Sous le quinquennat de Sarkozy, l'actualité se remplissait de polémiques autour des prières de rue. La question était de savoir si la prière, signe religieux par excellence, était possible sur la voie publique de la République.
Les prières de rues ont été interdites depuis le 16 septembre 2011 et, officiellement, une loi de Claude Guéant sur la question. Pourtant, d'après la Préfecture de Paris, citée par les Inrockuptibles, aucune loi ancienne ou récente n'interdit de prier dans la rue. Monseigneur Emmanuel, métropolite de Paris, a décidé de relancer le débat sur cette question par l'intermédiaire de son prêtre, le père Nicolas Kakavelakis. Ce dernier a profité de la fête du Baptême du Christ du 6 janvier 2014 en célébrant sur la voie publique à Lyon.
La question n'est pas de savoir si le père Nicolas a obtenu les autorisations nécessaires puisqu'il y a désormais une interdiction formelle de telles pratiques. Si le père Nicolas avait l'habitude de s’embarrasser avec la Loi, nous le saurions. Ce qui est intéressant, c'est surtout le positionnement politique du père et de l'évêque, qui prennent ouvertement position sur un dossier sensible qui n'était plus d'actualité, eux qui sont davantage connus pour essayer d'étouffer les choses que pour leur redonner vie.
Plus largement, cette manifestation sur la voie publique voulue par monseigneur Emmanuel s'inscrit dans une politique globale de liberté d'expression chère à la République. Si les femen, habituées des manifestations de trottoir,
peuvent venir librement manifester dans une église,
qu'est-ce qui viendrait empêcher que les fidèles de toutes religions sortent de leurs lieux de culte pour prier sur la voie publique ?
Yves Thréard, du Figaro, a demandé à Manuel Valls que le mouvement des femen soit dissout sur les mêmes bases que celles invoquées pour interdire les spectacles de Dieudonné. Pour reprendre la circulaire de Valls, le trouble à l'ordre public existe, tout comme l'atteinte à la dignité des personnes. Les mêmes causes devant produire les mêmes effets, Valls n'a effectivement pas d'autre solution que de dissoudre ce mouvement.
Encore que la comparaison avec Dieudonné est mauvaise, car celui-ci ne va pas dans les synagogues ou les églises sans prévenir personne pour imposer son spectacle à ceux qui ne voudraient pas le voir. C'est pour cette raison que je ne suis pas d'accord avec François Hollande lorsqu'il dit que les chrétiens face aux femen doivent être protégés comme les juifs face à Dieudonné. Les deux ne sont pas comparables.
Hollande peut dire que les chrétiens doivent être protégés contre l'auteur de Golgotha Picnic et contre celui de Piss Christ, comme les juifs avec Dieudonné, et nous savons qu'il ne les protège pas. Mais en aucune façon il n'est possible de comparer Dieudonné et les femen.
Au-delà des mots de circonstance de Hollande, trop occupé à Trierweiler moins pour Gayet plus, lui et son ministre de l'intérieur sont très loin de cette attitude égalitaire et créent la division en traitant les religions de façons différentes.
Yves Thréard, du Figaro, a demandé à Manuel Valls que le mouvement des femen soit dissout sur les mêmes bases que celles invoquées pour interdire les spectacles de Dieudonné. Pour reprendre la circulaire de Valls, le trouble à l'ordre public existe, tout comme l'atteinte à la dignité des personnes. Les mêmes causes devant produire les mêmes effets, Valls n'a effectivement pas d'autre solution que de dissoudre ce mouvement.
Encore que la comparaison avec Dieudonné est mauvaise, car celui-ci ne va pas dans les synagogues ou les églises sans prévenir personne pour imposer son spectacle à ceux qui ne voudraient pas le voir. C'est pour cette raison que je ne suis pas d'accord avec François Hollande lorsqu'il dit que les chrétiens face aux femen doivent être protégés comme les juifs face à Dieudonné. Les deux ne sont pas comparables.
Hollande peut dire que les chrétiens doivent être protégés contre l'auteur de Golgotha Picnic et contre celui de Piss Christ, comme les juifs avec Dieudonné, et nous savons qu'il ne les protège pas. Mais en aucune façon il n'est possible de comparer Dieudonné et les femen.
Au-delà des mots de circonstance de Hollande, trop occupé à Trierweiler moins pour Gayet plus, lui et son ministre de l'intérieur sont très loin de cette attitude égalitaire et créent la division en traitant les religions de façons différentes.
Le prêtre de l'église profanée ci-dessus a porté plainte, et la jeune femme en question a passé huit heures en garde à vue. Entendue pour exhibition sexuelle, elle est convoquée par un juge d'instruction le 14 mars prochain. L'avenir judiciaire tranchera entre ce que la liberté permet ou non.
Le partage entre la liberté d'expression, qui n'est que l'une des multiples facettes de la Liberté, et le respect des autres, est une question de discernement bien avant d'être une question de droit. Dans le cas de cette jeune femme, au-delà de toute interdiction et de toute condamnation, il me semble important qu'elle comprenne qu'elle a le droit absolu d'être ce qu'elle est, mais qu'elle ne peut en aucune façon l'imposer aux autres. Car dès que l'on veut imposer aux autres sa façon de penser, la déviance vers le totalitarisme est quasiment inévitable.
C'est avec la volonté de ne pas imposer aux autres un mode de pensée qu'ils ne partagent peut-être pas que les prières de rues ont été interdites. Je ne suis pas sûr que monseigneur Emmanuel et le père Nicolas aient montré plus de discernement que cette jeune femme en allant sur la voie publique bénir les eaux du Rhône.
Le partage entre la liberté d'expression, qui n'est que l'une des multiples facettes de la Liberté, et le respect des autres, est une question de discernement bien avant d'être une question de droit. Dans le cas de cette jeune femme, au-delà de toute interdiction et de toute condamnation, il me semble important qu'elle comprenne qu'elle a le droit absolu d'être ce qu'elle est, mais qu'elle ne peut en aucune façon l'imposer aux autres. Car dès que l'on veut imposer aux autres sa façon de penser, la déviance vers le totalitarisme est quasiment inévitable.
C'est avec la volonté de ne pas imposer aux autres un mode de pensée qu'ils ne partagent peut-être pas que les prières de rues ont été interdites. Je ne suis pas sûr que monseigneur Emmanuel et le père Nicolas aient montré plus de discernement que cette jeune femme en allant sur la voie publique bénir les eaux du Rhône.
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