de l'intérieur d'une communauté

Quels que soient les groupes sociaux, on ne voit souvent d'eux que la partie « marketing ». Celle qui est bien présentable et que l'on souhaite mettre en évidence, au mépris souvent de la réalité. Ce blog, qui se revendique comme un blog d'information, va tenter de présenter la vie de la communauté hellénique de Lyon par ceux qui la vivent de l'intérieur.
J'ai connu deux hommes qui ont dignement représenté la communauté hellénique : monseigneur Vlassios et le père Athanase Iskos. Ils n'ont jamais eu à rougir de ce qu'ils ont fait ou dit et ont laissé une communauté respectée et respectable. Le contraste pourra paraître saisissant entre les 50 ans qui viennent de s'écouler et ce qui se passe depuis plus de six ans, mais si l'on veut rester fier de ce que l'on est, il ne faut pas hésiter à prendre ses distances lorsque ce que l'on voit s'éloigne de nos idéaux.
Dans un premier temps, je vais raconter une histoire au travers de courriers échangés et de documents, qui seront tous reproduits. Dans un second temps, je débattrai autour des questions qui seront posées à mon adresse mail : jeanmichel.dhimoila@gmail.com .
La communauté hellénique de Lyon étant une association cultuelle, loi 1905, les références au culte seront nombreuses et indispensables pour comprendre le sens de ce qui est recherché, et malheureusement parfois ses dérives.

Bonne
lecture à tous

samedi 17 décembre 2016

231- Frais d'inscription



Madame Tamara Tsitlakidou avait été la première enseignante nommée afin d'assurer les cours de la nouvelle école grecque de Lyon, organisés par l'association I Milia, lors de la rentrée scolaire de 2014. Dès son arrivée, elle se mit à fréquenter l'église orthodoxe grecque de Lyon et noua des relations avec le père Nicolas Kakavelakis, également enseignant de l'école grecque de la Communauté hellénique de Lyon.

La liberté de culte fait que personne n'avait à se prononcer sur sa pratique religieuse et personne ne le fit. Mais cette liberté ne la dispensait pas d'un devoir de réserve pour ne pas mélanger son activité professionnelle et sa foi personnelle.

Madame Tsitlakidou manqua de discernement, prise dans une forme de dépendance affective envers le père Nicolas avec lequel elle entretint des relations rapprochées.

père Nicolas Kakavelakis et Tamara Tsitlakidou - fête grecque - 21 novembre 2014

Cette dépendance se manifesta lors de plusieurs décisions préjudiciables pour les enfants dont elle assurait les cours.

La première de ces décisions surprenantes fut de refuser de participer au voyage scolaire de fin d'année, organisé à Marseille.

Son employeur, le gouvernement grec, ne voyait aucune objection à ce qu'elle participe à ce voyage, mais elle prétexta que le règlement lui imposait d'être présente sur son lieu de cours. Bien évidemment, elle n'eut personne à son cours ce jour-là, puisque les enfants étaient en sortie scolaire...

Elle agissait comme si elle s'était lancée dans une grève du zèle, ou comme si elle voulait saboter le bon fonctionnement de ses propres cours, se limitant à l'application stricte et froide de ses obligations légales.

Lors de ce voyage scolaire, les enfants visitèrent Notre Dame de la Garde, le Vieux Port, ainsi que l'exposition Voyages extraordinaires : Quand Dieux et Héros sillonnaient le monde, au musée de la Vieille Charité. Plusieurs enfants demandèrent pourquoi leur enseignante n'était pas du voyage, se heurtant à un silence gêné en guise de réponse.

Marseille - voyage scolaire - 23 mai 2015


Une autre des marques de la dépendance de madame Tsitlakidou fut de distribuer, au sein des locaux de l'association I Milia, des bulletins d'inscription pour l'école de la Communauté hellénique. L'enseignante en charge des cours d'I Milia invitait ses élèves à quitter l'école pour aller s'inscrire chez le père Nicolas...

Sans doute prise par son enthousiasme, elle me remit à moi aussi l'un des bulletins d'inscription pour que j'aille suivre des cours à la Communauté hellénique.

Je pris cette invitation comme un « signe » et décidais de m'inscrire.

Curieusement, le père Nicolas ne fut pas des plus enthousiastes lorsqu'il vit que la seule inscription qui lui revenait était la mienne. La rentrée s'annonçait agitée...

Mais le père Nicolas fut contraint, durant l'été, de demander un congé parental pour éviter d'être rappelé sur son lieu d'affectation, en Grèce. 

Lors de la rentrée scolaire 2015, ce fut madame Maria Charitaki qui dut remplacer, tant madame Tsitlakidou, mutée à Strasbourg, que le père Nicolas Kakavelakis.

Madame Charitaki est une jeune femme très posée et consciencieuse. Elle dispensa ses cours sans que la moindre polémique ne vînt les troubler. Elle traita chacun de ses élèves de la même manière et m'apprit beaucoup durant cette année d'enseignement.

école grecque de la Communauté hellénique - feuille de présence
 

Les relations administratives avec le conseil d'administration de l'association Communauté hellénique de Lyon furent moins sereines. Je tenais à m'acquitter des droits d'inscription. Après de multiples requêtes pour savoir quel en était le montant, il fallut attendre le 4 décembre 2014 pour que le responsable des affaires scolaires m'écrive que ceux-ci étaient de 130 euros.

Conformément à sa recommandation, je me rapprochai de ma cousine, Pénélope Dhimoïla, présidente de l'association, pour m'acquitter de cette somme en échange d'un reçu.

Mais ma cousine refusa de me délivrer ledit reçu. Ou en tout cas d'y indiquer qu'il s'agissait de frais d'inscription pour l'école.

Bien que n'ayant pas la reconnaissance du préfet pour cela, elle se revendiquait de la loi de 1905, qui interdit à une association cultuelle d'avoir d'autres sources de revenus que ceux issus du culte. Afin de ne pas laisser de trace dans sa comptabilité, elle souhaitait indiquer sur le reçu que j'avais fait un don.

Je n'avais pas envisagé de faire un don, mais simplement de m'acquitter des frais fixes d'inscription. Elle préféra finalement m’exempter de ces frais plutôt que de me délivrer un reçu.

Si la présidente de l'association agissait ainsi envers moi, qu'en était-il de mes camarades de classe ?


Bien qu'étant en congé, le père Nicolas Kakavelakis vint nous rendre visite 3 fois, en début de cours. Après les salutations d'usage, il prenait les paiements de ceux qui ne s'étaient pas encore acquittés des frais d'inscription à l'école. Et quand les concernés lui demandaient à quel ordre ils devaient établir leur chèque, il ne répondait pas.

Une fois, madame Charitaki intervint pour dire : mettez-le à l'ordre de la « Communauté hellénique de Lyon ». Mais elle se fit reprendre par l'un des présents, qui lui dit : Non, le père Nicolas dit qu'il ne faut pas mettre d'ordre, ne mettez rien.

Je regardais le père Nicolas avec un sourire amusé. Lui resta stoïque et prit les chèques sans ordre. Cela risquait d'alimenter les suspicions et n'allait pas contribuer à l'amélioration de nos relations...

Pourquoi le père Nicolas venait-il chercher les chèques ? Il n'était ni l'enseignant, ni membre du Conseil de l'association. Pour quelle raison ne voulait-il pas que les chèques soient établis à l'ordre de la Communauté hellénique ? Quel ordre allait-il bien pouvoir indiquer pour l'encaissement ? L'association allait-elle établir des reçus à toutes ces personnes ?

Je sais que le père Nicolas a encaissé plusieurs années de suite l'intégralité de ces frais sur son compte personnel, mais je ne m'attendais pas à constater que de telles pratiques étaient toujours possibles.

Le père Nicolas n'est pas de ceux qui savent rester stoïques très longtemps lorsqu'ils sont mis en difficulté. Il n'avait pas accepté ce qui venait de se passer et trouverait le moyen de le faire savoir.

L'année scolaire fut profitable à tous et se déroula au mieux. Du moins jusqu'à ce que n'arrive la fête de fin d'année.

samedi 10 décembre 2016

230- Congé parental



Après avoir étudié la création du Centre Culturel Hellénique de Lyon et la manière dont la communauté hellénique a fonctionné entre la loi 1901 et la loi 1905, il faut maintenant faire un bond dans le temps jusqu'au mois de septembre 2010 et le départ du père Athanase Iskos de Lyon. Départ dont on nous jurait qu'il serait avantageusement compensé par la venue du père Nicolas Kakavelakis.

L'une des premières préoccupations du père Nicolas fut de s'assurer la prise de contrôle de l'association, au travers du Conseil d'Administration. Après avoir été élu au poste de président, dans des conditions contestables et contestées, il tenta de mettre en avant le caractère purement cultuel de cette association.

À ceci près qu'il ne disposait pas de l'autorisation préfectorale indispensable à l’obtention de cette reconnaissance, dont la dernière avait pris fin en décembre 2007. Il subordonna l'appartenance à la communauté hellénique à des conditions d'exclusivité cultuelle, au mépris de sa tradition et sans prendre en compte la multiplicité des activités pratiquées au sein de l'association (école, voyages, fêtes, etc.).

Ce faisant, il s'enfermait, et tentait par là-même de nous enfermer également, dans un communautarisme que nous ne pouvions accepter.

Le refus de ce communautarisme est la raison principale de la procédure en justice engagée par plusieurs membres de cette communauté, afin de rendre à l'association l'ouverture qu'elle a toujours revendiqué. Je n'ai aucun doute sur le fait que le tribunal de grande instance de Lyon annulera jusqu'à l'élection de monsieur Kakavelakis, et tout ce qui en a découlé.

Le refus de ce communautarisme est également la raison première de la scission de l'école grecque de Lyon. L'une des parties de cette école a pris son indépendance au travers de l'association I Milia. L'autre est restée à l'association Communauté Hellénique de Lyon, avec le père Nicolas Kakavelakis dans le rôle de l'enseignant.

En effet, malgré le fait qu'il fit tout ce qui était en son pouvoir pour cantonner la Communauté Hellénique de Lyon à son seul aspect cultuel, le père Nicolas est un fonctionnaire de l'État grec, ayant le titre d'instituteur et rémunéré comme tel. Il fit donc tout ce qu'il pouvait pour que le fonctionnement exclusivement cultuel de l'association qu'il revendiquait pour les autres ne s'applique pas à lui.


Après que les Grecs aient massivement refusé, par référendum, l'application d'un nouveau plan d'austérité, Alexis Tsipras, qui avait pourtant convoqué ce référendum, décida de passer outre la volonté du peuple et de céder aux créanciers de la Grèce. Il s'aperçut vite que l'aile gauche de son parti n'allait pas le laisser trahir ainsi son mandat et son peuple, et décida de s'en débarrasser. Pour ce faire, il convoqua de nouvelles élections législatives pour le mois de septembre 2015. Était notamment visée la présidente du parlement, Zoé Konstantopoulou, qui restait opposée de toutes ses forces aux plans d'austérité.

Entre le résultat du référendum et ces élections, Tsipras prit des mesures d'urgence pour satisfaire ses créanciers. Il obtint le départ de Yánis Varoufákis, fit voter en urgence de nouveaux mémorandum d'austérité, etc.

Dans les mesures peu connues, il y eut le rappel des prêtres-enseignants sur leur lieu d'affectation. 

En Grèce, les prêtres et les enseignants sont fonctionnaires et dépendent du même ministère : le ministère de l'éducation et des cultes.

Et lorsqu'un prêtre est également enseignant, il a deux fonctions et perçoit donc un double salaire. C'était du moins le cas jusqu'à ce que les mesures d'austérité les obligent à renoncer à l'une de ces deux rémunérations. Et lorsque l'enseignant est expatrié, il perçoit une prime en supplément.

Le père Nicolas Kakavelakis, à Lyon, fait partie de ces prêtres-enseignants. Il fut visé par la mesure de Tsipras qui le réaffectait en Grèce, durant l'été 2015. 

Mais la place à Lyon est bonne, comme nous le verrons prochainement. Aussi tenta-t-il de se soustraire à ce rappel pour ne pas avoir à retourner en Grèce. Pour cela, il demanda un congé parental en urgence et l'obtint.

Mais le clergé grec était actif. Malgré la détermination affichée de Tsipras de se couper de son influence, il finit par céder et annula la mesure de rappel qui touchait les prêtres-enseignants.  

Le père Nicolas Kakavelakis avait déjà obtenu son congé lorsque Tsipras retira son ordre de rappel. Durant un an, il allait continuer à percevoir une large part de son salaire, sans travailler, suivant les règles du droit grec. Le principal étant néanmoins qu'il pourrait rester à Lyon.

Un autre enseignant fut nommé pour le remplacer : madame Maria Charitaki. Elle n'allait percevoir aucune prime d'expatriation pour occuper ce poste. L’État grec y trouvait d'autant plus son compte qu'un seul enseignant allait assurer les cours des deux écoles grecques de Lyon.

Ce fut cette année-là que je décidais de reprendre des cours de grec à l'école de la Communauté hellénique de Lyon. Madame Charitaki allait être mon enseignante.

samedi 26 novembre 2016

229- Culturel ou cultuel ?



Nous avons vu dans le précédent message que la Communauté hellénique de Lyon a inauguré un centre culturel hellénique en 1973. Mais cette communauté ne revendiquait-elle pas des buts cultuels ? Comment une église pouvait-elle créer un centre culturel ?

Il faut ici rappeler quelques règles fondamentales des associations. En droit français, il existe des associations relevant de la loi de 1901 et d'autres de la loi de 1905. Pour être une association 1901, il suffit d'être 3, de constituer des statuts et de déclarer la création de l'association à la préfecture.

Être reconnu comme une association cultuelle est plus complexe. Selon les articles 18 et 19 de la loi du 19 décembre 1905, les associations cultuelles sont des associations formées pour subvenir aux frais, à l'entretien et à l'exercice public d'un culte. 
Elles doivent avoir exclusivement pour objet l'exercice d'un culte. De ce fait, les activités d'ordre culturel n'entrent pas dans le domaine d'action des associations cultuelles. 
Il ne suffit pas qu'une association déclare dans ses statuts être une association cultuelle, pour en avoir le statut juridique. 
Ce statut est accordé par [les soins du préfet] suite à une procédure de rescrit administratif. La reconnaissance d'association cultuelle est valable 5 ans, et doit être renouvelée.





L'avantage premier d'une association cultuelle est de pouvoir recevoir des dons et des legs en étant exonérée d'impôts.

Rien n'empêche une association culturelle loi 1901 d'avoir des buts cultuels, de gérer une école, d'organiser des voyages, etc. Simplement, elle devra déclarer les dons qu'elle perçoit. Une association loi 1901 peut donc avoir des buts cultuels, mais une association loi 1905 ne peut pas avoir de buts culturels.
 

École grecque de Lyon - arbre de Noël - décembre 1975

Comme l'a très bien exprimé le préfet du Rhône, représenté par son secrétaire général adjoint, monsieur Denis Bruel, dans le courrier reproduit plus haut, c'est lui qui accorde la reconnaissance cultuelle à l'issue d'une procédure de rescrit administratif.

Lorsque nous avons étudié l'histoire de la Communauté hellénique de Lyon, au travers des archives de la préfecture, nous avons vu  qu'entre 1921 et 1994, la Communauté hellénique n'a jamais demandé de reconnaissance cultuelle. Ce n'est que le 23 décembre 1994 que le préfet du Rhône accordera cette reconnaissance. 

Il s'agissait alors d'accepter un don conséquent qui allait être utilisé pour parer l'église d'un revêtement de pierres.

Cette reconnaissance prendra fin au 1er janvier 1999. Elle sera accordée à nouveau le 30 juillet 2002, et sera valable jusqu'au 31 décembre 2007.

Nous voyons donc qu'en l'espace d'un siècle, l'association que nous connaissons comme l'église grecque de Lyon n'a été reconnue comme étant exclusivement cultuelle que deux fois. Les deux fois, c'était pour obtenir un avantage matériel, et non spirituel. Le reste du temps, elle était culturelle.

C'est parce qu'elle était une association culturelle que le gouvernement grec lui accorda une aide pour financer la création d'un centre culturel hellénique. Il s'agissait de promouvoir l'hellénisme et non l'orthodoxie, même si cela se faisait avec la bénédiction du métropolite Mélétios.

Camp d'été des guides hellènes à Cassis sur Mer - 1948

Ainsi, lors de la création officielle de l'école grecque de Lyon, Catherine Tsangarakis, administratrice de l'association, écrira à l'inspecteur d'académie, le 20 mai 1975 : Nous venons par la présente lettre porter à votre connaissance l'ouverture d'un cours de langue et civilisation grecques fonctionnant sous la responsabilité morale de la Communauté Hellénique de Lyon, association régie par la loi de 1901 et déclarée à la Préfecture du Rhône.


Trois mois après sa création, en 1921, le préfet du Rhône recevait la première lettre l'informant d'irrégularités de fonctionnement au sein de cette association. Ce fut ensuite une longue succession de divisions et de luttes de pouvoir où le culte avait bien du mal à cohabiter avec la philanthropie et la culture. De ces divisions naquirent plusieurs associations qui cohabitèrent plus ou moins bien.

Le culte prit l'ascendant en 1934, mais cela ne mit pas fin aux divisions, ni aux aspirations contradictoires.

C'est le 13 décembre 1954, sous l'action de Mélétios, qui allait devenir le premier métropolite de France, que les Grecs de Lyon trouvèrent un fonctionnement qui allait unifier tout le monde. Mélétios mit fin aux obligations de cotisation pour être reconnu comme membre de la Communauté et y avoir un droit de vote. Il abolit les anathèmes qui avaient conduit à l'exclusion de nombre d'adhérents, avec leur famille. Il unifia une communauté de prière et une union philanthropique au sein d'une association qui prit le nom de Communauté Hellénique de Lyon et des environs - Association cultuelle orthodoxe « L'Annonciation ».

De fait, même si le nom faisait mention du culte, cette association serait une association culturelle relevant de la loi de 1901. Elle n'aurait de cesse d'organiser le fonctionnement d'une école, des activités de scouts, des voyages, des fêtes, une entraide envers les plus démunis, etc.

Ce fut du moins ce qui se passa jusqu'à l'arrivée du père Nicolas Kakavelakis...

samedi 19 novembre 2016

228- Centre culturel hellénique de Lyon



L'église orthodoxe grecque de Lyon fut érigée en 1948, au lendemain de la seconde guerre mondiale. Le terrain attenant situé à l'arrière de l'église faisait partie du bail emphytéotique concédé par les Hospices Civils de Lyon. Il resta longtemps vierge de toute construction.

25-03-1952 : Guides hellènes sur le terrain attenant à l'église grecque de Lyon


Vers la fin des années 60 commença à germer l'idée d'utiliser ce terrain pour y implanter un centre culturel hellénique. C'est ainsi que des appels aux dons furent lancés.

La Grèce accorda une aide de 2 000 dollars pour cette construction, soit 11 048 francs, somme qui fut versée depuis un compte de la banque de Grèce à New York, sur un compte du consulat de Grèce, à la Wesminster Foreign Bank, à Lyon, le 18 décembre 1970.

De nombreux Grecs de Lyon contribuèrent au financement de ce centre culturel, ce qui permit de récolter la somme de 184 683 francs

Monsieur Louis Pradel, maire de Lyon, fut invité à la pose de la première pierre, le 5 décembre 1971. Il fut représenté par  monsieur Lorenzi.

06-12-1971 - L'écho la Liberté - 1ère pierre Centre Culturel Hellénique

Le Centre Culturel Hellénique de Lyon fut inauguré en 1973, en présence de Son Excellence Monsieur l'Ambassadeur de Grèce.
 
Inauguration du Centre Culturel Hellénique - 1973

La même année, le 16 décembre 1973, fut renouvelé le Conseil d'Administration de l'association Communauté Hellénique de Lyon. Y fut notamment élue madame Catherine Tsangarakis, première femme à intégrer ce Conseil depuis sa création, en 1921. Plusieurs autres généreux contributeurs à la création du centre culturel furent également élus au Conseil.

12-05-1974 : Comité de la Communauté hellénique de Lyon


Nombreux furent les membres d'alors qui marquèrent l'histoire de cette communauté.

12-05-1974 : Communauté hellénique de Lyon


Catherine Tsangarakis fut chargée de structurer et de développer l'école grecque, qui pouvait désormais être accueillie au sein des locaux du Centre Culturel Hellénique.

Madame Tsangarakis et monsieur Lambrinidis rencontrèrent à Athènes le Secrétaire d’État aux affaires étrangères, Jean Varvitsiotis, en novembre 1974. Le contenu de leur entretien est disponible ici.

L'année scolaire 1974-1975 marqua une transformation radicale de l'école grecque de Lyon. Monsieur Athanassios Liacos fut le premier enseignant appointé comme tel par le gouvernement grec. Les programmes scolaires grecs officiels furent mis en application, les enfants étant formés selon leur niveau et classe d'âge. Il y eut cette année-là 45 enfants inscrits.

15-05-1974 : enfants de l'école grecque de Lyon


Dès sa prise de fonction, madame Tsangarakis s'attacha à ancrer cette école dans la règlementation française. C'est ainsi qu'elle écrivit au Préfet du Rhône, le 20 mai 1975, pour s'enquérir des dispositions qu'elle devait respecter.

Le même jour, elle écrivit également à l'Inspecteur d'Académie du Rhône, nommé Claudel.




Ce dernier répondit le 30 octobre 1975, après avoir sollicité le ministre de l'éducation de l'époque, René Haby. Aujourd'hui encore, l'école grecque de Lyon fonde son fonctionnement sur les modalités ainsi définies à son origine : Il y a lieu de considérer vos cours de langue et civilisation grecques comme activité culturelle. En effet, l'enseignement étant dispensé en dehors des heures et jours de classes, dans des locaux de la Communauté hellénique et sous l'égide du gouvernement grec, aucune déclaration selon l'une des lois fondamentales de l'enseignement privé ne doit être exigée.



C'est du moins ce qu'elle a fait jusqu'à ces derniers jours...