Nous voyons avec l'affaire d'Arcelor-Mittal et le site de Florange que les politiques aimeraient bien que leurs concitoyens oublient les promesses qu'ils font. Ou du moins qu'ils ne manifestent pas leur mécontentement de façon trop ostentatoire.
Pour garder cette chape de plomb sur leurs actions réelles, ils n'hésitent pas à utiliser toute la violence de nos forces de police, dénaturant profondément au passage la mission de protection publique de celle-ci. Ils oublient trop rapidement qu'ils sont les premiers à condamner Poutine qui fait arrêter les manifestants opposés à son élection ; ou qu'ils traitent de criminels tous les dirigeants de pays hostiles qui font tirer sur leur population. Qu'est-ce qui justifie la brutalité de la police face aux opposants de l'aéroport à Notre-Dame des Landes ? Comment l'action des politiques peut-elle conduire un médecin à décrire l'horreur à laquelle il a été confrontée ?
A Lyon, à un moindre niveau, nous retrouvons un peu cette relation ambiguë aux politiques. Pour la fête nationale grecque, le 28 octobre, nous avons eu la visite d'Alexandrine Pesson à l'église. C'est toujours un plaisir d'entendre le maire du 5ème arrondissement faire des promesses. Elle a dit, entre autre, qu'elle allait faire en sorte que nous ayons, pour l'été prochain, une liaison directe régulière Lyon-Athènes. Ce qu'elle n'a pas dit, c'est que des compagnies aériennes ont déjà essayé cette liaison et l'ont abandonnée, faute de clients suffisants. Personne n'oblige Pesson à faire des promesses, et d'ailleurs il y a longtemps que presque plus personne n'apporte d'importance à ce qu'elle dit. Alors pourquoi ce besoin d'en faire quand même ?
Cela m'a rappelé mes contacts avec Pesson et la Ville de Lyon au sujet du problème des antennes relais de téléphonie mobile, de leur puissance d'émission et de leur emplacement. Je présidais une association de parents d'élèves qui souhaitaient que soit enlevée une antenne relais située à 30 mètres de l'école de nos enfants. J'écrivais pour le blog de RESPEM (Rassemblement pour des Ecoles Sans Pollution Electro-Magnétique) et j'ai eu à relater les relations que nous avions avec les politiques.
Les parents avaient eu des négociations avec la Ville de Lyon pour faire enlever cette antenne pendant plusieurs années, mais n'avaient jamais obtenu la moindre avancée. Petit à petit, ils se sont mieux structurés, ont pris un avocat pour les représenter et, ayant épuisé toutes les voies de recours amiable, ont engagé une procédure contre Bouygues Télécom pour demander à ce que l'antenne en question soit enlevée. Nous avons été déboutés de notre demande, mais il y a eu un véritable débat public national autour de ces questions de rayonnements électromagnétiques.
Ce débat n'est pas terminé. Depuis ce procès, il y a eu de nombreuses avancées sur cette question. L'OMS a inscrit les rayonnements électromagnétiques sur la liste de produits potentiellement cancérigènes. La cour de cassation italienne a reconnu le lien de causalité entre le portable et le cancer. La même cour de cassation a reconnu le lien de causalité entre une exposition trop forte aux fréquences radio et un taux anormalement élevé de mortalité infantile, condamnant le Vatican à déplacer les puissants émetteurs de radio Vatican des lieux habités.
Il serait pourtant simple de trancher définitivement cette question sur la dangerosité réelle ou supposée de ces ondes. J'avais proposé d'exposer le bureau d'un élu volontaire au rayonnement légal (64 volts par mètre) auxquels les opérateurs de téléphonie sont en droit d'exposer la population. L'expérience aurait durée quelques mois. Elle se serait conclue soit par la preuve que les ondes ne sont pas dangereuses, soit par la mort de l'élu. De cette façon, nous aurions quitté l'approche théorique de normes artificielles pour une expérimentation concrète. Mais aucun élu n'a été volontaire... Pas même les plus ardents défenseurs de la non dangerosité de ces ondes. Curieux. Je suis pourtant sûr qu'il aurait fallu moins de 3 morts pour faire changer les normes actuelles d'exposition de la population.
C'est d'ailleurs cette forme d'expérimentation qui a fait changer la position de l'archevêché de Lyon. Tous les derniers cardinaux de Lyon, pris entre l'émetteur de Fourvière et les antennes relais qu'ils ont faites placer dans les croix qui dominent la cathédrale, sont morts du cancer. Monseigneur Barbarin, atteint lui aussi d'un cancer, a donc fait venir les experts du CRIREM pour mesurer l'exposition de l'évêché aux rayonnements. Il s'est avéré que les lieux qu'il occupait étaient particulièrement exposés. Il en a tiré les conséquences en déplaçant son bureau et en changeant ses habitudes. L'histoire est racontée dans cet article de l'Express.
Monseigneur Barbarin a soutenu les habitants de la Croix Rousse opposés à l'implantation d'antennes relais dans l'église du Bon Pasteur. Si bien que la Ville de Lyon et SFR ont du abandonner ce projet d'implantation.
J'ai lu, dans un texte diffusé par le père Nicolas Kakavelakis, que Gérard Collomb ou encore Alexandrine Pesson auraient été mes victimes. Je suppose que cela fait allusion à ces questions d'antennes relais et à ma représentation des parents. Au-delà du déni de responsabilité dans lequel ils excellent, et même s'ils aiment à se complaire dans le rôle de victime, il est beaucoup plus raisonnable de considérer que ce sont les citoyens qui sont les véritables victimes des politiques. Victimes de leur manque de courage, de sens des responsabilités et d'altruisme.
Mireille Roy, adjointe à l'écologie urbaine de la Ville de Lyon, rappelait dans un article du Progrès, que lorsqu'elle avait voulu déplacer une antenne relais de l'école Albert Camus, dans le 5ème arrondissement, pour la mettre sur la mairie de Pesson, celle-ci s'y était opposée, préférant laisser l'éventuelle dangerosité sur les enfants que sur elle.
Mireille Roy, adjointe à l'écologie urbaine de la Ville de Lyon, rappelait dans un article du Progrès, que lorsqu'elle avait voulu déplacer une antenne relais de l'école Albert Camus, dans le 5ème arrondissement, pour la mettre sur la mairie de Pesson, celle-ci s'y était opposée, préférant laisser l'éventuelle dangerosité sur les enfants que sur elle.
Pour ce qui est de la dangerosité des rayonnements électromagnétiques, l'histoire dira s'il ne s'agit que d'une supercherie portée par des associations environnementales, ou d'un scandale sanitaire tel celui de l'amiante, du médiator, ou de tant d'autres encore. Scandales connus 50 ans avant que les politiques ne décident de les affronter sous la pression des familles des trop nombreux morts.
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