L'Athénée avait convoqué une AG pour le 26 janvier 2015, afin d'acter la réconciliation entre Despina Balabanoglou et le métropolite Emmanuel par une modification des statuts. Les nouveaux statuts
permettaient à nouveau au métropolite de faire partie du conseil,
d'être élu et d'avoir un droit de vote. Droits que les statuts du 25 octobre 2007 lui avaient retiré.
Désormais, le métropolite est
électeur dans les Assemblées Générales. Il est éligible en qualité
d'Administrateur. S'il n'a pas de mandat d'administrateur, il peut ès
qualité de membre de droit, participer aux réunions du Bureau du Conseil
d'Administration, avec voix consultative (art. 7.1).
Une phrase disparaît dans ces nouveaux statuts : nul ne peut être désigné membre du conseil d'administration s'il a plus de 85 ans (art. 11). Despina (Alice) Balabanoglou et Cléon Papageorgiou faisaient ainsi sauter le verrou qui allait leur être opposé pour les obliger à quitter leurs fonctions...
Est également supprimée la phrase qui prévoyait que nul ne peut être désigné chargé de mission s'il a plus de 75 ans (art. 14).
Une personne ne pouvait auparavant détenir que deux mandats lors des AG. Il n'y a désormais plus de limites.
Le procès verbal de l'AG fait 31 pages. Depuis 1921, c'est la première fois qu'un compte rendu dépasse les 2 pages. Il s'agit essentiellement d'un discours de propagande sans grand intérêt, comme sont capables d'en écrire les dignitaires de Corée du Nord, pour flatter l'égo de leur Guide Suprême.
Le père Nicolas Kakavelakis ne se représenta pas. Il était trop contesté et exposait la Communauté par les affaires que la police instruisait. Il en était de même pour Christos Koutsiouris, ex-trésorier, visé par une plainte pour des faits de violence.
Pénéloppe Dhimoïla, ma cousine, devenait la 13ème présidente, la 23ème depuis 1921. Un mois plus tard, le 12 avril 2015, elle dira au Progrès que la Communauté était composée de 500 familles, soit entre 1000 et 2000 membres. Elle n'expliquera jamais pourquoi elle considérait son élection comme valide avec seulement 50 personnes présentes à l'AG.
La liste des membres du conseil est en rupture sur toutes les précédentes, depuis presque 100 ans : il n'y a plus qu'un seul Grec de nationalité. Les 14 autres membres sont Français.
La Communauté hellénique de Lyon se reconnaîtra une juridiction étendue, avec un membre demeurant à Arfeuilles, dans le 03, près de Vichy. C'était la continuité d'une compréhension large de l'appartenance à la Communauté. Même si, en l’occurrence, les critères d'appartenance n'étaient pas appliqués de manière égalitaire, mais discrétionnaire.
Mademoiselle Dhimoïla convoqua une nouvelle AG extraordinaire pour le 5 juillet 2015, afin de modifier une nouvelle fois les statuts. C'était le jour où Alexis Tsipras avait convoqué les Grecs afin qu'ils se prononcent par référendum sur le troisième plan d'austérité imposé par la troïka. C'était également le début des vacances. Autant de causes qui firent que seules une dizaine de personnes purent assister à l'AG.
Cela n'empêcha pas Pénéloppe Dhimoïla de maintenir l'AG et de faire valider cette modification des statuts.
Les statuts nouvellement adoptés sont beaucoup plus juridiques dans leur formulation, même s'ils présentent de sérieuses incohérences en matière de droit.
Précédemment, l'association se composait des paroissiens groupés autour de l'église orthodoxe grecque de l'Annonciation. Dorénavant, la qualité de paroissien est définie par l'article 3. Article qui limite les règles de reconnaissance de la qualité de paroissien...
Les buts ne changent pas. À ceci près qu'ils prévoient dorénavant deux aspects culturels :
- l'organisation, dans les limites autorisées par les lois du pays, d'institution de secours moral et matériel à ses coreligionnaires et compatriotes (art. 2, e/) ;
- la promotion et le soutien de l'enseignement de la langue et de la culture grecques (art. 2, d/).
La première ligne de l'article 19 de la loi de 1905 prévoit que les associations cultuelles devront avoir exclusivement pour objet l'exercice d'un culte. Par conséquent, et bien que l'article 1 des statuts stipule que l'association est cultuelle, ces deux points rendent impossible toute reconnaissance officielle par la préfecture.
C'est la première fois, depuis 1929, que les buts de l'association ne sont plus officiellement exclusivement cultuels.
Le point c/ de l'article 3 fixe la qualité de paroissien. Celui qui a pondu un tel texte a passé plus de temps dans le bureau d'une administration que dans une église. Il ne s'agit ni plus ni moins que d'exclure les paroissiens du droit de vote, en imposant tant de conditions à respecter qu'il devient quasiment impossible de prétendre pouvoir le devenir.
Le plus amusant étant que cette clause ne serait applicable que dans le cadre d'une reconnaissance cultuelle de l'association, que l'article 2 rend impossible !
L'article 6 semble avoir été écrit pour justifier les exclusions des élus de la mandature précédente. Ainsi, le paragraphe 7 prévoit que l'AG ne peut pas revenir sur l'exclusion d'un ou plusieurs membres titulaires de l'association.
L'article 6 des précédents statuts tenait sur 5 lignes. Le nouveau couvre une page et demi.
Depuis les premiers statuts de 1929, le prêtre était choisi après entente avec Mgr le métropolite par l'Assemblée Générale. Désormais, la nomination du clergé dépend exclusivement du métropolite.
L'article 8 prévoit les bases du contrôle des membres de l'association par le conseil. L'exclusion d'un membre titulaire ne peut intervenir qu'après convocation du membre en question, décidée à la majorité simple, puis adressée par LRAR au moins quinze jours avant la réunion du Conseil d'Administration incluant, dans son ordre du jour, la question de l'exclusion en cause.
Il semblerait que le rédacteur ait intégré là une règle fondamentale de la jurisprudence : les droits de la défense sont applicables aux associations. Ainsi, un membre qui n'aurait pas bénéficié de tous ses droits ne pourrait être exclu. Il s'agit, clairement, d'un désaveu des exclusions prononcées durant les quatre années précédentes. Dans les faits, cela veut dire que le rédacteur sait qu'en cas de recours juridique contre ces exclusions, elles seraient invalidées.
L'article 12 fixe que l'AG sera annuelle. Cette clause désavoue à nouveau l'action du père Nicolas Kakavelakis, qui avait imposé que l'AG ne se tienne que tous les 3 ans. Dans les faits, il n'y eut aucune AG entre le 20 février 2011 et le 22 mars 2015, soit plus de 4 ans. Ce point met les statuts en conformité avec l'article 19 de la loi de 1905, qui impose une AG annuelle pour les associations cultuelles.
L'article 13 prévoit les modalités de convocation des membres pour l'AG. Auparavant, il fallait adresser une convocation. Le membre non convoqué était en droit de demander réparation et de faire annuler l'AG. Maintenant, les convocations sont faites au moins 15 jours à l'avance, par affichage à l'église et la salle de réunion de la Paroisse, ainsi que par parution sur le site internet de la Communauté et ses organes de publication écrits. C'est la fin des convocations individuelles.
Il est fort probable que cette clause soit jugée abusive si un jour elle venait à être contestée. On ne peut en effet considérer que quelqu'un est convoqué lorsqu'il n'est pas informé. Et les moyens de diffusion proposés ne garantissent pas que tout le monde l'ait été. Ce qui contrevient au principe d'égalité. En effet, un jeune homme ayant un ordinateur sera favorisé au regard d'une personne âgée qui ne sait pas utiliser internet.
L'article 14 rend à l'AG le droit de modifier les statuts, qui devront néanmoins être validés par le métropolite. Droit que le père Nicolas lui avait retiré lors des modifications de 2011. Là encore, il s'agit d'un désaveu de son action passée.
De même que la modification des statuts en 1924 avait rendu la version originelle très juridique, cette nouvelle mouture du 5 juillet 2015 était pétrie de cet esprit. Esprit aux antipodes de celui voulu par monseigneur Mélétios en 1954. Et ce, même si, dans la lettre, les incohérences relevées donnent l'impression qu'ils ont été rédigés par un étudiant de première année plutôt que par un juriste.
Depuis le départ du père Athanase Iskos, nous étions passés, en quatre ans, de 661 familles membres de la Communauté hellénique de Lyon, à environ quinze personnes qui votaient cette nouvelle modification. Elles s'appropriaient par là-même les biens et le travail des générations qui les avaient précédées. Mais nous verrons que l'histoire ne s'arrête pas là...
Une phrase disparaît dans ces nouveaux statuts : nul ne peut être désigné membre du conseil d'administration s'il a plus de 85 ans (art. 11). Despina (Alice) Balabanoglou et Cléon Papageorgiou faisaient ainsi sauter le verrou qui allait leur être opposé pour les obliger à quitter leurs fonctions...
Est également supprimée la phrase qui prévoyait que nul ne peut être désigné chargé de mission s'il a plus de 75 ans (art. 14).
Une personne ne pouvait auparavant détenir que deux mandats lors des AG. Il n'y a désormais plus de limites.
La maison de retraite médicalisée avait été inaugurée le 16 décembre 2005.
Même s'il était trop tôt pour en fêter l'anniversaire, Despina
Balabanoglou organisa une célébration pour les dix ans de la
construction le 30 mai 2015. Elle invita à cette
occasion le père Kakavelakis, scellant ainsi officiellement sa réconciliation avec la métropole.
Il avait fallu plusieurs années de procédures judiciaires infructueuses, le limogeage du père Athanase, le sacrifice de nombreuses familles sur l'autel de ses intérêts, ainsi que les efforts mielleux du père Nicolas, pour que le métropolite retrouve son droit de vote lors des AG. Mais aussi pour qu'il retrouve un droit de regard et de contrôle sur l'immense fortune gérée par L'Athénée.
De son côté, la Communauté hellénique de Lyon convoqua une nouvelle AG pour le 22 mars 2015. Sept personnes, candidates au conseil, furent exclues
sans même être informées de la décision. Trois vigiles furent placés
devant la porte où se tenait l'AG pour garantir qu'elle se tiendrait en
comité restreint.Il avait fallu plusieurs années de procédures judiciaires infructueuses, le limogeage du père Athanase, le sacrifice de nombreuses familles sur l'autel de ses intérêts, ainsi que les efforts mielleux du père Nicolas, pour que le métropolite retrouve son droit de vote lors des AG. Mais aussi pour qu'il retrouve un droit de regard et de contrôle sur l'immense fortune gérée par L'Athénée.
Le procès verbal de l'AG fait 31 pages. Depuis 1921, c'est la première fois qu'un compte rendu dépasse les 2 pages. Il s'agit essentiellement d'un discours de propagande sans grand intérêt, comme sont capables d'en écrire les dignitaires de Corée du Nord, pour flatter l'égo de leur Guide Suprême.
Le père Nicolas Kakavelakis ne se représenta pas. Il était trop contesté et exposait la Communauté par les affaires que la police instruisait. Il en était de même pour Christos Koutsiouris, ex-trésorier, visé par une plainte pour des faits de violence.
Pénéloppe Dhimoïla, ma cousine, devenait la 13ème présidente, la 23ème depuis 1921. Un mois plus tard, le 12 avril 2015, elle dira au Progrès que la Communauté était composée de 500 familles, soit entre 1000 et 2000 membres. Elle n'expliquera jamais pourquoi elle considérait son élection comme valide avec seulement 50 personnes présentes à l'AG.
La liste des membres du conseil est en rupture sur toutes les précédentes, depuis presque 100 ans : il n'y a plus qu'un seul Grec de nationalité. Les 14 autres membres sont Français.
La Communauté hellénique de Lyon se reconnaîtra une juridiction étendue, avec un membre demeurant à Arfeuilles, dans le 03, près de Vichy. C'était la continuité d'une compréhension large de l'appartenance à la Communauté. Même si, en l’occurrence, les critères d'appartenance n'étaient pas appliqués de manière égalitaire, mais discrétionnaire.
Mademoiselle Dhimoïla convoqua une nouvelle AG extraordinaire pour le 5 juillet 2015, afin de modifier une nouvelle fois les statuts. C'était le jour où Alexis Tsipras avait convoqué les Grecs afin qu'ils se prononcent par référendum sur le troisième plan d'austérité imposé par la troïka. C'était également le début des vacances. Autant de causes qui firent que seules une dizaine de personnes purent assister à l'AG.
Cela n'empêcha pas Pénéloppe Dhimoïla de maintenir l'AG et de faire valider cette modification des statuts.
Les statuts nouvellement adoptés sont beaucoup plus juridiques dans leur formulation, même s'ils présentent de sérieuses incohérences en matière de droit.
Précédemment, l'association se composait des paroissiens groupés autour de l'église orthodoxe grecque de l'Annonciation. Dorénavant, la qualité de paroissien est définie par l'article 3. Article qui limite les règles de reconnaissance de la qualité de paroissien...
Les buts ne changent pas. À ceci près qu'ils prévoient dorénavant deux aspects culturels :
- l'organisation, dans les limites autorisées par les lois du pays, d'institution de secours moral et matériel à ses coreligionnaires et compatriotes (art. 2, e/) ;
- la promotion et le soutien de l'enseignement de la langue et de la culture grecques (art. 2, d/).
La première ligne de l'article 19 de la loi de 1905 prévoit que les associations cultuelles devront avoir exclusivement pour objet l'exercice d'un culte. Par conséquent, et bien que l'article 1 des statuts stipule que l'association est cultuelle, ces deux points rendent impossible toute reconnaissance officielle par la préfecture.
C'est la première fois, depuis 1929, que les buts de l'association ne sont plus officiellement exclusivement cultuels.
Le point c/ de l'article 3 fixe la qualité de paroissien. Celui qui a pondu un tel texte a passé plus de temps dans le bureau d'une administration que dans une église. Il ne s'agit ni plus ni moins que d'exclure les paroissiens du droit de vote, en imposant tant de conditions à respecter qu'il devient quasiment impossible de prétendre pouvoir le devenir.
Le plus amusant étant que cette clause ne serait applicable que dans le cadre d'une reconnaissance cultuelle de l'association, que l'article 2 rend impossible !
L'article 6 semble avoir été écrit pour justifier les exclusions des élus de la mandature précédente. Ainsi, le paragraphe 7 prévoit que l'AG ne peut pas revenir sur l'exclusion d'un ou plusieurs membres titulaires de l'association.
L'article 6 des précédents statuts tenait sur 5 lignes. Le nouveau couvre une page et demi.
Depuis les premiers statuts de 1929, le prêtre était choisi après entente avec Mgr le métropolite par l'Assemblée Générale. Désormais, la nomination du clergé dépend exclusivement du métropolite.
L'article 8 prévoit les bases du contrôle des membres de l'association par le conseil. L'exclusion d'un membre titulaire ne peut intervenir qu'après convocation du membre en question, décidée à la majorité simple, puis adressée par LRAR au moins quinze jours avant la réunion du Conseil d'Administration incluant, dans son ordre du jour, la question de l'exclusion en cause.
Il semblerait que le rédacteur ait intégré là une règle fondamentale de la jurisprudence : les droits de la défense sont applicables aux associations. Ainsi, un membre qui n'aurait pas bénéficié de tous ses droits ne pourrait être exclu. Il s'agit, clairement, d'un désaveu des exclusions prononcées durant les quatre années précédentes. Dans les faits, cela veut dire que le rédacteur sait qu'en cas de recours juridique contre ces exclusions, elles seraient invalidées.
L'article 12 fixe que l'AG sera annuelle. Cette clause désavoue à nouveau l'action du père Nicolas Kakavelakis, qui avait imposé que l'AG ne se tienne que tous les 3 ans. Dans les faits, il n'y eut aucune AG entre le 20 février 2011 et le 22 mars 2015, soit plus de 4 ans. Ce point met les statuts en conformité avec l'article 19 de la loi de 1905, qui impose une AG annuelle pour les associations cultuelles.
L'article 13 prévoit les modalités de convocation des membres pour l'AG. Auparavant, il fallait adresser une convocation. Le membre non convoqué était en droit de demander réparation et de faire annuler l'AG. Maintenant, les convocations sont faites au moins 15 jours à l'avance, par affichage à l'église et la salle de réunion de la Paroisse, ainsi que par parution sur le site internet de la Communauté et ses organes de publication écrits. C'est la fin des convocations individuelles.
Il est fort probable que cette clause soit jugée abusive si un jour elle venait à être contestée. On ne peut en effet considérer que quelqu'un est convoqué lorsqu'il n'est pas informé. Et les moyens de diffusion proposés ne garantissent pas que tout le monde l'ait été. Ce qui contrevient au principe d'égalité. En effet, un jeune homme ayant un ordinateur sera favorisé au regard d'une personne âgée qui ne sait pas utiliser internet.
L'article 14 rend à l'AG le droit de modifier les statuts, qui devront néanmoins être validés par le métropolite. Droit que le père Nicolas lui avait retiré lors des modifications de 2011. Là encore, il s'agit d'un désaveu de son action passée.
De même que la modification des statuts en 1924 avait rendu la version originelle très juridique, cette nouvelle mouture du 5 juillet 2015 était pétrie de cet esprit. Esprit aux antipodes de celui voulu par monseigneur Mélétios en 1954. Et ce, même si, dans la lettre, les incohérences relevées donnent l'impression qu'ils ont été rédigés par un étudiant de première année plutôt que par un juriste.
Depuis le départ du père Athanase Iskos, nous étions passés, en quatre ans, de 661 familles membres de la Communauté hellénique de Lyon, à environ quinze personnes qui votaient cette nouvelle modification. Elles s'appropriaient par là-même les biens et le travail des générations qui les avaient précédées. Mais nous verrons que l'histoire ne s'arrête pas là...
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