de l'intérieur d'une communauté

Quels que soient les groupes sociaux, on ne voit souvent d'eux que la partie « marketing ». Celle qui est bien présentable et que l'on souhaite mettre en évidence, au mépris souvent de la réalité. Ce blog, qui se revendique comme un blog d'information, va tenter de présenter la vie de la communauté hellénique de Lyon par ceux qui la vivent de l'intérieur.
J'ai connu deux hommes qui ont dignement représenté la communauté hellénique : monseigneur Vlassios et le père Athanase Iskos. Ils n'ont jamais eu à rougir de ce qu'ils ont fait ou dit et ont laissé une communauté respectée et respectable. Le contraste pourra paraître saisissant entre les 50 ans qui viennent de s'écouler et ce qui se passe depuis plus de six ans, mais si l'on veut rester fier de ce que l'on est, il ne faut pas hésiter à prendre ses distances lorsque ce que l'on voit s'éloigne de nos idéaux.
Dans un premier temps, je vais raconter une histoire au travers de courriers échangés et de documents, qui seront tous reproduits. Dans un second temps, je débattrai autour des questions qui seront posées à mon adresse mail : jeanmichel.dhimoila@gmail.com .
La communauté hellénique de Lyon étant une association cultuelle, loi 1905, les références au culte seront nombreuses et indispensables pour comprendre le sens de ce qui est recherché, et malheureusement parfois ses dérives.

Bonne
lecture à tous

samedi 13 juillet 2013

94- Voyages voyages

Le 13 avril dernier, le père Nicolas Kakavelakis et l'Annonciation de la Mère de Dieu portaient plainte contre moi auprès du Procureur pour des faits de dénonciation calomnieuse. Cette plainte, enregistrée sous le numéro 13108000249, est en cours d'instruction et, bien qu'aucune investigation n'ait encore été lancée par le Procureur, il est probable que je serai convoqué pour être entendu dans cette affaire.

J'ai toute confiance en la justice. Lorsque le père Nicolas avait porté plainte contre moi pour diffamation, suite à mes messages de blog, j'avais été entendu. L'officier de police qui m'avait auditionné était très compétent et très posé. Après l'audition, le Procureur avait estimé qu'il n'y avait pas d'infraction et donc pas de matière à poursuites. La plainte avait été classée sans suite. Je ne manquerai pas de vous informer des suites de cette affaire !


J'ai lu, en page 2 du dernier bulletin paroissial,  le message du président : Des voyages, des conférences, des expositions, des fêtes... et tout cela grâce à votre soutien et votre vive participation. Vous êtes toujours plus nombreux, toujours plus enthousiastes !

Je ne reviendrai pas ici sur le fait qu'une association cultuelle loi 1905 n'a pas le droit juridique d'organiser des voyages, des conférences, des expositions ou des fêtes, qui sont du seul ressort des association culturelles loi 1901. Je m'attacherai plutôt à parler des voyages dont il est ici question.

Effectivement, le bulletin précédent faisait état de trois voyages organisés cette année, contre un seul l'année dernière, et aucun la précédente. A la lecture du bulletin, il y a donc de quoi se réjouir en voyant la communauté de plus en plus nombreuse et de plus en plus enthousiaste.

Le premier point à relever est que la vie de la communauté n'a pas commencée il y a trois ans, mais en 1921. J'ai lu dans le dossier archivé à la Préfecture qu'une association de soutien aux émigrés d'Asie Mineure avait été créée à cette époque. On peut y voir la trace de décisions accordant 50 (anciens) francs aux femmes ayant accouché pour les aider à couvrir leurs frais médicaux. C'est un Syrien, monsieur Balabanoglou, qui fut, avec quelques autres personnes, à l'origine de cette association.

En 1929, cette association culturelle se transforma pour devenir la paroisse que nous connaissons. Ce n'est que beaucoup plus tard que cette paroisse cosmopolite prit le nom de Communauté Hellénique de Lyon

Les voyages organisés par la communauté ont toujours existé. L'une des premières fois où je suis allé au ski était lors d'une excursion organisée par monseigneur Vlassios. Il y a eu parfois des cars entiers qui partaient pour un moment de détente entre amis, et parfois uniquement des petits groupes. Mais qu'il y ait du monde ou non, ces voyages participaient au dynamisme de la communauté et à la vie qui s'en dégageait. 

Le prix des voyages a toujours été très abordable, et uniquement destiné à couvrir les frais. Nombreux sont ceux qui se rappelleront l'une des excursions organisée par le père Athanase pour visiter le monastère de la Faurie, près de Gap.


Même si je ne fréquente pas toutes les personnes qui sont sur cette photo, je les connais toutes. 

Le père Nicolas a, lui aussi, voulu organiser des voyages. C'est parfaitement légitime et personne ne viendra le lui reprocher. Mais son problème, depuis qu'il est arrivé, est de vouloir faire mieux que le père Athanase. Il a donc décidé d'aller plus loin et de faire des excursions plus exotiques. Le premier voyage qu'il a choisi d'organiser a été à Istanbul (Annonce Orthodoxe n°20, p. 7). Il y a eu une dizaines de personnes à s'inscrire. Mais le coût de 650 euros pour 5 jours et 4 nuits a été largement rédhibitoire pour beaucoup.


J'ai entendu des personnes dire qu'elles avaient reçu de la publicité de Carrefour Voyages qui proposait le même séjour pour 430 euros. Souvent, dans les offres alléchantes des prospectus publicitaires, il y a des tas de petits suppléments à prévoir, si bien qu'il n'est pas vraiment possible de savoir si le prix demandé par le père Nicolas était intéressant ou non. On peut cependant se faire une idée par une recherche rapide sur Google. Si on cherche un séjour à Istanbul hors saison, on peut trouver le voyage et l’hôtel 3 étoiles, 8 jours et 7 nuits, à partir de 340 euros, hors repas et excursions. Comme nous le verrons sur les photos à venir, presque aucun de ces participants ne reviendra à un autre séjour.

Le second voyage fut pour aller en Autriche, du 16 au 20 mai 2012. A part quelques personnes du bureau proches du père Nicolas, la communauté ne s'est pas mobilisée pour ce voyage qui, lui aussi, avait eu un coût élevé.


Cette année,  malgré l’enthousiasme déclinant, le père Nicolas avait décidé d'organiser 3 voyages (Annonce Orthodoxe n°25, p. 6). Je n'ai pas de photos du premier voyage qui était prévu à Athènes du 8 au 12 mai. Le voyage a été annulé faute d'inscrits. Hormis le père et sa femme, nous sommes donc passés, en trois voyages, de 10 personnes à 5 puis à 0.

Les deux autres voyages prévus cette année étaient à Istanbul du 16 au 20 mai, et au Mont-Athos du 17 au 21 juin.
 


 La première chose surprenante, sur ces photos, c'est que les vacanciers ne semblent pas faire partie de la communauté. Les personnes à qui j'ai demandé de qui il s'agissait ne savaient pas me répondre. Cela ne me gêne absolument pas et je trouve même que c'est une bonne chose que nous soyons ouverts et accueillants. Mais il ne serait pas bon que le père Nicolas masque la désertion des membres de la communauté par un remplissage de personnes extérieures. Les uns n'ont pas vocation à servir d'alibi à l'absence des autres. Ils se doivent d'être complémentaires.

La seconde chose est que les groupes restent petits comparés aux voyages organisés par le père Athanase.


Alors restons lucides. Il ne suffit pas d'écrire que nous sommes de plus en plus nombreux et de plus en plus enthousiastes pour que cela soit vrai. Les photos que le père Nicolas Kakavelakis a lui-même mises à disposition sur facebook prouvent le contraire.

samedi 6 juillet 2013

93- Exclusions partie 2

Nous avons lu dans le message précédent comment les élus de la communauté hellénique de Lyon qui osaient avoir un peu d'indépendance d'esprit et d'éthique étaient exclus les uns après les autres par le père Nicolas. A la lumière de ces exclusions, ce que ce dernier écrit dans le bulletin paroissial prend un sens particulier : la vie d'une communauté ne se résume pas seulement à voter et disparaître mais surtout à s'imprégner des dispositions de loyauté, de fidélité, et surtout d'amour du bon service... (L'Annonce Orthodoxe n°26, p. 2).

Il est intéressant de se demander envers qui le père Nicolas recommande d'être loyal, fidèle, et ce qu'est le bon service pour lequel il faut être plein d'amour ! L'analyse de l'exclusion des élus a permis de montrer que le seul envers qui le père Nicolas recommande l'application de ces dispositions est lui-même.

Nous lisons, au paragraphe 2 de la page 3 de l'Annonce Orthodoxe précédemment citée : Suite au décès du bienheureux Arthur Basiliadis et la vacation d'une place dans le Conseil Administratif de notre association, deux nouveaux membres [...] ont été choisis pour le CA après proposition de notre Métropolite. Cela nous apprend deux choses : 
- Arthur B. a été béatifié juste après son décès et il est désormais élevé au rang de bienheureux ;
- une place dans le conseil d'administration de l'association était vacante.

Je préfère voir le père Nicolas béatifier tout le monde plutôt que de le voir exclure tout le monde, même si les deux attitudes procèdent de la même quête d'intérêts personnels et d'emprise psychologique. Je ne reviendrai donc pas sur la béatification d'Arthur, quoiqu'il serait bien de savoir si celui qui a écrit cette phrase a déjà suivi un cours de théologie. Non. Ce qui m'intéresse, c'est la place vacante d'un des membres du Conseil.

Il y a 15 membres dans le Conseil. Nous les connaissons tous et ils étaient suffisamment appréciés pour avoir été élus pour nous représenter. Alors pourquoi taire le nom de cet élu qui a laissé sa place vacante ? Et surtout, comment se fait-il que dans un petit monde où tout se sait, les membres de la communauté hellénique n'aient jamais su que l'une des places du Conseil était vacante ?

Nos statuts disent que pour qu'une place soit vacante, il doit y avoir démission, décès, ou exclusion. Peut-être que l'élu démissionnaire est Wahib A. qui vient brillamment de réussir son doctorat en Génie Civil à l'INSA de Lyon ? Wahib a en effet aussitôt trouvé un poste d'enseignant et est parti pour Nancy. 

Peut-être que Wahib ne pouvait plus assister aux réunions du Conseil à cause de ses examens qui approchaient (7 mai) et que l'évêque l'a remplacé par anticipation (9 avril) ?

Mais peut-être aussi que si le père Nicolas ne donne pas le nom de l'élu qui a laissé sa place vacante, c'est parce que personne n'a laissé sa place ? Aurait-il réadapté à sa façon le vieux proverbe qui dit : 
Quand on veut tuer son chien, on dit qu'il a la rage en : Quand on veut exclure un élu, on dit que sa place est vacante ?

Pour ma part, j'ai l'intime conviction que le père Nicolas n'a pas dit qui était l'élu qui a laissé sa place vacante parce qu'il s'agissait de Stélios, et que tout le monde sait que Stélios n'a jamais laissé sa place. Le père Nicolas l'a exclu par une succession de décisions arbitraires que l'on pourrait qualifier de coup d’État, mais il n'est pas idiot au point de s'en vanter et d'ignorer les effets dévastateurs pour sa réputation si les membres de la communauté l'apprenaient.

C'est même vraisemblablement pour éviter une contestation massive qu'il n'a jamais notifié Stélios de son exclusion. Il l'a retiré de la liste des élus inscrits à la Préfecture le 24 décembre 2012, l'évêque l'a remplacé le 9 avril 2013, mais le père Nicolas n'a jamais informé l'intéressé ni la communauté de cet état de fait.

Il sait pertinemment qu'il a besoin de Stélios et de la notoriété qui est la sienne. C'est pour cela qu'il n'a pas manqué l'occasion de le mettre en avant sur facebook. L'important, pour le père Nicolas, n'est pas que tout aille bien dans la communauté, mais de laisser croire que tout va bien.



C'est à cause de telles mises en scène que je dis que le père Nicolas utilise les moyens de communication de la communauté hellénique comme des outils de propagande et de manipulation. Il fait croire par une photo volée que tout va bien avec Stélios, alors qu'il a œuvré dans l'ombre pour l'évincer.

J'accorderai une mention spéciale à Nicolas A. qui présente toujours Stélios, lorsqu'il est en public, comme son ami de plus de cinquante ans. Nicolas A. n'a pourtant pas hésité à signer l'exclusion de son ami. Sans doute a-t-il une définition toute particulière de ce mot. Pour ma part, je croyais naïvement qu'avoir un ami, c'était être prêt à le défendre. Si Stélios apprend un jour qu'il ne fait plus partie de la communauté hellénique de Lyon, peut-être reprendra-t-il à son compte cette vieille prière de Voltaire : Mon Dieu, gardez-moi de mes amis, quant à mes ennemis, je m'en charge.

Heureusement que le bienheureux métropolite Emmanuel est là pour superviser son prêtre et veiller sur nous !

dimanche 30 juin 2013

92- Exclusion des élus

J'ai déjà produit sur ce blog la notification d'exclusion de la communauté hellénique de Lyon pour le docteur Philippe L., ainsi que pour Dimitrios L. Ces décisions, notifiées par le père Nicolas Kakavelakis ont été validées par le métropolite Emmanuel Adamakis. Pour autant, si l'exclusion de ces deux élus est connue depuis le mois d'octobre 2012, presque personne ne sait que Stélios K. a subi le même sort. 

Ce qu'il y a de bien avec notre évêque, c'est qu'il n'est jamais à court de surprises. Nous allons donc voir comment il a fait pour exclure de la communauté son doyen, l'homme le plus estimé de tous, juste derrière le père Athanase et Xanthi.

Dans ce message, je vais reprendre la chronologie de ces exclusions en livrant tous les documents qui y sont relatifs. Puis, dans le prochain message, je montrerai comment l'aspect sordide et autoritariste de ces exclusions est utilisé dans le bulletin paroissial et sur facebook.


2 octobre 2012 : courrier des élus au père Nicolas, au Préfet et à l’évêque pour rappeler les règles de fonctionnement normales des associations et contester la modification des statuts de notre association. Ce courrier sera déposé le 8 octobre 2012 et réceptionné entre le 9 et le 18 octobre. Le père Nicolas sera le dernier à aller chercher son courrier à la poste, mais il aura eu connaissance de son contenu beaucoup plus tôt par l'évêque qui le lui a transmis.

Le père Nicolas essaie d'anticiper le contenu de ce courrier et fait état d'une réunion du Conseil de la communauté qui se serait réuni le 16 octobre pour exclure les dissidents qui ont osé informer le préfet des dysfonctionnements de la communauté. Il ne veut pas donner l'impression qu'il exclut les élus à cause de ce courrier. Le problème juridique posé par cette pseudo réunion du Conseil est que ses membres n'ont jamais été convoqués et qu'il n'y a pas davantage eu d'ordre du jour fixé. Les décisions prises à ce moment-là, ou tout du moins rédigées comme si elles avaient été prises, ont été dénoncées par la suite comme des faux grossiers. Mais nous y reviendrons plus bas.

18 octobre 2012 : l’évêque valide l’exclusion de Dimitrios L. et de Philippe L. Il met en sursis le cas de Stélios K.

20 octobre 2012 : le père Nicolas Kakavelakis notifie leur exclusion aux élus concernés. Les élus recevront leur recommandé signifiant leur exclusion quelques jours plus tard. Ils découvriront alors que leur cas aurait été étudié lors de 3 réunions du Conseil de la communauté, les 13 mars, 3 septembre et 16 octobre 2012. Ils n'ont jamais été convoqués à aucune de ces réunions. Ils ont souvent demandé le cahier des délibérations de la communauté qu'ils sont en droit de consulter, mais l'accès à ce cahier leur a toujours été refusé. 

Aujourd'hui, grâce à Edward Snowden, nous avons un accès direct aux décisions secrètes prises par Obama et la NSA dans le programme Prism, mais personne n'a encore réussi à se procurer le cahier encore plus secret dans lequel le père Nicolas et l'évêque consignent leurs décisions.

29 octobre 2012 : Dimitrios L. engage un recours contre son exclusion en saisissant l’avocate du père Nicolas, maître Alagy (12h56min35s, heure du mail).
                       Il informe par mail les élus qui sont censés l’avoir exclu de ce recours (13h07min32s).
                      Maître Alagy annonce le rejet du recours (16h24min30s), sans avoir exposé ce recours aux élus et sans qu’ils aient eu le temps de se réunir pour l’étudier.
 
3 novembre 2012 : le père Nicolas publie un texte toujours présent sur le facebook de la communauté et sur son site internet, appelant à se méfier d’un groupuscule qui s’en prend à lui. Ce groupuscule serait mû par des intérêts personnels. Il ne précise pas que le groupuscule en question est formé d'élus qui n'ont absolument rien à gagner dans l'histoire, si ce n'est préserver leur honneur en ne s'associant pas aux dérives du père Nicolas. Le groupuscule en question représente plusieurs centaines d'électeurs de la communauté, si l'on en croit les résultats des élections qui leur ont confié leurs fonctions lors de la dernière assemblée générale.

14 novembre 2012 : Dimitrios L. saisit l’évêque d’un recours contre son exclusion. L'évêque recevra ce recours le 16 novembre.

23 novembre 2012 : Philippe L. conteste son exclusion par un recours auprès du père Kakavelakis. Celui-ci n’ira pas chercher son recommandé. Il renverra le même courrier le 28 novembre, mais ce second recommandé sera également refusé par le père Nicolas. Philippe L. conteste également son exclusion en saisissant le métropolite. Le courrier sera déposé le 23 novembre et reçu le 26.

23 novembre 2012 : Stelios K., doyen de la communauté dont il est élu depuis 1972, est toujours en sursis grâce à la mansuétude de notre métropolite. Loin de ressentir cette pression comme une menace, il est révolté de ce que le père et l'évêque font subir au fils du docteur Ladias qui nous a représentés comme président pendant 30 ans, et qui a représenté la Grèce comme consul pendant 20 ans.  Dès son retour de Grèce, Stélios a à cœur de dénoncer ce qu'il voit se dérouler depuis des mois, et qui s'est aggravé subitement par les exclusions. Il écrit au père Nicolas un courrier dans lequel il se confie de tout ce qui lui pèse. Le courrier sera posté le 23 novembre et reviendra sans avoir été réclamé par son destinataire.

Le même jour, Stélios K. postera une copie de ce courrier au métropolite Emmanuel, qu'il recevra  le 26 novembre. Même sans être allé chercher son recommandé, le père Nicolas parlera de son contenu avec Nicolas A., ce qui signifie que le père Nicolas en a eu une copie entre les mains. Le seul à avoir pu transmettre cette lettre au père Nicolas est l'évêque. C'est ce qui laisse supposer que l'évêque avait également transmis la lettre de Philippe L. qui avait été postée le même jour, et que le père Nicolas n'était pas non plus allé chercher.

24 novembre 2012 : Philippe L. saisit le Procureur de la République sur cette exclusion. Le recommandé sera posté le 25 novembre et reçu vraisemblablement le 27.

26 novembre 2012 : Le père Nicolas a été pris au dépourvu par le courrier de Stélios posté dès le retour de Grèce de ce dernier. Il essaie de faire abstraction de ce courrier qui le place dans une situation délicate et tente d'inverser les rôles en voulant faire culpabiliser Stélios. C'est le sens du courrier qu'il lui adresse le 26 novembre, et qui sera notifié à Stélios autour du 11 décembre. 

En n'allant pas chercher son recommandé, le père Nicolas a oublié une règle de droit fondamentale : un recommandé est considéré par la justice comme reçu du jour où il a été retiré. S'il n'est pas retiré, il est considéré comme reçu du jour de sa première présentation par le facteur. Le facteur a présenté le recommandé de Stélios le 24 novembre, donc, aux yeux de la Loi, lorsque le père Nicolas écrit à Stélios le 26 novembre, il a officiellement été avisé de la lettre de ce dernier depuis 2 jours.

18 décembre 2012 : réponse de Stélios K. à la demande d’explications du père Nicolas du 26 novembre. Afin d'éviter que le père Nicolas ne prenne connaissance du contenu de la lettre par le métropolite, et qu'il n'aille pas chercher son courrier, le métropolite ne sera pas mis en copie tout de suite. Le père Nicolas ira chercher son courrier le 21 décembre.
 
23 décembre 2012 : le père Nicolas est furieux de la réponse de Stélios. Il convoque quelques élus dociles en urgence et décide en petit comité d'exclure le doyen de la communauté sans même que celui-ci ait pu s'expliquer devant les membres du Conseil, comme l'avait demandé l'évêque. La veille de Noël, il tamponnera l'exclusion de Stélios et la déposera en Préfecture. Vous trouverez ici le document 1 de cet enregistrement, et ici le document 2.

Stélios ne sera jamais notifié de cette décision si bien que je pense qu'il doit encore se demander pourquoi il n'a pas été convoqué à une réunion du Conseil depuis 2 ans. Pour ma part, je me suis aperçu de l'exclusion de Stélios il y a quelques semaines seulement en demandant à la Préfecture la liste des élus actuels de notre communauté.

2 janvier 2013 : Stélios K. met l’évêque en copie de sa réponse et l’informe qu’il est prêt à s’expliquer devant le comité, comme l'évêque l’avait demandé. L'évêque recevra ce courrier le 4 janvier.

J'ai lu que Michel IK a écrit sur le facebook de la communauté, le 3 novembre 2012, en réaction au communiqué du père Nicolas qui appelle à se méfier du groupuscule qui lui en veut : Je pense aussi que les anciens devraient intervenir. Qu'il ouvre les yeux et se renseigne. Il verra que les anciens ont très souvent réagi. Il s'apercevra également que si les anciens ont jugé nécessaire d'intervenir, c'est pour condamner l'action du père Nicolas. Mais il est vrai que pour ouvrir les yeux, il ne faut pas avoir peur d'entendre : Bienvenue dans le monde réel !

samedi 22 juin 2013

91- Ecole grecque

L'association cultuelle de la Communauté Hellénique de Lyon a la particularité d'héberger une école grecque dont les instituteurs sont payés par le gouvernement grec. Le père Athanase Iskos a assuré l'enseignement dans cette école entre 1978 et 2010, année de son départ en retraite.

Dans les années 80, lorsque j'allais à l'école grecque, le cours commençait par une prière et, après l'enseignement du grec, le père Athanase finissait par une catéchèse. Je me souviens qu'il nous a demandé un jour pourquoi le Christ guérissait par sa parole mais, pour l'aveugle de naissance (Jn, 9), il fit de la boue avec sa salive et il guérit l'aveugle grâce à cette boue. La réponse fut que pour tous les malades, le Christ corrigeait ce qui ne fonctionnait plus chez eux. Mais chez l'aveugle de naissance, il manquait une chose qu'il n'avait pas dans son corps. Chose que le Christ a donnée par la boue, tout comme il avait façonné Adam à l'origine. Le Christ est donc allé plus loin dans ce miracle que dans d'autres, car il a parachevé sa création, tout comme ce qui attend l'homme à la fin des temps.

Le père Athanase a appris le grec à plusieurs générations d'enfants et l'école a fonctionné sur ce modèle jusque dans les années 2000. Il s'occupait de tous les niveaux : il apprenait l'alphabet aux débutants et préparait les adolescents au bac pour ceux qui avaient choisi l'option grec.

Pour autant, tous les parents qui mettaient leurs enfants à l'école grecque ne souhaitaient pas forcément avoir un lien avec la paroisse ou avec l'orthodoxie. Cela a donné lieu à des tensions au début des années 2000. Des parents ont voulu imposer une façon de fonctionner qui soit plus laïque et se sont mobilisés pour cela. Ces tensions ont conduit le père Athanase à abandonner le catéchisme et la prière. Elles ont beaucoup pesé sur lui car elles remettaient en cause ses motivations profondes et son dévouement continu.

Pour le père Athanase, le modèle de l'école était celui des écoles cachées, où les Grecs enseignaient aux enfants sous l'occupation turque. Écoles qui  ont permis à la culture et à la foi de se transmettre, les deux étant indissociables. Sa ville de Ioannina est entourée de telles écoles, notamment sur l'île au centre du lac. Les enseignants étaient prêts à donner leur vie pour transmettre leur savoir. Le père Athanase était pétri de cet idéal. Il était d'autant plus légitime dans sa façon d'enseigner, liant cultures religieuse et scolaire, que l’Église avait créé cette école de toute pièce, qu'elle mettait les locaux à disposition et assumait le fonctionnement.

Dans l'Annonce orthodoxe n° 18, le père Athanase avait écrit, dans son dernier discours : J'ai toujours pensé que l’École était la pépinière de la Paroisse. Des bons et performants élèves cela voulait dire des gens qui prendraient la relève de la Paroisse et de la Grécité. J'ai mis beaucoup de soins pour enseigner aux enfants et à les préparer pour ne pas perdre la culture des valeurs de l’École. Acquérir les connaissances qui les aideraient à faire face aux défis des temps. Se pencher au fond de leur âme pour chercher les vérités qui l'empliront avec la Lumière de la Résurrection.

Avec le recul, je vois l'enseignement donné par le père Athanase comme celui d'une école privée. L'un de mes enfants est dans une école catholique et je n'aurais aucune légitimité si je me plains auprès de la direction de la spiritualité qui se dégage de cette école. J'ai choisi cette école pour la qualité de son enseignement et je l'accepte telle qu'elle est. Si je ne suis pas d'accord avec certains aspects de l'enseignement dispensé, alors je corrige ces aspect dans la part d'éducation qu'il m'incombe de transmettre à mes enfants. Mais jamais je ne critiquerai l'école ou les enseignants que j'ai moi-même choisis sur ce qui fait leur spécificité.

Environ vers 2006, Babis est venu seconder le père Athanase. Mais les frais pour le faire venir de Paris étaient élevés et son contrat s'est vite arrêté. Il a été remplacé par deux enseignantes : Ioanna et une autre qui venait de Pont de Chéruy. L'enseignante de Pont de Chéruy a eu des problèmes de santé et elle est décédée rapidement. Elle fut remplacée par Artémis. Ioanna n'est pas restée longtemps et a dû partir pour ce que l'on pourrait qualifier de manque de pédagogie. Artémis a géré seule tous les niveaux des grands enfants.

Artémis était stricte, mais elle se faisait apprécier des élèves. Elle les motivait pour leurs examens, leur faisait préparer de beaux spectacles et savait valoriser leur travail.

Elle est rentrée en Grèce l'an dernier, la durée maximum de son détachement ayant été atteinte. L'école avait entre-temps mystérieusement perdu son accréditation officielle des autorités du ministère grec de l'éducation, et sans doute les crédits afférents qui lui auraient permis d'avoir un second enseignant.

Artémis est, encore aujourd'hui, très regrettée. Si je devais retenir une chose de ce qu'elle a su transmettre, ce serait ce spectacle de Noël 2010 : elle avait réussi à provoquer l'hilarité d'une salle pleine et conquise par son adaptation du Petit Chaperon Rouge.


Les enfants étaient épanouis et heureux comme le montrent les images.

Les autorités européennes ont mis en place un programme de certification pour harmoniser les diplômes de langues dans tous les pays de l'Union Européenne. Ces diplômes donnent accès à certaines formations ou à des emplois. Lorsque le père Athanase a su que ces diplômes existaient, il a poussé R. M. à s'y inscrire.

Le campus universitaire de Grenoble, et plus particulièrement sa maison des langues et des cultures, est habilité par l'université de Thessalonique comme centre d'examen pour la région Rhône-Alpes. R. M. a été la première à s'inscrire et à réussir son diplôme, en 2008, qui lui fut remis en mains propres par le consul de Grenoble, mandaté par l’État grec.

Par la suite, l'association de parents d'élèves IMilia s'est organisée pour qu'un maximum d'enfants puissent passer cette certification, où le niveau obtenu par les cours dispensés par le père Athanase pouvaient se concrétiser par un diplôme.

Des adultes se sont également laissé persuader de participer à ces examens grâce à des cours que leur a dispensés gracieusement et bénévolement Artémis durant sa dernière année à Lyon. Le succès a été total et tous les candidats ont été admis, quel que soit le niveau passé.

Au départ d'Artémis, le père Athanase Iskos ayant été remplacé par le père Nicolas Kakavelakis, ce dernier a fait savoir qu'il ne voulait plus préparer personne au diplôme de langue. Les adolescents ayant déserté les cours, il n'y avait plus personne non plus à préparer pour le bac. Ce qui fait que le père Nicolas s'est contenté d'enseigner aux plus jeunes.

Cela s'est caractérisé par la fête de l'école grecque du 23 mars dernier, où nous voyons sur les photos qu'il n'y a plus qu'une quinzaine d'enfants dans l'école.


Pour masquer cette désertification, le père Nicolas a enlevé toutes les photos de toutes les classes d'enfants qui se sont succédées depuis des dizaines d'années. Ces photos étaient affichées dans l'école grecque jusqu'au départ d'Artémis. Nous lisons régulièrement, dans le bulletin paroissial, que tout va bien dans l'école grecque. Mais si tout va bien, pourquoi le père Nicolas ne met-il pas les photos des enfants qui fréquentent ses cours à côté des photos des enfants qui allaient aux cours du père Athanase ? Pourquoi essaie-t-il de faire oublier jusqu'au souvenir de ce qui s'est fait avant lui ? Craint-il la comparaison à ce point ?


Malheureusement, je n'ai quasiment aucune photo des années où le père Athanase enseignait pour pouvoir présenter un plan large des fêtes de l'école. Mais je crois que tout le monde s'en souvient.
 
Les parents d'IMilia ne se sont pas contentés de cette fatalité. D'abord, ils ont pris conscience que les difficultés faites au père Athanase étaient injustifiées, et qu'ils ont perdu beaucoup par son départ. Ensuite, ils se sont pris en charge et ont entrepris des démarches auprès du coordonnateur européen, à Bruxelles. Ce coordonnateur est chargé de suivre les programmes d'enseignement. Il sert d'intermédiaire entre l’État Grec et les écoles, est attentif au nombre des enfants inscrits et participe au financement.

Ils espèrent ainsi, en attirant l'attention du coordonnateur européen sur l'école, être épaulés en trouvant un partenaire officiel compréhensif et à l'écoute pour retrouver une accréditation par le ministère grec, garante d'une performance et d'un dynamisme que notre école n'aurait jamais dû perdre.

Nous trouvons, en page 2 du dernier bulletin paroissial, écrit par le père Nicolas et qui vante l'action de ce dernier : notre école a fêté le jour national de la Grèce avec poèmes et sketches. Pourtant, lui qui ne conçoit pas que l'on puisse éplucher une carotte sans être pris en photo, n'a pas cru bon de montrer sur facebook la nombreuse assistance de cette fête si réussie. Il n'a pas davantage présenté la moindre vidéo des sketches qu'il affirme avoir vus. Comment le pourrait-il, lui qui s'est contenté, pour toute préparation à cette fête, de donner un texte à lire aux enfants à la fin du cours précédent, en leur disant qu'ils devraient le lire pour la fête ?

Le cadreur chargé de prendre les photos lors de la fête de l'école du 23 mars a eu beaucoup de mal à montrer une photo avec des parents. Sur les 26 photos présentées sur facebook, il n'y en a qu'une où l'on voit l'angle d'un parent. L'assistance, composée de quelques parents présents au premier rang, était très loin de la salle pleine des fêtes organisées pas Artémis ou par le père Athanase.


Les parents d'IMilia sont courageux et persévérants. Ils ne se sont jamais résignés à accepter l'illusion que tout va bien véhiculée par les médias de la communauté. Ils ont poursuivi leurs efforts auprès du coordonnateur européen et ils ont pu annoncer, lors de la fête de clôture de l'année scolaire, qu'un remplaçant à Artémis serait nommé, au moins pour assumer une partie des cours.

A en juger par la tête du père Nicolas, qui découvrait par cette annonce qu'un enseignant qui ne dépendrait pas de lui serait nommé, il y a tout lieu de penser qu'il a dû oublier qu'il ne faut pas s'inquiéter, tout va bien ! C'est écrit sur facebook...

mercredi 19 juin 2013

90- Propagande

Il est très facile de faire dire à une image le contraire de ce qu'elle signifie. Franquin l'a très bien compris, et cela lui a inspiré l'une des très bonnes planches de Gaston Lagaffe.
 

Notre bulletin paroissial ressemble souvent à un outil de propagande, tout comme la page facebook de la communauté. Nous allons donc revenir sur quelques-uns des cas de détournement les plus criants, afin que, par cette mise en lumière, l'attention de monsieur Kakavelakis, directeur de la publication autoproclamé, soit attirée, qu'il redonne un peu de sérieux à ses choix éditoriaux, et  qu'il cesse par là-même de considérer que ses lecteurs ont le niveau intellectuel de poissons rouges.

Quand on entend son beau sermon de dimanche dernier sur l'unité et l'amour, lui qui passe son temps à exclure systématiquement ceux qui montrent un peu d'indépendance d'esprit, on ne peut que considérer que soit il s'est mis à lire l’Évangile, à défaut de le mettre en pratique, soit il a appris quelque chose de mon blog. Étant donné que malgré les proxy qu'il utilise pour masquer son adresse IP lorsqu'il se connecte, ceux-ci ne sont pas tout à fait fiables, je sais que c'est un lecteur assidu. Je penche donc pour la seconde option.

28 Feb12:51:10Comodo Dragon 16.1
WinXP
1680x1050
France Flag Lyon,
Rhone-Alpes,
France
Free Sas (82.226.64.XXX) [Label IP Address]

11 Mar15:15:11Comodo Dragon 16.1
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France Flag Lyon,
Rhone-Alpes,
France
Free Sas (82.226.64.XXX) [Label IP Address]

Il faut lire les relevés d'adresse IP ci-dessus de la façon suivante : à gauche la date, puis l'heure, puis le navigateur utilisé, ainsi que le programme sous lequel tourne l'ordinateur et la résolution d'écran de l'ordinateur connecté. La colonne suivante indique la ville et le pays. Puis le fournisseur d'accès, suivi du numéro d'adresse IP. Dessous est indiquée la page visitée et enfin le lien par lequel la personne est arrivée sur le site. Dites-vous que chaque fois que vous allez sur une page web, vous laissez toutes ces informations. La CNIL informe de cela sur son site.

Les proxy servent à faire croire à celui qui navigue qu'il ne laisse pas de trace. Comme le disait Jacques Chirac, les promesses n'engagent que ceux qui y croient ! Sur mon blog, il y a régulièrement des connexions à partir des proxy Aniscartujo, Proxy.my-addr, Bitly, Tinyurl, Hidemyass... Ce sont très souvent les mêmes adresses IP qui reviennent par ces différents proxy. J'en déduis que j'ai affaire à des connaisseurs de la dissimulation ; des personnes qui n'aimeraient pas que l'on sache quels sites internet ils visitent réellement.

Bien évidemment, je ne ne fais mention d'aucun élément de la vie privée de pèresonne, puisque l'adresse IP en question, dont j'ai masqué les derniers chiffres, est celle de la communauté hellénique de Lyon, et que ces connexions relèvent donc des fonctions de la personne qui s'est connectée.
 
Ce qui est sûr, c'est que Kostas P., Jean M., Caroline G., tous trois exclus du chœur et de la communauté n'ont pas eu l'occasion d'entendre ce beau discours. Ils auraient pourtant aimé, à défaut d'écouter les paroles creuses du père Nicolas, au moins être présents pour écouter le choeur byzantin Tropos. Ce chœur, venu la veille pour participer aux Nuits de Fourvière, est venu chanter la liturgie chez nous. Leurs chants étaient de toute beauté, en décalage complet avec la prestation du prêtre, certes, mais de toute beauté.

Pourtant, leurs voix qui remplissaient l'église et résonnaient jusque dans les rues avoisinantes ne parvenaient pas à combler le vide laissé par l'absence de Kostas qui aurait fêté cette année, avec la présence de Tropos, 60 ans de présence continue à la tête du chœur, s'il n'avait pas été poussé dehors. C'était comme un magnifique cadeau d'anniversaire offert sans la présence de l'hôte pour lequel les convives se sont rassemblés.

L'histoire ne dit pas encore si monsieur Kakavelakis a décidé de mettre en pratique son sermon sur l'unité, en réintégrant toutes les personnes qu'il a exclues. Elle ne dit pas non plus si l'unité dont il parlait concernait tous les auditeurs, ou si certains en étaient exclus. Elle ne dit pas non plus s'il s'agissait là encore de propagande ou si c'était un début de repentir. Malheureusement, si l'on en juge par ses actions passées, je crains que ces mots, dans la bouche du père Nicolas, ne soient rien d'autre que des lettres mortes. Laissons à l'avenir le soin de trancher cette question.
 
Les messages à venir ont été rendus nécessaires par la publication de l'Annonce orthodoxe n° 26, dans laquelle nous lisons, en page 2, que nous sommes toujours plus nombreux et toujours plus enthousiastes. Nous verrons comment l'école grecque est en train de dépérir après avoir perdu son accréditation officielle ; comment les photos en gros plan lors des fêtes masquent une assistance de plus en plus clairsemée ; comment les vidéos sont souvent oubliées pour ne pas trop s'attarder sur le niveau déplorable des prestations, ainsi que d'autres points propres aux techniques marketing qui confinent à la propagande, voire à la manipulation.

Cette analyse commencera dès samedi par la situation de l'école grecque, chère à de nombreux parents.

samedi 15 juin 2013

89- Comparatif épiscopal

On dit que l'herbe est toujours plus verte ailleurs pour signifier que nous avons tendance à ne pas être contents de ce que nous avons et convoitons l'image qui nous est renvoyée des autres. Cette expression peut être le signe d'un état dépressif d'insatisfaction permanent. Mais elle est également utilisée par ceux qui n'aiment pas la contestation, car elle tend à vouloir délégitimer les critiques, fussent-elles objectives, en tentant de faire culpabiliser celui qui fait état d'un problème.

Le présent message, qui sera un peu comme une publicité comparative, ne manifeste donc pas la convoitise d'une situation qui serait plus idyllique ailleurs, mais tentera simplement de rester dans l'analyse constructive.

Nous parlons parfois des protestants comme d'une généralité. En fait, il existe près de 1200 mouvements protestants, qui croient des choses souvent très contradictoires, et dont certains sont considérés comme des sectes. Les mouvements les plus connus et les plus nombreux sont néanmoins les réformés et les luthériens.

Cette absence d'unité fait que les autorités ecclésiastiques catholiques refusent de considérer le protestantisme comme une Église. L'application concrète de ce refus est que les catholiques ne siègent pas dans les réunions œcuméniques si les protestants y sont. Ainsi, lors des rencontres pour les 50 ans du KEK, à Lyon, les représentants officiels catholiques participaient aux réunions en tant qu'observateurs, sans prendre part aux décisions.
 
Un autre problème créé par cette situation éclatée des protestants est l'absence de représentativité aux yeux de l’État français. Lorsque l’État veut discuter avec les protestants, il ne sait pas quel numéro de téléphone composer, pour reprendre la formule de Kissinger qui critiquait les européens en 1970. L’État a donc poussé pour avoir une représentation protestante officielle en France, comme il avait poussé les musulmans à former le Conseil Français du Culte Musulman (CFCM).

Le samedi 11 mai 2013, à Lyon, est née l’Église protestante unie de France. De même que les musulmans chiites et sunnites n'ont pas été unis après la création du CFCM, les protestants ne sont pas plus unis depuis le 11 mai qu'ils ne l'étaient le 10 mai. Mais les autorités civiles sont contentes d'avoir aujourd'hui un interlocuteur unique pour s'adresser aux protestants.

Monseigneur Emmanuel nous a fait l'honneur de sa présence à cette occasion. Enfin, presque ! S'il est venu le samedi à Lyon pour la création de cette nouvelle structure, il n'a pas cru bon de venir saluer sa propre Église.


L'archevêque orthodoxe de Jérusalem estimait qu'il ne pouvait pas venir à Lyon, fusse pour une conférence, sans venir célébrer la liturgie dans l'église orthodoxe du lieu qui l'accueille. C'est pourquoi il est venu célébrer chez nous le 26 mai. Mais notre propre archevêque, non. Il n'est venu que pour les élections du comité, alors qu'il souhaitait pousser à une modification des statuts pour s'assurer le contrôle de nos biens.

Lorsque monseigneur Vlassios était à Lyon, nous avions une liturgie pontificale tous les dimanches. Puis, après sa mort, le métropolite de Paris venait tous les ans, le 25 mars, pour la fête de l'église. Tradition qui s'est estompée avec l'arrivée de monseigneur Emmanuel, pour ne devenir aujourd'hui qu'une longue absence remarquée. De sorte que même lorsqu'il passe dans la rue d'à côté, il ne vient plus nous voir.

Là où l'archevêque de Jérusalem parle dans le bruit d'une longue salle pleine sans se déconcentrer et en restant parfaitement audible (bruit qui gênait le traducteur à 38'30'' sur la vidéo de la conférence), monseigneur Emmanuel, lui, n'arrivait pas à se faire entendre dans notre église aux 3/4 vide avec cette phrase restée célèbre adressée à un ancien qui lui demandait de parler plus fort : Commencez par faire taire les enfants, vous entendrez mieux !

Là où l'archevêque de Chypre a mis à la disposition de la population l'ensemble des biens de l’Église, notre archevêque ne pense qu'à prendre les nôtres, quitte à cautionner de faux documents pour tenter cette spoliation.

Quand je pense que le Métropolite est venu nous faire la leçon sur l'importance de mettre à jour nos statuts pour que son nom remplace celui de monseigneur Jérémie, alors que ses propres statuts ne sont pas à jour ! Il nous a vraiment pris pour des demeurés à croire que nous pouvions lui laisser bidouiller nos statuts à sa guise avec un argumentaire aussi simpliste.

Là où l'archevêque de Jérusalem, malgré tous les problèmes qui sont les siens, à pris le temps de réconforter ceux qui lui ont parlé et dire un mot gentil à tout le monde (même en félicitant C. K. pour la qualité de son chant, c'est dire s'il n'a pas peur des cas désespérés), notre archevêque n'a jamais pris la peine de simplement répondre aux paroissiens qui lui ont écrit.

Alors que penser du métropolite Emmanuel, qui tente de faire bonne figure chez les autres et de masquer par des menaces de poursuites judiciaires ceux qui lui font remarquer ses manquements ? Rien. Si ce n'est qu'il est terriblement ordinaire. Sans doute croit-il que l'herbe est plus verte ailleurs.

samedi 8 juin 2013

88- Chrysostomos II

Avant de parler du sujet d'aujourd'hui, je voulais vous transmettre un faire-part de naissance. Nous avons eu la joie, le 7 mai dernier, de voir arriver parmi nous une jeune pousse toute frêle mais qui semble en bonne santé : la page facebook des amis de la communauté hellénique de Lyon !

Il n'aura échappé à personne que le titre de cette page facebook reprend le titre de mon blog. Sachant que l'on y trouve un duplicata de la page facebook de la communauté hellénique de Lyon, tenue par le père Nicolas Kakavelakis, héros malheureux de certaines des histoires de ce blog, je suppose que Nikos tente ainsi de réorienter les recherches internet de google. 

Qu'il se rassure, nombre d'étudiants du campus de la Doua viennent toujours lire les nouvelles de la communauté sur mon blog.

Lui qui se vante de penser quatre coups à l'avance, je m'étonne qu'il n'ait pas eu cette idée plus tôt. C'est de loin sa réaction la moins impulsive depuis fort longtemps. Ce serait intéressant de savoir s'il l'a eue tout seul. L'idée est bonne et à creuser. Peut-être vais-je faire un duplicata de ce blog que l'on pourra trouver à l'adresse de cohelyon (page internet de la communauté), et un autre à l'adresse de communauté hellénique de Lyon (page facebook)...

Il aurait toutefois pu faire preuve d'un peu d'imagination, et appeler sa page, par exemple, les ennemis des amis de la communauté hellénique de Lyon. De cette façon, il retrouvait les mêmes mots clés pour les référencements de google  et ne créait aucune ambiguïté en s'appropriant une appellation déjà utilisée.
 
Les débuts de cette page ne sont pas glorieux, avec aucun ami enregistré sur cette nouvelle page. J'espère quand même qu'il restera moins isolé dans le monde virtuel qu'il ne l'est dans le monde réel. 

Sans doute que le voyage à Athènes, initialement prévu du 8 au 12 mai (annonce orthodoxe n° 25 p. 6) et annulé faute d'inscrits, a laissé du temps à Nikos pour peaufiner cette petite nouvelle. Au moins une qu'on ne lui reprochera pas de bichonner !


Il est des sujets beaucoup plus tabous que d'autres. Aujourd'hui, cela n'intéresse personne de savoir s'il est vrai qu'Emmanuel et Christodoulos étaient vraiment amis, et jusqu'à quel point. Non, ce n'est pas aux ragots que les gens s'attachent, mais au concret. Parmi les sujets concrets les plus sensibles et les plus tabous se trouve en bonne position l'argent que l'on gagne. C'est ainsi que monseigneur Emmanuel ne dit jamais ce qu'il gagne, bien que l'on devine que c'est nettement moins que ce qu'il aimerait gagner.

L’Église de Grèce a souvent été accusée, durant la crise, de payer très peu d'impôts et de ne pas participer à l'effort de redressement du pays. Cette attitude n'est pas le propre de tous les évêques. Monseigneur Chrysostomos II, archevêque de Chypre, en fait une brillante démonstration depuis quelques mois.

Il ne craint pas de dire que les biens dont il dispose s'élèvent à 2,4 milliards d'euros.



Tout d'abord, doit-on considérer que l’Église n'a pas à être riche ?  L'argent n'est ni bien ni mauvais. C'est l'usage que l'on en fait qui lui donne son sens. D'un point de vue spirituel, la valeur d'une personne se mesure à l'amour qui remplit son cœur. Le problème de l'argent est qu'il a une forte propension à dessécher le cœur, le vidant ainsi de son amour. Et c'est contre cela que l’Évangile met en garde.

J'ai déjà évoqué, lors du message sur Paolo Gabriele, majordome du pape aujourd'hui incarcéré pour avoir essayé de défendre ses idéaux, que l’Église catholique d'Allemagne était propriétaire de l'un des plus grand réseaux d'édition de revues porno de la planète, générant un chiffre d'affaire annuel de 2 milliards d'euros.

Si les responsables religieux s'égarent dans les illusions véhiculées par les richesses dont ils ont la gestion, lorsqu'ils ne se les accaparent pas pour eux-mêmes, alors l’Église donne une mauvaise image avec son statut financier et elle porte de mauvais fruits.
 
Tous les moyens ne sont pas bons pour légitimer de gagner de l'argent, même si c'est officiellement pour les bonnes œuvres. L'éloge que je fais de monseigneur Chrysostomos II est donc sous réserve des moyens qu'il s'est donnés pour gagner et faire fructifier l'argent dont il dispose. Je partirai néanmoins du principe que c'est quelqu'un d'intègre. Si les évêques restent lucides, qu'ils voient l'intérêt supérieur de leurs fidèles, et qu'ils utilisent l'argent dont ils disposent pour les aider dans leur vie, alors il n'y a pas de raison valable à remettre en cause leur puissance financière.

Monseigneur Chrysostomos II livre une analyse intéressante sur l'Europe, un peu dans cet article, mais surtout dans toutes ses interventions publiques de ces derniers mois. Il considère que l'Europe n'a jamais aidé Chypre à récupérer sa partie nord occupée par les Turcs. Il considère aussi que tous les problèmes monétaires de l'île sont apparus au moment où de grands gisements de pétrole et de gaz ont été découverts dans les eaux territoriales de Chypre. Il est logique qu'il se demande pourquoi les marchés financiers et l'Europe ne font plus confiance à Chypre, alors que c'est maintenant qu'elle présente la meilleure solvabilité pour les décennies à venir. 
 
Je me fais l'écho des Chypriotes de la paroisse pour soutenir monseigneur Chrysostomos II dans la vision qu'il a de son pays, que ce soit pour rétablir des relations justes avec l'Europe, ou que ce soit pour en sortir.

samedi 1 juin 2013

87- Monseigneur Hanna Atallah

Nous voyons régulièrement une forme de guerre de religions entre chrétiens et musulmans au travers des médias. C'est ce que l'on voit au Nigeria, où des musulmans font régulièrement exploser des bombes devant des églises, c'est ce que l'on a vu au Mali, où des islamistes avaient envahi des villes et y maintenaient une terreur sanglante, c'est ce que l'on voit en Arabie Saoudite, où toute expression chrétienne est rigoureusement interdite et réprimée, c'est ce que l'on voit dans de trop nombreux pays.

Pourtant, ce serait une erreur de considérer que musulmans et chrétiens sont voués à s'entretuer. 

Tout d'abord, il convient de rappeler que la violence n'est pas le propre des musulmans, mais qu'on la retrouve dans tous les groupes humains. Les chrétiens ne sont pas en reste sur cette question, notamment les catholiques au travers de leurs croisades, ou par les massacres visant les protestants. 

Ensuite, les musulmans ont souvent plus de haine entre eux qu'envers les chrétiens, surtout entre sunnites et chiites. Nous voyons aujourd'hui que la Syrie sert de terrain d'affrontement entre des rebelles composés en partie de mercenaires sunnites, organisés et financés par l'Arabie Saoudite et le Qatar et, de l'autre côté, le régime en place soutenu par les chiites du Hezbollah et de l'Iran.

Ces combats sanglants et ces attentats font des milliers de morts tous les mois en Irak ou au Pakistan. Parce que lorsque nous entendons qu'un attentat a visé une mosquée, ce ne sont pas les chrétiens qui sont les instigateurs de cet attentat, mais très souvent les sunnites visant les chiites. 

Si l'on creuse la question des relations entre chrétiens et musulmans, nous voyons qu'au Liban le Hezbollah d'Hassan Nasrallah soutient les projets de loi chrétiens et que l'entente entre les deux communautés se fait pour l'intérêt de leur nation commune. Les Libanais refusent de voir leur pays divisé en zones confessionnelles et ils ont surmonté leurs divisions car ils ont conscience d'être une seule nation. 

Au Liban, l'ennemi des chrétiens n'est pas le musulman, qu'il soit chiite ou sunnite, mais l’État d'Israël. Dans ce conflit, le chrétien ne se positionne pas en tant que tel, mais en tant que Libanais dont la nation a été de trop nombreuses fois envahie et détruite par les bombes d'un voisin belliqueux.

Cette unité entre chrétiens et musulmans se retrouve en Palestine. Lorsque nous parlons de Palestiniens, ce serait une erreur de considérer qu'il ne s'agit que de musulmans. Les Palestiniens sont la plus ancienne communauté chrétienne au monde et, aujourd'hui encore, ils sont très nombreux. 

Les médias nous présentent certains imams comme des islamistes indésirables en France. C'est le cas du Cheikh Ikrima Saïd Sabri, ancien mufti de Jérusalem. Cet imam était l'invité du comité de soutien à la Palestine, qui organisait une rencontre à Lyon, dimanche dernier. L'imam, déclaré indésirable en France par Nicolas Sarkozy, s'est vu refuser son visa par Manuel Valls. 



Les organisateurs de cette manifestation de soutien avaient conscience que chrétiens et musulmans subissent le joug d'un oppresseur commun en Palestine. Ils ont donc invité monseigneur Hannah Atallah, archevêque orthodoxe de Jérusalem (Al-Qods), afin qu'il vienne témoigner de ce qu'il vit. 

J'ai rarement vu et entendu un évêque parler avec autant de liberté et de sincérité. Il ne se préoccupait pas de faire bonne figure par un langage diplomatique insipide, mais parlait avec son coeur, sans détours, pour simplement témoigner. Et son témoignage était sans appel. Il parlait en tant que pasteur qui cherche à protéger son peuple et qui est prêt à donner sa vie pour lui.

L’État d'Israël est un occupant qui a volé leurs terres aux Palestiniens, qui les opprime, qui profane leurs lieux de culte et martyrise leur peuple. N'ayant pas pu venir en France, le Cheikh Ikrima Saïd Sabri a demandé à l'archevêque de parler en son nom. C'est donc pour tous les Palestiniens, chrétiens et musulmans, que l'archevêque Hanna Atallah s'est exprimé et qu'il a été de nombreuses fois ovationné par une assistance en grande partie musulmane. 

La vidéo de son intervention est disponible ci-dessous :



Son intervention ne fait pas mention de faits isolés, mais d'une situation permanente. Hier encore, Libération faisait état d'un nouvel acte de vandalisme anti-chrétien à Jérusalem.

Monseigneur Hanna Atallah a également profité de sa venue à Lyon pour célébrer la liturgie dans notre paroisse.


C'était un véritable honneur pour les anciens de la communauté et tous les fidèles de pouvoir accueillir cet évêque chez nous. J'espère que s'il revient un jour, nous serons un peu plus que la cinquantaine de dimanche dernier pour le recevoir comme il le mérite.

dimanche 26 mai 2013

86- Attentat contre le Patriarche

Le 10 mai dernier, la police turque a annoncé avoir déjoué un attentat visant à assassiner le Patriarche de Constantinople.  L'information a été reprise ici. L'article dit que le plan aurait été découvert grâce à une lettre anonyme envoyée au procureur d'Istanbul. La police vient de rendre publique cette lettre : 



Plaisanterie mise à part, que l'on peut comprendre en ayant lu ce précédent message, il est important de constater que les Turcs n'ont pas la réputation d'avoir sauvé beaucoup de Patriarches. Leur geste est donc d'autant plus méritoire.

Un jour, un responsable d'une institution m'a fait savoir qu'il étudierait le dossier que je souhaitais lui soumettre même si je le lui envoyais de façon anonyme. J'ai décliné sa proposition et lui ai envoyé mon dossier en recommandé AR, après l'avoir signé. L'un des principes du droit est de considérer que tout homme doit pouvoir être confronté à son accusateur pour pouvoir se défendre des accusations portées contre lui. Cela est vrai si j'accuse quelqu'un car je peux me tromper, mais cela l'est également si quelqu'un m'accuse. Ce principe est nié dans les lettres anonymes, c'est pourquoi, personnellement, je n'aime pas ces méthodes. Nicolas Sarkozy souhaitait interdire au Fisc d'engager des procédures contre des contribuables sur la base de dénonciations anonymes. Interdiction qui devait s'étendre aux affaires pénales.

Sans éthique, il serait très facile de manipuler des situations par des lettres anonymes. Un policier pourrait s'écrire à lui-même une lettre anonyme l'informant d'un délit dans un appartement qu'il souhaite perquisitionner. Quelqu'un qui souhaite créer un courant de sympathie envers lui pourrait également s'envoyer à lui-même des menaces pour ensuite se faire plaindre. Ce procédé repousse les limites de l'arbitraire, de la manipulation et de la calomnie, mais nous n'en prenons la mesure que lorsque nous y sommes confrontés. Il convient donc de rester très circonspect à son égard.

samedi 18 mai 2013

85- L'or et le Temple

Le Christ a repris sèchement les pharisiens de son époque. Lorsque ceux-ci juraient sur le Temple de Jérusalem, ils estimaient qu'ils n'étaient pas tenus par leur serment. Mais les mêmes disaient que s'ils juraient sur l'or du Temple, alors ils étaient tenus (Matth. 23, 16). Tout le monde trouve logique, dans la continuité du Christ, de considérer que le Temple, qui rendait l'or sacré, était plus important que l'or lui-même, et que jurer sur le Temple était plus fort que jurer sur son or. Mais penchons-nous sur cette question, pour voir si sa réponse est vraiment évidente pour tout le monde.

Quand j'étais plus jeune, avec l'expérience de la vie monastique que j'avais eue, je trouvais logique de respecter les règles fixées. Parmi ces règles, personne ne devait entrer dans le sanctuaire, sauf pour le service de la liturgie. Le service étant interdit aux femmes, l'accès du sanctuaire ne leur était jamais permis. De la même façon, la fin de la liturgie marquait la fin du jeûne et commencer des agapes sans que l'office ne soit complètement terminé était un manque de respect et un manque de sens des choses.

Pourtant, lorsque le père Nicolas Kakavelakis a commencé à mettre en pratique ces règles, un sentiment de malaise s'est manifesté dans la paroisse.

Tout d'abord, pour revenir à la similitude de la vie monastique, tous les moines ne vont pas à l'office. Il y a ceux qui préparent le repas, ceux qui sont aux champs, ceux qui sont en voyage... L’Église le sait, elle qui prie pour ceux qui sont absents pour une juste raison. Chacun a un rôle, chaque rôle est légitime et, de même que l'Esprit est infini dans ses dons, il est raisonnable de penser que tous n'ont pas à avoir la même place au même moment.

Ainsi, lorsque le père Nicolas a imposé de fermer la porte de la salle paroissiale jusqu'à la fin de la liturgie, des anciens se sont élevés contre cette décision, notamment Stélios. Depuis que la porte de la salle est fermée, il n'y a plus personne qui vient préparer les tables pour le café, ou qui accueille ceux qui veulent chauffer un biberon pour un enfant, ou simplement aller aux toilettes. 

Un autre point me gêne : celui de l'autoritarisme. Le père Nicolas prend des décisions sans consulter le comité qui gère les affaires de la paroisse, dont Stélios est le doyen. Le père Athanase n'avait jamais procédé ainsi, lui qui avait pourtant la légitimité conférée par le respect qui lui était porté. Saint Pierre ne dit-il pas : Faites paître le troupeau qui vous est confié, non par la contrainte, mais de bon gré, selon la volonté de Dieu, non pour un gain sordide, mais par dévouement, non en dominant sur ceux qui vous sont échus en partage, mais en vous rendant les modèles du troupeau (1Pierre 5, 2-3) ? Qu'est-ce qui peut justifier un tel comportement du père Nicolas ?

J'ai essayé de discuter avec Fani, étudiante de passage qui prépare maintenant le café et qui a la mission de ne plus ouvrir la porte. Deux arguments se dégageaient de ses propos : le père l'avait décidé, et la liturgie n'était pas terminée. Fani est une fille gentille qui n'a pas encore suffisamment d'expérience de la vie et de connaissances pour pouvoir remettre en question des affirmations qui viennent d'un prêtre. Pour autant, je ne comprends pas comment elle peut oser fermer la porte à Stélios qui a construit cette salle de ses mains pour en faire un lieu ouvert à tous et accueillant.

Peut-être est-ce pour couper court à ses hésitations que le père Nicolas vient de mettre un vigile dans le sanctuaire pour empêcher ceux qui voudraient ouvrir la salle de le faire ? La salle peut en effet s'ouvrir de l'extérieur avec une clé, ou de l'intérieur en passant par le sanctuaire de l'église. Mais un tel vigile a-t-il une légitimité dans le sanctuaire ? N'avons-nous pas vu plus haut que les règles de l’Église veulent que seuls ceux qui ont une fonction liturgique peuvent accéder au sanctuaire ? Et le respect de ces règles n'est-il pas l'excuse avancée par le père Nicolas pour fermer la salle ? Que faudrait-il penser de celui qui voudrait imposer aux autres, par la force, des règles qu'il ne s'appliquerait pas à lui-même ?

La violente altercation, dimanche dernier, entre Stélios et Manolis, était caractéristique de ces deux visions du monde qui s'affrontent. L'un voulant que les portes restent ouvertes, et l'autre remplissant le rôle du vigile qui les veut fermées.

Je n'ai pas l'intention de faire ici un procès d'intention à Manolis, aussi je partirai du principe qu'il pense bien faire en voulant que personne n'accède à la salle tant que la liturgie n'est pas terminée. Ceci indépendamment du fait que la fonction de vigile qu'il a accepté n'a rien de liturgique, et que sa place n'est donc pas dans le sanctuaire. Mais mon respect pour les nobles idées qu'il dit défendre s'est arrêté le soir de Pâques. Ce soir-là, la liturgie n'était pas encore commencée que la salle était déjà ouverte. L'alcool coulait à flots au milieu des viandes, alors que le sacrifice liturgique de l'Agneau pascal n'avait pas encore été offert. La fête battait son plein et le bruit de l'argent remplissant la caisse venait couvrir la tiédeur des chants de l'office.

D'un point de vue ecclésiologique, tous les dimanches de toute l'année sont une reprise de la fête de Pâques, et c'est pour cela que le dimanche est un jour chômé qui est toujours un jour festif. De la même façon, toutes les liturgies de toute l'année sont une reprise de la liturgie de Pâques. Pourquoi donc imposer le respect de la liturgie du dimanche, si c'est pour mépriser celle du jour de Pâques, modèle de toutes les liturgies ?

Alors je dirai à Fani, qui pense que Pâques, ce n'est pas pareil, les gens viennent pour faire la fête, pas tous pour aller à l'église : qu'est-ce qui est plus important, l'or, ou le Temple qui rend cet or sacré ? Qu'est-ce qui est plus important, la soirée dansante, ou la liturgie qui donne son sens à cette fête ? Qu'est-ce qui est plus important, la liturgie d'un dimanche ordinaire, ou la liturgie de Pâques qui rend toutes les liturgies de l'année festives ? Qu'est-ce qui est plus important, fermer les portes, ou considérer que le Christ a ouvert toutes les portes, autant celles des enfers que celles du paradis ? Qu'est-ce qui est plus important, la liturgie ou l'hôte de passage pour qui le Christ donne son sang durant la liturgie ? 

Il y a des choses que l'on ne comprend réellement que lorsqu'on les a vécues. Un jour Fani comprendra que si le café du dimanche était vendu et non offert, le père Nicolas ouvrirait la salle dès 6 heures du matin, sur le principe de ce qu'il fait la nuit de Pâques. Elle comprendra que si les règles liturgiques intéressaient le père Nicolas, elle ne pourrait plus passer par le sanctuaire pour aller préparer le café, car elle est une femme. Elle se demandera alors quelles sont les véritables motivations du père Nicolas et comprendra qu'elle n'est qu'un faire-valoir dans une querelle de pouvoir avec les anciens qui ont construit cette communauté de leurs mains. Mais en attendant que Fani comprenne, Stélios a raison de vouloir que toutes les portes restent ouvertes, car c'est notre hospitalité qui fait notre valeur de chrétiens.

samedi 11 mai 2013

84- Bagarre de Pâques

Étant donnée l'importance liturgique de la fête de Pâques, que les orthodoxes du monde entier fêtaient dimanche dernier, j'ai emmené ma famille dans une paroisse où il serait possible de faire abstraction des problèmes de notre communauté, une paroisse où la communion ne serait pas utilisée comme moyen de chantage, et où l'hospitalité de ses membres ne serait pas des paroles creuses. 

Après la communion, un homme est venu me saluer. Il m'a demandé si je le reconnaissais, et qu'il venait à la paroisse grecque de Lyon en 2004-2005. Il m'a remercié pour l'accueil que nous lui avions réservé à ce moment-là. Très honnêtement, je ne me rappelais pas de lui. Ces remerciements ne me reviennent donc pas et je les transmets à mon tour aux membres de la communauté grecque qui ont toujours eu à cœur de garder leur porte ouverte pour accueillir les étrangers que Dieu a mis sur notre route.

Je ne doute pas que ceux qui ferment aujourd'hui nos portes cesseront bientôt d'agir ainsi. Je dédierai donc ce message à l'hospitalité de tous les hommes de bonne volonté sur terre qui, de tous temps, ont su pratiquer l'hospitalité. Dimanche, j'étais dans le rôle de l'étranger qui était heureux de trouver des portes et des cœurs ouverts pour l'accueillir.

L'office de la résurrection débute par les matines et se poursuit avec la liturgie. Les matines commencent dans l'obscurité totale, prolongement de l'office de la mise au tombeau du Vendredi Saint, et symbole des ténèbres qui ont obscurci la terre lorsque le Christ fut crucifié. Puis le prêtre sort du sanctuaire avec, sur la bougie qu'il tient, la seule lumière de l'église. Tous les fidèles vont alors prendre la lumière à la lumière, comme le disent les chants. Cela symbolise la vie qui se répand à tout homme par la vie du Christ ressuscité jaillissant du tombeau.

Puis tout le monde sort, derrière le prêtre, sur le parvis de l'église où est lu l’Évangile, avant que ne soit chanté le chant de la résurrection. L'office se métamorphose alors et passe de lectures psalmodiées en chants entraînants montrant la vie et la joie de la résurrection.

Dans cet office où tout est axé sur la résurrection, il y a une chose surprenante : l'évangile lu sur le parvis de l'église et celui lu lors de la liturgie n'ont rien à voir avec la résurrection. Les textes de la passion et de la résurrection contenus dans l’Évangile sont lus toute la semaine qui précède Pâques et jusqu'aux vêpres du samedi soir. Mais les matines et la liturgie du dimanche de Pâques ne font plus référence à ces textes. L’Évangile qui est lu est celui du prologue de Saint Jean : Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu. Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n'a été fait sans elle (Jn. 1).

L’Église a voulu montrer que la vie de la résurrection du Christ jaillie du tombeau et qui se répand sur les hommes n'est rien d'autre que la vie de la Parole créatrice de Dieu qui a jailli du non-être lors des origines du monde. C'est la même Parole qui était auprès de Dieu, et qui était Dieu, qui a donné la vie aux origines et qui la donne à nouveau à l'homme en sortant du tombeau.

Depuis ce moment de la liturgie jusqu'au dimanche de Thomas (dimanche qui suit Pâques), les portes de l'iconostase et son rideau resteront ouverts. Le sanctuaire symbolise la Jérusalem céleste où le prêtre se tient pour célébrer la liturgie et transmettre les dons qui viennent d'En-Haut aux hommes. L'iconostase symbolise la barrière entre le monde que nous connaissons et le monde à venir. Mais, par sa résurrection, le Christ a aboli ce qui nous retenait prisonnier, et nous avons accès à la vie et à la connaissance sans limites et sans barrières.

Pourtant, malgré la fête et la joie qui caractérisent habituellement la fête de Pâques, des événements totalement éloignés de cet esprit se sont produits à l'église grecque de Lyon.

Un groupe d'une cinquantaine de Roumains est venu assister à l'office de Pâques. Pour une raison que nous ne connaissons pas, même si certains évoquent la thèse du règlement de compte, certains d'entre eux ont commencé à se battre entre eux. D'abord à coups de poings, puis à coups de couteaux. Des femmes et des enfants pleuraient devant cette violence. La police est intervenue très vite et, devant l'ampleur de la bagarre, de nombreuses patrouilles sont arrivées de tout Lyon pour boucler le quartier.

La présence d'ambulances et de pompiers montra qu'il y eut au moins un blessé.

Quoi qu'il en soit, d'après certains participants, ce fut une fête à l'ambiance plombée ; une fête sans joie et d'une grande tristesse.

Même si des Roumains étaient impliqués dans cette bagarre de rue, il est à noter que près de 400 d'entre eux étaient réunis à la paroisse des Saints Archanges, 53 ch. de Fond-Rose, à Caluire. Le problème ne vient donc pas des Roumains en tant que tels, mais du manque d'amour dans le cœur des personnes impliquées dans cette bagarre. D'après ce qui m'a été rapporté, les chants de cette paroisse roumaine des Saints Archanges étaient d'une grande beauté et il se dégageait de leur fête toute la joie de Pâques et toute l'hospitalité dont les paroisses chrétiennes essayent de se parer. J'espère que nous retrouverons bientôt, nous aussi, ces caractéristiques que nous avons perdues.

Notre église a toujours été un lieu où ceux qui venaient trouvaient la paix. Peu importent le vécu et le passé de chacun, et particulièrement le jour de Pâques. Celui qui vient fêter Pâques laisse ses problèmes derrière lui pour recevoir la vie que le Christ donne à tous. C'est le sens de l'homélie de saint Jean Chrysostome lue pendant l'office. Comment se fait-il que, chez nous, ceux qui viennent n'y arrivent pas ?

samedi 27 avril 2013

83- Mort et résurrection

A la lecture du dernier message de ce blog, une lectrice m'a demandé pourquoi je disais que la mort était le fruit de la liberté de l'homme, puisque tous, vivant dans la foi de Dieu ou dans l'inconnu de son existence, nous mourrons un jour. Et de poursuivre que la mort ne relève pas de notre liberté, absolue ou bien relative.

Il y a des choses que nous faisons et qui ont des implications bien au-delà de notre propre personne. Et pourtant ces choses sont le fruit de notre liberté. Si Kim Jong-un décide de lancer une bombe atomique sur la Corée du Sud, cela impactera la planète entière, tout comme les Américains ont impacté la planète entière lorsqu'ils en ont lâché deux sur le Japon. La mort, dans ce dernier cas, n'a pas frappé ceux qui avaient décidé de mourir, mais pourtant elle est bien le fruit de la liberté de l'homme. On retrouve la même conception dans la spiritualité chrétienne, où la mort est le fruit dont nous avons tous hérité depuis qu'Adam a été chassé du Paradis. 

Pourtant, au fil de l'histoire de l'homme, nombreux ont été les signes qui nous ont conduits à considérer que cette mort " universelle " n'était pas une fatalité. Lorsque Dieu apparaît à Moïse dans le buisson ardent, il se présent comme le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob (Ex 3, 17). Le Christ reprend ces mots pour dire que Dieu n'est pas le Dieu des morts, mais des vivants (Mc 12, 27). Le Christ toujours, à un homme qui voulait devenir son disciple après avoir enterré son père, dit : Laisse les morts enterrer leurs morts (Lc 9, 60). Pour le Christ, il y a donc des morts qui sont vivants, et des vivants qui sont morts. Cela dépasse la simple approche spirituelle  comme nous le verrons plus bas.
 
Dans le second Livre des Rois, il est dit que le prophète Élie fut enlevé vivant au ciel sur un char de feu venu le chercher (2Rois 2, 1-15). Il y a donc au moins un homme qui n'a pas connu la mort. En mathématiques, on dit qu'une infinité d'exemples ne suffit pas à établir une règle. Par contre, un seul contrexemple suffit à montrer que cette règle est fausse. L'exemple d’Élie a toujours été mis en avant par les spirituels, car il montre que l'homme, par la grâce de Dieu, peut échapper à la mort.

Le Christ lui-même dit : Je vous le dis en vérité, quelques-uns de ceux qui sont ici ne mourront point, qu'ils n'aient vu le fils de l'homme venir dans son règne (Matth. 16, 28). Or nous savons que ceux à qui il a parlé sont tous morts et que le Christ n'est pas encore revenu dans son règne. Pour comprendre cette phrase et les concepts dont nous parlons ici, il faut apprendre à voir au-delà des limites de nos yeux.

Si nous nous contentions de ce que voient nos yeux, nous en serions encore à croire que la terre est plate. C'est le travail et la passion des scientifiques, quel que soit leur domaine d'activité, d'apprendre à voir l'invisible pour le manifester et nous faire progresser dans la connaissance. Il en est de même pour la mort, pour laquelle les spirituels ont essayé de la comprendre et de la vaincre au-delà des barrières de nos yeux.
 
Lorsque le Christ est transfiguré sur le mont Thabor (Lc 9, 28-36), Moïse et Élie apparaissent nimbés de gloire à ses côtés. Rien ne peut dissocier ces deux personnes : ils sont apparus au même moment, de la même façon, rayonnent de la même gloire, discutent pareillement et finissent par disparaître de la même manière. Pourtant, Moïse est mort et n'a plus son corps, alors qu’Élie est vivant et a toujours le sien. Cela montre à la fois qu’Élie a vaincu la pesanteur de sa nature corporelle, mais également que Moïse a vaincu les effets destructeurs de la mort.

Le Christ, qui nous ouvre les portes de la connaissance par son exemple, ressuscite avec son corps. Il accepte donc de connaître la mort, alors qu'il a le pouvoir de s'y soustraire. Mais, au-delà de la mort, la véritable victoire se trouve dans la résurrection. C'est cette résurrection qui est l'aboutissement de notre histoire et que les Pères ont reprise pour conclure le Pistevo (Credo) : j'attends la résurrection des morts et la vie du siècle à venir, amen

Les pères spirituels considèrent l'exemple d’Élie, et celui du Christ ressuscité, pour montrer que l'être spirituel, même avec son corps, n'est plus assujetti par la lourdeur et les limites que nous connaissons. Et ils considèrent celui de Moïse, d'Abraham et de nombreux autres pour montrer que la vie a une force et une puissance que la mort ne peut arrêter. Il est donc possible, par les choix de notre liberté et la grâce de Dieu d'échapper à la mort.

Le Christ nous dit que lorsqu'il reviendra, les hommes mangeront et boiront, ils se marieront et marieront leurs enfants (Matth. 24, 37-39). Les hommes qui passeront dans l'éternité sans avoir à passer par la mort seront donc très nombreux ce jour-là. Pourtant, il n'y aura pas plus de différences entre eux et tous les morts des siècles passés, qu'entre Moïse et Élie sur le mont Thabor.

Le Christ aurait pu descendre aux enfers pour y libérer les captifs avec son corps vivant, puisque rien n'est impossible à Dieu. Mais il choisit pourtant de mourir pour y aller, et c'est lui qui nous en donne la raison lorsqu'il dit : il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu'on aime (Jn 15, 13). 

Le Christ ressuscita Lazare le troisième jour, alors qu'il se décomposait déjà, et pourtant celui-ci mourra à nouveau quelques années plus tard. De la même façon, la Mère de Dieu mourut. Les icônes orthodoxes montrent son corps allongé pendant que son esprit est emmené aux Cieux par le Christ entouré des anges.

Malgré ses effets visibles, la mort n'a plus d'effets pour ceux qui sont restés proches de Dieu, ceux dont le cœur est resté rempli d'amour. C'est ainsi que la Tradition veut que, trois jours après avoir été enterré, le corps de la Mère de Dieu avait disparu. 

Si donc l'homme peut échapper à la mort depuis qu’Élie en a montré la voie, et si pourtant Dieu laisse la mort continuer à agir et qu'il décide de la porter lui-même, c'est qu'il donne à chacun la possibilité d'aller au bout de l'amour suivant cette parole de saint Athanase le Grand : Dieu s'est fait homme pour nous faire Dieu (S. Athanase, inc. 54, 3 : PG 25, 192B).