Ma
cousine est trésorière de la métropole grecque à Paris et, depuis la dernière
assemblée générale de la paroisse de Lyon, elle est secrétaire du comité qui
gère l'association cultuelle. Je ne peux pas parler de ses motivations que je
ne connais pas. Je suppose juste qu'elle pense bien faire en servant l'évêque
du mieux qu'elle peut. Cependant, je ne sais pas comment elle arrive à
justifier certaines erreurs canoniques qu'elle contribue à couvrir par sa
signature. Ce qui me gêne le plus, c'est d'avoir fixé une grille tarifaire pour
les sacrements. Une personne qui veut se faire baptiser doit payer 200 euros,
si on veut faire des collyves (plat traditionnel à base de blé bouilli et de
fruits secs) que l'on partage après un office dédié à la mémoire d'un défunt,
c'est 100 euros, il y a un prix pour un enterrement et un autre pour un
mariage... Or la Tradition, depuis que le Christ a chassé les marchands du
temple de Jérusalem (Lc 19, 45-46) pour que la maison de Dieu reste une maison
de prière, est de considérer que rien de financier ne doit souiller une église.
Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement (Matth. 10, 8).
Tous
les fidèles ont toujours aidé leur église, de partout dans le monde, et, sauf
erreur, les églises ne manquent de rien. Le problème n'est pas de donner de
l'argent à l'église pour ses besoins, chacun en fonction de ses moyens ou de sa
volonté. C'est ainsi que le Christ a loué la veuve qui avait donné une seule
petite pièce dans le trésor du Temple, car elle avait donné de son nécessaire
alors que tous les autres donnaient de leur superflu (Mc 12, 41-44). Le
problème est de mettre un prix sur un don qui n'en a pas. En mettant un prix,
on s'approprie une chose qui n'est pas à nous ; on vend une chose que l'on ne
possède pas. C'est à cause de ça que les catholiques ont condamné tous les
membres de leur clergé qui avaient vendu, au Moyen-Age, des places au Paradis,
ou encore des indulgences
pour pouvoir commettre des péchés. Plus récemment, le
pape a vendu les places pour assister à la messe quand il est allé en
Angleterre, officiellement pour pouvoir payer son voyage.
Cela
pose une question métaphysique : doit-on faire les choses parce qu'on en a
besoin, ou doit-on les faire parce qu'on pense que c'est juste ? Il est clair
que l'église de Lyon a besoin d'argent pour son fonctionnement, mais peut-on
pour autant mettre une grille tarifaire sur les sacrements ? Je rassure tout le
monde, la confession est encore gratuite parce que peu demandée. Saint Kosmas
d'Étolie (1714-1779), considéré comme un prophète, a dit : Détruisez les
églises et construisez des écoles. On peut manipuler un ignorant, mais pas
quelqu'un d'instruit. L’Église, dans le fondement de ce qu'elle est, a toujours
été précurseur pour créer des écoles, des hôpitaux, des instituts pour les
orphelins... et c'est pour ça qu'il est toujours si douloureux de voir des
personnes pervertir son action ou chercher à la détruire pour leurs intérêts
personnels.
La
Simonie, vouloir acheter ou vendre les dons de l'Esprit, est la toute première
hérésie de l'histoire du Christianisme. Elle est apparue quand les apôtres
étaient encore réunis à Jérusalem. Son nom vient de Simon le mage qui, voyant
les prodiges réalisés par les apôtres, leur a proposé de l'argent pour qu'on
lui impose les mains et ainsi avoir lui aussi les mêmes pouvoirs. Les
catholiques ont condamné la Simonie au concile de Latran I, en 1123. Les
orthodoxes n'ont pas eu besoin de cette condamnation, car ils ont toujours
considéré que celle de saint Pierre (Actes 8, 9-23) était suffisante et
immuable.
Il
y a malheureusement trop de choses pour lesquelles le clergé est en opposition
avec le message qu'il prêche. Trop de choses où l'évêque n'est plus pasteur,
mais politicien de la religion. Le pasteur protège ses brebis ; le politicien
étouffe les scandales. Le fait que monseigneur Emmanuel soit en même temps
diplomate de l’État Grec, se déplaçant avec les plaques CD du corps
diplomatique sur sa voiture, est caractéristique de cette confusion des genres.
A
partir du moment où j'ai écrit à l'évêque, le père Nicolas n'a eu de cesse de
chercher à me couper de la communauté. Pour cela, il m'a d'abord empêché de
communier, puis il a essayé de m'en exclure. Dans le message d'hier, nous avons
terminé sur la trêve qui venait d'être négociée avec le père Arsénios, trêve
dont ma cousine a tout de suite été informée. Malgré cela, le père Nicolas a
aussitôt réuni le comité en urgence avec, à l'ordre du jour, la création d'une
commission de discipline. Cette commission avait pour but de m'exclure de la
communauté. C'est du moins ainsi que me l'on présenté les membres du comité qui
y étaient opposés. Ils étaient conscients que se lancer dans cette voie
devenait irraisonné et aurait pu attirer l'attention de la Mission
Interministérielle de Vigilance et de Lutte contre les Dérives Sectaires
(MIVILUDES) (en d'autres mots, que l'on commençait à présenter un
comportement sectaire). La plupart des membres du conseil n'ayant que des
informations parcellaires, ou n'osant pas s'opposer au père, la commission a
été créée. J'ai alors envoyé un mail à l'un des membres
de cette commission pour le féliciter d'en faire partie. Le dimanche
suivant, ma cousine me disait que cette commission était une connerie et
qu'elle ne se réunirait jamais. Elle ne s'est jamais réunie.
Je
cristallisais beaucoup de tensions, mais je n'étais pas attaquable parce que je
n'étais qu'un témoin. Aucun témoin n'est parfait, il est juste témoin. Et si le
témoin ne se tait pas, alors il faut faire en sorte que la victime se taise.
C'est ainsi que des bruits ont commencé à courir où des proches de mademoiselle
P. lui faisaient part de tentatives de la métropole ou du père Nicolas pour
essayer de retrouver ses parents et les convaincre de la ramener dans son pays.
Mademoiselle P. a eu peur et s'en est ouvert à la police. D'abord un peu
interloquée, l'officier (OPJ) qui l'a reçue a pris le témoignage
qu'elle avait rédigé et lui a dit : Il y a beaucoup de choses
là-dedans, c'est long, laissez-moi le temps de le lire et revenez me voir
demain. Le lendemain, elle est donc retournée voir cet officier qui l'a
reçue et qui lui a dit : Ce que vous décrivez là-dedans est le comportement
type et la méthodologie de tous les pervers que nous rencontrons. Il n'y a pas
de matière pour une plainte car les limites du consentement n'ont pas été
franchies, mais je vous invite à enregistrer
une main courante pour acter les faits. L'officier a passé plus de cinq
heures pour ce simple témoignage. Pour ceux qui connaissent le nombre des
dossiers que doit traiter la police, c'est beaucoup.
Pâques
est donc arrivée et nous verrons demain la fin de la trêve.
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