En 1930, divers éléments permettaient de penser que la présidence de monsieur Nicolas Dhikeos à l'association L'Annonciation relevait plus d'une mainmise politique que d'une volonté réelle d'administration éthique et rigoureuse des intérêts des membres. Il est légitime de supposer qu'il utilisait ce poste aux fins de la promotion de ses ambitions.
Depuis 1921, les AG des associations grecques de fin d'année voyaient toujours les administrateurs rendre leur mandat, afin qu'il soit procédé à de nouvelles élections. C'est un courrier remis au préfet le 23 janvier 1931 qui nous apprendra que monsieur Dhikeos avait refusé de le faire lors de l'AG du 21 décembre 1930. Nous nous rappelons que seuls des membres d'une commission de contrôle avaient alors été élus. Mais le frère de monsieur Dhikeos faisait partie de cette commission, si bien qu'il ne s'agissait là que d'une élection de pure forme, entachée d'un conflit d'intérêt flagrant.
Ce même courrier adressé au préfet précisera qu'une autre réunion du bureau eut lieu le 18 janvier1931, afin de régler la question de la légitimité du président, dont le mandat avait pris fin le 31 décembre. Mais elle ne permit pas davantage de procéder à l'élection d'un nouveau bureau de direction des affaires de l'Annonciation.
Entendu que les désordres produits incombent le président élu dans le sein de ce bureau de direction [...] du fait qu'il n'a pas voulu respecter l'ordre du jour.
Le bureau de direction, après avoir conclu, se juge incompétent et incapable à poursuivre son rôle.
Prend la résolution de décision par majorité de trois voix contre une, celle de M. Dikaios, suivant les statuts déposés de l'Annonciation et article 15, de démissionner de son rôle et de remettre la direction des affaires de la dite maison de prière et tout objet et archives concernant cette maison et bureau de direction à la commission de contrôle, composée de M. Andriomenos, M. Katras, M. Garbis, qui prend la responsabilité de gérer provisoirement les affaires de l'Annonciation et de procéder à la constitution par élection du nouveau bureau de direction de l'Annonciation.
Monsieur Dhikeos Pierre, bien que membre de la commission de contrôle, n'est pas mentionné dans la liste des membres de cette commission. Il ne sera pas reconnu comme légitime à gérer les affaires courantes et à assumer un rôle en son sein.
Par un acte courageux, les membres du CA destitueront ainsi messieurs Dhikeos.
Nous trouvons, dans les documents, deux orthographes à ce nom : Dhikeos, ou Dikaios. J'utiliserai Dhikeos, qui est la forme utilisée par l'intéressé lorsqu'il signe un document. Je laisserai écrit Dikaios lorsque je reproduirai un document contenant cette orthographe. Mais les deux manières d'écrire le nom correspondent au même personnage.
Le désaveu de monsieur Nicolas Dhikeos était cinglant. Une AG fut convoquée le 1er février, afin de renouveler le conseil. Monsieur Nicolas Dhikeos ne se représentera pas à sa succession. Le métropolite valida l'élection de ce nouveau conseil, qui se réunit pour décider de l'attribution des fonctions. Monsieur Theodorides fut nommé président. Il était le troisième.
Monsieur Psaltopoulos, qui s'était plaint, le 8 mars 1926, du fonctionnement despotique du conseil de l'Union Philanthropique dont il était administrateur, était nommé membre suppléant de L'Annonciation, garant par son intégrité du bon fonctionnement de l'association, que ses élus avaient enfin décidé de surveiller.
La semaine suivante, le 8 février 1931, l'Union Philanthropique réunissait à son tour son AG. Monsieur Roditis redevenait président, après avoir exercé ces fonctions en 1928. Le 23 janvier, Pierre Dhikeos était exclu du conseil de surveillance de L'Annonciation. Le 8 février, il était élu au poste de secrétaire général de l'Union Philanthropique. Le jeune homme ne semblait pas trop perturbé par sa première déconvenue.
Une seconde AG se déroula le 19 juillet. Elle renouvela certains des membres du conseil, mais les postes principaux restèrent attribués aux mêmes personnes.
Que devenait l'Union Démocratique pendant ce temps ? Le préfet se posa la question car, comme nous, il n'avait aucune nouvelle de cette association depuis la démission retentissante de son président, le 2 novembre 1929. Il demanda une enquête à son sujet au Commissaire Spécial près la Préfecture.
Le 31 octobre, le secrétaire de l'Union Démocratique écrivit au secrétariat général de la police, sise en préfecture, pour dire qu'aucune modification n'était intervenue depuis la déclaration faite le 1er août 1929. Il oubliait de préciser qu'il n'y avait plus de président, qu'aucune AG ne s'était tenue depuis 2 ans, et que l'association n’était plus qu'une coquille vide. Mais la priorité de la police de l'époque n'était pas de s'attarder sur de telles incohérences.
Le 27 décembre,
une AG de L'Annonciation se tenait à nouveau, plus sereine. Elle élisait un nouveau
conseil d'administration et une nouvelle commission de contrôle.
Monsieur Nikitopoulos devenait le 4ème président. La préfecture enregistrait ces modifications le 31 mars 1932.
La même année, le père Constantin Dervissoglou fut nommé pour officier à Lyon.
L'Union Philanthropique, elle, tenait son AG le 31 juillet 1932. Il était alors décidé que le nombre de membres du conseil d'administration était trop élevé. Il fut porté de 9 membres à 7 membres. Moins on est nombreux, et plus il est facile d'obtenir la majorité... L'on retrouvait monsieur Nicolas Dhikeos aux manettes. Après avoir été éconduit de L'Annonciation, il prenait les rênes de l'Union Philanthropique et devenait son 10ème président. Son frère n'était pas réélu au sein du conseil d'administration, peut-être victime de la réduction des postes à pourvoir.
La même année, le père Constantin Dervissoglou fut nommé pour officier à Lyon.
Père Constantin Dervissoglou |
L'Union Philanthropique, elle, tenait son AG le 31 juillet 1932. Il était alors décidé que le nombre de membres du conseil d'administration était trop élevé. Il fut porté de 9 membres à 7 membres. Moins on est nombreux, et plus il est facile d'obtenir la majorité... L'on retrouvait monsieur Nicolas Dhikeos aux manettes. Après avoir été éconduit de L'Annonciation, il prenait les rênes de l'Union Philanthropique et devenait son 10ème président. Son frère n'était pas réélu au sein du conseil d'administration, peut-être victime de la réduction des postes à pourvoir.
Fidèle à son mode de gestion, le nouveau président n'organisera pas d'assemblée générale en décembre 1932, bien que son mandat arrivât alors à échéance. Il n'en organisera pas davantage durant l'année 1933, et restera ainsi en poste sans légitimité, par la force des choses.
La fin de l'année 1932 sera marquée par la tenue d'une AG, le 18 décembre, qui modifiera les statuts de L'Annonciation. Nous avons une idée, grâce à cette modification, de ce que furent les statuts originaux, car ces modifications ne portent que sur deux points :
- la création d'une caisse autonome de réserve et de collecte, indépendante de la gestion de la Maison de Prière, avec but purement et strictement visé, l'érection d'une Eglise Orthodoxe Grecque à Lyon, avec dépendances nécessaires.
- le second point vise à porter le mandat du conseil d'administration de un à deux ans.
Ces statuts sont accessibles ici.
Ces statuts sont accessibles ici.
Après Pont-de-Chéruy en 1917 et Saint-Étienne le 30 novembre 1930, les Grecs de Lyon se projetaient dans l'avenir et envisageaient de construire une vraie église pour l'exercice de leur culte.
L'Annonciation prenait alors un tournant dans son existence. Il sera possible de s'en apercevoir dès l'année suivante.
L'Annonciation prenait alors un tournant dans son existence. Il sera possible de s'en apercevoir dès l'année suivante.
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