Lorsque j'ai commencé mon blog, Alice Balaban est venue me trouver pour me dire : Arrête ce que tu fais ! Dieu punit les fautes des parents à travers leurs enfants. Eu égard à son grand âge, proche de celui de Liliane Bettencourt, je n'ai pas apporté la réponse que j'aurais faite à quelqu'un de moins vulnérable.
Et puis une telle affirmation amène inévitablement d'autres questions, toutes aussi métaphysiques. Si Dieu punit les fautes des parents sur des enfants innocents, Dieu est-il mauvais ? Doit-on voir chaque chose qui nous arrive ou qui aurait pu nous arriver comme une récompense ou une punition ?
Nous avons vu, à différents moments, que le père Nicolas Kakavelakis et le métropolite Emmanuel avaient exclu
le docteur Ladias et D. Liapis du comité. Ceux-ci se sont opposés à
cette exclusion, estimant que plusieurs faux documents avaient servi à
fabriquer de toute pièce une décision illégale. La Préfecture a transmis
leurs arguments au Procureur et l'instruction de ce dossier est en
cours. Pourtant, en attendant, monseigneur Emmanuel a remplacé ces deux
élus légitimes par deux pions dociles, notamment Arthur B.
Or ce même Arthur vient d'être hospitalisé pour une grave infection. Son
état a dégénéré rapidement et il serait actuellement dans le coma,
proche de la mort. J'ai donc une question, que j'adresse directement à
notre évêque : Alice a-t-elle raison d'affirmer que Dieu punit par la
maladie et la mort ceux qui s'opposent à lui ? Et si c'est le cas, qu'est-ce qui attend
l'évêque qui ne remplit pas ses obligations pastorales ?
Brassens chantait : Pour l'amour, on ne demande pas aux filles d'avoir inventé la poudre.
De la même façon, l'évêque n'est pas trop regardant envers les élus de
notre comité, surtout après l'éviction de ceux qui osaient manifester un
peu d'indépendance dans leur réflexion, et après les avoir remplacés
par d'autres qui collaient mieux à la définition qu'il se fait d'un élu. Laisser supposer que ceux qui s'opposent à lui s'opposent à Dieu est un argument un peu simpliste qui s'attache à la forme, et non au fond.
Bien souvent, ces intentions de malédictions que nous prêtons à Dieu ne font que refléter nos simples désirs personnels. Elles s'ancrent souvent dans le registre de la superstition, voire de la manipulation, qui n'ont absolument aucun lien avec celui de la foi. Revenons donc à quelques fondements de la tradition chrétienne.
Les Pères de l’Église considèrent que Dieu donne la vie, et non la mort. La mort, ou la souffrance, n'est, pour eux, que la conséquence de l'éloignement de Dieu. Dire que Dieu punit les méchants est une aberration théologique. Chacun est libre, avec sa conscience, de s'approcher ou de s'éloigner de Dieu à travers sa foi et ses œuvres. S'éloigner de Dieu, c'est s'éloigner de la vie, et cela conduit inexorablement à la mort. La mort est alors pensée comme une conséquence inévitable de l'éloignement de Dieu ; une conséquence pour laquelle Dieu ne peut rien faire, sauf à priver l'homme de sa liberté. Il ne s'agit donc pas d'une malédiction voulue par Dieu mais de la simple conséquence de notre liberté absolue.
Je m'excuse d'avoir pris la situation difficile que vit Arthur pour conduire cette réflexion. Cela me semblait important pour bien comprendre que le Dieu auquel nous croyons ne se réjouira jamais de la souffrance ou de la mort de quiconque, Lui qui a vaincu la mort par sa mort. C'est pourquoi je souhaite à Arthur un prompt rétablissement et de trouver la paix. Et s'il ne la trouve pas ici, j'espère qu'il la trouvera auprès de Celui qui a dit : Mon royaume n'est pas de ce monde (Jn 18, 36). J'espère aussi qu'il a eu, dans sa vie, et qu'il aura encore, l'occasion de donner beaucoup d'amour autour de lui, car il n'y a rien d'autre que l'homme puisse présenter à Dieu, et rien d'autre auquel Dieu ne s'attache.
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