L'absence de conflit d'intérêt est la condition indispensable pour qu'une décision prise soit respectée. Le rapporteur du gouvernement auprès du Conseil d’État était amené à se prononcer sur une question de téléphonie mobile. Il fallait savoir si les maires des villes de France ont le droit d'en réglementer les implantations. Le rapporteur a estimé que les maires n'ont aucun pouvoir, et que les opérateurs de téléphonie peuvent installer leurs antennes où ils veulent. Comment croire que ce rapporteur est impartial alors qu'il a été financé par Bouygues Télécom à hauteur de 40 millions de francs pour participer à la Coupe de l'America et qu'il était alors le patron de cette équipe ? Comment dire que le responsable technique de Gérard Collomb est impartial sur les problèmes d'antennes relais portés par les collectifs de citoyens, quand il est invité par le PDG de SFR à partager des moments de proximité au grand prix de tennis de Lyon ?
Le conflit d'intérêt est une forme de corruption qui ne dit pas son nom et qui gangrène tous les niveaux du fonctionnement de la société.
Les avocats sont particulièrement attentifs, dans leur code de déontologie, à l'absence de conflit d'intérêt lors de la défense d'un client. Un tel conflit pourrait amener à nuire aux intérêts de ce client. Les avocats sont également très attentifs à ne pas avoir de liens particuliers avec la personne qu'ils représentent. Un tel lien serait également susceptible de fausser la représentation du client par un manque d'objectivité.
Nous avons vu dans le message Complot que le père Nicolas avait choisi un avocat pour le représenter. C'est parfaitement légitime sur le plan civil, même si c'est plus contestable sur le plan religieux pour des raisons que nous n'aborderons pas dans ce message.
Le problème est que, le dimanche 21 octobre, le père Nicolas a demandé aux élus de la communauté de signer une lettre qu'il avait préparée. Cette lettre mandatait son avocate comme représentante de la communauté hellénique de Lyon. Nous retrouvions le fait que cet avocat représentait la communauté dans un appel à la délation diffusé récemment par le père Nicolas.
On peut bien sûr s'étonner de l'absence de convocation du Conseil pour traiter d'une question d'une telle importance. On peut s'étonner du fait que les élus qui ont demandé les raisons pour lesquelles cet avocat était désigné n'ont pas eu de justification. On peut s'étonner que les élus appelés à signer soient pris à part, un par un, dans le but manifeste d'influencer leur signature.
Quoi qu'il en soit, il est clair qu'il n'y a pas eu d'unanimité dans la désignation de cet avocat, puisque plusieurs élus ont refusé de signer et que j'ai été informé des détails de cette désignation...
En fait, ce qui pose un problème, ce n'est pas que la communauté ait un avocat, mais c'est que l'avocat du père Nicolas soit également l'avocat de la communauté. Imaginez que le Fisc découvre des malversations et décide d'engager des poursuites pénales contre leurs auteurs. Le père Nicolas étant président de la communauté, il sera obligatoirement poursuivi dans un tel cas. Il sera alors de l'intérêt de la communauté de se démarquer de l'action du père Nicolas et de se présenter comme sa victime. Cela n'est pas envisageable si la communauté hellénique et le père Nicolas ont le même avocat.
Nous aurons le même conflit dans le choix de défense dans la procédure pour faux initiée par la Préfecture.
Aujourd'hui, les prises de position du docteur L., de Dimitri. L., de Stergios K. et d'autres élus encore, permettent clairement de d'affirmer que les élus ne cautionnent pas les dérives auxquelles nous sommes confrontés. Tous leurs courriers vont dans ce sens et permettront un jour de dire aux juges que la communauté est la victime, et pas la coupable. Pourtant, il ne sera pas possible pour la communauté d'avoir une telle défense et de se constituer partie civile (être du côté des victimes) si nous avons le même avocat que le père Nicolas.
Les élus de la communauté ont parfaitement conscience de ce conflit d'intérêt. C'est pourquoi Dimitri. L. a saisi le bâtonnier de l'ordre des avocats (habilité à trancher les conflits d'intérêts) pour demander à ce que ce conflit d'intérêt soit reconnu. Le bâtonnier a répondu que seuls les clients d'un avocat pouvaient se plaindre d'un conflit d'intérêt dans leur représentation. Dimitri étant exclu de la communauté, il fallait d'abord que le juge se prononce sur la validité de l'exclusion pour que le bâtonnier sache si Dimitri peut vraiment formuler une requête au nom de la communauté.
Afin de couper court à cette question de procédure, Stergios a repris la requête de Dimitri à son nom. Il est toujours élu, donc client de l'avocat de la communauté, donc habilité à faire valoir un conflit d'intérêt dans la défense de la communauté.
Vous saurez bien évidemment quelles suites seront apportées à cette question de procédure.
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