de l'intérieur d'une communauté

Quels que soient les groupes sociaux, on ne voit souvent d'eux que la partie « marketing ». Celle qui est bien présentable et que l'on souhaite mettre en évidence, au mépris souvent de la réalité. Ce blog, qui se revendique comme un blog d'information, va tenter de présenter la vie de la communauté hellénique de Lyon par ceux qui la vivent de l'intérieur.
J'ai connu deux hommes qui ont dignement représenté la communauté hellénique : monseigneur Vlassios et le père Athanase Iskos. Ils n'ont jamais eu à rougir de ce qu'ils ont fait ou dit et ont laissé une communauté respectée et respectable. Le contraste pourra paraître saisissant entre les 50 ans qui viennent de s'écouler et ce qui se passe depuis plus de six ans, mais si l'on veut rester fier de ce que l'on est, il ne faut pas hésiter à prendre ses distances lorsque ce que l'on voit s'éloigne de nos idéaux.
Dans un premier temps, je vais raconter une histoire au travers de courriers échangés et de documents, qui seront tous reproduits. Dans un second temps, je débattrai autour des questions qui seront posées à mon adresse mail : jeanmichel.dhimoila@gmail.com .
La communauté hellénique de Lyon étant une association cultuelle, loi 1905, les références au culte seront nombreuses et indispensables pour comprendre le sens de ce qui est recherché, et malheureusement parfois ses dérives.

Bonne
lecture à tous

lundi 30 janvier 2012

14- Protéger les enfants



Avant toute chose, je tiens à rectifier une erreur dans mon précédent message. L'information qui disait que l'évêque serait là était erronée. L'évêque vient dimanche prochain pour la fête de la paroisse du père Antoine Callot. Nous reparlerons plus en détail de la réunion d'hier dans le prochain message.

Un lecteur catholique de ce blog, en réaction à l'un des aspects du dernier message, m'a envoyé un lien pour me dire quelle est la position de l’Église Catholique sur le prix des sacrements. C'est très bien expliqué. On peut y lire : Faut-il payer pour baptiser son enfant ? Le coût d'un baptême d'un petit enfant est gratuit, comme tous les actes religieux. Faire payer est interdit, c'est un péché de simonie. Mais à l'occasion de cette cérémonie, c'est l'habitude de faire une offrande à la paroisse qui a fait la cérémonie. Le montant de cette offrande dépend des moyens de chacun, mais se situe généralement entre 40 et 100€. Rien n'est imposé, mais il faut aider les paroisses pour qu'elles puissent vivre et régler les frais. Le coût d'un baptême ce n'est pas le coût du sacrement qui est gratuit, mais le coût des frais de secrétariat, d'éclairage et de chauffage qu'entraîne la cérémonie. L'offrande est faite à la paroisse et non au prêtre.

Je dirais que c'est exactement la position de l’Église Orthodoxe. Ce qui est plus surprenant, c'est que ce ne soit pas celle de monseigneur Emmanuel. Lorsque j'ai fait baptiser mon fils ainé, je n'avais pas d'argent et je n'ai rien donné à l'église. Pour le cadet, la situation n'était pas la même et j'ai donné 1000 euros. Personne dans le comité ou dans le clergé ne m'avait fait de remarques quand je n'ai rien donné ; il n'y a eu qu'un humble " merci " quand j'ai donné. Et c'est ça qui est normal car peu importe ce que je donne ou non : le baptême est le même pour tous. Donner à une église n'est pas un problème. Le problème est qu'une paroisse fixe une grille tarifaire pour dispenser les sacrements.

Je connais le mode de vie des moines et des moniales pour l'avoir partagé. Bien qu'ayant choisi de suivre une autre voie, j'ai le plus grand respect pour ce qu'ils font et je suis sûr que leurs prières portent une grande part des péchés du monde. Le soir de la visite du Patriarche Œcuménique à Lyon, il y a trois ans, j'ai su que des sœurs qui venaient de Minsk, en Biélorussie, étaient à Lyon et ne savaient pas où loger. Je les ai hébergées. Nous avions une amie commune qui nous avait mis en relation. Nous le sommes restés depuis.

Lorsque le père Nicolas a fait ces dessins, je ne savais quoi en penser, tellement l'impression de malaise était palpable. Aussi Caroline a eu l'idée de les soumettre à un père spirituel. Il ne s'agissait pas d'en faire une expertise médicale, mais bien d'avoir l'avis d'un spirituel. Caroline a naturellement pensé au père Andréï, père spirituel du monastère Sainte Élisabeth, à Minsk. Le père Andréï jouit d'une réputation de sainteté, son monastère comporte plus de 100 moniales qui travaillent pour beaucoup dans le plus grand hôpital psychiatrique d’Europe qui jouxte le monastère. Le père Andréï est aumônier dans cet hôpital psychiatrique.

Pour ne pas influencer ce Père, nous lui avons fait parvenir les originaux des dessins par S., notre amie commune. S. n'a pas ouvert l'enveloppe et ne savait rien de celui qui les avait dessinés. S. est fille spirituelle du père Andréï et va le voir régulièrement. En février 2010, lors de l'une de ses visites, elle a expliqué notre demande au Père et lui a demandé quel conseil il pouvait nous donner. Le Père Andréï a ouvert l'enveloppe et est resté préoccupé. Il a dit : Ça relève de la psychiatrie. Puis il est resté silencieux avant d'ajouter : Maintenant, ce qui compte, c'est de protéger les enfants. Et enfin il a ajouté que nous ne devions pas hésiter à le contacter si nous avions besoin. Je n'ai plus emmené mes enfants à l'église grecque depuis ce jour. S. ne parle pas le russe. Elle est donc toujours accompagnée d'une traductrice qui parle couramment le français quand elle voit le père Andréï.

Lorsque j'avais écrit à monseigneur Emmanuel pour lui parler des problèmes de la paroisse de Lyon, je commençais ma lettre par la présentation de ces dessins. La Métropole les a occultés dans l'Enquête évoquée dans le message 5, estimant qu'ils n'étaient pas liés à une faute quelconque. Pourtant, quelques temps après, quelqu'un a téléphoné à Minsk. Il a eu au téléphone la sœur qui avait servi de traductrice. Celle-ci a eu peur en voyant qu'on lui posait des questions sur sa traduction et a nié les propos du père Andréï. Elle s'en est ouverte à S. lors d'une visite ultérieure et S., offusquée que les propos de son père spirituel soient niés, me l'a rapporté. J'ai donc invité monseigneur Emmanuel à chercher une confirmation directement auprès du père spirituel, et non pas auprès de la traductrice. Il ne l'a jamais fait.

De mon côté, j'ai récemment écrit au monastère pour demander si la sœur pouvait me confirmer la teneur des propos du père Andréï et, dans la négative, si j'avais la bénédiction pour téléphoner au père Andréï directement avec ma propre traductrice, comme le père Andréï me l'avait proposé. La sœur m'a répondu que le seul point qu'elle ne pouvait pas confirmer était que le Père avait dit qu'on pouvait lui téléphoner et qu'il était préférable de lui écrire si nous avions besoin. Je reproduis ici l'échange écrit que nous avons eu avec cette sœur. S'il le faut, je passerai mes prochaines vacances à Minsk pour voir le père Andréï sans intermédiaire. Pour l'instant, j'en reste à ce qui m'a été rapporté : Ça relève de la psychiatrie, puis, après un silence : Maintenant, ce qui compte, c'est de protéger les enfants.

Je rappelle que nous sommes dans une association cultuelle et que la tradition cultuelle grecque orthodoxe que nous visons par nos statuts prévoit de suivre les conseils des Pères. Que le père Andréï est l'équivalent du père Païssios ou du père Porphyrios. Que sa phrase a trouvé tout son sens quand le père Nicolas a chassé Caroline devant les enfants de l'école grecque, faisant peu de cas de leurs pleurs. Et qu'il n'avait pas davantage de considération devant les 150 enfants venus pour la semaine de l'unité quand c'est moi qu'il a mis dehors avec violence.

Saint Paul recommande d'être obéissant, comme le Christ a été obéissant au Père jusqu'à la mort. L'obéissance est la vertu principale qui sert à organiser la vie et les règles à l'intérieur d'un monastère. Elle est reprise au sein de la hiérarchie ecclésiastique comme base dans les relations. Mais le Christ n'est pas obéissant parce qu'il est soumis au Père. S'il était soumis, il ne serait pas Dieu. Il est obéissant parce qu'il aime le Père. L'obéissance chrétienne est une manifestation de l'amour qui cherche toujours le bien de celui qu'on aime par-delà sa propre volonté. Monseigneur, quand je vois que vous suscitez la peur même chez une sœur à plusieurs milliers de kilomètres, que cette peur vous masque la vérité, que cette vérité ne vous intéresse pas car vous n'allez pas au-delà des apparences qui vous suffisent, alors je ne peux m'empêcher de penser que vous ne serez à la ressemblance du Christ que le jour où c'est l'amour que vous susciterez chez vos interlocuteurs au lieu de la peur, suivant ce que nous enseigne saint Jean quand il dit que Dieu est amour et que l'amour chasse la crainte (1Jn 4, 18).

1 commentaire:

  1. un jour je demandais à Abouna Paul du monastère du buisson près Carcassonne (patriarcat d'Antioche) s'il est vrai que la femme devait obéir à son mari comme l'Eglise au Christ, il m'a répondu oui quand tu seras une vraie et vivante icône du Christ ! en attendant......! voilà qui rjoint votre phrase sur obéissance et Amour.
    ceci dit je suis très heureux de vous rencontrer à travers ce blog et vous avez mon soutint complet.
    là nous faisons partie du diocèse Archevêché des Églises Orthodoxes Russes en Europe Occidentale exarchat du patriarcat œcuménique paroisse de Tours; cependant, déménageant à Grenoble nous irons dans la paroisse roumaine, mon épouse d'origine roumaine. fraternellemnt en Christ Ressuscité : Daniel. Fabre de BOURGES 18000

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