Les hommes politiques français aiment bien présenter au peuple le fait que le sommet de la démocratie consiste à choisir son président au suffrage universel. Et une fois qu'ils ont le pouvoir, quel que soit leur bord politique, ils se placent au-dessus de Dieu, juste en-dessous des Américains auxquels ils continuent d'être inféodés. Ils estiment que le vote du peuple leur a donné le mandat de faire ce qu'ils veulent, même si cela ne correspond pas à leur programme électoral.
Je crois me rappeler qu'Hollande, par exemple, avait promis de ne plus faire d'intervention militaire contre un pays sans mandat de l'ONU. Il contestait en cela la position de Sarkozy dont il jugeait la politique de défense velléitaire et confuse. Il revenait à des principes de droit international, seul garant de l'équilibre mondial.
Pourtant, même si Hollande a avancé d'un an notre retrait d’Afghanistan pour respecter son engagement de campagne, il s'est montré dans les faits tout aussi servile que Sarkozy face aux intérêts militaires des Américains. C'est ainsi qu'il avait préparé le bombardement de la Syrie pour soutenir les radicaux salafistes opposés au pouvoir en place, contre l'avis des religieux chrétiens du pays. Il a très mal vécu le fait que les Américains le lâchent au dernier moment, sans le prévenir. Le Monde avait fait un très bon article pour raconter cet épisode.
Le pouvoir du peuple ne se résume donc pas au seul suffrage universel, qui est aujourd'hui détourné au profit des intérêts financiers et géopolitiques. Il réside dans le référendum.
Les hommes politiques détestent les référendums car ce vote les contraint à faire ce que le peuple veut plutôt que ce qu'eux-mêmes (ou les lobbies qui les influences) ont décidé. C'est ainsi que Sarkozy n'a pas respecté le référendum qui a rejeté le projet de constitution européenne en 2005. Il a donné un autre nom au même traité et a fait valider par le congrès en 2008 ce traité de Lisbonne contre l'avis du peuple dont ce congrès prétendait pourtant détenir son autorité. Et tous les élus le formant ont accepté d'entériner cette spoliation de la décision des français.
Une chose m'a marqué lors des manifestations contre le mariage homosexuel. Des manifestants étaient allés au Parlement le jour du vote de la loi et ont déplié une banderole demandant un référendum sur cette question. Ce à quoi le président de l'assemblée nationale a aussitôt réagi en demandant de mettre dehors ces ennemis de la république. Mais en quoi le fait de demander son avis au peuple serait être ennemi de la république si celle-ci se veut une démocratie ? La république n'est que l'instrument qui nous permet de mettre en pratique la démocratie. Elle n'a aucune valeur par elle-même. C'est pour cela que nous pouvons changer régulièrement de république sans pour autant abandonner le principe supérieur de démocratie.
L'ennemi n'est-il pas plutôt celui qui confisque le pouvoir à son profit ou à celui d'un groupe de personnes pour refuser au peuple le droit de s'exprimer ?
L'ennemi n'est-il pas plutôt celui qui confisque le pouvoir à son profit ou à celui d'un groupe de personnes pour refuser au peuple le droit de s'exprimer ?
Je dis ceci sans me prononcer sur la question du mariage homosexuel mais uniquement sur le principe de fonctionnement de la société. Les hommes politiques élus par un nombre de votants qui ne cesse de diminuer resteront toujours moins légitimes dans leurs choix que les décisions issues des référendums. Et, dans l'exemple cité, l'ennemi de la république n'était pas le citoyen qui demandait un référendum, mais bien Claude Bartolone qui le lui refusait.
Le plus grand fan de Sarkozy est Hollande qui s'inspire de ses méthodes dans son cheminement politique. Il vient en effet de changer le nom de son premier ministre pour nous faire croire qu'il changeait de gouvernement, comme Sarkozy avait changé le nom de la constitution européenne. Le Huffington Post s'est amusé à montrer qu'Ayrault et Valls utilisaient exactement les mêmes mots, chacun pour présenter au journal télévisé ce qu'il allait faire.
Nous voici donc dans un monde nouveau avec Valls qui, selon les mots des commissaires de police, a organisé la répression des femmes et des enfants qui manifestaient contre le mariage homosexuel. Nous verrons si cette supercherie médiatique lui permet de remonter dans les votes futurs. Mais ce qui est sûr, c'est que s'il compte aussi bien les chômeurs que les manifestants, nous avons toutes les chances de voir le nombre de demandeurs d'emploi passer sous la barre des 100 000 personnes avant l'été.
Nous voici donc dans un monde nouveau avec Valls qui, selon les mots des commissaires de police, a organisé la répression des femmes et des enfants qui manifestaient contre le mariage homosexuel. Nous verrons si cette supercherie médiatique lui permet de remonter dans les votes futurs. Mais ce qui est sûr, c'est que s'il compte aussi bien les chômeurs que les manifestants, nous avons toutes les chances de voir le nombre de demandeurs d'emploi passer sous la barre des 100 000 personnes avant l'été.
Les Suisses ont compris le fonctionnement de la démocratie depuis longtemps et, malgré le fait qu'ils vivent dans un petit pays potentiellement divisé par les trois langues officielles, ayant une diversité culturelle et religieuse, ils vivent en paix sans jamais aucun conflit social important. Cela est dû en grande partie au fait que les hommes politiques sont élus uniquement pour représenter le peuple. Et à chaque question importante qui se pose à la société, ils ne peuvent prendre aucune décision, quel que soit leur mandat, sans organiser un référendum.
Cela irrite, bien sûr, la commission européenne lorsqu'elle souhaite imposer ses choix aux Suisses. La commission n'est pas élue et a l'habitude de tout décider sans jamais rien demander aux peuples. Mais force est de constater que le modèle suisse fonctionne mieux que le nôtre.
Est-ce que ce modèle serait transposable en France ? Oui, mais à condition de faire les quatre ou cinq premiers référendums sur des questions peu importantes. Car il y a une telle frustration chez les électeurs qu'ils risquent fort de voter pour sanctionner le pouvoir en place plutôt que pour réellement répondre aux questions posées. Mais une fois passée cette période d'acclimatation à la liberté retrouvée, alors la vie politique et sociale s'assainira considérablement.
Je voudrais remercier monsieur Poutine d'avoir remis la question du référendum sur le devant de la scène internationale. Car c'est bien autour du choix des peuples que se forge la conscience des nations. L'individualisme que nous critiquons parfois n'est souvent que la marque d'une protection vis-à-vis d'un monde extérieur qui ne nous représente plus. Ce qui contribue à accélérer la destruction de ce monde. Mais qu'il redevienne le nôtre par les décisions issues du peuple, et il sera à l'image de notre vie : il restera toujours des imperfections et des erreurs, mais nous aurons la volonté d'aller vers mieux en sachant que ces décisions construisent le monde qui est le nôtre.
Dans l'unique visite qu'il a daigné nous faire depuis deux ans, monseigneur Emmanuel a conclu son homélie, dimanche dernier, en nous demandant si nous voulions pour nos enfants un monde spirituel ou un monde tourné vers la consommation. Il voyait en effet l'église vide d'enfants et pensait sans doute faire culpabiliser les parents présents. Nous reconnaissons là ses explications simplistes et tendancieuses visant à ne laisser comme réponses possibles que des choix orientés dont aucun n'est bon. Il en est de même pour la religion que pour la politique. L'abstention n'est pas forcément une marque de désintérêt. Que les hommes qui en sont à la tête se montrent indignes de leur charge et renoncent aux valeurs qu'ils sont censé défendre, et l'éloignement constaté de ceux qui y participent ne sera que le reflet manifesté de cette indignité dans laquelle nous ne nous reconnaissons plus. Car y participer serait la cautionner, et la cautionner reviendrait alors à se laisser pervertir.
Dans l'unique visite qu'il a daigné nous faire depuis deux ans, monseigneur Emmanuel a conclu son homélie, dimanche dernier, en nous demandant si nous voulions pour nos enfants un monde spirituel ou un monde tourné vers la consommation. Il voyait en effet l'église vide d'enfants et pensait sans doute faire culpabiliser les parents présents. Nous reconnaissons là ses explications simplistes et tendancieuses visant à ne laisser comme réponses possibles que des choix orientés dont aucun n'est bon. Il en est de même pour la religion que pour la politique. L'abstention n'est pas forcément une marque de désintérêt. Que les hommes qui en sont à la tête se montrent indignes de leur charge et renoncent aux valeurs qu'ils sont censé défendre, et l'éloignement constaté de ceux qui y participent ne sera que le reflet manifesté de cette indignité dans laquelle nous ne nous reconnaissons plus. Car y participer serait la cautionner, et la cautionner reviendrait alors à se laisser pervertir.
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