de l'intérieur d'une communauté

Quels que soient les groupes sociaux, on ne voit souvent d'eux que la partie « marketing ». Celle qui est bien présentable et que l'on souhaite mettre en évidence, au mépris souvent de la réalité. Ce blog, qui se revendique comme un blog d'information, va tenter de présenter la vie de la communauté hellénique de Lyon par ceux qui la vivent de l'intérieur.
J'ai connu deux hommes qui ont dignement représenté la communauté hellénique : monseigneur Vlassios et le père Athanase Iskos. Ils n'ont jamais eu à rougir de ce qu'ils ont fait ou dit et ont laissé une communauté respectée et respectable. Le contraste pourra paraître saisissant entre les 50 ans qui viennent de s'écouler et ce qui se passe depuis plus de six ans, mais si l'on veut rester fier de ce que l'on est, il ne faut pas hésiter à prendre ses distances lorsque ce que l'on voit s'éloigne de nos idéaux.
Dans un premier temps, je vais raconter une histoire au travers de courriers échangés et de documents, qui seront tous reproduits. Dans un second temps, je débattrai autour des questions qui seront posées à mon adresse mail : jeanmichel.dhimoila@gmail.com .
La communauté hellénique de Lyon étant une association cultuelle, loi 1905, les références au culte seront nombreuses et indispensables pour comprendre le sens de ce qui est recherché, et malheureusement parfois ses dérives.

Bonne
lecture à tous

lundi 30 juin 2014

119- Danses grecques

D'aussi loin que je me souvienne, les fêtes grecques à Lyon ont toujours présenté un spectacle de danses en costumes. Cette activité, qui existe depuis des dizaines d'années, a connu un élan particulier avec Vassili T. 

Lorsque Vassili arriva à Lyon, en délégation à Interpol, durant l'année 2008-2009, il se rapprocha de la Communauté. Féru de danses grecques, qu'il maîtrisait à la perfection, il proposa de prendre en charge cette activité. C'est ainsi que commencèrent à se réunir, tous les samedis après-midi, les danseurs qui le souhaitaient.

Le groupe s'étoffa et se perfectionna rapidement, accueillant nombre de jeunes natifs de la communauté grecque de Lyon, si bien que les spectacles qu'il proposait étaient de grande qualité.


Le groupe de danse était accueilli gracieusement dans la salle paroissiale. Son activité contribuait à fédérer la communauté et à la faire rayonner. La mise à disposition de la salle était donc peu de chose. De toute façon, les anciens de la communauté ont construit cette salle précisément pour pouvoir la mettre à disposition de ceux de ses membres qui pouvaient en avoir besoin.

Vassili resta à Lyon jusqu'en février 2011. La question se posa alors de savoir comment le groupe allait surmonter le départ de celui qui lui avait insufflé son dynamisme.

K. L., M. D. et d'autres proposèrent que le groupe se constitue en association, afin qu'il ait son existence propre et son autonomie. Mais les danseurs ne souhaitaient pas gérer l'aspect administratif d'une telle autonomie. Madame le Consul proposa donc de les accueillir au sein de son association, le Lykion ton Hellinidon (Collège des Femmes Hellènes).

Sa fille, qui a toujours fait partie du groupe de danse, en avait la responsabilité au sein de cette association. Ce choix était donc logique et ne posa de problème à personne.

Le groupe resta vivant et actif. Mireille D. en prit la direction artistique. Les cours continuèrent tous les jeudis. Le groupe anima les soirées grecques,


un spectacle de tragédie antique qui fut organisé par le Consul au bénéfice de la Fondation Mérieux (le 12 février 2011), pour le centenaire du Lykion,


une représentation dans un établissement de convalescence, une animation culturelle à Vénissieux,
 


ainsi que les journées consulaires dont nous avons parlé dans le précédent message.
 

Tant d'années d'efforts prirent soudainement fin au lendemain de ces journées, le 9 juin 2013. Les danseurs, humiliés par les propos injustes qui leur avaient alors été adressés, refusèrent de retourner danser dans le cadre du Lykion. Mais la communauté sentait le vide qu'ils laissaient, et eux-mêmes avaient envie de reprendre cette activité. Ils souhaitaient retrouver d'une manière informelle l'esprit de fête et de groupe uni qui prévalait durant l'époque de Vassili.

La responsable artistique, Mireille, alla donc voir le père Nicolas Kakavelakis pour lui demander de pouvoir revenir danser dans la salle les jeudis soirs. Celui-ci accepta, dans un premier temps, et les cours reprirent. 

Mais le Consul ne voyait pas d'un bon œil que cette activité, qui lui permettait un certain rayonnement culturel, échappe à son autorité. Elle intervint donc auprès du père Nicolas afin qu'il fasse pression sur les danseurs, et que leur activité revienne sous le contrôle de son association. Le père Nicolas s'exécuta. Les danseurs prirent mal le chantage qui leur était présenté et refusèrent de retourner au Lykion.

Le père Nicolas, vexé de constater qu'il avait si peu d'influence, prétexta une décision du Conseil de la Communauté qui exigeait de nouvelles conditions d'utilisation de la salle paroissiale.

Ce fut Vassilia Sgouri qui fut envoyée annoncer aux danseurs qu'ils ne pourraient plus être accueillis dans leur forme actuelle. Vassilia ajouta régulièrement de nouvelles conditions de plus en plus dissuasives.

Pour utiliser la salle, le groupe devrait désormais payer 40 euros par jeudi soir.

Lorsque le groupe s'organisa pour payer, elle posa la condition que le jeudi ne soit pas déjà mobilisé par des régies d'immeuble. Le groupe ne serait pas informé à l'avance des disponibilités de la salle, mais devrait appeler en début de semaine pour être sûr de pouvoir venir.

Puis elle imposa que le groupe se constitue en association indépendante et ne puisse plus se prévaloir d'être le groupe de danse des membres de la communauté. Ceci était d'autant plus aberrant que les danseurs sont tous membres de la communauté depuis des années.

Vassilia présentait cette somme à payer comme correspondante aux frais d'entretiens. Et cette décision comme émanant du Conseil de la Communauté. Vassilia avait un conflit d'intérêt manifeste dans son intervention, car je rappelle qu'elle s'est enregistrée auprès de la Préfecture comme Commissaire aux Comptes du Lykion, bien qu'elle n'ait pas le moindre petit diplôme de comptabilité. Et le groupe de danse était la seule source de revenus du Lykion.

L'annonce de Vassilia fit scandale. Essentiellement par l'augmentation constante des exigences qui traduisait la volonté de contraindre les danseuses à retourner sous la coupe de l'association dont elle supervisait les finances, ou à s'en débarrasser pour qu'elle ne lui fasse pas d'ombre.

Plusieurs membres de la communauté confièrent aux danseuses combien ils étaient choqués de ce procédé : il ne faisait que contribuer à créer de nouveaux conflits qu'une minorité malfaisante s’évertuait à nourrir.

Les élus de la communauté commencèrent également à prendre leurs distances avec Vassilia et avec le père. C'est ainsi que même les proches soutiens du père Nicolas, comme Nicolas Angeloudis ou Christos Koutsiouris, avouèrent que le Conseil n'avait jamais été réuni ces deux dernières années, et qu'ils n'avaient donc aucune responsabilité dans cette décision. Ils dirent également que, comme toutes les autres décisions, elle avait dû être prise en petit comité, sans réunion et sans débat. C'était donc de manière totalement arbitraire que les danseurs étaient exclus.

Ensuite, le problème est que jamais la salle ne fut louée pour les activités de la communauté. D'autant que les danseurs n'ont jamais demandé à être payés pour leurs prestations, ni pris en charge pour leurs repas ou leurs déplacements lors de leurs animations diverses. C'est ainsi que le père Nicolas, lorsqu'il leur demandait d'animer une fête grecque, leur faisait en plus payer leur entrée et leurs consommations.

Mettre un prix posait donc un problème éthique, car ce prix venait en violation avec la volonté des fondateurs. 

C'était également un bien mauvais calcul financier. Un intermittent du spectacle est payé entre 100 et 200 euros nets (le double avec les charges) pour une prestation. C'est le montant que la Communauté verse aux orchestres qu'elle embauche lors de ses fêtes. Combien nous coûterait un spectacle de dix danseuses si nous devions les payer ? Est-ce vraiment judicieux de demander 40 euros pour une heure de location de salle, si nous devons en payer 4000 pour une seule représentation ?

En dépit des remarques acerbes qu'ils eurent à encaisser lors des journées consulaires, les prestations du groupe de danse sont reconnues comme étant de qualité. C'est ainsi que la Ville de Lyon a organisé deux spectacles de danse, dans le cadre du festival Printemps d'Europe 2014, les 7 et 9 mai, en l'honneur de la présidence grecque de la communauté européenne. 

La Ville demanda expressément que ces danseurs-là soient chargés du spectacle. Elle mit à disposition du groupe une salle de la Maison de l'Europe pour qu'il puisse répéter. 

Les spectacles ont été un succès, si bien que le groupe a eu d'autres contacts. Il est en train de s'organiser en association et cherche un lieu pour pérenniser son activité.

Il se murmure déjà que le père Nicolas prévoit la création d'une seconde association de danse, pour essayer de discréditer celle-ci, qui a échappé à son contrôle, tout comme il l'a fait pour les parents d'élèves de l'école grecque... Mais uniquement en ne gardant que les danseuses les plus jeunes. Car, pour les jeunes filles de moins de trente ans, la salle paroissiale reste toujours ouverte gratuitement, sans aucune condition préalable. Et même la rue s'il le faut. 
 

dimanche 15 juin 2014

118- Journées consulaires

Les 8 et 9 juin 2013 avaient lieu les journées consulaires. Ces festivités sont l'occasion, pour les pays représentés à Lyon, de montrer leurs cultures et traditions, au travers d'un stand qui leur est dédié. Certains stands proposent de déguster des spécialités culinaires. D'autres présentent des danses. D'autres encore de l'artisanat. Dans tous les cas, les photos et prospectus que l'on peut y trouver sont une formidable invitation à voyager pour découvrir les pays représentés.

Cette multiplicité culturelle foisonne chaque année sur la place Bellecour. C'est également l'occasion de montrer qu'il est possible de vivre au sein d'une même société en respectant les traditions de chacun, car toutes ces cultures se côtoient toute l'année au sein de notre ville et de la société française.


Le 9 juin 2013, donc, la Grèce avait son stand, comme à l'accoutumée. Le groupe de danse était chargé de manifester sa présence culturelle, et ce groupe a fait sa démonstration sur le podium, devant le public réuni.


A la fin de la prestation, madame le Consul a invité les danseurs sous un chapiteau pour leur offrir à boire. L'attention était généreuse et nos danseurs assoiffés, heureux de cette proposition, ne se sont pas fait prier pour y répondre favorablement.

Une fois sur place, le Consul prit la parole et les mots qui résonnèrent alors glacèrent les participants. Ce ne furent que des reproches ! 

Ils avaient soi-disant fait honte à la Grèce par une prestation indigne. La culotte de l'une des danseuses avait été visible. Les danses n'étaient pas en place, etc.

Elle oubliait que les danseuses avaient répété sous la responsabilité de sa propre fille. Elle oubliait également que les danseuses étaient la seule animation de la Grèce. Personne pour présenter de l'artisanat, ni pour faire déguster des spécialités culinaires. Les reproches, si reproches il devait y avoir, auraient dû viser les absents, et non les seuls à avoir fait l'effort de produire un spectacle, de mettre en place des répétitions, et de le présenter au public. 

Et si vraiment les choses n'avaient pas été en place, il ne fallait pas oublier que la coordinatrice du spectacle était la fille.

La manière d'adresser des reproches, devant l'ensemble des passants venus se rafraîchir sous ce chapiteau, n'était peut-être pas non plus la plus appropriée. Ce genre de petites mises au point se passe généralement en privé. Elle aurait surtout pu se faire sans y impliquer la jeune-fille de 15 ans qui avait mis tout son cœur pour apprendre ces danses et venir représenter la Grèce. Elle s'attendait à une autre forme de remerciement pour son travail et sa bonne volonté.

Pour ma part, j'ai beaucoup d'estime pour madame le Consul. Je n'oublie pas que l'on ne juge pas une vie de représentation au service de son pays sur une erreur d'appréciation. Car, de l'avis des personnes présentes, son intervention était premièrement une erreur d'appréciation.

Quoi qu'il en ait été, les danseuses ont très mal pris cette humiliation. Elles ont présenté des arguments pour montrer que ces propos n'étaient pas justifiés et on demandé des excuses. Excuses qu'elles n'ont pas obtenues.  Elles ont donc décidé d'arrêter de répéter au sein de l'association Lykion ton Hellinidon, présidée par madame le Consul. 

Cette année, les journées consulaires avaient lieu hier et aujourd'hui, les 14 et 15 juin 2014. L'Ukraine et la Russie étaient présents, malgré leurs différends et la guerre civile qui secoue l'Ukraine. La Turquie avait un stand très vivant et côtoyait le Liban sur cette place. Mais, pour la Grèce, rien ! Ni stand, ni représentation.

A se couper de ceux qui nous aident, on risque fort de finir par se retrouver seul.

Alors, était-ce la fin des danses grecques à Lyon ? C'est ce que nous verrons dans le prochain message.

samedi 7 juin 2014

117- Facebook et droit à l'image

Lors du premier dimanche de carême (dimanche de l'orthodoxie), fidèle à son habitude, le père Nicolas Kakavelakis a pris un certain nombre de photos pour agrémenter la page Facebook de la communauté. La photo présente le grand avantage de ne pas avoir de son, ce qui lui permet de laisser l'illusion de célébrations dignes. J'essayerai, prochainement, de présenter sur ce blog le son qui accompagne les belles photos...

Pourtant, malgré leur volonté de présenter sous un jour édulcoré la réalité de la vie d'une paroisse, ces photos avaient, à mes yeux, un grave défaut : j'étais sur certaines d'entre elles ! 

N'ayant jamais donné mon autorisation pour que mon image soit utilisée à des fins marketing, j'ai donc demandé à monseigneur Emmanuel, supérieur du père Nicolas, de bien vouloir retirer les photos concernées. Il a reçu mon mail le 11 mars dernier.

Malgré la simplicité de la demande de retrait et la facilité de fonder cette demande en droit, monseigneur Emmanuel refusait d'accéder à ma requête. 

Le principal inconvénient d'une photo mise en accès libre sur Facebook, est que cette photo peut être reproduite. Celui qui publie la photo atteste en effet qu'il dispose de l'ensemble des droits de diffusion, et qu'il cède ces droits, tel qu'il est décrit dans les conditions générales d'utilisation de Facebook : Pour le contenu protégé par les droits de propriété intellectuelle, comme les photos ou vidéos (propriété intellectuelle), vous nous donnez spécifiquement la permission suivante, conformément à vos paramètres de confidentialité et des applications : vous nous accordez une licence non-exclusive, transférable, sous-licenciable, sans redevance et mondiale pour l’utilisation des contenus de propriété intellectuelle que vous publiez sur Facebook ou en relation avec Facebook (licence de propriété intellectuelle). 

Il appartient au père Nicolas de publier ses photos de famille en vacances chez Alice B., sous réserve qu'il ait l'accord des différents protagonistes. Cela lui permet de montrer à l'évêque qu'il garde de bons contacts avec cette dame très riche, et justifie que l'évêque le garde en poste malgré toutes les casseroles qu'il accumule depuis sa nomination à Lyon. 


Mais qu'il veuille communiquer sur son image ne lui donne pas le droit de disposer à sa guise de celle des autres. Je me suis donc renseigné auprès de Facebook pour savoir comment obtenir le retrait des photos sur lesquelles j'étais présent. 

Il s'est avéré qu'un tel recours est extrêmement simple, et que les photos litigieuses sont retirées en 24 heures. Le père Nicolas a très mal pris que Facebook lui retire des photos que même l'évêque n'avait pas réussi à lui faire enlever. C'est pourquoi il les a remises cinq fois. Et cinq fois j'ai fait un nouveau recours qui a permis le retrait des photos incriminées en moins de 24 heures.

Voici donc les modalités de ce recours : 
1) repérer la photo ou la vidéo sur laquelle vous êtes
2) copier l'URL (lien qui se trouve dans la barre d'adresse de votre navigateur)
3) aller sur ce lien : https://www.facebook.com/help/contact/144059062408922
4) laissez-vous guider !

Il faut reprendre l'opération pour chaque document concerné. Vous pouvez agir pour vous ou l'un de vos ayant-droits, comme vos enfants par exemple. Facebook accorde une attention très particulière lorsque les recours visent la diffusion de photos d'enfants. 

Il se peut même que la page Facebook qui fait l'objet de recours soit fermée en cas de plaintes graves ou répétées. 

Si monseigneur Emmanuel n'a pas l'autorité nécessaire pour demander à ses prêtres de respecter la Loi, il ressort de tout ceci qu'un prêtre, aussi arrogant soit-il, ne peut s'affranchir de certaines règles : chacun peut faire retirer, en toute simplicité, les photos où il figure et qu'il ne souhaite pas voir diffuser.