Il est de notoriété publique que le Général de Gaulle était un catholique convaincu. Les fondements éthiques de sa foi ont été toute sa vie la source de sa grande probité. Malgré sa foi profonde, il n'a jamais communié durant toutes les années où il représentait la République en tant que Président.
Ce n'est pas que la République était supérieure à sa foi, mais plutôt qu'elle était le garant de la cohésion de toutes les cultures de la France. En tant que représentant de la France, il ne pouvait manifester un attachement plus important à l'une ou à l'autre de ses composantes et devait traiter tout le monde de manière égale.
Il y a deux façons de concevoir la laïcité.
La première consiste à dire que tout ce qui représente un signe distinctif permettant d'assimiler une personne à une communauté est interdit.
La seconde considère que la République est la garante de la liberté de chacun et qu'elle doit protéger toutes les consciences et toutes les fois. Que ce soit au niveau des religions ou au niveau des traditions locales.
Lorsque la République a été vue sous sa forme restrictive d'interdiction de toute différenciation, cela a toujours donné lieu à des dérives autoritaires. L'interdiction des langues régionales apparaît pour la première fois dans les manuels scolaires des classes de primaires élémentaires le 18 janvier 1887. Les révolutionnaires ont donc vécu cent ans sans avoir à interdire à chacun la langue qui lui était propre. Cela a été vécu comme un totalitarisme de la centralisation parisienne, qui a été combattu jusqu'à la réhabilitation de ces langues. Elle s'est étalée de la loi Deixonne en 1951 à la révision de la Constitution de 2008. Pourtant la France n'a pas encore ratifié la charte des langues régionales ou minoritaires portée par le Conseil de l'Europe, bien que Jean-Marc Ayrault ait évoqué la possibilité d'un référendum sur cette question il y a un mois.
Il est vrai que les politiques sont toujours plus enclins à proposer des référendum sur des questions qui font consensus depuis plus de 200 ans que sur des sujets d'actualité comme le mariage homosexuel.
Cet exemple des langues donné, la question des religions au sein de la République pose les mêmes problèmes : peut-on se promener dans la rue en habit de moine, avec une kippa sur la tête, ou recouvert d'un voile ? Et la dérive logique d'interdire une manifestation d'une religion n'est-elle pas d'en arriver à interdire la religion que l'on ne voudrait plus voir ? Ne suffirait-il pas d'invoquer un risque de trouble à l'ordre public pour décréter de façon arbitraire que les musulmans sont interdits en France ?
Plusieurs lobbies influents et organisés en France, dont les représentants de certaines loges maçonniques, sont enclins à penser qu'une interdiction généralisée serait la solution, mais il faudrait heurter la conscience juive sur le port de la kippa, ce qui n'est actuellement pas acceptable politiquement. Les formes extrêmes du voile islamique sont donc pour l'instant les seules visées par les interdictions, bien que l'on parle de plus en plus d'étendre l'interdit à d'autres formes de voile.
Quelle que soit la réponse que nous aimerions entendre à cette question du port des signes religieux, il y a une chose qui fait consensus : les représentants de la République se doivent d'avoir un comportement de neutralité irréprochable envers toutes les composantes du peuple français, à l'instar de l'exemple montré par le Général de Gaulle.
Et c'est là que le bât blesse, car loin s'en faut que ce soit le cas. Nous n'en sommes bien évidemment pas encore à voir François Hollande porter un voile intégral, même si l'idée du casque intégral fait son chemin...
Cependant, en contrevenant à la loi n° 2010-1192 du 11 octobre 2010 interdisant la dissimulation du visage dans l'espace public, on ne peut que constater que François Hollande apporte un soutien inespéré au port de la burka.
Il ne se gêne pas davantage, à l'instar de son ministre de l'intérieur, pour porter la kippa.
Pour ma part, je pense que chaque homme politique peut avoir l'attitude qui lui convient envers les religions tant qu'il n'a pas de mandat représentatif du peuple. Le jour où il exerce son mandat, il doit laisser ses convictions de côté pour être un exemple d'impartialité. La République n'est pas une immense prison au sein de laquelle tout serait interdit. Elle est au contraire le plus grand espace de liberté de chacun et la garante de ces libertés. Les interdictions que nous voyons s'accumuler d'année en année et jusqu'à ces derniers jours ne peuvent conduire qu'à un État de dictature.
Ce n'est pas que la République était supérieure à sa foi, mais plutôt qu'elle était le garant de la cohésion de toutes les cultures de la France. En tant que représentant de la France, il ne pouvait manifester un attachement plus important à l'une ou à l'autre de ses composantes et devait traiter tout le monde de manière égale.
Il y a deux façons de concevoir la laïcité.
La première consiste à dire que tout ce qui représente un signe distinctif permettant d'assimiler une personne à une communauté est interdit.
La seconde considère que la République est la garante de la liberté de chacun et qu'elle doit protéger toutes les consciences et toutes les fois. Que ce soit au niveau des religions ou au niveau des traditions locales.
Lorsque la République a été vue sous sa forme restrictive d'interdiction de toute différenciation, cela a toujours donné lieu à des dérives autoritaires. L'interdiction des langues régionales apparaît pour la première fois dans les manuels scolaires des classes de primaires élémentaires le 18 janvier 1887. Les révolutionnaires ont donc vécu cent ans sans avoir à interdire à chacun la langue qui lui était propre. Cela a été vécu comme un totalitarisme de la centralisation parisienne, qui a été combattu jusqu'à la réhabilitation de ces langues. Elle s'est étalée de la loi Deixonne en 1951 à la révision de la Constitution de 2008. Pourtant la France n'a pas encore ratifié la charte des langues régionales ou minoritaires portée par le Conseil de l'Europe, bien que Jean-Marc Ayrault ait évoqué la possibilité d'un référendum sur cette question il y a un mois.
Il est vrai que les politiques sont toujours plus enclins à proposer des référendum sur des questions qui font consensus depuis plus de 200 ans que sur des sujets d'actualité comme le mariage homosexuel.
Cet exemple des langues donné, la question des religions au sein de la République pose les mêmes problèmes : peut-on se promener dans la rue en habit de moine, avec une kippa sur la tête, ou recouvert d'un voile ? Et la dérive logique d'interdire une manifestation d'une religion n'est-elle pas d'en arriver à interdire la religion que l'on ne voudrait plus voir ? Ne suffirait-il pas d'invoquer un risque de trouble à l'ordre public pour décréter de façon arbitraire que les musulmans sont interdits en France ?
Plusieurs lobbies influents et organisés en France, dont les représentants de certaines loges maçonniques, sont enclins à penser qu'une interdiction généralisée serait la solution, mais il faudrait heurter la conscience juive sur le port de la kippa, ce qui n'est actuellement pas acceptable politiquement. Les formes extrêmes du voile islamique sont donc pour l'instant les seules visées par les interdictions, bien que l'on parle de plus en plus d'étendre l'interdit à d'autres formes de voile.
Quelle que soit la réponse que nous aimerions entendre à cette question du port des signes religieux, il y a une chose qui fait consensus : les représentants de la République se doivent d'avoir un comportement de neutralité irréprochable envers toutes les composantes du peuple français, à l'instar de l'exemple montré par le Général de Gaulle.
Et c'est là que le bât blesse, car loin s'en faut que ce soit le cas. Nous n'en sommes bien évidemment pas encore à voir François Hollande porter un voile intégral, même si l'idée du casque intégral fait son chemin...
Cependant, en contrevenant à la loi n° 2010-1192 du 11 octobre 2010 interdisant la dissimulation du visage dans l'espace public, on ne peut que constater que François Hollande apporte un soutien inespéré au port de la burka.
Il ne se gêne pas davantage, à l'instar de son ministre de l'intérieur, pour porter la kippa.
On pourrait bien évidemment se dire que si Valls est invité dans une synagogue, il est légitime qu'il respecte les usages locaux en portant la kippa. Mais la République accepterait-elle que madame Taubira porte le voile islamique si elle va visiter une mosquée ? La réponse est clairement non. Valls a d'ailleurs gardé ses chaussures quand il a inauguré la mosquée de Strasbourg.
Respectant les usages des uns et refusant ceux des autres, Valls est partial dans son approche des religions et surtout dans sa représentativité de la République. Sa partialité me sert aujourd'hui, car je suis dans le camp de ceux qui ont le droit de porter le voile lorsqu'ils se rendent dans l'espace public de l’Élysée, comme ici le Patriarche de Constantinople.
Droit que Valls refuse à des mères de familles musulmanes qui accompagnent leurs enfants lors de sorties scolaires.
J'ai été moine. Lorsque j'ai été convoqué pour faire mes trois jours préparatoires au service militaire, j'y suis allé en habit monastique. Le même que celui que porte le Patriarche. Il y avait bien sûr des regards de curiosité, mais je n'en ai pas croisé qui soient malveillants. Et surtout personne ne m'a interdit d'être ce que je voulais être, bien que je sois au milieu d'une caserne militaire. Au contraire, il y a même eu une forme de respect des officiers lorsque je suis arrivé dans les premiers aux tests d'aptitude pour être sous-officier.
Mais que se passera-t-il pour moi si le rapport de force s'inverse et que je ne fais plus partie de ceux qui peuvent porter le voile dans les lieux publics ? Devrai-je me cacher pour croire en mes idées et pour les pratiquer ? Le garant que je sois toujours protégé quelles que soient les personnes au pouvoir n'est-il pas précisément le précepte de neutralité et d'impartialité de la République ?
Si monsieur Valls se permet de porter la kippa lorsqu'il représente la République, pourquoi a-t-on reproché à Christine Boutin de mettre un tchador lors de son voyage en Iran alors qu'elle n'avait aucun mandat électif à ce moment-là ?
Respectant les usages des uns et refusant ceux des autres, Valls est partial dans son approche des religions et surtout dans sa représentativité de la République. Sa partialité me sert aujourd'hui, car je suis dans le camp de ceux qui ont le droit de porter le voile lorsqu'ils se rendent dans l'espace public de l’Élysée, comme ici le Patriarche de Constantinople.
Droit que Valls refuse à des mères de familles musulmanes qui accompagnent leurs enfants lors de sorties scolaires.
J'ai été moine. Lorsque j'ai été convoqué pour faire mes trois jours préparatoires au service militaire, j'y suis allé en habit monastique. Le même que celui que porte le Patriarche. Il y avait bien sûr des regards de curiosité, mais je n'en ai pas croisé qui soient malveillants. Et surtout personne ne m'a interdit d'être ce que je voulais être, bien que je sois au milieu d'une caserne militaire. Au contraire, il y a même eu une forme de respect des officiers lorsque je suis arrivé dans les premiers aux tests d'aptitude pour être sous-officier.
Mais que se passera-t-il pour moi si le rapport de force s'inverse et que je ne fais plus partie de ceux qui peuvent porter le voile dans les lieux publics ? Devrai-je me cacher pour croire en mes idées et pour les pratiquer ? Le garant que je sois toujours protégé quelles que soient les personnes au pouvoir n'est-il pas précisément le précepte de neutralité et d'impartialité de la République ?
Si monsieur Valls se permet de porter la kippa lorsqu'il représente la République, pourquoi a-t-on reproché à Christine Boutin de mettre un tchador lors de son voyage en Iran alors qu'elle n'avait aucun mandat électif à ce moment-là ?
Pour ma part, je pense que chaque homme politique peut avoir l'attitude qui lui convient envers les religions tant qu'il n'a pas de mandat représentatif du peuple. Le jour où il exerce son mandat, il doit laisser ses convictions de côté pour être un exemple d'impartialité. La République n'est pas une immense prison au sein de laquelle tout serait interdit. Elle est au contraire le plus grand espace de liberté de chacun et la garante de ces libertés. Les interdictions que nous voyons s'accumuler d'année en année et jusqu'à ces derniers jours ne peuvent conduire qu'à un État de dictature.
C'est le bât qui blesse ! le bas caresse, surtout quand il est en soie...
RépondreSupprimerCorrigé ! Merci...
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