de l'intérieur d'une communauté

Quels que soient les groupes sociaux, on ne voit souvent d'eux que la partie « marketing ». Celle qui est bien présentable et que l'on souhaite mettre en évidence, au mépris souvent de la réalité. Ce blog, qui se revendique comme un blog d'information, va tenter de présenter la vie de la communauté hellénique de Lyon par ceux qui la vivent de l'intérieur.
J'ai connu deux hommes qui ont dignement représenté la communauté hellénique : monseigneur Vlassios et le père Athanase Iskos. Ils n'ont jamais eu à rougir de ce qu'ils ont fait ou dit et ont laissé une communauté respectée et respectable. Le contraste pourra paraître saisissant entre les 50 ans qui viennent de s'écouler et ce qui se passe depuis plus de six ans, mais si l'on veut rester fier de ce que l'on est, il ne faut pas hésiter à prendre ses distances lorsque ce que l'on voit s'éloigne de nos idéaux.
Dans un premier temps, je vais raconter une histoire au travers de courriers échangés et de documents, qui seront tous reproduits. Dans un second temps, je débattrai autour des questions qui seront posées à mon adresse mail : jeanmichel.dhimoila@gmail.com .
La communauté hellénique de Lyon étant une association cultuelle, loi 1905, les références au culte seront nombreuses et indispensables pour comprendre le sens de ce qui est recherché, et malheureusement parfois ses dérives.

Bonne
lecture à tous

mercredi 6 janvier 2016

197- 2011 à 2014



Peu après son arrivée comme recteur de la Communauté hellénique de Lyon, le père Nicolas Kakavelakis fit convoquer par Nicolas Angeloudis, président, une AG qui se tint le 20 février 2011. Pour la première fois, le prêtre desservant la paroisse choisissait d'entrer au conseil. Jusqu'à présent, les prêtres étaient toujours restés dans le rôle de l'arbitre qui transcende les parties. Mais voici que l'arbitre décidait de devenir lui-même partie, tout en prétendant vouloir garder son rôle d'arbitre.

L'AG fut présidée par le métropolite Emmanuel Adamakis. Celui-ci proposa d'autoriser la modification des statuts. Mais cette question n'était pas à l'ordre du jour, et fut rejetée.

Le père Nicolas fut élu, tout comme le docteur Philippe Ladias, fils du docteur Pascal Ladias, président durant 20 ans. Nicolas Angeloudis et Stergios Kourougiorgakis le furent aussi. Pénéloppe Dhimoïla fut également élue, après avoir passé de longues années dans la communauté de Pont-de-Chéruy.

Le père Nicolas décida d'ouvrir la communauté aux non-Grecs. Ainsi, pour la première fois, Wahib Arairo, de nationalité libanaise, entra au conseil. Ce n'était pas une grande nouveauté, car le père Athanase avait laissé, sur la liste des membres, de nombreux Russes, Libanais, Français, Roumains et autres nationalités, tous membres de la Communauté hellénique de Lyon. Mais c'était néanmoins un pas franchi dans l'ouverture.

Après Bruno Chuzeville, non baptisé, élu en 2006, le métropolite Emmanuel valida l'élection de Philippe Ladias, catholique. Si la lettre de nos statuts était moins ouverte qu'en 1956, la pratique, elle, l'était tout autant.

Pour s'assurer une forte représentation, le père Nicolas ouvrit le vote le matin, après la liturgie, alors que l'AG n'était convoquée qu'en fin d'après-midi. Les consignes qu'il laissa - je le sais pour les avoir entendues de sa bouche - étaient de faire sortir les anciens du conseil, et de voter pour des jeunes.

Les jeunes sont davantage manipulables, et n'ont pas l'assurance que donne l'expérience de la vie. Le père Nicolas entendait s'assurer un conseil qu'il pourrait contrôler sans difficulté, entouré de Pénéloppe Dhimoïla, par ailleurs secrétaire de la métropole grecque de Paris.

Le changement de statuts en 1990 avait marqué la reprise en main de l'association par le clergé. Un nouveau pas fut franchi en 2011, qui allait s'avérer bien plus grave qu'il n'y paraissait.

De 1928 à 1930, le père Georges Gropetis avait officié. Il cumulait les postes de prêtre de Lyon, de Saint-Étienne et de Pont-de-Chéruy, et également les revenus générés par la vente des offices, suivant les tarifs prévus dans les statuts de l'époque. Mais il espérait également devenir consul de Grèce.

La volonté de cumul des postes avait alors créé de gros problèmes de fonctionnement au sein de cette association cultuelle naissante. Quatre-vingts ans plus tard, le père Nicolas Kakavelakis n'avait rien appris de l'histoire qu'il intégrait, et allait reproduire les mêmes erreurs.

Le conseil se réunit le 26 février et procéda à l'élection du bureau. Le père Nicolas pris violemment à partie le docteur Philippe Ladias, fils de Pascal Ladias, qui se proposait à la présidence contre lui. Plusieurs personnes du conseil furent offusquées de cette manière de procéder et quittèrent la salle. Ce départ malvenu permis au père Nicolas d'être élu président, d'une seule voix d'écart.

Il devient le 12ème président de l'association ; le 22ème depuis 1921.

Depuis l'AG du 19 décembre 1954, présidée par monseigneur Mélétios, la cotisation pour faire partie de l'association avait été abolie. Mais, depuis le 23 février 1990, la possibilité d'une telle cotisation avait été introduite à nouveau, et était laissée à l'appréciation du conseil, lors de sa première réunion.

Lors de cette première réunion, le conseil décida de maintenir l'usage établi, et de ne pas fixer de cotisation.

Le dossier informant le préfet du changement de bureau lui fut envoyé le 20 mars. Il le reçut le 23 mars. Le dossier était composé d'une lettre d'introduction, de deux pages comprenant le compte rendu de l'AG, du procès-verbal de la réunion du conseil du 26 février, d'une liste des membres du conseil avec leurs coordonnées, ainsi que le texte de nouveaux statuts, dans une annexe de 8 pages.

Ceux-ci différaient des précédents sur 3 points :
- ils retiraient à l'AG le droit de les changer, et confiaient ce droit au métropolite ;
- ils fixaient l'espacement des AG à 3 ans, au lieu d'une périodicité annuelle prévue dans la loi de 1905 ;
- ils autorisaient le prêtre desservant la paroisse à bénéficier de gratifications, en plus de son salaire.

Le prêtre-président venait de s'autoriser à prendre dans la caisse...

Ces nouveaux statuts étaient signés du père Nicolas Kakavelakis, de Vassilia Sgouri, de Christian Koutsiouris, et de Pénéloppe Dhimoïla.

Pour permettre l'acceptation de cette modification par la préfecture, la personne qui en était l'auteur rédigea un faux compte rendu, qui faisait état de l'agrément de l'AG. Le compte rendu original était composé de deux pages, et signé par six personnes, dont les deux scrutateurs, sur la page 2.

Une liste à puces, mise en page automatique de Word, énumérait les résultats des candidats. Cette liste chevauchait les deux pages. La page 1 fut détruite et remplacée. L'auteur du faux ne remarqua pas que la mise en page était changée et la liste à puce remplacée par une numérotation. Il avait agi comme un Pied-Nickelé et non comme un faussaire, ce qui lui vaudra certainement des circonstances atténuantes le jour où il sera jugé...

La page falsifiée fut tamponnée du sceau de l'association, afin de lui conférer l'apparence de la légitimité. Le Pied-Nickelé en question est l'une des deux personnes qui avait accès au tampon de l'association.

Ce faux est le premier document, depuis 1929, qui porte le sceau de L'Annonciation sur un document français.

AG du 20 février 2011 - sceau de L'Annonciation


Afin de respecter la laïcité française, l'usage de ce sceau était expressément interdit dans les statuts, jusqu'en 1990. L'interdiction n'était alors plus écrite, mais l'usage de ne pas utiliser ce sceau en France avait perduré.

Sa profanation, sur un faux grossier, vaudra à l'impie qui l'a souillé de devoir en rendre compte.

Dès sa nomination, l'une des premières mesures prises par le père Nicolas Kakavelakis fut d'augmenter les tarifs des sacrements. J'ai cru longtemps qu'il avait imposé cette pratique, fruit de son mercantilisme, qui n'est rien d'autre que de la simonie. Cette hérésie fut la première à gangrener l’Église et l'apôtre Pierre lui-même la condamna.

Il me faut ici présenter mes excuses au père Nicolas, car cette pratique était déjà présente dans les statuts du 18 décembre 1932, qui reprenaient eux-mêmes ceux de 1929. Kakavelakis n'en était donc pas l'initiateur, mais se contentait d'en être l'indigne adepte. Il perpétuait, en l'aggravant et en le systématisant, un usage contraire à l'esprit et à la règle des textes fondateurs du christianisme.


Le 13 janvier 2012, je créais ce blog, relatant la face cachée de la vie d'une communauté, et publiais mon premier message. Le 200ème sera publié dans dix jours. Ce blog a généré plus de 230 000 connexions en 4 ans, venues de 107 pays différents.


Le 2 octobre 2012, trois élus du conseil - le docteur Philippe Ladias, Stergios Kourougiorgakis et Dimitri Liapis - écrivirent en recommandé au père Nicolas Kakavelakis, nouveau président, afin de lui demander de respecter les règles de fonctionnement des associations prévues par la loi française. À cette occasion, ils affirmèrent que le compte rendu d'AG du 20 février 2011 était un faux et le dénoncèrent. Ils mirent le préfet et le métropolite en copie.

Ce dernier avait reçu le recommandé des élus le 9 octobre. Il réagit dès le 18 octobre en excluant Philippe Ladias et Dimitri Liapis, sans les avoir convoqués pour écouter ce qu'ils avaient à dire, de manière totalement arbitraire et autoritaire. Il cherchait à protéger son prêtre, qui s'enfonçait dans ses erreurs.

Sans nouvelle AG, ni réunion du conseil, le père Kakavelakis déposa auprès de la préfecture une nouvelle liste d' « élus » qu'il venait de nommer. C'était le 23 décembre 2012, à la veille de Noël.


La reconnaissance du caractère cultuel de la Communauté hellénique de Lyon, délivrée en 2007 par le préfet pour une durée de 5 ans, prit fin en 2013. Elle ne fut pas renouvelée, si bien qu'aujourd'hui la Communauté n'est plus considérée comme cultuelle.

Les élus exclus prirent un avocat qu'ils chargèrent de déposer plainte pour faux et usage de faux documents. Le procureur fut saisi le 5 décembre 2013. Les élus ne furent entendus par la police qu'au-delà du 2 septembre 2014. La plainte fut classée le 23 avril 2015, mais les voies de recours ne sont pas encore épuisées et il est possible que les élus décident de se constituer parties civiles afin qu'un juge d'instruction soit nommé.

Retourné en Grèce depuis le 13 septembre 2010, le père Athanase Iskos rendit visite à la Communauté hellénique de Lyon le 23 novembre 2014. Il venait en France afin d'assister à une réunion de L'Athénée, dont il est membre fondateur. La rencontre eut lieu le lundi 24 après midi, à Paris, en présence de Despina (Alice) Balabanoglou et du métropolite Emmanuel Adamakis. Le but était de tenter une normalisation des relations.


Mais la visite du Père Athanase avait dégénéré en conflit ouvert avec le père Nicolas Kakavelakis. Celui-ci avait contribué à vider l'église depuis son arrivée. Il prit comme une insulte personnelle qu'elle se retrouve pleine à craquer pour honorer son prédécesseur. Ne pouvant compter sur le respect de ses paroissiens, il sentit le besoin d'asseoir son autorité par la force.

Le 14 décembre 2014, il plaça un vigile devant la porte de l'église, afin d'en interdire l'accès à ceux de ses fidèles qui contestaient son autorité. Le vigile ne restera en faction que 2 semaines, jusqu'à ce que le commissaire de police informe le père Nicolas que la liberté de culte est garantie par la République, et qu'il ne pouvait donc pas empêcher quelqu'un d'assister aux offices.



Afin d'acter les décisions prises entre Despina Balabanoglou et le métropolite, L'Athénée convoqua très rapidement une AG, dont l'ordre du jour prévoyait à nouveau de modifier ses statuts.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire