de l'intérieur d'une communauté

Quels que soient les groupes sociaux, on ne voit souvent d'eux que la partie « marketing ». Celle qui est bien présentable et que l'on souhaite mettre en évidence, au mépris souvent de la réalité. Ce blog, qui se revendique comme un blog d'information, va tenter de présenter la vie de la communauté hellénique de Lyon par ceux qui la vivent de l'intérieur.
J'ai connu deux hommes qui ont dignement représenté la communauté hellénique : monseigneur Vlassios et le père Athanase Iskos. Ils n'ont jamais eu à rougir de ce qu'ils ont fait ou dit et ont laissé une communauté respectée et respectable. Le contraste pourra paraître saisissant entre les 50 ans qui viennent de s'écouler et ce qui se passe depuis plus de six ans, mais si l'on veut rester fier de ce que l'on est, il ne faut pas hésiter à prendre ses distances lorsque ce que l'on voit s'éloigne de nos idéaux.
Dans un premier temps, je vais raconter une histoire au travers de courriers échangés et de documents, qui seront tous reproduits. Dans un second temps, je débattrai autour des questions qui seront posées à mon adresse mail : jeanmichel.dhimoila@gmail.com .
La communauté hellénique de Lyon étant une association cultuelle, loi 1905, les références au culte seront nombreuses et indispensables pour comprendre le sens de ce qui est recherché, et malheureusement parfois ses dérives.

Bonne
lecture à tous

samedi 8 août 2015

178- Prière athée



Lorsque le père Nicolas Kakavelakis est arrivé à Lyon, il avait de grands projets. L'un d'eux était de ne plus fermer l'église au mois d'août, comme le faisait le père Athanase. Il disait à qui voulait l'entendre qu'une église est faite pour rester toujours ouverte, et qu'il allait s'employer à ce que cela soit ainsi pour corriger les erreurs du passé. Pourtant, petit à petit, il s'est mis à fermer l'église les semaines où il organisait des voyages à l'étranger, soit une durée qui englobait de 2 et 3 dimanches, généralement en mai et juin. Puis il a progressivement rallongé sa période de vacances. Ainsi, alors que le père Athanase fermait l'église environ 6 semaines par an, le père Nicolas fermera, en cette année 2015, 9 semaines. Sans doute d'honorables tâches pastorales requéraient-elles son attention...

Loin de moi l'idée de me plaindre de ses absences prolongées. Je serais même partisan qu'il prenne davantage de vacances. Et s'il avait la bonne idée de prendre un congé sabbatique de longue durée, je serais même le premier à le soutenir dans son projet.

S'il y a, à Lyon, des prêtres qui vivent avec ferveur leur engagement pastoral et ne prennent jamais de vacances, il est à noter qu'il ne s'agit pas de ceux relevant de l'autorité du métropolite Emmanuel Adamakis. Pourtant, ce n'est pas tellement le fait que des prêtres prennent des vacances pour être avec leur famille qui me pose problème, mais plutôt que des prêtres en critiquent d'autres, alors qu'eux-mêmes font bien pire. C'est toujours par des personnes usant d'un tel comportement que naissent les inquisitions.


Lorsque le père Athanase nous avait rendu visite, le 23 novembre 2014, j'avais par le détail relaté les événements consternants qui avaient entouré sa venue. À la suite de ceux-ci, plusieurs personnes ont clairement manifesté leur indignation. Parmi ces personnes, je retiendrai le cas de deux.

L'une, très pieuse, estimait qu'il ne fallait pas laisser le père Nicolas souiller notre église une année de plus, pour la fête de Pâques 2015, et que tout devait être fait pour qu'il s'en aille avant. Il lui a fallu beaucoup de tempérance pour accepter l'idée que même une colère légitime nous pousse à de mauvais choix. Il convient toujours de ne pas réagir à chaud afin de ne pas avoir à regretter des décisions intempestives. Les choses viennent en leur temps, et il n'appartient à personne de fixer ses propres règles pour mettre fin à des situations irrégulières. Même si c'est dur, il faut savoir être patient.

Malgré ses raisons légitimes et ses prières, cette personne vit le père Nicolas célébrer Pâques à Lyon cette année encore.

Une autre personne, athée, aimait venir à l'église. La communauté ouverte que le père Athanase avait su créer rendait ce lieu accueillant. Bien sûr, tout n'était pas parfait, mais chacun pouvait y trouver sa place, comme cet athée qui aimait fréquenter la communauté et assister parfois aux offices.

Le plus dur, pour lui, fut de ne pas savoir à quel saint se vouer, si ce n'est le saint Emilion, lorsque le père Nicolas posa des bases sectaires d'appartenance à la communauté. Il préféra sagement s'éloigner avec sa famille.

Après plusieurs années d'exil communautaire, il en arriva lui aussi à estimer que le père Nicolas ne devait plus rester ici. Lui ne s'était pas fixé une fête religieuse pour obtenir son départ, puisqu'il ne leur accordait pas de signification particulière. Mais il se disait que le père Nicolas ne devait plus revenir après la fin de l'année scolaire.

Un jour, durant le mois de juin 2015, une information commença à circuler. Il se murmurait que le père Nicolas, estimait qu'il n'était pas apprécié à sa juste valeur, et aurait demandé à être muté en Allemagne. Il nous avait déjà habitués à faire circuler de fausses informations, et nous restions prudents sur le bien-fondé de celle-ci. Mais cela n'empêchait pas de se projeter dans cet avenir incertain.

Pourquoi l'Allemagne ? En premier lieu, peut-être parce que les Allemands ne savent pour la plupart pas lire le français, et qu'il lui serait plus facile de faire oublier certaines des histoires relatées dans ce blog ?

Peut-être ensuite pour y être plus proche de son ami, le père Philothéos, et de son mode de vie ? Ami dont il me disait, après qu'il fut venu à Lyon en 2010, qu'il craignait beaucoup que l'on ne découvre les sommes qu'il avait prélevées sur les gains qu'enregistrait la paroisse lors des fêtes qu'il organisait. Bien évidemment, il y a eu tellement d'affabulations dans les propos du père Nicolas, que je ne me permettrai pas de juger de la crédibilité de ceux-ci.

Le père Nicolas avait-il des raisons de croire en cette histoire ? L'Allemagne pouvait-elle devenir l'Eldorado qu'il n'avait pas réussi à trouver à Lyon ?

Peut-être également que l'évolution des procédures judiciaires dans lesquelles le père Nicolas était impliqué nécessitaient-elles son exfiltration ?

Je ne suis pas de ceux qui pensent que muter ses problèmes, les refiler à d'autres pour en être débarrassé, soit une solution digne et convenable. Je pense que nous devons régler les régler nous-mêmes pour que d'autres n'aient pas à en souffrir. C'est pourquoi j'ai toujours estimé que la mutation du père Nicolas n'était pas une solution, mais qu'il devait quitter le sacerdoce.

Bien évidemment, cette décision ne m'appartient pas, et je ne pourrai que prendre acte de ce qui se présentera... Mais si je suis prêt à effacer certains messages de ce blog, comme n'étant plus d'actualité, s'il décidait de changer d'orientation professionnelle, je suis également prêt à faire traduire ce blog en allemand ou en d'autres langues pour répondre aux besoins d'information de nouveaux lecteurs.

Bien évidemment, cette nouvelle d'un départ prochain n'est pas confirmée, et il y a fort à craindre que nous ne retrouvions notre ami à la rentrée. Mais elle avait fait naître ce questionnement : Dieu pouvait-il exaucer le vœu d'un athée, sa non-prière, et rejeter celle d'une fervente personne ? La puissance du soutien occulte d'un métropolite pouvait-elle faire pâle figure devant la requête mystérieuse d'une humble personne ?

Nous aurons la réponse à cette question dans quelques semaines...


Peu après avoir écrit mon message en soutien aux blogueurs persécutés de par le monde, j'appris une triste nouvelle. Un troisième blogueur athée venait d'être assassiné au Bangladesh par des musulmans fanatiques croyant ainsi servir leur Dieu. Ce blogueur allait-il finir dans le feu de l'enfer après cette mort violente et prématurée ? Son athéisme allait-il le conduire à passer l'éternité avec ses bourreaux, tous en enfer, là où sont condamnés à aller tous les impies ?

L’Église orthodoxe commence l'office du baptême par les mots : Béni soit Dieu qui veut que tous les hommes soient sauvés. Volonté universelle que nous avions développée dans le message sur Jonas. La vérité est qu'autre est le jugement de Dieu, et autre le jugement des hommes, et que bien fou serait celui qui affirmerait que tel ou tel est déjà condamné, ou que sa mort est agréable à Dieu.

L'Esprit-Saint est appelé Paraclet, c'est-à-dire Consolateur-Avocat. Il est Celui qui protège le faible et lui rend justice. Et toute l'eschatologie chrétienne se résout en ceci : le jugement dernier où toute justice s'accomplira. Non selon le sens administratif d'une liste de fautes et de peines correspondantes, mais d'un amour donné sans mesure à ceux qui auront souffert pour construire un monde plus juste.

Si donc je devais donner un conseil à mon ami athée, je lui dirais de ne pas s'inquiéter, que Dieu veille sur lui et saura le protéger, fut-ce d'un prêtre indigne !

Plus largement, cette histoire nous conduit à nous demander qui peut légitimement faire partie de notre communauté. Pour ce faire, nous reprendrons dans les prochains messages l'histoire de celle-ci afin de comprendre la légitimité de cette appartenance au travers de la manière dont la communauté s'est construite.

samedi 1 août 2015

177- Aube dorée

Un débat interne a quelque peu animé le Comité de soutien au peuple grec de Lyon ces derniers jours, et je voulais y revenir de manière indépendante sur ce blog. Plusieurs questions étaient soulevées, notamment ces deux : 
  1. Faut-il mener des opérations pour contester la légitimité d'Aube dorée ?
  2. Leur volonté d'aider le peuple relève-t-elle de la volonté d'embrigadement ?
Je préfère parler des sujets avec un peu de recul, aussi je ne souhaite pas m'étendre sur les événements qui se déroulent en Grèce actuellement, notamment depuis le 26 juin, date à laquelle Alexis Tsipras a choisi de consulter son peuple par référendum. Mais le ralliement de Tsipras à l'austérité a remis sur le devant de la scène le discours d'Aube dorée qui reste le seul parti, avec les communistes du KKE, à toujours rejeter cet appauvrissement de la population, et le seul parti à respecter le choix exprimé par le peuple lors du référendum.


En premier lieu, afin de dépassionner le débat, je précise que je ne me prononcerai pas sur des actions illégales d'Aube dorée. Les Grecs ont une justice souveraine et leurs propres lois. Si des actions illégales sont commises, il appartient à la justice grecque de se prononcer pour les faire condamner. Je pense bien évidemment au meurtre du rappeur dont est accusée Aube dorée. Si je commençais à me plonger dans l'étude des crimes, il faudrait également me pencher sur le meurtre de deux de leurs militants, vraisemblablement par des personnes d'extrême gauche. Ceux qui meurent l'ont rarement mérité et il n'est pas dans la spiritualité chrétienne de souhaiter de telles choses. Lorsque le sang commence à couler, il n'y a plus ni blanc, ni noir, seulement du rouge.

De plus, la justice française m'a appris à être prudent à l'égard des accusations médiatiques. La multiplicité des faits reprochés ne valent pas condamnation.

Plantu - cool Raoul


J'ai entendu que les députés d'Aube dorée avaient contesté le nombre de juifs morts durant la seconde guerre mondiale, lors de la première intervention de leurs députés au parlement. Là encore, il y a des lois qui s'appliquent. Je précise pour les lecteurs français que les lois grecques ne sont pas les lois françaises, et qu'une chose condamnable en France ne l'est pas forcément en Grèce. Aube dorée est un parti politique ; la constitution grecque prévoit qu'aucun parti ne peut être interdit (au contraire par exemple de l'Ukraine qui vient d'interdire le parti communiste).

Abstraction faite des états d'âme relatifs à un courant d'idées que l'on est en droit de ne pas partager, reste donc les comités de soutien qu'Aube dorée a mis en place pour aider le peuple. Aube dorée agit-il ainsi afin d'embrigader ceux qu'il aide ?

On peut poser la question de manière beaucoup plus large. Lorsque les socialistes français ont promis de ressusciter les emplois jeunes et d'en créer 300 000 s'ils accédaient au pouvoir, en 2012, emplois d'une durée de 5 ans qui prendraient fin sitôt que les français auraient à choisir une nouvelle orientation politique pour le pays, était-ce de la philanthropie ? N'était-ce pas le même raisonnement que celui attribué à Aube dorée, à savoir un embrigadement de ceux qui auraient un jour à voter, non pour leurs idées politiques, mais pour sauver leur poste ? Les socialistes n'avaient-ils pas déjà usé de ces mêmes moyens entre 1997 et 2002, sous le gouvernement Jospin ? Ne l'ont-ils pas fait pour d'autres élections encore ? Et soit dit en passant, non seulement les 300 000 emplois jeunes n'ont pas été créés en 2012, mais l'économie a perdu 620 000 emplois directs depuis mars 2012.

Je ne critique pas, bien évidemment, le fait de créer des emplois. Mais faudrait-il qu'aider des personnes avec une arrière-pensée intéressée soit une chose louable quand il s'agit des socialistes, mais que la même manœuvre soit condamnable lorqu'il s'agit d'Aube dorée ? Soit nous acceptons de fermer pudiquement les yeux sur la démagogie qui anime les partis politiques, soit nous la condamnons chez tous ceux qui en usent. En fait, seuls ceux qui agissent pour le bien de tous, et de manière totalement désintéressée, peuvent être considérés comme ne cherchant pas à embrigader les autres.

Une telle conception est la base du christianisme. Le Christ dit en effet clairement : Mais moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent (Matth. 5, 44).

Ce principe fondateur est essentiel et il n'est pas possible de s'en affranchir, pas même pour les membres du clergé. Lorsque ceux-ci rejettent tous ceux qui ne partagent pas strictement leur conception, tentent de prendre un ascendant psychologique sur ceux qu'ils côtoient, excluent arbitrairement les uns et les autres, pour garder leur petit pouvoir illusoire ou faire prévaloir une préférence nationale, comme nous avons pu le constater avec le père Nicolas Kakavelakis de Lyon, alors il est légitime de considérer ces méthodes comme condamnables. C'est alors abusivement que ceux qui en usent se prévalent du titre de chrétiens.


La question de la volonté de récupération dans les actions d'Aube dorée devant être écartée au motif qu'elle est hors de propos et démagogique, il reste la question de la légitimité des actions que ce parti entreprend pour aider la population grecque. 

Le dimanche 5 juillet, j'ai vu, devant une petite église de Crète, une dame qui pleurait. Elle était Crétoise et présentait un document de l’hôpital qui ne pouvait plus soigner son fils, faute d'argent de cette femme. Elle demandait de l'aide à ceux qui sortaient de l'église. 

Ce cas est typique de la dégradation du système de santé grec, mis à mal par les mesures d'austérité réclamées par les créanciers de la Grèce. Aube dorée revendique de n'aider que les Grecs. Mes convictions chrétiennes font que je ne partage pas cette conception. Pourtant, devrais-je condamner l'action d'Aube dorée s'il venait en aide à cette femme, alors que je ne peux pas moi-même l'aider ? Le plus grave est-il qu'Aube dorée n'aide que les Grecs, ou que la Grèce, qui a donné naissance à Hippocrate, ne soigne plus ses enfants que s'ils ont de l'argent ?

Aube dorée soulève de vraies questions, comme tout mouvement nationaliste dans un pays en crise gangrené par la corruption. Mais le nationalisme n'est pas le fascisme. Marine le Pen, ou Vladimir Poutine, sont des nationalistes, chacun avec une politique propre, mais ne sont pas fascistes, sauf dans les mots de ceux qui cherchent à les discréditer. Le fascisme utilise le terreau du nationalisme pour s'implanter et, en ce sens, il faut se méfier des dérives du nationalisme. Mais il ne faut pas confondre les deux.

Pour ma part, je crois que le fascisme se nourrit non seulement du nationalisme, mais surtout de la pauvreté, de l'injustice, et de l'indigence des hommes politiques, lorsque ceux-ci ne respectent pas le mandat pour lequel ils ont été élus. 

Lorsque Tsipras a organisé son référendum pour demander aux Grecs s'ils voulaient accepter un nouveau plan d'austérité, ou le rejeter, tout le peuple, uni derrière lui, a massivement décidé de rejeter ce plan, quelles que fussent les menaces d'exclusion de la Grèce qui émergèrent alors de tous les pays européens. Quatre jours avant l'élection, Sarkozy actait déjà l'exclusion de la Grèce de l'euro.

En créant cette union nationale, Tsipras avait totalement marginalisé Aube dorée. Pourtant, en anticlérical qui va à l'église, il a réussi le miracle de les ressusciter en un instant, après avoir décidé d'accepter le mémorandum que le Peuple avait massivement rejeté.

Le véritable combat, aujourd'hui, ne doit pas être contre Aube dorée, mais contre les mémorandums qui tuent le peuple. Si les Grecs parviennent à obtenir que le choix qu'ils ont fait le 5 juillet soit respecté, Aube dorée retournera aux oubliettes de l'Histoire, d'où Tsipras, Hollande et Merkel l'ont sorti. Mais dans le cas contraire, rien ne pourra arrêter leur progression. Au mieux, les actions judiciaires menées contre eux les obligeront-elles à s'organiser dans la clandestinité, rendant leurs actions plus dangereuses que s'ils agissaient ouvertement.


Bien sûr, on peut comprendre que des personnes qui ne réfléchissent pas trop se donnent bonne conscience par une opposition de principe à des mouvements dits extrémistes. Les milieux militants en sont remplis, et le comité de soutien au peuple grec de Lyon n'y déroge pas. Mais si toutes ces personnes de bonne volonté réunies voulaient bien réfléchir, elles se demanderaient d'abord qui est ce peuple au nom duquel elles se sont réunies pour le soutenir.

Le peuple est l'ensemble des personnes d'une même nation, ou d'un même pays. Il n'y a pas d'exclusion à cette définition : ni par les idées des personnes de ce peuple, ni par leurs actions criminelles ou non, ni par aucun autre critère. 

Il est possible de créer un comité de lutte contre Aube dorée, ou un comité de soutien à Syriza, ou un comité des adeptes des recettes de la moussaka. Libre à chacun de défendre ses idées. Mais il n'est pas possible de se revendiquer du soutien au Peuple, tout en luttant contre une partie de ce peuple.

L'image qui vient à l'esprit est bien évidemment celle du médecin. Celui-ci soigne tout le monde, au moins pour celui qui respecte son serment. Il soigne les riches comme les pauvres, les vieux comme les jeunes, les assassins comme les justes, ceux d'extrême droite comme les socialistes, les juifs comme les athées.

Dire que l'on soutient un peuple duquel on extrait une partie à cause de ses idées revient à reprocher à un médecin de soigner tout le monde. Et nier à une partie de la population le droit d'en faire partie est le déclencheur de toute guerre civile.


J'avais relevé dans un message précédent, que les hommes devaient s'unir sur ce qui les rapproche plutôt que de se diviser sur ce qui les oppose. Jacques Sapir tend à aller dans ce sens-là lorsqu'il écrit, dans un message en deux parties (1 et 2) que le combat contre l'austérité ne peut se gagner que par l'union de toutes les forces qui y sont opposées. 

Lui qui a été sollicité au sujet du plan B que Varoufakis tentait de mettre en place pour contourner le blocage des banques grecques par la BCE, lui dont les thèses économiques ont pu servir d'appui à Syriza, osait écrire que l'union de l'extrême gauche et de l'extrême droite était la seule voie permettant de sortir d'un système qui écrase les hommes au profit des banques.

Lorsque les hommes auront compris cela, ce qui n'est malheureusement pas encore d'actualité, ils seront capables de mettre en place un programme de gouvernance avec des personnes dont ils rejettent nombre de leurs idées, comme Tsipras a eu l'intelligence, en son temps, d'établir un programme économique commun avec le parti nationaliste des Grecs indépendants. Même s'il ne reste rien aujourd'hui du programme économique conclu entre Tsipras et Kamménos, la voie qu'ils ont ouverte doit servir de référence.