Un peu avant les élections présidentielles, lorsque j'avais commencé à évoquer des thèmes politiques sur ce blog, un lecteur m'avait fait remarquer qu'il trouvait que je n'étais pas suffisamment dur contre le Front National. Je me méfie des diabolisations systématiques et ne souhaite pas m'y prêter. Je ne vais pas condamner tous les évêques du simple fait qu'il y a parmi eux des Monseigneur Emmanuel, qui couvrent et cautionnent les dérives de leurs prêtres, ou tous les prêtres à cause d'imposteurs comme le père Nicolas Kakavelakis.
Il y a de nombreux positionnements du Front National qui sont très pertinents, soutenus par des bords politiques très divers.
Par exemple, le Front National a condamné le pouvoir d'extrême droite actuellement en place en Ukraine. Il rejoint en ceci Alexis Tsipras, leader de la gauche radicale grecque, arrivé en tête aux élections municipales grecques, dimanche dernier. En condamnant les mouvements néonazis ukrainiens, à l'origine du coup d’État dans leur pays, Marine le Pen rejette ouvertement le radicalisme dans lequel ses opposants aimeraient la voir enfermée.
A contrario, François Hollande, en faisant l'éloge du gouvernement de Netanyahou, a montré que l'on pouvait très bien avoir des idées de gauche tout en faisant l'apologie de l'extrême droite fasciste. Pourquoi donc devrais-je condamner le Front National, dont les idées sont bien moins extrêmes que celles cautionnées par les socialistes ? Le gouvernement de Netanyahou a tout de même fait stériliser de force toutes les femmes noires juives éthiopiennes qui avaient immigré en Israël. Quand même !
En tant qu'humaniste de gauche, j'ai une certaine aversion pour les conflits armés. C'est pourquoi j'ai soutenu Mitterrand qui ne voulait pas intervenir militairement en Yougoslavie lorsque, en 1994, l'OTAN décida d'entrer en guerre contre ce pays. Mitterrand savait que les Serbes avaient souvent versé leur sang pour la France au fil des siècles, et avaient toujours été nos alliés. Il refusait l'idée de retourner nos armes contre eux. C'est pourquoi il ne participa pas à cette agression de l'OTAN.
C'est en 1995, dès son entrée en fonction, que Chirac fit intervenir nos troupes pour bombarder ce pays aux côtés des Américains et de l'OTAN. Des haut-gradés français ont d'ailleurs refusé cette trahison et ont collaboré secrètement avec l'état-major serbe.
Je recommande à ce propos le très bon livre de Jacques Merlino, Les vérités yougoslaves ne sont pas toutes bonnes à dire. L'auteur, qui était rédacteur en chef adjoint à France 2, fut limogé juste après avoir écrit son livre, et ce livre fut mis au pilon par les autorités françaises. Il n'en reste aujourd'hui que quelques exemplaires en circulation, pour ceux qui l'avaient acheté le premier jour de sa sortie. Le père Placide Deseille en avait un exemplaire. C'est cette copie qui est reproduite ici.
Quelques années plus tard, pour la même raison, j'ai soutenu Chirac, qui refusait d'entrer en guerre contre l'Irak. Il estimait que les démarches de paix n'avaient pas toutes été entreprises, et que les arguments développés par Colin Powel n'étaient pas confirmés par nos sources de renseignements. Dominique de Villepin se fit connaître à ce moment-là par ce discours qu'il prononça à l'ONU qui aboutit au véto de la France. Chirac décidait d'oublier le petit épisode Yougoslave et prenait une position courageuse.
Laurent Fabius, aujourd'hui candidat à l’obtention du prix Nobel de la Guerre, fut de ceux qui appelèrent Chirac à user de notre droit de véto pour empêcher une décision de l'ONU qui aurait légitimé une intervention militaire contre l'Irak.
Ce véto poussa les Américains à agir seuls. Ils utilisèrent pour cela l'OTAN, structure militaire destinée à ce genre d'agressions, dont ils contrôlent la chaîne de commandement. Ils attaquèrent l'Irak en 2003 sous des prétextes fallacieux et firent officiellement 500 000 morts. Bien plus si l'on compte les victimes du chaos qu'ils ont créé dans le pays.
Laurent Fabius, aujourd'hui candidat à l’obtention du prix Nobel de la Guerre, fut de ceux qui appelèrent Chirac à user de notre droit de véto pour empêcher une décision de l'ONU qui aurait légitimé une intervention militaire contre l'Irak.
Ce véto poussa les Américains à agir seuls. Ils utilisèrent pour cela l'OTAN, structure militaire destinée à ce genre d'agressions, dont ils contrôlent la chaîne de commandement. Ils attaquèrent l'Irak en 2003 sous des prétextes fallacieux et firent officiellement 500 000 morts. Bien plus si l'on compte les victimes du chaos qu'ils ont créé dans le pays.
Sarkozy est arrivé et fut vivement critiqué pour son attitude à suivre servilement les Américains dans toutes leurs épopées sanglantes. Comme Chirac le fit pour la Yougoslavie, l'une des premières décisions de Sarkozy fut d'envoyer nos forces en Irak et en Afghanistan.
Il prit l'initiative de la guerre contre la Libye, comme j'ai déjà eu l'occasion de le développer. Il avait même promis au chef libyen qu'il venait de mettre en place, Mustapha Abdeljalil, que viendrait le tour de l'Algérie dans un an, puis l'Iran dans trois. C'était un soulagement de le voir éconduit car cela devenait outrageant de le voir saluer nos soldats morts dans des batailles qui n'étaient pas les nôtres et vers lesquelles il les avait envoyés.
Il prit l'initiative de la guerre contre la Libye, comme j'ai déjà eu l'occasion de le développer. Il avait même promis au chef libyen qu'il venait de mettre en place, Mustapha Abdeljalil, que viendrait le tour de l'Algérie dans un an, puis l'Iran dans trois. C'était un soulagement de le voir éconduit car cela devenait outrageant de le voir saluer nos soldats morts dans des batailles qui n'étaient pas les nôtres et vers lesquelles il les avait envoyés.
Personne n'avait imaginé que Hollande ferait pire encore. Il a financé des
extrémistes musulmans qui ont semé le chaos en Syrie, comme s'en plaint cet archevêque syrien chrétien. Extrémistes qui ont enlevé nos journalistes durant près d'un an, et ne les ont libérés qu'après avoir perçu une rançon. Et, toujours sans mandat de l'ONU, Hollande avait planifié l'attaque de ce pays, comme l'a montré ce très bon article du Monde.
En décidant d'adopter une attitude guerrière contre la Russie dans la crise Ukrainienne, il a encore franchi un cap. Jusqu'à ces derniers mois, tout le monde avait à l'esprit le proverbe africain : Quand des éléphants se battent, c'est toujours l'herbe qui est écrasée. Proverbe qui pourrait très bien s'appliquer aux innombrables conflits de la guerre froide qui ont opposé, au travers de pays tiers, États-Unis et Russie. Mais, par ses menaces contre les Russes, voilà que Hollande croit aujourd'hui que l'herbe peut s'en prendre à l'éléphant, ce qui lui donne des idées velléitaires que même Sarkozy n'aurait pas envisagées.
En décidant d'adopter une attitude guerrière contre la Russie dans la crise Ukrainienne, il a encore franchi un cap. Jusqu'à ces derniers mois, tout le monde avait à l'esprit le proverbe africain : Quand des éléphants se battent, c'est toujours l'herbe qui est écrasée. Proverbe qui pourrait très bien s'appliquer aux innombrables conflits de la guerre froide qui ont opposé, au travers de pays tiers, États-Unis et Russie. Mais, par ses menaces contre les Russes, voilà que Hollande croit aujourd'hui que l'herbe peut s'en prendre à l'éléphant, ce qui lui donne des idées velléitaires que même Sarkozy n'aurait pas envisagées.
Je ne sais pas vers quelles folies nos élus nous conduiront encore, mais je constate que le seul parti politique à dire clairement que nous ne devons pas intervenir militairement dans un autre pays sans un mandat clair de l'ONU est le Front National.
Alors, si je veux défendre mes idées humanistes de gauche, dois-je voter pour l'UMP ou le PS, en sachant qu'ils décideront de nouvelles guerres, qui détruiront des populations avec lesquelles j'aspire à vivre en paix ? Ou bien dois-je considérer avec bienveillance le positionnement du Front National sur ces questions cruciales ?
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