de l'intérieur d'une communauté

Quels que soient les groupes sociaux, on ne voit souvent d'eux que la partie « marketing ». Celle qui est bien présentable et que l'on souhaite mettre en évidence, au mépris souvent de la réalité. Ce blog, qui se revendique comme un blog d'information, va tenter de présenter la vie de la communauté hellénique de Lyon par ceux qui la vivent de l'intérieur.
J'ai connu deux hommes qui ont dignement représenté la communauté hellénique : monseigneur Vlassios et le père Athanase Iskos. Ils n'ont jamais eu à rougir de ce qu'ils ont fait ou dit et ont laissé une communauté respectée et respectable. Le contraste pourra paraître saisissant entre les 50 ans qui viennent de s'écouler et ce qui se passe depuis plus de six ans, mais si l'on veut rester fier de ce que l'on est, il ne faut pas hésiter à prendre ses distances lorsque ce que l'on voit s'éloigne de nos idéaux.
Dans un premier temps, je vais raconter une histoire au travers de courriers échangés et de documents, qui seront tous reproduits. Dans un second temps, je débattrai autour des questions qui seront posées à mon adresse mail : jeanmichel.dhimoila@gmail.com .
La communauté hellénique de Lyon étant une association cultuelle, loi 1905, les références au culte seront nombreuses et indispensables pour comprendre le sens de ce qui est recherché, et malheureusement parfois ses dérives.

Bonne
lecture à tous

samedi 30 mars 2013

82- Malédictions ?

Lorsque j'ai commencé mon blog, Alice Balaban est venue me trouver pour me dire : Arrête ce que tu fais ! Dieu punit les fautes des parents à travers leurs enfants. Eu égard à son grand âge, proche de celui de Liliane Bettencourt, je n'ai pas apporté la réponse que j'aurais faite à quelqu'un de moins vulnérable.

Et puis une telle affirmation amène inévitablement d'autres questions, toutes aussi métaphysiques. Si Dieu punit les fautes des parents sur des enfants innocents, Dieu est-il mauvais ? Doit-on voir chaque chose qui nous arrive ou qui aurait pu nous arriver comme une récompense ou une punition ?

Nous avons vu, à différents moments, que le père Nicolas Kakavelakis et le métropolite Emmanuel avaient exclu le docteur Ladias et D. Liapis du comité. Ceux-ci se sont opposés à cette exclusion, estimant que plusieurs faux documents avaient servi à fabriquer de toute pièce une décision illégale. La Préfecture a transmis leurs arguments au Procureur et l'instruction de ce dossier est en cours. Pourtant, en attendant, monseigneur Emmanuel a remplacé ces deux élus légitimes par deux pions dociles, notamment Arthur B. 

Or ce même Arthur vient d'être hospitalisé pour une grave infection. Son état a dégénéré rapidement et il serait actuellement dans le coma, proche de la mort. J'ai donc une question, que j'adresse directement à notre évêque : Alice a-t-elle raison d'affirmer que Dieu punit par la maladie et la mort ceux qui s'opposent à lui ? Et si c'est le cas, qu'est-ce qui attend l'évêque qui ne remplit pas ses obligations pastorales ?

Brassens chantait : Pour l'amour, on ne demande pas aux filles d'avoir inventé la poudre. De la même façon, l'évêque n'est pas trop regardant envers les élus de notre comité, surtout après l'éviction de ceux qui osaient manifester un peu d'indépendance dans leur réflexion, et après les avoir remplacés par d'autres qui collaient mieux à la définition qu'il se fait d'un élu. Laisser supposer que ceux qui s'opposent à lui s'opposent à Dieu est un argument un peu simpliste qui s'attache à la forme, et non au fond.
 
Bien souvent, ces intentions de malédictions que nous prêtons à Dieu ne font que refléter nos simples désirs personnels. Elles s'ancrent souvent dans le registre de la superstition, voire de la manipulation, qui n'ont absolument aucun lien avec celui de la foi. Revenons donc à quelques fondements de la tradition chrétienne. 

Les Pères de l’Église considèrent que Dieu donne la vie, et non la mort. La mort, ou la souffrance, n'est, pour eux, que la conséquence de l'éloignement de Dieu. Dire que Dieu punit les méchants est une aberration théologique. Chacun est libre, avec sa conscience, de s'approcher ou de s'éloigner de Dieu à travers sa foi et ses œuvres. S'éloigner de Dieu, c'est s'éloigner de la vie, et cela conduit inexorablement à la mort. La mort est alors pensée comme une conséquence inévitable de l'éloignement de Dieu ; une conséquence pour laquelle Dieu ne peut rien faire, sauf à priver l'homme de sa liberté. Il ne s'agit donc pas d'une malédiction voulue par Dieu mais de la simple conséquence de notre liberté absolue.
 
Je m'excuse d'avoir pris la situation difficile que vit Arthur pour conduire cette réflexion. Cela me semblait important pour bien comprendre que le Dieu auquel nous croyons ne se réjouira jamais de la souffrance ou de la mort de quiconque, Lui qui a vaincu la mort par sa mort. C'est pourquoi je souhaite à Arthur un prompt rétablissement et de trouver la paix. Et s'il ne la trouve pas ici, j'espère qu'il la trouvera auprès de Celui qui a dit : Mon royaume n'est pas de ce monde (Jn 18, 36). J'espère aussi qu'il a eu, dans sa vie, et qu'il aura encore, l'occasion de donner beaucoup d'amour autour de lui, car il n'y a rien d'autre que l'homme puisse présenter à Dieu, et rien d'autre auquel Dieu ne s'attache.

samedi 9 mars 2013

81- Signes

Les photos et vidéos de la foudre frappant le Vatican, peu après que le pape de Rome eut annoncé sa démission, le 11 février 2013, ont fait le tour du monde.


La première pensée qui vient naturellement à l'esprit à la vue de ce phénomène est : Raté !

Mais comme personne n'est assez fou pour conseiller à Dieu de prendre des cours de tir, alors attachons-nous plutôt à cette question : est-ce un signe ?
 
Les évangélistes Matthieu, Marc et Luc appellent les phénomènes inexpliqués faits par le Christ miracles. Saint Jean l'évangéliste, lui, n'utilise pas le mot miracle, mais le mot signe. Le Christ est assez direct sur la question des signes : Les pharisiens et les sadducéens abordèrent Jésus et, pour l'éprouver, lui demandèrent de leur faire voir un signe venant du ciel. Jésus leur répondit : Le soir, vous dites : Il fera beau, car le ciel est rouge ; et le matin : Il y aura de l'orage aujourd'hui, car le ciel est d'un rouge sombre. Vous savez discerner l'aspect du ciel, et vous ne pouvez discerner les signes des temps. Une génération méchante et adultère demande un miracle ; il ne lui sera donné d'autre miracle que celui de Jonas. Puis il les quitta, et s'en alla. (Matt. 16, 1-4)

Donc, d'un côté, le Christ affirme que Dieu ne donnera aucun autre signe que celui de sa résurrection  et, de l'autre, la multitude des miracles qu'il a accomplis ont été autant de signes.

Le mot signe, en grec ancien, est Simion. Il a donné aujourd'hui Sima que les Grecs utilisent pour désigner les panneaux de signalisation routière. Le signe est donc normalement toujours clair et limpide. Il est un guide sur la route de la connaissance qui nous conduit à Dieu.

Pourtant, la question des signes reste très délicate. Entre ceux qui voient des signes de partout, et ceux qui ressemblent à des aveugles, comment savoir où se trouve la vérité ? Devant un signe, il ne peut jamais y avoir ce genre de questions : A qui est-il destiné ? Que veut-il dire ? Qui l'envoie ? Car sinon, au lieu d'apporter des solutions, il n'apporte que du trouble. Et Dieu ne se trouve jamais dans le trouble. Étudions cet éclair qui a frappé le Vatican.

Tout d'abord, qui l'envoie ? Peut-être personne ? Peut-être est-ce un simple élément naturel ? Peut-être est-ce la N.S.A. qui teste de nouvelles technologies pour influencer les masses ? Peut-être est-ce Dieu ? Peut-être aussi est-ce un démon qui veut dire : Ici, c'est chez moi ! ? Que voudrait dire un tel signe : Ce n'était déjà pas brillant avec Benoît XVI, mais si en plus il s'en va... ? Ou peut-être est-ce destiné aux cardinaux, pour leur montrer que Dieu existe, même s'ils n'y croyaient pas ? Ou peut-être est-ce un avertissement de Dieu destiné au pape : Arrête de faire comme si c'était moi qui te parlais, parce que la prochaine fois, je ne te raterai pas !

Bien souvent, malheureusement, l'homme est tenté de ne voir dans les signes qu'il croise que ce qu'il veut bien y trouver. Il suit ce qu'il veut croire, sans chercher à se remettre en cause. Un faux signe, ou un signe que l'on aurait mal interprété, ne pourrait que nous éloigner de la vérité, au lieu de nous en rapprocher. Les pères spirituels conseillent donc souvent de ne pas faire attention aux signes, afin de ne pas courir le risque de tomber dans l'illusion.

Saint Siméon le Stylite eût un jour la vision d'un char de feu venu le chercher, comme le prophète Élie, pour le récompenser de ses efforts et le conduire au ciel. Il pris cette vision comme une juste récompense de ses efforts. Il fit son signe de croix avant de monter sur le char et aussitôt la vision s'évanouit. Il resta troublé jusqu'à ses derniers jours d'avoir failli être victime des illusions démoniaques, malgré tous les sacrifices qu'il avait fait pour Dieu durant sa vie. Histoire de la décadence et de la chute de l'empire romain, Edouard GIBBON, éd. A. Desrez, tome 1, p. 883. L'orgueil perverti l'esprit et peut nous faire voir des signes et des visions là où il n'y a qu'illusions.
 
L'Apocalypse est le livre le plus connu, relatant les signes avant-coureur de la fin des temps. Et pourtant, malgré le fait qu'il soit dans les livres sacrés de la Bible, aucun théologien et aucun spirituel, depuis 2000 ans, n'a jamais été en mesure d'élucider les mystères qu'il contient. Les plus sages disent qu'il ne faut pas chercher à vouloir l'interpréter artificiellement, car les choses s'éclaireront d'elles-mêmes lorsque le temps sera là. Et, en attendant, cela ne doit pas nous dispenser de vivre avec intensité et sagesse chaque jour comme si c'était le dernier.

Les évêques montrent l'exemple sur la conduite à tenir devant les signes. Ces derniers temps, ils ont tous eu de nombreux signes leur montrant que l'heure est à la démission pour se retirer dans un monastère et y prier Dieu. S'ils ont montré la plus grande vigilance et la plus grande circonspection devant ces signes, pourtant faciles à comprendre, alors il convient, nous aussi, de rester prudents.

Au-delà des prétendus signes qui sont souvent plus supposés que réels et dont nous avons vu les limites, il y a deux choses qui peuvent guider l'homme dans ses décisions : sa conscience et la paix qu'il ressent quand il prend une décision juste.

mercredi 6 mars 2013

80- Hugo Chavez

La mort de Hugo Chavez vient juste d'être annoncée. J'aimais beaucoup cet homme parce qu'il a su montrer que l'on pouvait faire de la politique en ne cherchant que l'intérêt de son peuple. Il a remis la finance et les banquiers à la place qu'ils ne devraient pas quitter et a redonné à son peuple le contrôle de ses réserves naturelles. Même si, comme chacun, il avait certainement des défauts, le principal est qu'il a su se faire aimer. Des différents documents que j'ai pu voir sur lui, c'est cette vidéo qui le présente le mieux. Il s'y présente comme un homme de foi, et je crois que son témoignage est sincère. Que sa mémoire soit éternelle.