Lorsque le père Nicolas Kakavelakis est arrivé à Lyon, il avait de grands projets. L'un d'eux était de ne plus fermer l'église au mois d'août, comme le faisait le père Athanase. Il disait à qui voulait l'entendre qu'une église est faite pour rester toujours ouverte, et qu'il allait s'employer à ce que cela soit ainsi pour corriger les erreurs du passé. Pourtant, petit à petit, il s'est mis à fermer l'église les semaines où il organisait des voyages à l'étranger, soit une durée qui englobait de 2 et 3 dimanches, généralement en mai et juin. Puis il a progressivement rallongé sa période de vacances. Ainsi, alors que le père Athanase fermait l'église environ 6 semaines par an, le père Nicolas fermera, en cette année 2015, 9 semaines. Sans doute d'honorables tâches pastorales requéraient-elles son attention...
Loin de moi l'idée de me plaindre de ses absences prolongées. Je serais même partisan qu'il prenne davantage de vacances. Et s'il avait la bonne idée de prendre un congé sabbatique de longue durée, je serais même le premier à le soutenir dans son projet.
S'il y a, à Lyon, des prêtres qui vivent avec ferveur leur engagement pastoral et ne prennent jamais de vacances, il est à noter qu'il ne s'agit pas de ceux relevant de l'autorité du métropolite Emmanuel Adamakis. Pourtant, ce n'est pas tellement le fait que des prêtres prennent des vacances pour être avec leur famille qui me pose problème, mais plutôt que des prêtres en critiquent d'autres, alors qu'eux-mêmes font bien pire. C'est toujours par des personnes usant d'un tel comportement que naissent les inquisitions.
Lorsque le père Athanase nous avait rendu visite, le 23 novembre 2014, j'avais par le détail relaté les événements consternants qui avaient entouré sa venue. À la suite de ceux-ci, plusieurs personnes ont clairement manifesté leur indignation. Parmi ces personnes, je retiendrai le cas de deux.
L'une, très pieuse, estimait qu'il ne fallait pas laisser le père Nicolas souiller notre église une année de plus, pour la fête de Pâques 2015, et que tout devait être fait pour qu'il s'en aille avant. Il lui a fallu beaucoup de tempérance pour accepter l'idée que même une colère légitime nous pousse à de mauvais choix. Il convient toujours de ne pas réagir à chaud afin de ne pas avoir à regretter des décisions intempestives. Les choses viennent en leur temps, et il n'appartient à personne de fixer ses propres règles pour mettre fin à des situations irrégulières. Même si c'est dur, il faut savoir être patient.
Malgré ses raisons légitimes et ses prières, cette personne vit le père Nicolas célébrer Pâques à Lyon cette année encore.
Une autre personne, athée, aimait venir à l'église. La communauté ouverte que le père Athanase avait su créer rendait ce lieu accueillant. Bien sûr, tout n'était pas parfait, mais chacun pouvait y trouver sa place, comme cet athée qui aimait fréquenter la communauté et assister parfois aux offices.
Le plus dur, pour lui, fut de ne pas savoir à quel saint se vouer, si ce n'est le saint Emilion, lorsque le père Nicolas posa des bases sectaires d'appartenance à la communauté. Il préféra sagement s'éloigner avec sa famille.
Après plusieurs années d'exil communautaire, il en arriva lui aussi à estimer que le père Nicolas ne devait plus rester ici. Lui ne s'était pas fixé une fête religieuse pour obtenir son départ, puisqu'il ne leur accordait pas de signification particulière. Mais il se disait que le père Nicolas ne devait plus revenir après la fin de l'année scolaire.
Un jour, durant le mois de juin 2015, une information commença à circuler. Il se murmurait que le père Nicolas, estimait qu'il n'était pas apprécié à sa juste valeur, et aurait demandé à être muté en Allemagne. Il nous avait déjà habitués à faire circuler de fausses informations, et nous restions prudents sur le bien-fondé de celle-ci. Mais cela n'empêchait pas de se projeter dans cet avenir incertain.
Pourquoi l'Allemagne ? En premier lieu, peut-être parce que les Allemands ne savent pour la plupart pas lire le français, et qu'il lui serait plus facile de faire oublier certaines des histoires relatées dans ce blog ?
Peut-être ensuite pour y être plus proche de son ami, le père Philothéos, et de son mode de vie ? Ami dont il me disait, après qu'il fut venu à Lyon en 2010, qu'il craignait beaucoup que l'on ne découvre les sommes qu'il avait prélevées sur les gains qu'enregistrait la paroisse lors des fêtes qu'il organisait. Bien évidemment, il y a eu tellement d'affabulations dans les propos du père Nicolas, que je ne me permettrai pas de juger de la crédibilité de ceux-ci.
Le père Nicolas avait-il des raisons de croire en cette histoire ? L'Allemagne pouvait-elle devenir l'Eldorado qu'il n'avait pas réussi à trouver à Lyon ?
Peut-être également que l'évolution des procédures judiciaires dans lesquelles le père Nicolas était impliqué nécessitaient-elles son exfiltration ?
Je ne suis pas de ceux qui pensent que muter ses problèmes, les refiler à d'autres pour en être débarrassé, soit une solution digne et convenable. Je pense que nous devons régler les régler nous-mêmes pour que d'autres n'aient pas à en souffrir. C'est pourquoi j'ai toujours estimé que la mutation du père Nicolas n'était pas une solution, mais qu'il devait quitter le sacerdoce.
Bien évidemment, cette décision ne m'appartient pas, et je ne pourrai que prendre acte de ce qui se présentera... Mais si je suis prêt à effacer certains messages de ce blog, comme n'étant plus d'actualité, s'il décidait de changer d'orientation professionnelle, je suis également prêt à faire traduire ce blog en allemand ou en d'autres langues pour répondre aux besoins d'information de nouveaux lecteurs.
Bien évidemment, cette nouvelle d'un départ prochain n'est pas confirmée, et il y a fort à craindre que nous ne retrouvions notre ami à la rentrée. Mais elle avait fait naître ce questionnement : Dieu pouvait-il exaucer le vœu d'un athée, sa non-prière, et rejeter celle d'une fervente personne ? La puissance du soutien occulte d'un métropolite pouvait-elle faire pâle figure devant la requête mystérieuse d'une humble personne ?
Nous aurons la réponse à cette question dans quelques semaines...
Peu après avoir écrit mon message en soutien aux blogueurs persécutés de par le monde, j'appris une triste nouvelle. Un troisième blogueur athée venait d'être assassiné au Bangladesh par des musulmans fanatiques croyant ainsi servir leur Dieu. Ce blogueur allait-il finir dans le feu de l'enfer après cette mort violente et prématurée ? Son athéisme allait-il le conduire à passer l'éternité avec ses bourreaux, tous en enfer, là où sont condamnés à aller tous les impies ?
L’Église orthodoxe commence l'office du baptême par les mots : Béni soit Dieu qui veut que tous les hommes soient sauvés. Volonté universelle que nous avions développée dans le message sur Jonas. La vérité est qu'autre est le jugement de Dieu, et autre le jugement des hommes, et que bien fou serait celui qui affirmerait que tel ou tel est déjà condamné, ou que sa mort est agréable à Dieu.
L'Esprit-Saint est appelé Paraclet, c'est-à-dire Consolateur-Avocat. Il est Celui qui protège le faible et lui rend justice. Et toute l'eschatologie chrétienne se résout en ceci : le jugement dernier où toute justice s'accomplira. Non selon le sens administratif d'une liste de fautes et de peines correspondantes, mais d'un amour donné sans mesure à ceux qui auront souffert pour construire un monde plus juste.
Si donc je devais donner un conseil à mon ami athée, je lui dirais de ne pas s'inquiéter, que Dieu veille sur lui et saura le protéger, fut-ce d'un prêtre indigne !
Plus largement, cette histoire nous conduit à nous demander qui peut légitimement faire partie de notre communauté. Pour ce faire, nous reprendrons dans les prochains messages l'histoire de celle-ci afin de comprendre la légitimité de cette appartenance au travers de la manière dont la communauté s'est construite.
Loin de moi l'idée de me plaindre de ses absences prolongées. Je serais même partisan qu'il prenne davantage de vacances. Et s'il avait la bonne idée de prendre un congé sabbatique de longue durée, je serais même le premier à le soutenir dans son projet.
S'il y a, à Lyon, des prêtres qui vivent avec ferveur leur engagement pastoral et ne prennent jamais de vacances, il est à noter qu'il ne s'agit pas de ceux relevant de l'autorité du métropolite Emmanuel Adamakis. Pourtant, ce n'est pas tellement le fait que des prêtres prennent des vacances pour être avec leur famille qui me pose problème, mais plutôt que des prêtres en critiquent d'autres, alors qu'eux-mêmes font bien pire. C'est toujours par des personnes usant d'un tel comportement que naissent les inquisitions.
Lorsque le père Athanase nous avait rendu visite, le 23 novembre 2014, j'avais par le détail relaté les événements consternants qui avaient entouré sa venue. À la suite de ceux-ci, plusieurs personnes ont clairement manifesté leur indignation. Parmi ces personnes, je retiendrai le cas de deux.
L'une, très pieuse, estimait qu'il ne fallait pas laisser le père Nicolas souiller notre église une année de plus, pour la fête de Pâques 2015, et que tout devait être fait pour qu'il s'en aille avant. Il lui a fallu beaucoup de tempérance pour accepter l'idée que même une colère légitime nous pousse à de mauvais choix. Il convient toujours de ne pas réagir à chaud afin de ne pas avoir à regretter des décisions intempestives. Les choses viennent en leur temps, et il n'appartient à personne de fixer ses propres règles pour mettre fin à des situations irrégulières. Même si c'est dur, il faut savoir être patient.
Malgré ses raisons légitimes et ses prières, cette personne vit le père Nicolas célébrer Pâques à Lyon cette année encore.
Une autre personne, athée, aimait venir à l'église. La communauté ouverte que le père Athanase avait su créer rendait ce lieu accueillant. Bien sûr, tout n'était pas parfait, mais chacun pouvait y trouver sa place, comme cet athée qui aimait fréquenter la communauté et assister parfois aux offices.
Le plus dur, pour lui, fut de ne pas savoir à quel saint se vouer, si ce n'est le saint Emilion, lorsque le père Nicolas posa des bases sectaires d'appartenance à la communauté. Il préféra sagement s'éloigner avec sa famille.
Après plusieurs années d'exil communautaire, il en arriva lui aussi à estimer que le père Nicolas ne devait plus rester ici. Lui ne s'était pas fixé une fête religieuse pour obtenir son départ, puisqu'il ne leur accordait pas de signification particulière. Mais il se disait que le père Nicolas ne devait plus revenir après la fin de l'année scolaire.
Un jour, durant le mois de juin 2015, une information commença à circuler. Il se murmurait que le père Nicolas, estimait qu'il n'était pas apprécié à sa juste valeur, et aurait demandé à être muté en Allemagne. Il nous avait déjà habitués à faire circuler de fausses informations, et nous restions prudents sur le bien-fondé de celle-ci. Mais cela n'empêchait pas de se projeter dans cet avenir incertain.
Pourquoi l'Allemagne ? En premier lieu, peut-être parce que les Allemands ne savent pour la plupart pas lire le français, et qu'il lui serait plus facile de faire oublier certaines des histoires relatées dans ce blog ?
Peut-être ensuite pour y être plus proche de son ami, le père Philothéos, et de son mode de vie ? Ami dont il me disait, après qu'il fut venu à Lyon en 2010, qu'il craignait beaucoup que l'on ne découvre les sommes qu'il avait prélevées sur les gains qu'enregistrait la paroisse lors des fêtes qu'il organisait. Bien évidemment, il y a eu tellement d'affabulations dans les propos du père Nicolas, que je ne me permettrai pas de juger de la crédibilité de ceux-ci.
Le père Nicolas avait-il des raisons de croire en cette histoire ? L'Allemagne pouvait-elle devenir l'Eldorado qu'il n'avait pas réussi à trouver à Lyon ?
Peut-être également que l'évolution des procédures judiciaires dans lesquelles le père Nicolas était impliqué nécessitaient-elles son exfiltration ?
Je ne suis pas de ceux qui pensent que muter ses problèmes, les refiler à d'autres pour en être débarrassé, soit une solution digne et convenable. Je pense que nous devons régler les régler nous-mêmes pour que d'autres n'aient pas à en souffrir. C'est pourquoi j'ai toujours estimé que la mutation du père Nicolas n'était pas une solution, mais qu'il devait quitter le sacerdoce.
Bien évidemment, cette décision ne m'appartient pas, et je ne pourrai que prendre acte de ce qui se présentera... Mais si je suis prêt à effacer certains messages de ce blog, comme n'étant plus d'actualité, s'il décidait de changer d'orientation professionnelle, je suis également prêt à faire traduire ce blog en allemand ou en d'autres langues pour répondre aux besoins d'information de nouveaux lecteurs.
Bien évidemment, cette nouvelle d'un départ prochain n'est pas confirmée, et il y a fort à craindre que nous ne retrouvions notre ami à la rentrée. Mais elle avait fait naître ce questionnement : Dieu pouvait-il exaucer le vœu d'un athée, sa non-prière, et rejeter celle d'une fervente personne ? La puissance du soutien occulte d'un métropolite pouvait-elle faire pâle figure devant la requête mystérieuse d'une humble personne ?
Nous aurons la réponse à cette question dans quelques semaines...
Peu après avoir écrit mon message en soutien aux blogueurs persécutés de par le monde, j'appris une triste nouvelle. Un troisième blogueur athée venait d'être assassiné au Bangladesh par des musulmans fanatiques croyant ainsi servir leur Dieu. Ce blogueur allait-il finir dans le feu de l'enfer après cette mort violente et prématurée ? Son athéisme allait-il le conduire à passer l'éternité avec ses bourreaux, tous en enfer, là où sont condamnés à aller tous les impies ?
L’Église orthodoxe commence l'office du baptême par les mots : Béni soit Dieu qui veut que tous les hommes soient sauvés. Volonté universelle que nous avions développée dans le message sur Jonas. La vérité est qu'autre est le jugement de Dieu, et autre le jugement des hommes, et que bien fou serait celui qui affirmerait que tel ou tel est déjà condamné, ou que sa mort est agréable à Dieu.
L'Esprit-Saint est appelé Paraclet, c'est-à-dire Consolateur-Avocat. Il est Celui qui protège le faible et lui rend justice. Et toute l'eschatologie chrétienne se résout en ceci : le jugement dernier où toute justice s'accomplira. Non selon le sens administratif d'une liste de fautes et de peines correspondantes, mais d'un amour donné sans mesure à ceux qui auront souffert pour construire un monde plus juste.
Si donc je devais donner un conseil à mon ami athée, je lui dirais de ne pas s'inquiéter, que Dieu veille sur lui et saura le protéger, fut-ce d'un prêtre indigne !
Plus largement, cette histoire nous conduit à nous demander qui peut légitimement faire partie de notre communauté. Pour ce faire, nous reprendrons dans les prochains messages l'histoire de celle-ci afin de comprendre la légitimité de cette appartenance au travers de la manière dont la communauté s'est construite.
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