de l'intérieur d'une communauté

Quels que soient les groupes sociaux, on ne voit souvent d'eux que la partie « marketing ». Celle qui est bien présentable et que l'on souhaite mettre en évidence, au mépris souvent de la réalité. Ce blog, qui se revendique comme un blog d'information, va tenter de présenter la vie de la communauté hellénique de Lyon par ceux qui la vivent de l'intérieur.
J'ai connu deux hommes qui ont dignement représenté la communauté hellénique : monseigneur Vlassios et le père Athanase Iskos. Ils n'ont jamais eu à rougir de ce qu'ils ont fait ou dit et ont laissé une communauté respectée et respectable. Le contraste pourra paraître saisissant entre les 50 ans qui viennent de s'écouler et ce qui se passe depuis plus de six ans, mais si l'on veut rester fier de ce que l'on est, il ne faut pas hésiter à prendre ses distances lorsque ce que l'on voit s'éloigne de nos idéaux.
Dans un premier temps, je vais raconter une histoire au travers de courriers échangés et de documents, qui seront tous reproduits. Dans un second temps, je débattrai autour des questions qui seront posées à mon adresse mail : jeanmichel.dhimoila@gmail.com .
La communauté hellénique de Lyon étant une association cultuelle, loi 1905, les références au culte seront nombreuses et indispensables pour comprendre le sens de ce qui est recherché, et malheureusement parfois ses dérives.

Bonne
lecture à tous

samedi 15 décembre 2012

76- Déni



Est-ce que vous aimez les devinettes ? Moi non plus. Mais celle-ci est drôle, d'autant qu'elle est vraie. Savez-vous qui a dit : " L’Église est en train de devenir l'obstacle principal de la foi. On n'y voit plus que l'ambition humaine du pouvoir, le petit théâtre des hommes qui, avec leur prétention d'administrer le christianisme officiel, semblent barrer la route au véritable esprit du christianisme. " ?

C'est Joseph Ratzinger, en 1977, plus connu aujourd'hui sous le nom de Benoît XVI, pape de Rome (Gianluigi Nuzzi, Sa Sainteté, éd. Privé, p. 182, §2). Le même Ratzinger, évêque allemand, propriétaire avec ses collègues de la maison d'édition Weltbild, qui génère deux milliards d'euros annuels de la vente de revues porno, comme nous avons pu le voir dans le message dédié à son majordome

Le seul point qui pourrait être contesté dans cette analyse est la formulation est en train de devenir ; en 1977, il y avait longtemps qu'elle était déjà le principal obstacle de la foi.

Même si le métropolite Emmanuel embrasse la main du pape, voici au moins un point sur lequel il n'est pas d'accord avec lui. En effet, pour le métropolite, le principal ennemi de la foi, c'est moi ! C'est dans ce sens qu'il vient de m'écrire une lettre que vous trouverez ici.

Plusieurs choses sont frappantes dans cette lettre.

Il y a un an et demi, le métropolite Emmanuel m'écrivait, au sujet du récit de mademoiselle P. dont je lui faisais part, que j'étais un affabulateur. Il faisait abstraction du rapport de police, des témoignages concordants, et du témoignage de son propre vicaire qui avait eu l'occasion d'interroger mademoiselle P. L'histoire est racontée dans les huit premiers messages de ce blog. Si bien qu'il ressortait clairement que le métropolite mentait, vraisemblablement pour essayer de se protéger et de protéger son prêtre.

Depuis, plus personne n'avait eu l'occasion de lire sa prose. Et pourtant nombreux étaient ceux qui lui avaient écrit sur des sujets légitimes relevant de sa compétence. Mais rien. Jamais. Le vide.

Ce courrier est donc intéressant, puisqu'il montre que le métropolite ne nous as pas oubliés. Même si l'on se demande au détour de certaines phrases si c'est bien de nous qu'il se soucie, ou de lui-même. Il semble en effet fort mécontent de se retrouver impliqué dans certaines des procédures en cours, et semble chercher à nier ses torts. 

Ce qui est frappant, c'est le déni dans lequel il reste cloîtré. S'il avait été marxiste, il n'aurait pas pu nier l'existence de Dieu avec plus de persuasion qu'il ne nie l'existence de problèmes aujourd'hui dans notre paroisse dont il a la responsabilité spirituelle et juridique.

Il est légitime de nier une chose que l'on conteste.  Mais le déni est très différent de la notion de contestation. Freud estime qu'il s'agit d'une non-considération d'une partie de la réalité. Il est lié à des pathologies psychiatriques que l'article de Wikipedia proposé en lien vous expliquera mieux que moi.

Dans d'autres cas, le déni est le fait d'une tactique juridique.
 
Dans l'affaire Festina, Richard Virenque était poursuivi pour dopage. Conseillé par maître Collard, il est devenu le symbole de ce système de défense juridique poussé à l'extrême. Les Guignols de l'info l'ont singé pendant des années avec cette simple phrase : On m'aurait trompé à l'insu de mon plein gré ? Lors de son procès, Virenque décida d'adopter un autre système de défense, plus proche de la réalité et des charges qui l'accablaient : celui de la sincérité repentante. Si bien que lorsqu'il comparait devant les juges, au deuxième jour de son procès, il avoue les charges qui lui sont reprochées. Le juge lui dira alors : Monsieur, vous vous grandissez.
 
Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai la désagréable sensation, en lisant le courrier de l'évêque, d'être face à un administrateur judiciaire, et non face à un pasteur qui serait empli de compassion pour ses brebis. Les menaces de poursuites ne font que renforcer ce sentiment. Même s'il y a longtemps que le clergé n'impressionne plus personne avec ce genre d'inepties, il est toujours surprenant de trouver de tels propos dans la bouche de ceux qui prêchent le : faites du bien à ceux qui vous haïssent (Matt. 5, 44) ; pardonnez, afin que votre Père qui est dans les cieux vous pardonne aussi (Mc 11, 25) ; si quelqu'un te frappe sur la joue droite, présente-lui aussi l'autre (Matth. 5, 39)...
 
Pourquoi me menacer d'une action pénale ? S'il appelle de ses vœux une qualification pénale à ce qui se passe à la communauté hellénique de Lyon, qu'il se rassure, il sera exaucé. Le seul problème pour lui, c'est que les plaintes en cours semblent l'impliquer directement, alors que je ne suis moi-même qu'un témoin. Tout au plus de telles menaces peuvent-elles s'apparenter à de la subornation de témoin.
 
Mon blog a, certes, un côté parfois légèrement provocateur, mais le Procureur, saisi d'une plainte en diffamation contre ce blog, a estimé qu'il n'y avait aucune infraction et a classé sans suite la plainte en question. Je ne vois donc pas de quel droit l'évêque pourrait parler de mon blog comme étant diffamatoire si le Procureur lui-même estime qu'il ne l'est pas.

Il n'y a pas davantage de malveillance à relater des choses vraies, fussent-elles désagréables à entendre. Ce qui serait malveillant serait de propager volontairement de fausses informations. Pour essayer de me préserver de telles erreurs, je soumets régulièrement les épreuves de ce que j'écris au métropolite, comme c'est le cas pour le présent message. Il dispose donc d'un droit de regard, mais également d'un droit de réponse que je ne lui ai jamais refusé. Il ne m'a jamais fait remarquer que j'aurais écrit des choses fausses. J'essaye d'ailleurs de présenter le plus de documents possibles, de citer mes sources, et de ne parler que des récits des témoins directs qui me rapportent des faits.
 
Mes messages sont mis à jour de manière interactive par les remarques que les lecteurs me font. Il arrive fréquemment que je change des passages mal formulés, ou prêtant à confusion. Il n'y a aucune raison que je refuse à l'évêque le droit de formuler des remarques constructives, alors que je l'accorde à d'autres. Ce que je lui refuse, c'est uniquement le fait de taire la vérité en supprimant ce blog ou en mentant pour passer sous silence l'existence de documents compromettants.
 
Parler de motifs vindicatifs pour caractériser ce que j'écris ici est un raccourci qui fait bien peu cas de la rigueur de la démarche que j'essaye de m'imposer.
 
Alors que le métropolite relise les pensées de Benoît XVI qui se plaignait que l'on ne voit plus dans l’Église que l'ambition humaine du pouvoir, le petit théâtre des hommes qui, avec leur prétention d'administrer le christianisme officiel, semblent barrer la route au véritable esprit du christianisme.

mercredi 12 décembre 2012

75- Conflit d'intérêt

L'absence de conflit d'intérêt est la condition indispensable pour qu'une décision prise soit respectée. Le rapporteur du gouvernement auprès du Conseil d’État était amené à se prononcer sur une question de téléphonie mobile. Il fallait savoir si les maires des villes de France ont le droit d'en réglementer les implantations. Le rapporteur a estimé que les maires n'ont aucun pouvoir, et que les opérateurs de téléphonie peuvent installer leurs antennes où ils veulent. Comment croire que ce rapporteur est impartial alors qu'il a été financé par Bouygues Télécom à hauteur de 40 millions de francs pour participer à la Coupe de l'America et qu'il était alors le patron de cette équipe ? Comment dire que le responsable technique de Gérard Collomb est impartial sur les problèmes d'antennes relais portés par les collectifs de citoyens, quand il est invité par le PDG de SFR à partager des moments de proximité au grand prix de tennis de Lyon ?

Le conflit d'intérêt est une forme de corruption qui ne dit pas son nom et qui gangrène tous les niveaux du fonctionnement de la société.

Les avocats sont particulièrement attentifs, dans leur code de déontologie, à l'absence de conflit d'intérêt lors de la défense d'un client. Un tel conflit pourrait amener à nuire aux intérêts de ce client. Les avocats sont également très attentifs à ne pas avoir de liens particuliers avec la personne qu'ils représentent. Un tel lien serait également susceptible de fausser la représentation du client par un manque d'objectivité.

Nous avons vu dans le message Complot que le père Nicolas avait choisi un avocat pour le représenter. C'est parfaitement légitime sur le plan civil, même si c'est plus contestable sur le plan religieux pour des raisons que nous n'aborderons pas dans ce message.

Le problème est que, le dimanche 21 octobre, le père Nicolas a demandé aux élus de la communauté de signer une lettre qu'il avait préparée. Cette lettre mandatait son avocate comme représentante de la communauté hellénique de Lyon. Nous retrouvions le fait que cet avocat représentait la communauté dans un appel à la délation diffusé récemment par le père Nicolas.

On peut bien sûr s'étonner de l'absence de convocation du Conseil pour traiter d'une question d'une telle importance. On peut s'étonner du fait que les élus qui ont demandé les raisons pour lesquelles cet avocat était désigné n'ont pas eu de justification. On peut s'étonner que les élus appelés à signer soient pris à part, un par un, dans le but manifeste d'influencer leur signature.

Quoi qu'il en soit, il est clair qu'il n'y a pas eu d'unanimité dans la désignation de cet avocat, puisque plusieurs élus ont refusé de signer et que j'ai été informé des détails de cette désignation...

En fait, ce qui pose un problème, ce n'est pas que la communauté ait un avocat, mais c'est que l'avocat du père Nicolas soit également l'avocat de la communauté. Imaginez que le Fisc découvre des malversations et décide d'engager des poursuites pénales contre leurs auteurs. Le père Nicolas étant président de la communauté, il sera obligatoirement poursuivi dans un tel cas. Il sera alors de l'intérêt de la communauté de se démarquer de l'action du père Nicolas et de se présenter comme sa victime. Cela n'est pas envisageable si la communauté hellénique et le père Nicolas ont le même avocat.

Nous aurons le même conflit dans le choix de défense dans la procédure pour faux initiée par la Préfecture.

Aujourd'hui, les prises de position du docteur L., de Dimitri. L., de Stergios K. et d'autres élus encore, permettent clairement de d'affirmer que les élus ne cautionnent pas les dérives auxquelles nous sommes confrontés. Tous leurs courriers  vont dans ce sens et permettront un jour de dire aux juges que la communauté est la victime, et pas la coupable. Pourtant, il ne sera pas possible pour la communauté d'avoir une telle défense et de se constituer partie civile (être du côté des victimes) si nous avons le même avocat que le père Nicolas.

Les élus de la communauté ont parfaitement conscience de ce conflit d'intérêt. C'est pourquoi Dimitri. L. a saisi le bâtonnier de l'ordre des avocats (habilité à trancher les conflits d'intérêts) pour demander à ce que ce conflit d'intérêt soit reconnu. Le bâtonnier a répondu que seuls les clients d'un avocat pouvaient se plaindre d'un conflit d'intérêt dans leur représentation. Dimitri étant exclu de la communauté, il fallait d'abord que le juge se prononce sur la validité de l'exclusion pour que le bâtonnier sache si Dimitri peut vraiment formuler une requête au nom de la communauté.

Afin de couper court à cette question de procédure, Stergios a repris la requête de Dimitri à son nom. Il est toujours élu, donc client de l'avocat de la communauté, donc habilité à faire valoir un conflit d'intérêt dans la défense de la communauté.

Vous saurez bien évidemment quelles suites seront apportées à cette question de procédure.

samedi 8 décembre 2012

74- Respem

Nous voyons avec l'affaire d'Arcelor-Mittal et le site de Florange que les politiques aimeraient bien que leurs concitoyens oublient les promesses qu'ils font. Ou du moins qu'ils ne manifestent pas leur mécontentement de façon trop ostentatoire.

Pour garder cette chape de plomb sur leurs actions réelles, ils n'hésitent pas à utiliser toute la violence de nos forces de police, dénaturant profondément au passage la mission de protection publique de celle-ci. Ils oublient trop rapidement qu'ils sont les premiers à condamner Poutine qui fait arrêter les manifestants opposés à son élection ; ou qu'ils traitent de criminels tous les dirigeants de pays hostiles qui font tirer sur leur population. Qu'est-ce qui justifie la brutalité de la police face aux opposants de l'aéroport à Notre-Dame des Landes ? Comment l'action des politiques peut-elle conduire un médecin à décrire l'horreur à laquelle il a été confrontée ?

A Lyon, à un moindre niveau, nous retrouvons un peu cette relation ambiguë aux politiques. Pour la fête nationale grecque, le 28 octobre, nous avons eu la visite d'Alexandrine Pesson à l'église. C'est toujours un plaisir d'entendre le maire du 5ème arrondissement faire des promesses. Elle a dit, entre autre, qu'elle allait faire en sorte que nous ayons, pour l'été prochain, une liaison directe régulière Lyon-Athènes. Ce qu'elle n'a pas dit, c'est que des compagnies aériennes ont déjà essayé cette liaison et l'ont abandonnée, faute de clients suffisants. Personne n'oblige Pesson à faire des promesses, et d'ailleurs il y a longtemps que presque plus personne n'apporte d'importance à ce qu'elle dit. Alors pourquoi ce besoin d'en faire quand même ?

Cela m'a rappelé mes contacts avec Pesson et la Ville de Lyon au sujet du problème des antennes relais de téléphonie mobile, de leur puissance d'émission et de leur emplacement. Je présidais une association de parents d'élèves qui souhaitaient que soit enlevée une antenne relais située à 30 mètres de l'école de nos enfants. J'écrivais pour le blog de RESPEM (Rassemblement pour des Ecoles Sans Pollution Electro-Magnétique) et j'ai eu à relater les relations que nous avions avec les politiques. 

Les parents avaient eu des négociations avec la Ville de Lyon pour faire enlever cette antenne pendant plusieurs années, mais n'avaient jamais obtenu la moindre avancée. Petit à petit, ils se sont mieux structurés, ont pris un avocat pour les représenter et, ayant épuisé toutes les voies de recours amiable, ont engagé une procédure contre Bouygues Télécom pour demander à ce que l'antenne en question soit enlevée. Nous avons été déboutés de notre demande, mais il y a eu un véritable débat public national autour de ces questions de rayonnements électromagnétiques.

 Ce débat n'est pas terminé. Depuis ce procès, il y a eu de nombreuses avancées sur cette question. L'OMS a inscrit les rayonnements électromagnétiques sur la liste de produits potentiellement cancérigènes. La cour de cassation italienne a reconnu le lien de causalité entre le portable et le cancer. La même cour de cassation a reconnu le lien de causalité entre une exposition trop forte aux fréquences radio et un taux anormalement élevé de mortalité infantile, condamnant le Vatican à déplacer les puissants émetteurs de radio Vatican des lieux habités.

Il serait pourtant simple de trancher définitivement cette question sur la dangerosité réelle ou supposée de ces ondes. J'avais proposé d'exposer le bureau d'un élu volontaire au rayonnement légal (64 volts par mètre) auxquels les opérateurs de téléphonie sont en droit d'exposer la population. L'expérience aurait durée quelques mois. Elle se serait conclue soit par la preuve que les ondes ne sont pas dangereuses, soit par la mort de l'élu. De cette façon, nous aurions quitté l'approche théorique de normes artificielles pour une expérimentation concrète. Mais aucun élu n'a été volontaire... Pas même les plus ardents défenseurs de la non dangerosité de ces ondes. Curieux. Je suis pourtant sûr qu'il aurait fallu moins de 3 morts pour faire changer les normes actuelles d'exposition de la population.

C'est d'ailleurs cette forme d'expérimentation qui a fait changer la position de l'archevêché de Lyon. Tous les derniers cardinaux de Lyon, pris entre l'émetteur de Fourvière et les antennes relais qu'ils ont faites placer dans les croix qui dominent la cathédrale, sont morts du cancer. Monseigneur Barbarin, atteint lui aussi d'un cancer, a donc fait venir les experts du CRIREM pour mesurer l'exposition de l'évêché aux rayonnements. Il s'est avéré que les lieux qu'il occupait étaient particulièrement exposés. Il en a tiré les conséquences en déplaçant son bureau et en changeant ses habitudes. L'histoire est racontée dans cet article de l'Express.

Monseigneur Barbarin a soutenu les habitants de la Croix Rousse opposés à l'implantation d'antennes relais dans l'église du Bon Pasteur. Si bien que la Ville de Lyon et SFR ont du abandonner ce projet d'implantation.

J'ai lu, dans un texte diffusé par le père Nicolas Kakavelakis, que Gérard Collomb ou encore Alexandrine Pesson auraient été mes victimes. Je suppose que cela fait allusion à ces questions d'antennes relais et à ma représentation des parents. Au-delà du déni de responsabilité dans lequel ils excellent, et même s'ils aiment à se complaire dans le rôle de victime, il est beaucoup plus raisonnable de considérer que ce sont les citoyens qui sont les véritables victimes des politiques. Victimes de leur manque de courage, de sens des responsabilités et d'altruisme.

Mireille Roy, adjointe à l'écologie urbaine de la Ville de Lyon, rappelait dans un article du Progrès, que lorsqu'elle avait voulu déplacer une antenne relais de l'école Albert Camus, dans le 5ème arrondissement, pour la mettre sur la mairie de Pesson, celle-ci s'y était opposée, préférant laisser l'éventuelle dangerosité sur les enfants que sur elle.

Pour ce qui est de la dangerosité des rayonnements électromagnétiques, l'histoire dira s'il ne s'agit que d'une supercherie portée par des associations environnementales, ou d'un scandale sanitaire tel celui de l'amiante, du médiator, ou de tant d'autres encore. Scandales connus 50 ans avant que les politiques ne décident de les affronter sous la pression des familles des trop nombreux morts.

mardi 4 décembre 2012

73- Visite du Patriarche de Constantinople

Lorsque le Patriarche de Constantinople est venu à Lyon, en juillet 2009, ce fut un moment historique et un honneur pour nous de l'accueillir. Malgré le fait que nous étions au cœur de l'été, l'église était pleine pour le recevoir.


Tout le monde fit de gros efforts pour que l'accueil soit digne. Je me rappelle qu'à la demande du père Athanase, une quinzaine de bénévoles se sont relayés sans relâche pour refaire la salle paroissiale durant deux semaines. 

Un Géorgien qui passait par hasard était entré pour discuter avec le père Athanase. Voyant les travaux, il avait promis de venir aider le lendemain. Mais voyant qu'il était en partie ivre, le père Athanase nous a fait remarquer qu'il ne fallait pas trop croire au père Noël. Pourtant, le lendemain, cet homme est revenu, parfaitement sobre et d'une grande rigueur dans ce qu'il faisait. Nous nous sommes repentis d'avoir douté et avons remercié du mieux que nous pouvions cette personne providentielle.
 
Le Patriarche de Constantinople étant une personnalité de premier plan au niveau mondial, la France lui a fait l'honneur de lui accorder une protection policière. C'est le service de protection des personnalités qui fut chargé de l'escorter en permanence durant son séjour : deux policiers veillaient continuellement sur lui.
 
En plus de cela, le dimanche 19 juillet, du fait que le Patriarche était au milieu des fidèles, la protection avait été renforcée. Il y avait un certains nombre de policiers en civil dans l'église et en dehors, afin de parer à toute éventualité. Le Patriarche étant un homme simple, sa personne devait être sécurisée, mais il devait rester au contact direct des fidèles. De très belles photos ont illustré cette proximité.


Le Patriarche n'est officiellement resté qu'une journée à Lyon. Après avoir présidé la liturgie, il a assisté au repas en son honneur, puis s'est retiré.

En fait, il est resté encore quelques jours dans le château de Bagnols, accompagné des autres pontifs et du métropolite Emmanuel. C'est un endroit calme et idéal pour un repos en toute discrétion. 


Les chambres s'y louent entre 560 et 760 euros la nuit. Les suites sont entre 960 et 1960 euros la nuit. Quand le père Nicolas me disait que la visite du Patriarche à Lyon avait coûté 34 000 euros, ce n'était bien sûr pas uniquement pour l'achat des cierges.
 
Lorsque le Patriarche dut regagner l'aéroport, le jeudi 23 juillet 2009, il fallut une voiture et un chauffeur supplémentaire pour se joindre à l'escorte officielle. Il y avait besoin de porter les bagages et de véhiculer une partie des membres de la délégation jusqu'à l'aéroport. Tous les Grecs de Lyon auraient été dévoués pour cette tâche, et tous étaient fiables et de confiance. Mais comme il fallait en plus choisir quelqu'un de disponible, c'est à moi que le père Athanase a demandé ce service. 

C'était un plaisir de partager quelques moments d'intimité avec le Patriarche.


L'escorte était petite. Seulement la 607 du service de protection des personnalités, la Mercedes du Métropolite et ma voiture.




J'ouvrais la route, puis le Patriarche, puis la police, qui roulait à cheval sur la bande d'arrêt d'urgence.

 
Je me suis senti très mal quand on m'a demandé de prendre l'autoroute jusqu'à l'aéroport. J'avais oublié mon portefeuille et je n'avais pas les 2 euros nécessaires pour le péage. Je me voyais mal arrêter le convoi pour demander l’aumône à l'évêque ! J'ai dit que nous y serions plus vite par la rocade est et Genas, route qui présente l'avantage d'être gratuite...

Un peu avant l'aéroport, le Patriarche est passé devant. Nous avons été rejoint par un évêque catholique qui s'est joint au convoi, et nous sommes passés par l'accès de l'aéroport réservé aux personnalités.

 
Cet accès réservé est un endroit qui permet une simplification des formalités, et d'attendre dans des salons privés calmes et confortables. C'est après avoir conduit le Patriarche à bon port (ou aéroport en l'occurence) que j'ai demandé une dernière photo et ai pris congé.


Je remercie le Métropolite Emmanuel d'avoir accepté de prendre certaines de ces photos qui me permettent aujourd'hui de garder ces souvenirs. Il est doué pour la photo. Si un jour il souhaite se recycler, voici un domaine d'activité où il sera certainement très bon et à sa place.

Quand je lis que le père Nicolas aurait reçu des menaces pour son intégrité physique, je me dis qu'elles ne peuvent pas venir des Grecs de Lyon. Car tous auraient, comme moi, été dignes de participer, modestement et à leur niveau, à la protection rapprochée du Patriarche. Le paranoïaque est celui qui imagine les dangers ; pas celui à qui l'on confie ses biens précieux.

samedi 1 décembre 2012

72- Protection de la police

On peut lire, dans les Apophtegmes des Pères du désert, l'histoire suivante. Dans un endroit qu'il traversait, abba Milésios vit un moine saisi par quelqu'un sous prétexte qu'il avait commis un meurtre. Le vieillard s'approcha et interrogea le frère. Apprenant qu'il avait été dénoncé à tort, il dit à ceux qui le tenaient : " Où est l'homme qui a été tué ? " On le lui montra. Il s'approcha du mort et demanda à tous de prier. Tandis que lui-même tendait les mains vers Dieu, le mort se leva ; et il lui dit devant tout le monde : " Dis-nous qui t'a tué. " L'autre dit : " Entrant dans l'église, j'ai donné de l'argent au prêtre. Celui-ci se leva et me tua ; puis il me prit et me jeta dans le monastère de l'abba. Aussi je vous supplie de prendre l'argent et de le donner à mes enfants. " Alors le vieillard lui dit : " Va, repose jusqu'à ce que vienne le Seigneur et qu'il te réveille. " (Jean-Claude GUY, Paroles des anciens, éd du Seuil, 1976, p. 110.) Le prêtre de l'époque, non content de tuer pour voler le donateur de l'église qu'il desservait, essaya donc de faire accuser un innocent du crime qu'il venait de commettre.

Tout le monde sait que les églises sont des lieux ouverts, où tout le monde est le bienvenu. Il y avait pourtant, en Grèce, un prêtre qui pensait que quelqu'un volait le disque de l'église car l'argent disparaissait. Il convainquit le Conseil du lieu et installa une caméra braquée sur ce disque. Le problème, c'est qu'il oublia que la caméra était branchée quand il alla y prendre discrètement l'argent qu'il contenait. Finalement, la paranoïa a du bon. C'est grâce à celle de ce prêtre que le monde entier découvrit cette vidéo de quelques secondes pleine d'enseignement.



Le clergé a, de tout temps, montré le meilleur comme le pire. On y trouve des assassins, et d'autres capables de ressusciter les morts. Dénoncer les dérives de ce clergé, ce n'est pas attaquer l’Église. Au contraire. C'est la meilleure façon de la protéger de ceux qui n'y ont pas leur place. C'est pourquoi j'ai beaucoup de respect pour l'humoriste de la vidéo ci-dessus.

J'ai lu quelque part que le père Nicolas aurait récemment déposé plainte et demandé la protection de la police, suite à des menaces qu'il aurait reçues. Cela m'a rappelé que, trois mois après son arrivée, il recevait déjà une première lettre anonyme le menaçant. Cette lettre est toujours sur sa page facebook, d'où elle a été téléchargée pour être reproduite ici. 
 

Le texte dit ceci : Tu prendras comme toujours un vrai (dans le sens de vivant, pas en plastique) arbre de Noël qui fait 3m, parce que après (dans le sens de sinon) tu auras des problèmes. G.V. Sur l'enveloppe est écrit à la main ANONYME pour renforcer le caractère menaçant supposé. L'avantage de cette lettre de menaces, reçue alors que personne ne connaissait le père Nicolas et n'avait d'apriori contre lui, est qu'elle est manuscrite. Il sera facile à la police de faire une recherche graphologique sur l'auteur de ce texte ; de voir si elle provient d'un paroissien dérangé... ou du père Nicolas lui-même.

J'espère qu'ainsi la police pourra accorder au père Nicolas la protection qu'il a demandée.

mercredi 28 novembre 2012

71 - Duel Copé Fillon

Vous suivez peut-être en direct le passionnant débat entre Jean-François Copé et François Fillon qui se disputent la présidence de l'UMP depuis le simulacre de vote d'il y a dix jours. 

En parlant de simulacre, je reprends les violentes accusations du trésorier de l'UMP qui vient de démissionner pour rappeler qu'il y a plusieurs mois qu'il dénonce les irrégularités d'organisation de ce scrutin. Tous ceux qui ont osé faire état de ces irrégularités ont été licenciés par Copé, y compris le directeur des affaires juridiques de l'UMP. 

François Fillon a été d'une rigueur extrême. Sans se laisser déstabiliser par le coup de force de Copé, il a su rester lucide, bien entouré, et saisir la justice au bon moment. Son mémoire dans lequel il demande au juge d'accéder aux documents du scrutin est de toute rigueur. Il est logique que le juge lui ait donné gain de cause.

Face à cette rigueur exemplaire, nous avions droit à des réflexions à deux balles de Copé du genre : On n'attaque pas en justice sa propre famille politique et autres inepties dont le niveau intellectuel n'arriverait même pas à satisfaire des lobotomisés. S'il respecte sa famille politique, pourquoi utilise-t-il tous les moyens de son parti à ses fins personnelles ? Et s'il ne montre pas l'exemple, que valent ses remarques déontologiques ?

J'ai suivi de près tous les développements de cette élection, car elle me rappelait trop ce que nous avons vécu à la communauté. Si je me permettais une analogie, je dirais que j'avais le sentiment de voir Copé dans le rôle du père Nicolas, et Fillon dans celui de Ladias. L'un utilisant les moyens qu'il a accaparés en opposition avec les règles fiscales françaises, et utilisant ces moyens pour tenter d'imposer une légitimité qui lui échappe de plus en plus. 

Récemment, le père Nicolas a utilisé les moyens de la communauté pour diffuser un texte dénigrant un groupuscule qui s'oppose à lui. Le groupuscule en question est constitué d'élus de la communauté qui représentent plusieurs centaines de personnes.

Là où Copé a commencé à céder, c'est ce matin, lorsque Fillon a créé un nouveau groupe à l'assemblée nationale avec 68 députés. Si on ajoute les sénateurs à venir, Fillon aura un groupe de 120 parlementaires. Or chaque parlementaire rapporte 42000 euros par an à son parti. Avec 120 députés de moins, Copé perd donc 5 millions d'euros annuels qui vont lui manquer pour rembourser sa dette de 50 millions d'euros. 

Si Copé veut la présidence, c'est pour le pouvoir, pas pour gérer les dettes. De la même façon, à la communauté hellénique de Lyon, cumuler les pouvoirs ne sert à rien si les fidèles arrêtent de donner. Or nous avons vu sur ce blog que l'argument principal avancé à Kostas Patronis pour réduire son salaire était précisément de dire que l'argent ne rentrait plus. Comment concilier que l'argent ne rentre plus et le fait que seul un groupuscule n'accepte pas les dérives actuelles ?

L'un des héritages de la Révolution Française, c'est l'instauration des jurés populaires. Une fois passés la triste époque de la Terreur et les tribunaux révolutionnaires, ces jurés populaires ont continué à fonctionner dans la société. Ils jugent les affaires les plus graves qui relèvent de la Cour d'Assises depuis avril 1810.

L'année judiciaire est divisée en sessions. Chaque session ayant à juger un certain nombre de crimes. Longtemps avant chaque session, de potentiels jurés sont tirés au sort sur les listes électorales et sont informés de ce tirage par courrier. Ils doivent répondre s'ils acceptent ou s'ils refusent. Le refus n'est pas une dispense, et le président de la Cour d'Assises peut engager des poursuites contre ceux qui refusent sans motif valable.

Tout le monde est convoqué au Palais de Justice, en présence du Président de la Cour et de ses greffiers. Le cas de chaque citoyen est alors étudié. Certaines dispenses sont acceptées, d'autres sont refusées. On m'a rapporté le cas d'une femme enceinte qui ne savait pas si elle devait accepter ou refuser. Le Président a lui-même invité cette femme à se désister : les dossiers qui allaient être étudiés étaient horribles, et il ne voulait pas que cela nuise à l'épanouissement du bébé ou de sa mère.

A ce moment-là, le casier judiciaire de chacun est consulté. Il ne s'agit pas du casier judiciaire auquel peut avoir accès un futur employeur, mais d'un casier que seul les juges peuvent consulter. S'il y a la moindre trace d'une quelconque condamnation, le citoyen est révoqué.

Un juré suppléant peut assister à toutes les audiences, même les audiences à huis clos. Il dispose d'une carte d'accès lui ouvrant toutes les sécurités. Il doit pouvoir être au tribunal très rapidement et a donc l'interdiction de s'éloigner de la ville pendant la durée de la session.

Il est demandé aux jurés de ne rien montrer de leurs sentiments, même devant les faits les plus répugnants. Ils doivent être disponibles en permanence, car une audience peut se terminer tard dans la nuit : les témoignages peuvent être plus longs qu'estimés et tant la défense que l'accusation doivent pouvoir s'exprimer librement.

Caroline G. a été jurée aux Assises pour la session du 26 septembre 2011 au 14 octobre 2011.

Caroline est aujourd'hui visée par le texte du père Nicolas Kakavelakis cité plus haut, en tant que membre du groupuscule mû par des intérêts personnels. De quels intérêts parle-t-il ? Est-ce qu'avoir une haute idée des valeurs de la justice, c'est être mû par des intérêts personnels ?

Stelios K. est lui aussi visé par les propos du père Nicolas. Il est le doyen des élus de la communauté et la représente sans discontinuer depuis 1972. Quels intérêts personnels essaye-t-il de mettre en avant, lui qui a donné son temps et son argent pour construire tout ce que nous connaissons ? Ce qu'il dénonce par contre, c'est la façon dont le père Nicolas s'approprie la communauté, tout comme Fillon dénonce la façon dont Copé s'accapare l'UMP.

samedi 24 novembre 2012

70- Docteur en théologie

Il existe de nombreux cas où notre signature valide un texte que nous n'avons pas écrit : notre déclaration d'impôts, un bail locatif, un compte-rendu d'assemblée, une location de vacances, une assurance, un procès-verbal de police, un acte notarial...

Il existe même des situations où l'on peut déléguer sa signature. C'est le cas lorsqu'on demande à un avocat de nous représenter, ou bien lorsque le maire d'une ville donne à un adjoint une délégation de signature pour tel ou tel domaine de compétence.

Écrire un texte soi-même n'est pas une obligation pour se l'approprier.  Nicolas Sarkozy faisait écrire ses discours par Henri Guaino sans que cela ne gêne personne.

La seule condition de validité pour signer un document que l'on n'a pas écrit est que le signataire soit sain d'esprit et qu'il n'agisse pas sous la contrainte. C'est parce que Liliane Bettencourt n'avait plus sa lucidité que les juges sont en train de faire annuler toutes ses signatures depuis 2006.

Il existe pourtant un cas où il est interdit de se faire aider pour écrire un texte : lorsque nous prétendons à un diplôme par le texte rédigé.

Le père Nicolas le sait, lui qui a été diplômé d'un doctorat en théologie par la Faculté de Théologie Catholique de Strasbourg. 

Sa thèse, disponible auprès du centre national de reproduction des thèses, intéressait de nombreux paroissiens de la communauté. Chacun a donné un euro et, lorsque nous avons réuni 45 euros, nous avons commandé cette thèse sur La vie et l’œuvre du patriarche Cyril Loukaris.

En fait, plus que la vie de ce patriarche, c'est le niveau littéraire du père Nicolas qui intriguait les nombreux paroissiens ayant eu l'occasion de lire sa prose. Prenons quelques exemples tirés de situations différentes. Lorsqu'il écrivait un mail à N. C., il disait : 

Bonjour N.
La confiance que tu évoques,  se gagne par des actes et non par des paroles.
J'ai deux simples questions à te poser et je te prie de répondre en deux mots:
a. QUI a dit a ton frère Alexis de mettre à sa page facebook hier soir  la même vidéo sur laquelle on a discuter plusieurs fois depuis samedi? (seulement un NOM stp)
b. POUR QUELLE RAISON ce video était mis sur facebook de nouveau après toute notre discussion et du moment que je t'ai expliqué clairement mon opposition?
Merci pour ta réponse

Dans le dernier numéro de l'Annonce Orthodoxe, il écrivait (p. 2, §1) :
Chers amis, c’est connu de tous que notre pays d’origine, la Grèce, traverse actuellement une grande crise financière avec des conséquences très graves tant pour la société hellénique que pour la diaspora grecque. Des années d’endettement lourd pour la modernisation du pays, accompagné d’une politique pas à la hauteur ont eu comme conséquence l’incapacité de répondre aux circonstances financières mondiales très difficiles qu’on vit actuellement.
 
Je trouve ce niveau de français très correct. Je ne parle que quelques mots de grecs et serait bien incapable de m'exprimer dans sa langue comme il s'exprime dans la mienne. Mais ces textes montrent des translittérations caractéristiques ; une réflexion en grec traduite ensuite en français en gardant certaines tournures de phrases telles qu'elles sont pensées.

Le champion du monde toutes catégories des translittérations est Goscinny, notamment dans Astérix chez les Bretons, avec des phrases telles :
- Une abandonnée charrette ! Quel morceau de chance pour un voleur de charrette !
- J'étais en dehors de mes esprits avec l'inquiétude !
- Je dis, vieil homme, c'est bien toi qui m'a piétiné la figure, n'est-il pas ?
- Pourrais-je avoir un nuage de lait avec ma magique potion ?

Dans la thèse de doctorat du père Nicolas, le style littéraire est tout autre. Si Victor Hugo se réincarnait et qu'on lui proposait le prix Nobel de littérature, il s'en estimerait indigne et le laisserait à Nikos. Je ne ferai qu'une citation de cette thèse, prise au hasard des 470 pages. On peut ainsi lire, page 160-161 :

De plus, Luther constata un troisième point d'accord entre les Orthodoxes et les Protestants : leur rejet commun des indulgences latines. Luther soutient que les indulgences n'ont de validité que pour l'Eglise romaine. Les orthodoxes en Turquie, en Tartarie, en Libye et ailleurs, ne les acceptent pas. Les peines provisoires qui sont imposées dans le cadre du mystère du repentir et de la confession ne sont pas obligatoires pour les Orthodoxes, elles ne sont pas considérées comme transmises au purgatoire après la mort non plus, un dogme inconnu aux Grecs. Puisque les indulgences ne sont pas nécessaires pour les Orthodoxes et n'obligent pas les vivants, d'autant plus n'obligent-elles les morts, qui n'appartiennent et ne sont soumis à aucune Eglise institutionnelle.

L'un de mes oncles était universitaire. Il continue de traduire des ouvrages du grec ou de l'albanais en français. On sent dans le moindre de ses petits mails une construction de phrase propre à son niveau d'étude. On pourrait dire, en caricaturant, qu'il serait incapable d'envoyer un texto sans y employer un subjonctif imparfait. Dans la thèse précitée, le niveau de français est très évolué. La personne qui a écrit pense en français. Je trouve vraiment dommage que l'on ne retrouve pas le même style dans les écrits récents du père Nicolas. Le niveau de notre revue paroissiale s'en trouverait amélioré.

Dans cette thèse, outre le style littéraire de qualité, il y a une méthodologie très rigoureuse. Dans les 354 pages du texte brut (hors annexes), il y a 1241 notes qui renvoient vers autant de documents. Alors que, lorsque le père Nicolas reproduit, par exemple, un article sur la communion (Annonce Orhtodoxe n°24, p. 6-9), cet article n'est même pas signé. L'article est intéressant, bien qu'incomplet et orienté, avec des influences de théologies non orthodoxes, mais si Raymond Domenech l'avait écrit, nous n'aurions aucun moyen de le savoir, alors que cette information serait de nature à décrédibiliser l'ensemble du contenu.

Alors, au lieu d'écrire tout ce que les Grecs ont, par le passé, fait pour la culture mondiale, peut-être serait-il opportun de considérer qu'ils sont toujours très cultivés et qu'ils aimeraient trouver dans les mails de leur prêtre et dans leur revue paroissiale une méthodologie et un style littéraire conformes au diplôme que ce prêtre revendique.