En février 2016, la vie paisible des Lyonnais fut brutalement troublée par l'annonce d'un scandale de pédophilie au sein de l’Église catholique et par le dépôt de plaintes visant des faits de viols sur enfants. De jeunes scouts avaient été victimes des agissements criminels du père Bernard Preynat. Le Monde a fait un excellent résumé de cette sordide histoire.
Dès ses années de séminaire, Bernard Preynat informe ses supérieurs de ses tendances sexuelles. Malgré cela, il sera ordonné prêtre et chargé d'encadrer un groupe de scouts, entre 1971 et 1991.
Il s'avérera que le cardinal Decourtray, prédécesseur du cardinal Barbarin, était au courant depuis 1991, mais qu'il s'était contenté de suspendre le violeur 6 mois, avant de le remettre à la tête d'une autre paroisse.
Monseigneur Barbarin, lui, niera avoir eu connaissance de ces agissements avant 2015. Puis il reconnaîtra qu'il savait depuis 2007, mais a laissé le prêtre en place sur la simple affirmation de celui-ci qu'il n'avait plus commis d'agressions.
D'autres cas d'agressions par des prêtres ont été révélés depuis (le 15 mars ; le 16 mars ; le 1er avril), plongeant le diocèse de Lyon dans une crise aiguë. Une association de victimes, La parole Libérée, fut constituée afin d'organiser la défense des victimes.
Monseigneur Barbarin crut bon de s'attacher les services de la société de conseil Vae Solis. Sa sincérité des premiers moments était à l'image du personnage, que les Lyonnais apprécient depuis longtemps. Elle pouvait être juridiquement préjudiciable, mais était spirituellement salutaire. Son nouveau système de défense, dicté par sa société de communication, s'est mis à sonner faux. Il en transpirait le langage des politiciens corrompus, ce qui l'a profondément desservi, comme nous pouvons le voir dans sa conférence de presse du 15 mars dernier.
Nous analyserons cette conférence de presse dans un prochain message.
Depuis cette conférence, monseigneur Barbarin a de nouveau été déstabilisé par la révélation de nouveaux cas de pédophilie qu'il a couverts de son autorité et de son silence.
D'autres cas seront prochainement révélés.
L’Église catholique considère qu'un homme divorcé et remarié est excommunié à vie. Sans rémission possible. Mais un prêtre pédophile mérite seulement une petite suspension. Le père Preynat, qui reconnaissait de nombreux cas de viols sur des jeunes scouts, fut seulement suspendu six mois.
De même, les seuls homosexuels que l’Église catholique autorise à communier sont les prêtres, qui peuvent même continuer à célébrer. Les autres sont excommuniés à vie.
Lorsque le cardinal Barbarin évoque les 6 mois de suspension infligés par le cardinal Decourtray au prêtre pédophile, il dit que nous ne verrions jamais cela aujourd'hui. Ce qui sous-entend que les critères de référence autaient évolué vers plus de rigueur. Pourtant, il n'en est rien. Ces critères sont les mêmes depuis des siècles. Hier, plus encore qu'aujourd'hui, l’Église catholique montrait la plus grande intransigeance pour les fidèles. Mais pour les fidèles seulement.
Monseigneur Barbarin, en faisant sien l'argumentaire de la société Vae Solis, montre qu'il n'est pas un évêque. Il place son intérêt au-dessus de l'intérêt des victimes pour lesquelles il se doit de donner sa vie. C'est un échec spirituel en plus d'être un échec humain.
Ici, les prêtres dont il est question, qui reconnaissent des actes de viols sur des enfants ou des adolescents, qui ont été condamnés pour des agressions sexuelles, ne peuvent pas rester prêtres. Fondamentalement, ils ne l'ont même jamais été, et ne sauraient donc être confirmés dans une fonction à laquelle ils ont failli. Il n'y a pas d'autre choix que de les révoquer.
Tant que l’Église catholique n'aura pas compris cela, ses séminaires resteront les lieux qui rassemblent le plus grand nombre d'homosexuels refoulés de la planète. Et nous serons incapables, tout comme nous le sommes aujourd'hui, de dénombrer la multitude de leurs victimes innocentes, tant il y en aura.
Dès ses années de séminaire, Bernard Preynat informe ses supérieurs de ses tendances sexuelles. Malgré cela, il sera ordonné prêtre et chargé d'encadrer un groupe de scouts, entre 1971 et 1991.
Il s'avérera que le cardinal Decourtray, prédécesseur du cardinal Barbarin, était au courant depuis 1991, mais qu'il s'était contenté de suspendre le violeur 6 mois, avant de le remettre à la tête d'une autre paroisse.
Monseigneur Barbarin, lui, niera avoir eu connaissance de ces agissements avant 2015. Puis il reconnaîtra qu'il savait depuis 2007, mais a laissé le prêtre en place sur la simple affirmation de celui-ci qu'il n'avait plus commis d'agressions.
D'autres cas d'agressions par des prêtres ont été révélés depuis (le 15 mars ; le 16 mars ; le 1er avril), plongeant le diocèse de Lyon dans une crise aiguë. Une association de victimes, La parole Libérée, fut constituée afin d'organiser la défense des victimes.
Monseigneur Barbarin crut bon de s'attacher les services de la société de conseil Vae Solis. Sa sincérité des premiers moments était à l'image du personnage, que les Lyonnais apprécient depuis longtemps. Elle pouvait être juridiquement préjudiciable, mais était spirituellement salutaire. Son nouveau système de défense, dicté par sa société de communication, s'est mis à sonner faux. Il en transpirait le langage des politiciens corrompus, ce qui l'a profondément desservi, comme nous pouvons le voir dans sa conférence de presse du 15 mars dernier.
Nous analyserons cette conférence de presse dans un prochain message.
Depuis cette conférence, monseigneur Barbarin a de nouveau été déstabilisé par la révélation de nouveaux cas de pédophilie qu'il a couverts de son autorité et de son silence.
D'autres cas seront prochainement révélés.
L’Église catholique considère qu'un homme divorcé et remarié est excommunié à vie. Sans rémission possible. Mais un prêtre pédophile mérite seulement une petite suspension. Le père Preynat, qui reconnaissait de nombreux cas de viols sur des jeunes scouts, fut seulement suspendu six mois.
De même, les seuls homosexuels que l’Église catholique autorise à communier sont les prêtres, qui peuvent même continuer à célébrer. Les autres sont excommuniés à vie.
Lorsque le cardinal Barbarin évoque les 6 mois de suspension infligés par le cardinal Decourtray au prêtre pédophile, il dit que nous ne verrions jamais cela aujourd'hui. Ce qui sous-entend que les critères de référence autaient évolué vers plus de rigueur. Pourtant, il n'en est rien. Ces critères sont les mêmes depuis des siècles. Hier, plus encore qu'aujourd'hui, l’Église catholique montrait la plus grande intransigeance pour les fidèles. Mais pour les fidèles seulement.
Monseigneur Barbarin, en faisant sien l'argumentaire de la société Vae Solis, montre qu'il n'est pas un évêque. Il place son intérêt au-dessus de l'intérêt des victimes pour lesquelles il se doit de donner sa vie. C'est un échec spirituel en plus d'être un échec humain.
Ici, les prêtres dont il est question, qui reconnaissent des actes de viols sur des enfants ou des adolescents, qui ont été condamnés pour des agressions sexuelles, ne peuvent pas rester prêtres. Fondamentalement, ils ne l'ont même jamais été, et ne sauraient donc être confirmés dans une fonction à laquelle ils ont failli. Il n'y a pas d'autre choix que de les révoquer.
Tant que l’Église catholique n'aura pas compris cela, ses séminaires resteront les lieux qui rassemblent le plus grand nombre d'homosexuels refoulés de la planète. Et nous serons incapables, tout comme nous le sommes aujourd'hui, de dénombrer la multitude de leurs victimes innocentes, tant il y en aura.
Le pape François, lorsqu'il revint du Mexique, a déclaré : un évêque qui se limite à changer de paroisse un prêtre
pédophile est un inconscient. La meilleure chose qui lui reste à faire,
c’est de présenter sa démission.
La phrase du pape lui-même ne me semble pas à la hauteur de ses responsabilités. En effet, dans l’Église catholique, il est le seul à nommer les évêques. Lui seul peut également les suspendre, comme Jean-Paul II l'avait fait pour monseigneur Jacques Gaillot. Il ne devrait pas avoir à attendre que l'évêque démissionne, comme pour s'épargner cette prise de décision, mais devrait l'exclure de sa propre autorité.
Le plus grave, en la circonstance, c'est que le pape de Rome s'est rétracté lorsqu'il a compris que sa phrase s'appliquait au cardinal Barbarin. Il a posé un voile pudique sur les principes dont il s'était fait le défenseur, comme pour concilier des intérêts antagonistes.
Résumons ce qui ressort des positions de l’Église catholique :
Le Christ dit que l'on reconnaît un arbre à ses fruits. Si l'on en juge par ce qui est permis et ce qui est interdit au sein du clergé catholique, alors l'homosexualité et la pédophilie sont des valeurs supérieures au mariage, car on peut être prêtre en étant homosexuel ou pédophile, mais pas en étant marié.
Monseigneur Jacques Gaillot avait été suspendu par le pape pour avoir appelé au mariage des prêtres. Aucun des évêques ayant couvert des pédophiles n'ont fait l'objet de la moindre sanction.
Si j'étais à la tête du mouvement LGBT, je prendrais l'initiative de payer moi-même les honoraires du cabinet Vae Solis qui conseille monseigneur Barbarin. Parce qu'il n'y a pas mieux que son argumentaire juridique, déconnecté du sens profond de l’Évangile, pour décrédibiliser l’Église catholique.
Mais si j'étais à la place du cardinal Barbarin, et que j'aie un tant soit peu de considération pour l’Église que je sers, alors je reconnaîtrais que ces prêtres, que j'ai couverts de mon autorité, n'avaient pas leur place dans la prêtrise. Je demanderais pardon de ne pas les avoir limogés et renvoyés à la vie civile. Et j'en tirerais les conséquences en démissionnant moi-même de mon ministère.
De leur côté, les orthodoxes grecs de Lyon ont décidé de se positionner clairement sur cette question. Leur doyen a invité La Parole Libérée et lui a remis, pour l'office du Vendredi Saint orthodoxe, le fruit d'une quête destinée à l'aider dans ses procédures judiciaires.
Plus particulièrement, cette quête est destinée à faire condamner monseigneur Barbarin, qui couvre de son autorité les pires des crimes en refusant de renvoyer à la vie civile tous les pervers qui se revêtent de l'habit du prêtre.
J'apprécie le cardinal Barbarin, que j'ai eu l'occasion de rencontrer en diverses occasions. J'espère qu'il sortira grandi de toute cette histoire, en acceptant l'idée qu'il n'y a pas d'autre issue pour lui que la démission.
La phrase du pape lui-même ne me semble pas à la hauteur de ses responsabilités. En effet, dans l’Église catholique, il est le seul à nommer les évêques. Lui seul peut également les suspendre, comme Jean-Paul II l'avait fait pour monseigneur Jacques Gaillot. Il ne devrait pas avoir à attendre que l'évêque démissionne, comme pour s'épargner cette prise de décision, mais devrait l'exclure de sa propre autorité.
Le plus grave, en la circonstance, c'est que le pape de Rome s'est rétracté lorsqu'il a compris que sa phrase s'appliquait au cardinal Barbarin. Il a posé un voile pudique sur les principes dont il s'était fait le défenseur, comme pour concilier des intérêts antagonistes.
Résumons ce qui ressort des positions de l’Église catholique :
- Un homosexuel à tendances pédophiles qui se déclare comme tel au séminaire : on l'ordonne prêtre.
- Un prêtre homosexuel : on le laisse dans sa paroisse où il célèbre et communie.
- Un homme divorcé : excommunié à vie.
- Un prêtre qui viole un petit enfant : on le laisse dans sa paroisse.
- Un prêtre qui viole des tas de petits enfants : on le mute.
- Un homme remarié s'il n'est pas veuf : excommunié à vie.
- Un prêtre qui agresse sexuellement des jeunes : on le laisse dans sa paroisse.
- Un prêtre qui abuse sexuellement d'un garçon fugueur : on le laisse dans sa paroisse.
- Un prêtre qui renie les vœux qu'il a prononcés : on le laisse dans sa paroisse.
- Un prêtre condamné par la justice pour agressions sexuelles : on lui accorde une promotion.
- Un prêtre qui veut se marier est révoqué séance tenante.
Le Christ dit que l'on reconnaît un arbre à ses fruits. Si l'on en juge par ce qui est permis et ce qui est interdit au sein du clergé catholique, alors l'homosexualité et la pédophilie sont des valeurs supérieures au mariage, car on peut être prêtre en étant homosexuel ou pédophile, mais pas en étant marié.
Monseigneur Jacques Gaillot avait été suspendu par le pape pour avoir appelé au mariage des prêtres. Aucun des évêques ayant couvert des pédophiles n'ont fait l'objet de la moindre sanction.
Mais si j'étais à la place du cardinal Barbarin, et que j'aie un tant soit peu de considération pour l’Église que je sers, alors je reconnaîtrais que ces prêtres, que j'ai couverts de mon autorité, n'avaient pas leur place dans la prêtrise. Je demanderais pardon de ne pas les avoir limogés et renvoyés à la vie civile. Et j'en tirerais les conséquences en démissionnant moi-même de mon ministère.
De leur côté, les orthodoxes grecs de Lyon ont décidé de se positionner clairement sur cette question. Leur doyen a invité La Parole Libérée et lui a remis, pour l'office du Vendredi Saint orthodoxe, le fruit d'une quête destinée à l'aider dans ses procédures judiciaires.
La Parole Libérée invitée par les orthodoxes Grecs de Lyon |
Plus particulièrement, cette quête est destinée à faire condamner monseigneur Barbarin, qui couvre de son autorité les pires des crimes en refusant de renvoyer à la vie civile tous les pervers qui se revêtent de l'habit du prêtre.
J'apprécie le cardinal Barbarin, que j'ai eu l'occasion de rencontrer en diverses occasions. J'espère qu'il sortira grandi de toute cette histoire, en acceptant l'idée qu'il n'y a pas d'autre issue pour lui que la démission.
Monseigneur Barbarin lors de la venue du patriarche de Constantinople - juillet 2009 |
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