de l'intérieur d'une communauté

Quels que soient les groupes sociaux, on ne voit souvent d'eux que la partie « marketing ». Celle qui est bien présentable et que l'on souhaite mettre en évidence, au mépris souvent de la réalité. Ce blog, qui se revendique comme un blog d'information, va tenter de présenter la vie de la communauté hellénique de Lyon par ceux qui la vivent de l'intérieur.
J'ai connu deux hommes qui ont dignement représenté la communauté hellénique : monseigneur Vlassios et le père Athanase Iskos. Ils n'ont jamais eu à rougir de ce qu'ils ont fait ou dit et ont laissé une communauté respectée et respectable. Le contraste pourra paraître saisissant entre les 50 ans qui viennent de s'écouler et ce qui se passe depuis plus de six ans, mais si l'on veut rester fier de ce que l'on est, il ne faut pas hésiter à prendre ses distances lorsque ce que l'on voit s'éloigne de nos idéaux.
Dans un premier temps, je vais raconter une histoire au travers de courriers échangés et de documents, qui seront tous reproduits. Dans un second temps, je débattrai autour des questions qui seront posées à mon adresse mail : jeanmichel.dhimoila@gmail.com .
La communauté hellénique de Lyon étant une association cultuelle, loi 1905, les références au culte seront nombreuses et indispensables pour comprendre le sens de ce qui est recherché, et malheureusement parfois ses dérives.

Bonne
lecture à tous

samedi 13 septembre 2014

124- Jobs d'été

Un jour où je discutais avec le père Nicolas Kakavelakis, après qu'il m'eut proposé de devenir prêtre, il me dit, avec une pointe de regret, qu'il ne serait jamais plus que ce qu'il était au sein de la hiérarchie cléricale. Il était marié et ne pouvait pas prétendre à plus qu'à être archiprêtre. Ce qu'il était devenu au bout de quelques mois de prêtrise seulement, bien qu'il n'ait eu ni expérience, ni vécu spirituel. Je l'ai alors regardé et lui ai dit : Mais, si j'accepte, moi je peux devenir évêque ! Il m'a regardé, surpris, et m'a demandé : Comment ? J'ai répondu que j'étais moine et que je n'étais pas marié... J'ai vu dans son regard qu'il avait compris qu'il ne pensait pas assez loin et qu'il construisait sa vie sur la base d'un raisonnement prévisible et limité.

Je rassure les autorités de l’Église. Elles sont suffisamment nombreuses à lui faire honte pour que je ne vienne pas, à mon tour, revendiquer une place à leurs côtés. Aussi me placerai-je uniquement sur le plan de la réflexion. 
 
Tout le monde comprendra que, si on renonce à une chose, il est déplacé, voir illégitime, de s'en revendiquer. C'est ainsi qu'en quittant le monastère dans lequel j'étais, je ne pouvais moralement plus prétendre à être moine. C'est pourquoi j'ai rangé mes habits et ne suis pas prêt de rouvrir le sac dans lequel ils sont enfermés. 

Pourtant, si l'on aborde cette question avec un raisonnement dont les scolastiques ont le secret, on peut considérer que les vœux monastiques sont définitifs. Si bien que, lorsqu'ils sont prononcés, on ne peut plus les effacer et on reste moine pour toujours. Suivant cette conception, dont le père Placide est très proche, je reste donc un moine, placé simplement hors de l'obéissance due à son monastère. Un moine idiorythmique (qui a son propre rythme) comme pouvait l'être le père Arsénios, vicaire de la métropole grecque de Paris, devenu aujourd'hui Métropolite d'Autriche. Nos modes de vie ne différent que par un laxisme plus ou moins prononcé envers des règles de vie censées nous aider dans notre cheminement spirituel.

Mais alors, mes trois enfants peuvent-ils m'empêcher de devenir évêque ? Cette question n'est pas traitée par les canons de l’Église. Ceux-ci prévoient simplement que l'évêque ne doit pas avoir été marié, sauf s'il est veuf et qu'il est devenu moine ensuite. Il est vrai que les canons n'ont pas prévu le cas d'enfants nés hors mariage, ce qui aurait rendu impossible l'ordination d'un certain nombre de nos hiérarques...

Cet exemple montre une chose : si l'on suit le bon sens, la compréhension du cœur nous dit ce qui est légitime et ce qui ne l'est pas. Dans le cas présent, je ne peux donc pas être évêque. Mais si notre esprit est tortueux, ont peut alors trouver des justifications à absolument tout. Il est possible de pervertir toutes les règles, nos pseudo-idéaux ne servant alors que de prétextes à nos ambitions.

C'est cette perversion des sens et de la raison qui peut pousser un métropolite à bafouer les canons de l’Église en se rasant de près, à se séparer de tous les attributs qui pourraient le rendre reconnaissable, et à sortir au restaurant avec un jeune homme efféminé qui pourrait être son petit-fils de par son âge.

Je relèverai également que, si je ne suis pas marié, notre métropolite ne l'est pas non plus, bien que la loi française lui en donne maintenant la possibilité, même s'il n'a pas d'enfants... tout au moins pas les siens... enfin, je crois... Ce qui ne l'a pas empêché de devenir métropolite.


Si cette histoire, que je racontais dans mon message précédent, s'inscrit dans la droite ligne d'un certain courant grec moralement assez laxiste, faisant honte à la perfection manifestée par nos saints Pères, tels Nectaire d'Égine, c'est la question du jeune homme qui accompagnait le Métropolite qui me pose problème.

Qu'est-ce qui peut faire que l'on veuille passer un peu de temps avec un vieux, fût-il évêque ou même métropolite, hors d'un contexte gériatrique d'aide à la personne dépendante ?

Les motivations du vieux, elles, peuvent davantage s'expliquer. Pour parvenir à concrétiser les petits moments de détente auxquels il aspire, il dispose de trois possibilités :
- la séduction ;
- le viol ;
- l'achat.

La séduction est à priori exclue, n'en déplaise à François Hollande qui, j'en suis sûr, reste conscient que ses conquêtes ne sont pas le fruit de son charme.

Le viol présente la grave menace d'une peine de prison pouvant être particulièrement lourde. La vidéo ci-dessous présente le Métropolite d’Attique, lors d'une conversation téléphonique avec un jeune, alors qu'il était sur écoute, lui expliquer comment il va " le baiser " quand il va le voir, et comment il l'a fait en d'autres occasions avec d'autres enfants. Il fut finalement condamné à six ans de prison.



Bien que la Justice puisse nous rendre blanc ou noir, suivant que l'on soit puissant ou misérable, un certain nombre de ses collègues, catholiques ou orthodoxes, ayant été incarcérés pour de tels faits, Monseigneur Emmanuel, Métropolite de France et homme avisé, ne se risquerait sans doute pas à de tels laisser-aller.

Reste donc l'achat. Achat qui peut aller de la simple prise en charge d'un repas au restaurant, et c'est bien Monseigneur Emmanuel qui a payé le repas décrit dans mon précédent message, solution qui a toutes sortes d'avantages. J'espère au moins pour le jeune homme qu'il a gagné un peu plus qu'un repas, sinon il aurait été moins humiliant pour lui qu'il aille vendre des glaces sur la plage.


Alors que dire à ce jeune homme, mis à part qu'il aurait pu trouver un job d'été plus gratifiant ? Ne pense pas seulement avec ton esprit, ou avec ton portefeuille, car tu pervertiras alors ton raisonnement, comme le Métropolite Emmanuel a perverti le sien, et tu te verras prêt à accepter des choses qui, en d'autres circonstances, t'auraient répugnées. Essaye de faire des choses que tu pourras regarder en étant fier lorsque, au soir de ta vie, les illusions auront disparu.

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