Nous voyons régulièrement une forme de guerre de religions entre chrétiens et musulmans au travers des médias. C'est ce que l'on voit au Nigeria, où des musulmans font régulièrement exploser des bombes devant des églises, c'est ce que l'on a vu au Mali, où des islamistes avaient envahi des villes et y maintenaient une terreur sanglante, c'est ce que l'on voit en Arabie Saoudite, où toute expression chrétienne est rigoureusement interdite et réprimée, c'est ce que l'on voit dans de trop nombreux pays.
Pourtant, ce serait une erreur de considérer que musulmans et chrétiens sont voués à s'entretuer.
Tout d'abord, il convient de rappeler que la violence n'est pas le propre des musulmans, mais qu'on la retrouve dans tous les groupes humains. Les chrétiens ne sont pas en reste sur cette question, notamment les catholiques au travers de leurs croisades, ou par les massacres visant les protestants.
Ensuite, les musulmans ont souvent plus de haine entre eux qu'envers les chrétiens, surtout entre sunnites et chiites. Nous voyons aujourd'hui que la Syrie sert de terrain d'affrontement entre des rebelles composés en partie de mercenaires sunnites, organisés et financés par l'Arabie Saoudite et le Qatar et, de l'autre côté, le régime en place soutenu par les chiites du Hezbollah et de l'Iran.
Ces combats sanglants et ces attentats font des milliers de morts tous les mois en Irak ou au Pakistan. Parce que lorsque nous entendons qu'un attentat a visé une mosquée, ce ne sont pas les chrétiens qui sont les instigateurs de cet attentat, mais très souvent les sunnites visant les chiites.
Si l'on creuse la question des relations entre chrétiens et musulmans, nous voyons qu'au Liban le Hezbollah d'Hassan Nasrallah soutient les projets de loi chrétiens et que l'entente entre les deux communautés se fait pour l'intérêt de leur nation commune. Les Libanais refusent de voir leur pays divisé en zones confessionnelles et ils ont surmonté leurs divisions car ils ont conscience d'être une seule nation.
Au Liban, l'ennemi des chrétiens n'est pas le musulman, qu'il soit chiite ou sunnite, mais l’État d'Israël. Dans ce conflit, le chrétien ne se positionne pas en tant que tel, mais en tant que Libanais dont la nation a été de trop nombreuses fois envahie et détruite par les bombes d'un voisin belliqueux.
Cette unité entre chrétiens et musulmans se retrouve en Palestine. Lorsque nous parlons de Palestiniens, ce serait une erreur de considérer qu'il ne s'agit que de musulmans. Les Palestiniens sont la plus ancienne communauté chrétienne au monde et, aujourd'hui encore, ils sont très nombreux.
Les médias nous présentent certains imams comme des islamistes indésirables en France. C'est le cas du Cheikh Ikrima Saïd Sabri, ancien mufti de Jérusalem. Cet imam était l'invité du comité de soutien à la Palestine, qui organisait une rencontre à Lyon, dimanche dernier. L'imam, déclaré indésirable en France par Nicolas Sarkozy, s'est vu refuser son visa par Manuel Valls.
Les organisateurs de cette manifestation de soutien avaient conscience que chrétiens et musulmans subissent le joug d'un oppresseur commun en Palestine. Ils ont donc invité monseigneur Hannah Atallah, archevêque orthodoxe de Jérusalem (Al-Qods), afin qu'il vienne témoigner de ce qu'il vit.
J'ai rarement vu et entendu un évêque parler avec autant de liberté et de sincérité. Il ne se préoccupait pas de faire bonne figure par un langage diplomatique insipide, mais parlait avec son coeur, sans détours, pour simplement témoigner. Et son témoignage était sans appel. Il parlait en tant que pasteur qui cherche à protéger son peuple et qui est prêt à donner sa vie pour lui.
L’État d'Israël est un occupant qui a volé leurs terres aux Palestiniens, qui les opprime, qui profane leurs lieux de culte et martyrise leur peuple. N'ayant pas pu venir en France, le Cheikh Ikrima Saïd Sabri a demandé à l'archevêque de parler en son nom. C'est donc pour tous les Palestiniens, chrétiens et musulmans, que l'archevêque Hanna Atallah s'est exprimé et qu'il a été de nombreuses fois ovationné par une assistance en grande partie musulmane.
La vidéo de son intervention est disponible ci-dessous :
Son intervention ne fait pas mention de faits isolés, mais d'une situation permanente. Hier encore, Libération faisait état d'un nouvel acte de vandalisme anti-chrétien à Jérusalem.
Monseigneur Hanna Atallah a également profité de sa venue à Lyon pour célébrer la liturgie dans notre paroisse.
C'était un véritable honneur pour les anciens de la communauté et tous les fidèles de pouvoir accueillir cet évêque chez nous. J'espère que s'il revient un jour, nous serons un peu plus que la cinquantaine de dimanche dernier pour le recevoir comme il le mérite.
Historiquement parlant, les croisades ne sont pas une agression contre l'islam mais une réponse contre l'offensive de l'islam... qui en quelques siècles est partie de l'Arabie pour arriver à l'Espagne et Poitiers. Merci de ne pas tomber dans le politiquement correct.
RépondreSupprimerEffectivement. Mais toutes les croisades n'avaient pas le même but. Notamment la quatrième qui a abouti à la prise de Constantinople et à sa destruction, en 1204.
RépondreSupprimerMême si certaines croisades avaient une pieuse justification, les croisés ne se sont pas privés de détruire des villages, de violer des femmes et de tuer des enfants. Où est le Christ dans ce qu'ils ont fait ? C'est à eux et à leurs semblables qui utilisent le Christ à leurs fins personnelles que celui-ci dira, lors du jugement : en vérité, je ne vous ai jamais connus.
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