Au
Mont Athos, au hasard des conversations avec les Pères, on peut entendre de
très belles paroles de sagesse, mais aussi voir des moines pleins d'humour. J'y
ai entendu l'histoire suivante. On raconte qu'un évêque était en visite dans
l'un des 20 grands monastères. L'office fut suivi du repas, puis d'une synaxe
(réunion de la communauté) où l'évêque édifia l'assistance par ses propos. En
partant, il fut conduit au port du monastère où une barque devait lui faire
poursuivre sa route. Mais le ponton était glissant et il tomba à l'eau. Tout le
monde paniqua car l'évêque ne savait pas nager. Chacun essayait de le rattraper
en lui criant : " Monseigneur, donnez-moi la main ! ", mais
lui s'enfonçait de plus belle. Les tentatives reprenaient plus nombreuses
" Monseigneur, donnez-moi la main, donnez-moi la main !
", et l'évêque faiblissait sans qu'on réussisse à le rattraper. Soudain,
un moine eut une idée lumineuse et il cria : " Monseigneur, prenez
ma main ! ". Et aussitôt l'évêque prit la main et il fut sauvé.
Sur
les mêmes évêques, le père Alexandre
Men, considéré comme un saint autant que peut l'être le père Païssios en
Grèce, écrit : " Le chrétien [...] sait que les adversaires du Christ - le
gouvernant inique, l'évêque avide de pouvoir, l'adepte fanatique des traditions
anciennes - non seulement n'appartiennent pas uniquement à l'époque
évangélique, mais renaissent à toutes les époques sous des visages différents
(Matth. 16, 6) " (Alexandre Men, le christianisme ne fait que
commencer, éd. du Cerf, 2010, p. 39, § 7). Laissons pour le moment la
réputation des évêques, sur laquelle nous reviendrons demain, lorsque nous
parlerons de la Franc-Maçonnerie, et revenons aux choses sérieuses.
Depuis
le mois de février 2011 et l'analyse des dessins du père Nicolas (reproduits
dans le message 4 - métropolite Emmanuel), je n'emmène plus mes enfants dans
cette église. Le
témoignage de mademoiselle P. ne montre pas une relation extra-conjugale
complètement aboutie, mais il montre une volonté de manipulation des esprits
particulièrement perverse. C'est extrêmement dommageable, surtout pour ceux qui
ne sont pas préparés à y être confrontés. C'est la même personne qui va donner
une médaille (cf. p. 5 § 4) à B., membre de la communauté, pour les travaux
qu'il réalise régulièrement, qui va mentionner dans le bulletin paroissial
l'aide de ses fils (cf. p. 4 § 6), et qui va devenir furieux et écrire
à l'un d'eux que la confiance doit se mériter par des actes et non par des
paroles après que celui-ci a mis sur sa page Facebook une vieille vidéo où l'on
voit le père Athanase Iskos. Mais si le père Nicolas estime que ce jeune n'a
pas fait les actions qu'il fallait pour mériter sa confiance, pourquoi alors
écrire un mois plus tôt toute l'estime qu'il a pour lui ? Il y a là une
inconstance qui fait que l'on passe en un mois, et des fois en une heure, du
statut de quelqu'un qui est guidé par le Saint-Esprit à celui de quelqu'un de
particulièrement maléfique. Abstraction faite de ces sautes d'humeur, un prêtre
peut-il devenir furieux et écrire à un jeune des propos aussi déplacés pour cette
vidéo ?
La
vérité, c'est que B. n'a pas changé depuis 20 ans que tout le monde le connaît,
et que toute la communauté a vu grandir ses fils. Le problème vient donc du
père Nicolas qui souffle le chaud et le froid au gré de la variation de ses
humeurs, pas toujours rationnelles. Cet exemple n'est malheureusement que l'un
des nombreux à avoir fait fuir une grande partie de la communauté.
Quand
un psychologue a une relation avec une patiente, même consentante, il est radié
dans l'heure qui suit la découverte de cette relation, car le Conseil de
l'Ordre sait qu'un psychologue peut facilement influencer l'esprit d'un patient
s'il manque d'éthique. Un prêtre n'est pas moins qu'un psychologue et il doit
être radié avec encore plus de rapidité si des problèmes éthiques arrivent.
Pâques étant arrivée, j'espérais que la métropole prendrait des décisions pour
régler le problème du père Nicolas. Voyant que rien ne se passait, j'envoyais
un recommandé à l'évêque en y joignant le récépissé
de la police, document qu'il n'avait pas encore. Dès qu'il a reçu ce
courrier, le père Arsénios m'a téléphoné et m'a demandé si j'étais d'accord
pour qu'il organise une rencontre entre le père Nicolas, mademoiselle P.,
lui-même et moi. J'ai répondu que j'étais évidemment d'accord. Il m'a dit qu'il
allait demander son accord au père Nicolas et qu'il me rappellerait pour me
fixer une date. J'attends toujours... Je suppose que c'est le père Nicolas qui
n'a pas accepté cette rencontre puisque toutes les autres personnes conviées
étaient d'accord. Mais quelle est cette procédure dans laquelle un supérieur
demande à un subordonné s'il veut bien que l'on parle de ses problèmes avec la
personne qui l'accuse ?
Là-dessus,
j'ai commencé à entendre des bruits sur des problèmes qu'il y aurait eus entre
le père Placide Deseille et moi lorsque j'étais au monastère, 14 ans plus tôt.
Nous retrouvions le fameux père Placide qui était censé avoir été interrogé par
l'évêque dans le cadre de son enquête. Nous étions précisément dans les jours
qui suivirent l'arrestation de Dominique Strauss-Kahn aux États-Unis, à un
moment où tout le monde se demandait pourquoi personne n'avait jamais osé
parler d'un problème qui était su depuis longtemps. Je ne crois pas avoir de
problèmes avec le père Placide, et j'ai suffisamment de respect pour lui pour
ne pas accepter qu'il soit considéré comme un simple faire-valoir. Je
lui ai donc écrit et il m'a répondu
quelques jours plus tard. Il ressortait de sa lettre que l’évêque avait évoqué
la question avec lui, qu'il semblait très perturbé, mais qu'il n'avait présenté
aucun document : une sorte de simple conversation de comptoir sans le comptoir.
Dans
une sorte de léthargie latente, les semaines sont passées : aucun problème
n'était réglé, mais le train-train quotidien semblait accorder un peu de repos
à la vie tumultueuse de la paroisse. Début juillet, je suis parti deux mois
pour un long périple à travers l'Italie, l'Albanie du sud et la Grèce pour
faire connaître à mes enfants une partie de leurs origines, leur faire
découvrir d'autres cultures et d'autres horizons.
Je
suis revenu plein d'inspiration pour écrire la suite de ce récit.
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