Je suis membre de la communauté hellénique de Lyon depuis mon baptême, et
je fréquente la paroisse de Lyon régulièrement depuis 1982, date à laquelle ma
mère s'est installée à Lyon. Je n'avais pas d'implications autres que celles de
beaucoup de ses membres jusqu'à ce que je commence la restauration de
l'appartement qui sert à accueillir le prêtre, en septembre 2010, date où le
père Nicolas Kakavelakis a pris ses fonctions. Durant cinq mois, j'étais tous
les jours sur ce chantier. Dans le même temps, j'ai accepté de m'occuper du
catéchisme pour les adultes. Responsabilité que le père Nicolas m'avait confiée
en raison des huit ans que j'avais passés dans un monastère. Le père venait une
ou deux fois par semaine manger à la maison pour sortir des conditions
précaires dans lequel le chantier l'obligeait à vivre. Nous avons beaucoup
parlé et certains thèmes seront certainement repris dans l'un ou l'autre des
messages.
J'ai commencé à voir des incohérences entre les discours et les actes, ce
qui m'a incité à rester méfiant : un intérêt disproportionné à vouloir
récupérer Alice Balaban et ses institutions (maison de retraite et foyer
d'étudiants), l'importance de l'argent et l'importance de la domination.
Volontairement, je ne parle pas de recherche de pouvoir, mais de
domination. En effet, les Pères de l’Église considèrent que Dieu dépasse tout
ce qu'un homme peut percevoir, mais que l'on peut tendre vers lui en essayant
de se rapprocher de ce qu'il Est. C'est la théologie cataphatique, c'est-à-dire
la connaissance de Dieu par ce qu'il Est. Or Dieu a du pouvoir. Le pouvoir est
donc une bonne chose. Mais lorsque Dieu, par sa Toute-Puissance, exerce son
pouvoir et fait passer le non-être à l'être, il ne le fait pas par la soumission
des autres, ni avec de l'argent - qui n'existait d'ailleurs pas puisque rien
n'existait. Il le fait par son savoir-faire et par son amour : le Logos créant
toutes choses non pas par soumission au Père, mais par amour, dans le plus
parfait renoncement à sa volonté. Au niveau des hommes, le vrai pouvoir est
manifesté par le prophète Élie qui ressuscite un enfant (1Rois 17, 17-24) ou
son disciple, le prophète Élisée, lorsqu'il a ressuscité le fils de la femme
qui l'hébergeait (2Rois 4, 32-36) : le pouvoir conduit à la création et à la
vie.
Le discernement, fruit de la conscience et du libre-arbitre, permet donc de
distinguer le pouvoir qui peut nous rapprocher de ce que Dieu Est, des
illusions du pouvoir qui, elles, ne peuvent que nous en éloigner puisqu'elles
sont illusions.
Méfiant des discours parfois trompeurs du père Nicolas, j'ai donc pris mes
distances. Là-dessus, l'assemblée générale de l'association s'est réunie le 20
février 2011 pour élire un nouveau bureau. Puis, le dimanche 27 février, Mlle
P. (je tairai son nom pour des raisons de respect de vie privée) est venue me
voir, peut-être à cause du fait que je m'occupais du catéchisme. Elle m'a alors
parlé de choses troublantes dans ses relations avec le père Nicolas Kakavelakis
(je ne tairai pas son nom du fait qu'il agissait en tant que représentant de la
communauté hellénique, et non pas en son nom propre). Ce qu'elle m'a alors
raconté va être le thème de ce message et des suivants.
Après quelques jours de réflexion sur l'attitude que je devais adopter, il
m'a semblé que ce qu'il y a de plus détestable, dans un bruit qui court, c'est
que personne ne sait d'où il vient et que personne ne peut le contrôler. J'ai
donc voulu donner une chance au père Nicolas de contrôler cette histoire avant
qu'elle ne grossisse, mais également une chance de pouvoir contester ce qui
était dit. Je lui ai donc écrit, symboliquement le dimanche du pardon -
dimanche qui marque l'entrée dans le Grand Carême. Je ne l'ai pas fait pour
qu'il s'adresse à moi qui n'était pas offensé et qui n'était que témoin, mais
bien pour qu'il s'adresse à Mlle P. pour s'excuser de son comportement si ce
qui était raconté était vrai. Voici le texte de mon mail, très personnel
certes, et qui fait références à des discussions que j'ai eues avec le père
Nicolas, mais je ne suis pas soumis au secret de la confession... Il y a des
imprécisions dans ce premier mail, mais le récit précis a fait l'objet d'un
enregistrement par la police et cet enregistrement sera reproduit lorsque
l'histoire en arrivera là.
Cette histoire nous mènera, au fil des pages, jusqu'au Patriarcat de
Constantinople et à des liens possibles avec la Franc-Maçonnerie, qui m'a
invité à la rejoindre.
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Bonsoir Pater,
Quand P. m'a parlé des photos de nu qu'elle avait accepté de faire pour un
"ami", voici ce que je lui ai répondu : Pour l'instant, tu raisonnes
avec ta tête et tu ne vois pas ce qu'il peut y avoir de mal. Mais un jour,
quand tu connaîtras l'amour, tu raisonneras avec ton cœur et, là, tu
regretteras chaque instant d'intimité que tu auras partagé avec d'autres.
L'amour ne peut être que sans partage, c'est pourquoi Dieu, qui est amour, dit
de lui qu'il est un Dieu jaloux. De plus, les moments passés avec d'autres sont
le ferment qui un jour peuvent détruire ta relation amoureuse : beaucoup
pensent que l'amour se mesure aux satisfactions que l'on en reçoit et que,
lorsqu'il n'y a plus de satisfactions, il n'y a plus d'amour. En fait, l'amour se
mesure aux sacrifices que l'on est prêt à accepter pour ceux qu'on aime. Pour
quelle raison l'homme qu'elle aime l'aimera-t-il à travers les difficultés, la
maladie, la vieillesse... si elle partage facilement son intimité ?
Elle était surprise de cette réponse et m'a demandé si je croyais vraiment
qu'elle pouvait le regretter ? Elle m'a ensuite dit que ton avis sur la
question était très différent et que tu pensais que ça c'est rien, qu'on s'en
fout. Ça me semble être une approche très limitée. Ce n'était peut-être pas le
meilleur moment que tu as choisi pour lui proposer de la prendre en photo, ni
pour essayer d'avoir celles qu'elle avait déjà prises. Le fait qu'elle soit
dans ta chambre à ce moment-là, et ta femme à plusieurs centaines de kilomètres
aurait pu prêter à confusion. Inutile de revenir ici sur les autres
détails qu'elle a cru bon de donner, mue par le regret d'avoir pu se laisser
manipuler. Le fait qu'elle puisse facilement tomber dans la confusion te donne
une obligation de la protéger, pas de voir jusqu'où tu peux tirer profit de
cette confusion. Tu sais très bien, pour avoir fait de la vente, qu'un esprit
plus fort peut facilement amener quelqu'un de faible à faire ce qu'il n'aurait
pas voulu.
Tu dois apprendre ce vieux dicton : "souvent
femme varie, bien fol qui s'y fie". J'ai cru comprendre à son
discours que je n'étais pas le seul à qui elle a parlé du film d'horreur
visionné sur ton lit après une agrypnie. Lorsque tu m'as proposé de devenir
prêtre, tu m'as dit qu'il fallait veiller à ne pas exposer l’Église. En disant
à P., devant d'autres : "tu n'as pas besoin d'aller à toute l'agrypnie,
attends-moi dans la salle", tu as exposé l’Église au bout de 3 mois bien
plus que le père Athanase ne l'a fait en 34 ans parce que ce qu'ils ont entendu
vient corroborer la suite qu'elle raconte. Les témoins que j'ai pris pour
écouter son récit se tiennent à la disposition de l'évêque si tu entends
contester la véracité de tout ceci.
Certains estiment que leur intelligence leur permet de prévoir 4 coups à
l'avance. Je n'ai jamais vu quelqu'un qui invite une femme qui n'est pas la
sienne qui arrivait à seulement penser au coup suivant. Comment est-ce que l'on
peut jouer lorsque l'on perd sa reine ? Tu as pour toi la chance que P. dise
qu'elle ne s'est pas laissé faire. Inutile de prévoir 4 coups à l'avance : tu
seras mat en 2 coups si une seconde histoire venait à être connue. Tu m'as dit
qu'un prêtre avec des diplômes pouvait gagner 150000$ par an aux États-Unis.
Combien est-ce que le même prêtre peut gagner s'il est divorcé et que sa
réputation est altérée ? 10000$ ? Moins ?
Même si ton père t'a dit qu'en devenant prêtre tu serais esclave de ta conscience,
c'est faux. Chaque homme a sa conscience, qu'il soit prêtre ou non, et c'est la
responsabilité de chacun de la suivre ou non. Le problème du prêtre n'est donc
pas d'être esclave de sa conscience, mais de l'image qu'il doit donner
lorsqu'il a décidé de ne pas suivre sa conscience. Le poids de cette image
n'est qu'un moyen d'essayer de se préserver pour ceux qui ne connaissent pas
Dieu, mais il n'est pas suffisant à lui seul pour donner un sens à ce que l'on
fait et aux sacrifices que cela implique. Il ne faudrait pas qu'un prêtre
puisse être ordonné s'il n'a pas connu la douleur de la Mère de Dieu lorsqu'un
glaive a transpercé son cœur parce que c'est là, dépouillé de tout, que l'on
sait si l'on aime et si l'on peut représenter Dieu qui est amour.
Je reste à ta disposition si tu souhaites que nous abordions ça, et
d'autres choses à venir. Je serais très heureux de savoir pourquoi tu voudrais
que je sois marié si c'est pour en arriver là.
Jean-Michel
N.B. Est-ce que tu as des nouvelles de S. ? Il y a bien 2 mois qu'elle
ne vient plus.
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