Il existe de nombreux cas où notre signature valide un texte que nous n'avons pas écrit : notre déclaration d'impôts, un bail locatif, un compte-rendu d'assemblée, une location de vacances, une assurance, un procès-verbal de police, un acte notarial...
Il existe même des situations où l'on peut déléguer sa signature. C'est le cas lorsqu'on demande à un avocat de nous représenter, ou bien lorsque le maire d'une ville donne à un adjoint une délégation de signature pour tel ou tel domaine de compétence.
Il existe même des situations où l'on peut déléguer sa signature. C'est le cas lorsqu'on demande à un avocat de nous représenter, ou bien lorsque le maire d'une ville donne à un adjoint une délégation de signature pour tel ou tel domaine de compétence.
Écrire un texte soi-même n'est pas une obligation pour se l'approprier. Nicolas Sarkozy faisait écrire ses discours par Henri Guaino sans que cela ne gêne personne.
La seule condition de validité pour signer un document que l'on n'a pas écrit est que le signataire soit sain d'esprit et qu'il n'agisse pas sous la contrainte. C'est parce que Liliane Bettencourt n'avait plus sa lucidité que les juges sont en train de faire annuler toutes ses signatures depuis 2006.
La seule condition de validité pour signer un document que l'on n'a pas écrit est que le signataire soit sain d'esprit et qu'il n'agisse pas sous la contrainte. C'est parce que Liliane Bettencourt n'avait plus sa lucidité que les juges sont en train de faire annuler toutes ses signatures depuis 2006.
Il existe pourtant un cas où il est interdit de se faire aider pour écrire un texte : lorsque nous prétendons à un diplôme par le texte rédigé.
Le père Nicolas le sait, lui qui a été diplômé d'un doctorat en théologie par la Faculté de Théologie Catholique de Strasbourg.
Sa thèse, disponible auprès du centre national de reproduction des thèses, intéressait de nombreux paroissiens de la communauté. Chacun a donné un euro et, lorsque nous avons réuni 45 euros, nous avons commandé cette thèse sur La vie et l’œuvre du patriarche Cyril Loukaris.
En fait, plus que la vie de ce patriarche, c'est le niveau littéraire du père Nicolas qui intriguait les nombreux paroissiens ayant eu l'occasion de lire sa prose. Prenons quelques exemples tirés de situations différentes. Lorsqu'il écrivait un mail à N. C., il disait :
Bonjour N.
La confiance que tu évoques, se gagne par des actes et non par des paroles.
J'ai deux simples questions à te poser et je te prie de répondre en deux mots:
a. QUI a dit a ton frère Alexis de mettre à sa page facebook hier soir la même vidéo sur laquelle on a discuter plusieurs fois depuis samedi? (seulement un NOM stp)
b. POUR QUELLE RAISON ce video était mis sur facebook de nouveau après toute notre discussion et du moment que je t'ai expliqué clairement mon opposition?
Merci pour ta réponse
La confiance que tu évoques, se gagne par des actes et non par des paroles.
J'ai deux simples questions à te poser et je te prie de répondre en deux mots:
a. QUI a dit a ton frère Alexis de mettre à sa page facebook hier soir la même vidéo sur laquelle on a discuter plusieurs fois depuis samedi? (seulement un NOM stp)
b. POUR QUELLE RAISON ce video était mis sur facebook de nouveau après toute notre discussion et du moment que je t'ai expliqué clairement mon opposition?
Merci pour ta réponse
Dans le dernier numéro de l'Annonce Orthodoxe, il écrivait (p. 2, §1) :
Chers amis, c’est connu de tous que notre pays d’origine, la Grèce, traverse actuellement une grande crise financière avec des conséquences très graves tant pour la société hellénique que pour la diaspora grecque. Des années d’endettement lourd pour la modernisation du pays, accompagné d’une politique pas à la hauteur ont eu comme conséquence l’incapacité de répondre aux circonstances financières mondiales très difficiles qu’on vit actuellement.
Je trouve ce niveau de français très correct. Je ne parle que quelques mots de grecs et serait bien incapable de m'exprimer dans sa langue comme il s'exprime dans la mienne. Mais ces textes montrent des translittérations caractéristiques ; une réflexion en grec traduite ensuite en français en gardant certaines tournures de phrases telles qu'elles sont pensées.
Le champion du monde toutes catégories des translittérations est Goscinny, notamment dans Astérix chez les Bretons, avec des phrases telles :
- Une abandonnée charrette ! Quel morceau de chance pour un voleur de charrette !
- J'étais en dehors de mes esprits avec l'inquiétude !
- Je dis, vieil homme, c'est bien toi qui m'a piétiné la figure, n'est-il pas ?
- Pourrais-je avoir un nuage de lait avec ma magique potion ?
Dans la thèse de doctorat du père Nicolas, le style littéraire est tout autre. Si Victor Hugo se réincarnait et qu'on lui proposait le prix Nobel de littérature, il s'en estimerait indigne et le laisserait à Nikos. Je ne ferai qu'une citation de cette thèse, prise au hasard des 470 pages. On peut ainsi lire, page 160-161 :
De plus, Luther constata un troisième point d'accord entre les Orthodoxes et les Protestants : leur rejet commun des indulgences latines. Luther soutient que les indulgences n'ont de validité que pour l'Eglise romaine. Les orthodoxes en Turquie, en Tartarie, en Libye et ailleurs, ne les acceptent pas. Les peines provisoires qui sont imposées dans le cadre du mystère du repentir et de la confession ne sont pas obligatoires pour les Orthodoxes, elles ne sont pas considérées comme transmises au purgatoire après la mort non plus, un dogme inconnu aux Grecs. Puisque les indulgences ne sont pas nécessaires pour les Orthodoxes et n'obligent pas les vivants, d'autant plus n'obligent-elles les morts, qui n'appartiennent et ne sont soumis à aucune Eglise institutionnelle.
L'un de mes oncles était universitaire. Il continue de traduire des ouvrages du grec ou de l'albanais en français. On sent dans le moindre de ses petits mails une construction de phrase propre à son niveau d'étude. On pourrait dire, en caricaturant, qu'il serait incapable d'envoyer un texto sans y employer un subjonctif imparfait. Dans la thèse précitée, le niveau de français est très évolué. La personne qui a écrit pense en français. Je trouve vraiment dommage que l'on ne retrouve pas le même style dans les écrits récents du père Nicolas. Le niveau de notre revue paroissiale s'en trouverait amélioré.
Dans cette thèse, outre le style littéraire de qualité, il y a une méthodologie très rigoureuse. Dans les 354 pages du texte brut (hors annexes), il y a 1241 notes qui renvoient vers autant de documents. Alors que, lorsque le père Nicolas reproduit, par exemple, un article sur la communion (Annonce Orhtodoxe n°24, p. 6-9), cet article n'est même pas signé. L'article est intéressant, bien qu'incomplet et orienté, avec des influences de théologies non orthodoxes, mais si Raymond Domenech l'avait écrit, nous n'aurions aucun moyen de le savoir, alors que cette information serait de nature à décrédibiliser l'ensemble du contenu.
Alors, au lieu d'écrire tout ce que les Grecs ont, par le passé, fait pour la culture mondiale, peut-être serait-il opportun de considérer qu'ils sont toujours très cultivés et qu'ils aimeraient trouver dans les mails de leur prêtre et dans leur revue paroissiale une méthodologie et un style littéraire conformes au diplôme que ce prêtre revendique.
Le champion du monde toutes catégories des translittérations est Goscinny, notamment dans Astérix chez les Bretons, avec des phrases telles :
- Une abandonnée charrette ! Quel morceau de chance pour un voleur de charrette !
- J'étais en dehors de mes esprits avec l'inquiétude !
- Je dis, vieil homme, c'est bien toi qui m'a piétiné la figure, n'est-il pas ?
- Pourrais-je avoir un nuage de lait avec ma magique potion ?
Dans la thèse de doctorat du père Nicolas, le style littéraire est tout autre. Si Victor Hugo se réincarnait et qu'on lui proposait le prix Nobel de littérature, il s'en estimerait indigne et le laisserait à Nikos. Je ne ferai qu'une citation de cette thèse, prise au hasard des 470 pages. On peut ainsi lire, page 160-161 :
De plus, Luther constata un troisième point d'accord entre les Orthodoxes et les Protestants : leur rejet commun des indulgences latines. Luther soutient que les indulgences n'ont de validité que pour l'Eglise romaine. Les orthodoxes en Turquie, en Tartarie, en Libye et ailleurs, ne les acceptent pas. Les peines provisoires qui sont imposées dans le cadre du mystère du repentir et de la confession ne sont pas obligatoires pour les Orthodoxes, elles ne sont pas considérées comme transmises au purgatoire après la mort non plus, un dogme inconnu aux Grecs. Puisque les indulgences ne sont pas nécessaires pour les Orthodoxes et n'obligent pas les vivants, d'autant plus n'obligent-elles les morts, qui n'appartiennent et ne sont soumis à aucune Eglise institutionnelle.
L'un de mes oncles était universitaire. Il continue de traduire des ouvrages du grec ou de l'albanais en français. On sent dans le moindre de ses petits mails une construction de phrase propre à son niveau d'étude. On pourrait dire, en caricaturant, qu'il serait incapable d'envoyer un texto sans y employer un subjonctif imparfait. Dans la thèse précitée, le niveau de français est très évolué. La personne qui a écrit pense en français. Je trouve vraiment dommage que l'on ne retrouve pas le même style dans les écrits récents du père Nicolas. Le niveau de notre revue paroissiale s'en trouverait amélioré.
Dans cette thèse, outre le style littéraire de qualité, il y a une méthodologie très rigoureuse. Dans les 354 pages du texte brut (hors annexes), il y a 1241 notes qui renvoient vers autant de documents. Alors que, lorsque le père Nicolas reproduit, par exemple, un article sur la communion (Annonce Orhtodoxe n°24, p. 6-9), cet article n'est même pas signé. L'article est intéressant, bien qu'incomplet et orienté, avec des influences de théologies non orthodoxes, mais si Raymond Domenech l'avait écrit, nous n'aurions aucun moyen de le savoir, alors que cette information serait de nature à décrédibiliser l'ensemble du contenu.
Alors, au lieu d'écrire tout ce que les Grecs ont, par le passé, fait pour la culture mondiale, peut-être serait-il opportun de considérer qu'ils sont toujours très cultivés et qu'ils aimeraient trouver dans les mails de leur prêtre et dans leur revue paroissiale une méthodologie et un style littéraire conformes au diplôme que ce prêtre revendique.
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