Lorsque le Patriarche de Constantinople est venu à Lyon, en juillet 2009, ce fut un moment historique et un honneur pour nous de l'accueillir. Malgré le fait que nous étions au cœur de l'été, l'église était pleine pour le recevoir.
Tout le monde fit de gros efforts pour que l'accueil soit digne. Je me rappelle qu'à la demande du père Athanase, une quinzaine de bénévoles se sont relayés sans relâche pour refaire la salle paroissiale durant deux semaines.
Un Géorgien qui passait par hasard était entré pour discuter avec le père Athanase. Voyant les travaux, il avait promis de venir aider le lendemain. Mais voyant qu'il était en partie ivre, le père Athanase nous a fait remarquer qu'il ne fallait pas trop croire au père Noël. Pourtant, le lendemain, cet homme est revenu, parfaitement sobre et d'une grande rigueur dans ce qu'il faisait. Nous nous sommes repentis d'avoir douté et avons remercié du mieux que nous pouvions cette personne providentielle.
Le Patriarche de Constantinople étant une personnalité de premier plan au niveau mondial, la France lui a fait l'honneur de lui accorder une protection policière. C'est le service de protection des personnalités qui fut chargé de l'escorter en permanence durant son séjour : deux policiers veillaient continuellement sur lui.
En plus de cela, le dimanche 19 juillet, du fait que le Patriarche était au milieu des fidèles, la protection avait été renforcée. Il y avait un certains nombre de policiers en civil dans l'église et en dehors, afin de parer à toute éventualité. Le Patriarche étant un homme simple, sa personne devait être sécurisée, mais il devait rester au contact direct des fidèles. De très belles photos ont illustré cette proximité.
Le Patriarche n'est officiellement resté qu'une journée à Lyon. Après avoir présidé
la liturgie, il a assisté au repas en son honneur, puis s'est retiré.
En fait, il est resté encore quelques jours dans le château de Bagnols, accompagné des autres pontifs et du métropolite Emmanuel. C'est un endroit calme et idéal pour un repos en toute discrétion.
Les chambres s'y louent
entre 560 et 760 euros la nuit. Les suites sont entre 960 et 1960 euros
la nuit. Quand le père Nicolas me disait que la visite du Patriarche à
Lyon avait coûté 34 000 euros, ce n'était bien sûr pas uniquement pour
l'achat des cierges.
Lorsque le Patriarche dut regagner l'aéroport, le jeudi 23 juillet 2009, il fallut une voiture et un chauffeur supplémentaire pour se joindre à l'escorte officielle. Il y avait besoin de porter les bagages et de véhiculer une partie des membres de la délégation jusqu'à l'aéroport. Tous les Grecs de Lyon auraient été dévoués pour cette tâche, et tous étaient fiables et de confiance. Mais comme il fallait en plus choisir quelqu'un de disponible, c'est à moi que le père Athanase a demandé ce service.
C'était un plaisir de partager quelques moments d'intimité avec le Patriarche.
L'escorte était petite. Seulement la 607 du service de protection des personnalités, la Mercedes du Métropolite et ma voiture.
J'ouvrais la route, puis le Patriarche, puis la police, qui roulait à cheval sur la bande d'arrêt d'urgence.
Je me suis senti très mal quand on m'a demandé de prendre l'autoroute jusqu'à l'aéroport. J'avais oublié mon portefeuille et je n'avais pas les 2 euros nécessaires pour le péage. Je me voyais mal arrêter le convoi pour demander l’aumône à l'évêque ! J'ai dit que nous y serions plus vite par la rocade est et Genas, route qui présente l'avantage d'être gratuite...
Un peu avant l'aéroport, le Patriarche est passé devant. Nous avons été rejoint par un évêque catholique qui s'est joint au convoi, et nous sommes passés par l'accès de l'aéroport réservé aux personnalités.
Cet accès réservé est un endroit qui permet une simplification des formalités, et d'attendre dans des salons privés calmes et confortables. C'est après avoir conduit le Patriarche à bon port (ou aéroport en l'occurence) que j'ai demandé une dernière photo et ai pris congé.
Je remercie le Métropolite Emmanuel d'avoir accepté de prendre certaines de ces photos qui me permettent aujourd'hui de garder ces souvenirs. Il est doué pour la photo. Si un jour il souhaite se recycler, voici un domaine d'activité où il sera certainement très bon et à sa place.
Quand je lis que le père Nicolas aurait reçu des menaces pour son intégrité physique, je me dis qu'elles ne peuvent pas venir des Grecs de Lyon. Car tous auraient, comme moi, été dignes de participer, modestement et à leur niveau, à la protection rapprochée du Patriarche. Le paranoïaque est celui qui imagine les dangers ; pas celui à qui l'on confie ses biens précieux.
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