir s'il est vrai qu'Emmanuel et Christodoulos étaient vraiment amis, et jusqu'à quel point. Non, ce n'est pas aux ragots que les gens s'attachent, mais au concret. Parmi les sujets concrets les plus sensibles et les plus tabous se trouve en bonne position l'argent que l'on gagne. C'est ainsi que monseigneur Emmanuel ne dit jamais ce qu'il gagne, bien que l'on devine que c'est nettement moins que ce qu'il aimerait gagner.

L’Église de Grèce a souvent été accusée, durant la crise, de payer très peu d'impôts et de ne pas participer à l'effort de redressement du pays. Cette attitude n'est pas le propre de tous les évêques. Monseigneur Chrysostomos II, archevêque de Chypre, en fait une brillante démonstration depuis quelques mois.

Il ne craint pas de dire que les biens dont il dispose s'élèvent à 2,4 milliards d'euros.



Tout d'abord, doit-on considérer que l’Église n'a pas à être riche ?  L'argent n'est ni bien ni mauvais. C'est l'usage que l'on en fait qui lui donne son sens. D'un point de vue spirituel, la valeur d'une personne se mesure à l'amour qui remplit son cœur. Le problème de l'argent est qu'il a une forte propension à dessécher le cœur, le vidant ainsi de son amour. Et c'est contre cela que l’Évangile met en garde.

J'ai déjà évoqué, lors du message sur Paolo Gabriele, majordome du pape aujourd'hui incarcéré pour avoir essayé de défendre ses idéaux, que l’Église catholique d'Allemagne était propriétaire de l'un des plus grand réseaux d'édition de revues porno de la planète, générant un chiffre d'affaire annuel de 2 milliards d'euros.

Si les responsables religieux s'égarent dans les illusions véhiculées par les richesses dont ils ont la gestion, lorsqu'ils ne se les accaparent pas pour eux-mêmes, alors l’Église donne une mauvaise image avec son statut financier et elle porte de mauvais fruits.
 
Tous les moyens ne sont pas bons pour légitimer de gagner de l'argent, même si c'est officiellement pour les bonnes œuvres. L'éloge que je fais de monseigneur Chrysostomos II est donc sous réserve des moyens qu'il s'est donnés pour gagner et faire fructifier l'argent dont il dispose. Je partirai néanmoins du principe que c'est quelqu'un d'intègre. Si les évêques restent lucides, qu'ils voient l'intérêt supérieur de leurs fidèles, et qu'ils utilisent l'argent dont ils disposent pour les aider dans leur vie, alors il n'y a pas de raison valable à remettre en cause leur puissance financière.

Monseigneur Chrysostomos II livre une analyse intéressante sur l'Europe, un peu dans cet article, mais surtout dans toutes ses interventions publiques de ces derniers mois. Il considère que l'Europe n'a jamais aidé Chypre à récupérer sa partie nord occupée par les Turcs. Il considère aussi que tous les problèmes monétaires de l'île sont apparus au moment où de grands gisements de pétrole et de gaz ont été découverts dans les eaux territoriales de Chypre. Il est logique qu'il se demande pourquoi les marchés financiers et l'Europe ne font plus confiance à Chypre, alors que c'est maintenant qu'elle présente la meilleure solvabilité pour les décennies à venir. 
 
Je me fais l'écho des Chypriotes de la paroisse pour soutenir monseigneur Chrysostomos II dans la vision qu'il a de son pays, que ce soit pour rétablir des relations justes avec l'Europe, ou que ce soit pour en sortir.

samedi 1 juin 2013

87- Monseigneur Hanna Atallah

Nous voyons régulièrement une forme de guerre de religions entre chrétiens et musulmans au travers des médias. C'est ce que l'on voit au Nigeria, où des musulmans font régulièrement exploser des bombes devant des églises, c'est ce que l'on a vu au Mali, où des islamistes avaient envahi des villes et y maintenaient une terreur sanglante, c'est ce que l'on voit en Arabie Saoudite, où toute expression chrétienne est rigoureusement interdite et réprimée, c'est ce que l'on voit dans de trop nombreux pays.

Pourtant, ce serait une erreur de considérer que musulmans et chrétiens sont voués à s'entretuer. 

Tout d'abord, il convient de rappeler que la violence n'est pas le propre des musulmans, mais qu'on la retrouve dans tous les groupes humains. Les chrétiens ne sont pas en reste sur cette question, notamment les catholiques au travers de leurs croisades, ou par les massacres visant les protestants. 

Ensuite, les musulmans ont souvent plus de haine entre eux qu'envers les chrétiens, surtout entre sunnites et chiites. Nous voyons aujourd'hui que la Syrie sert de terrain d'affrontement entre des rebelles composés en partie de mercenaires sunnites, organisés et financés par l'Arabie Saoudite et le Qatar et, de l'autre côté, le régime en place soutenu par les chiites du Hezbollah et de l'Iran.

Ces combats sanglants et ces attentats font des milliers de morts tous les mois en Irak ou au Pakistan. Parce que lorsque nous entendons qu'un attentat a visé une mosquée, ce ne sont pas les chrétiens qui sont les instigateurs de cet attentat, mais très souvent les sunnites visant les chiites. 

Si l'on creuse la question des relations entre chrétiens et musulmans, nous voyons qu'au Liban le Hezbollah d'Hassan Nasrallah soutient les projets de loi chrétiens et que l'entente entre les deux communautés se fait pour l'intérêt de leur nation commune. Les Libanais refusent de voir leur pays divisé en zones confessionnelles et ils ont surmonté leurs divisions car ils ont conscience d'être une seule nation. 

Au Liban, l'ennemi des chrétiens n'est pas le musulman, qu'il soit chiite ou sunnite, mais l’État d'Israël. Dans ce conflit, le chrétien ne se positionne pas en tant que tel, mais en tant que Libanais dont la nation a été de trop nombreuses fois envahie et détruite par les bombes d'un voisin belliqueux.

Cette unité entre chrétiens et musulmans se retrouve en Palestine. Lorsque nous parlons de Palestiniens, ce serait une erreur de considérer qu'il ne s'agit que de musulmans. Les Palestiniens sont la plus ancienne communauté chrétienne au monde et, aujourd'hui encore, ils sont très nombreux. 

Les médias nous présentent certains imams comme des islamistes indésirables en France. C'est le cas du Cheikh Ikrima Saïd Sabri, ancien mufti de Jérusalem. Cet imam était l'invité du comité de soutien à la Palestine, qui organisait une rencontre à Lyon, dimanche dernier. L'imam, déclaré indésirable en France par Nicolas Sarkozy, s'est vu refuser son visa par Manuel Valls. 



Les organisateurs de cette manifestation de soutien avaient conscience que chrétiens et musulmans subissent le joug d'un oppresseur commun en Palestine. Ils ont donc invité monseigneur Hannah Atallah, archevêque orthodoxe de Jérusalem (Al-Qods), afin qu'il vienne témoigner de ce qu'il vit. 

J'ai rarement vu et entendu un évêque parler avec autant de liberté et de sincérité. Il ne se préoccupait pas de faire bonne figure par un langage diplomatique insipide, mais parlait avec son coeur, sans détours, pour simplement témoigner. Et son témoignage était sans appel. Il parlait en tant que pasteur qui cherche à protéger son peuple et qui est prêt à donner sa vie pour lui.

L’État d'Israël est un occupant qui a volé leurs terres aux Palestiniens, qui les opprime, qui profane leurs lieux de culte et martyrise leur peuple. N'ayant pas pu venir en France, le Cheikh Ikrima Saïd Sabri a demandé à l'archevêque de parler en son nom. C'est donc pour tous les Palestiniens, chrétiens et musulmans, que l'archevêque Hanna Atallah s'est exprimé et qu'il a été de nombreuses fois ovationné par une assistance en grande partie musulmane. 

La vidéo de son intervention est disponible ci-dessous :



Son intervention ne fait pas mention de faits isolés, mais d'une situation permanente. Hier encore, Libération faisait état d'un nouvel acte de vandalisme anti-chrétien à Jérusalem.

Monseigneur Hanna Atallah a également profité de sa venue à Lyon pour célébrer la liturgie dans notre paroisse.


C'était un véritable honneur pour les anciens de la communauté et tous les fidèles de pouvoir accueillir cet évêque chez nous. J'espère que s'il revient un jour, nous serons un peu plus que la cinquantaine de dimanche dernier pour le recevoir comme il le mérite.