Une religion se juge par ses textes fondateurs. Le précédent message recensait tous les versets du Coran qui parlent de guerre, et de la nécessité de tuer tous ceux qui ne pratiquent pas l'islam correctement. Mahomet lui-même montra l'exemple par les nombreuses guerres qu'il mena.
Si les musulmans disent que le Christ était un grand prophète, dont Mahomet a parachevé l’œuvre, le point de vue chrétien considère que l'islam replonge l'homme dans la destruction et la violence desquelles le Christ avait voulu le soustraire.
En ceci, l'esprit du Coran est proche de celui de l'Ancien Testament. Il efface les bienfaits du message du Christ, qui voulait abolir cette fatalité en montrant aux hommes que le chemin qui conduit à Dieu n'est pas pavé de cadavres, mais d'amour.
Dire que l'islam serait une religion de paix, comme nous l'avons entendu de la bouche des imams de Lille, ou encore dans celle de l'imam de Drancy, relève de la fumisterie. Médiapart l'avait fort justement relevé. D'ailleurs, ces imams sont bien souvent marginalisés par leurs propres fidèles. Ainsi, Chalgoumi est ouvertement raillé par les siens depuis qu'il a officiellement embrassé la cause d'Israël.
Malheureusement, ces imams donnent trop souvent l'impression de se comporter en simples marionnettes poussiéreuses que l'on ressort d'un tiroir pour les besoins de la propagande, et cela les discrédite.
Il est possible de dire que l'islam n'est pas que la guerre. Ou que l'on peut trouver la paix dans l'islam. Ou que l'islam n'a pas toujours tué ceux qui ne pratiquent pas la même religion. Mais il est totalement impossible de considérer que l'islam est une religion de paix.
Au-delà des mots des textes religieux, il y a une chose que l'on ne peut enlever aux hommes : la conscience. C'est elle qui les a toujours guidés dans leur quête de justice et de vérité. Elle qui les pousse à poursuivre de nobles idéaux. L'homme qui choisirait de suivre sa conscience pourrait, quelle que soit sa religion, trouver le chemin qui mène à la vie et à la paix, fût-il agnostique ou sans religion aucune.
Ainsi, l'islam a vu naître de grands courants de pensée, comme les soufis, ou les derviches tourneurs qui en sont issus.
L’amour tient une place centrale dans l’enseignement soufi. Tôt dans l’histoire de l’islam, les grands mystiques musulmans ont en effet consacré des traités à ce thème. Le plus ancien qui nous soit parvenu est celui de Muhammad Al-Daylamî (mort en 982), ‘Atf al-Alih al-Ma’lûf ‘alâ al-lâm al-ma‘tûf. Mais un certain nombre de bibliographies indiquent qu’il ne fut pas le premier. Les plus illustres ouvrages sur ce sujet sont Le Traité de l’amour d’Ibn Arabi et Le Livre de l’amour de l’imam al-Ghazâlî.
Néanmoins, c’est dans le cadre de la poésie que les maîtres soufis célébrèrent le plus profusément l’amour. Toute leur poésie, pourrait-on dire, s'y rapporte, de près ou de loin.
Si les maîtres soufis donnent une telle importance à l'amour, c’est qu’il considèrent la station spirituelle qui y est associée comme une des plus insignes qui soient. L’imam Al-Ghazâlî dit à ce sujet : « Aimer Dieu est l’ultime but des stations spirituelles et le plus haut sommet des rangs de noblesse. Il n’est de station au-delà de celle de l’amour qui n’en soit un fruit et un corollaire ».
Pour les soufis, qui se démarquent d'autres courants musulmans, l'islam est une religion d'amour. Et, dans leur bouche, ces mots ont un sens.
Les soufis, à partir du VIIIème siècle, ont porté le même regard sur leurs textes sacrés qu'Origène avait sur ceux de l'Ancien Testament, au IIIème siècle.
Origène est considéré comme le père de l'exégèse biblique pour avoir commenté tous les Livres de l'Ancien et du Nouveau Testament, laissant une œuvre gigantesque non seulement par son étendue, mais par l’ampleur de son information et par l’élan spirituel qui l’anime.
La méthode exégétique d'Origène fait appel à la distinction entre trois sens de l’Écriture : le sens littéral, le sens moral et le sens spirituel, correspondant aux trois parties de l’homme, le corps l’âme et l’esprit.
« Il faut donc inscrire trois fois dans sa propre âme les pensées des saintes Écritures : afin que le plus simple soit édifié par ce qui est comme la chair de l’Écriture – nous l’appelons ainsi perception immédiate – ; que celui qui est un peu monté le soit par ce qui est comme son âme ; mais que le parfait … le soit de la loi spirituelle qui contient une ombre des biens à venir. De même que l’homme est composé de corps, d’âme et d’esprit, de même l’Écriture de Dieu a donné dans sa providence pour le salut des hommes. » (Traité des principes IV, 2, 4)
Considérant les scènes de destruction de l'Ancien Testament, Origène écrira : Le premier visage (de l’Écriture), celui de la lettre, est assez amer ; il prescrit la circoncision de la chair, règle les sacrifices et tout ce que signifie la « lettre qui tue ». Rejette tout cela comme l'écorce amère de l'amande. En second lieu, tu arriveras aux défenses de la coque, qui désigne l'enseignement moral, l'obligation de la maîtrise de soi : ces choses sont nécessaires pour protéger ce qui est conservé à l'intérieur, mais elles doivent être brisées et, sans aucun doute, on trouvera enfermés et cachés sous ces enveloppes les mystères de la Sagesse et de la Connaissance de Dieu qui restaurent et nourrissent les âmes des saints. À travers toutes les écritures se dessine ce triple mystère (Origène, Neuvième Homélie sur les Nombres, 7 GCS 7, 63-64).
Si les musulmans disent que le Christ était un grand prophète, dont Mahomet a parachevé l’œuvre, le point de vue chrétien considère que l'islam replonge l'homme dans la destruction et la violence desquelles le Christ avait voulu le soustraire.
En ceci, l'esprit du Coran est proche de celui de l'Ancien Testament. Il efface les bienfaits du message du Christ, qui voulait abolir cette fatalité en montrant aux hommes que le chemin qui conduit à Dieu n'est pas pavé de cadavres, mais d'amour.
Dire que l'islam serait une religion de paix, comme nous l'avons entendu de la bouche des imams de Lille, ou encore dans celle de l'imam de Drancy, relève de la fumisterie. Médiapart l'avait fort justement relevé. D'ailleurs, ces imams sont bien souvent marginalisés par leurs propres fidèles. Ainsi, Chalgoumi est ouvertement raillé par les siens depuis qu'il a officiellement embrassé la cause d'Israël.
Malheureusement, ces imams donnent trop souvent l'impression de se comporter en simples marionnettes poussiéreuses que l'on ressort d'un tiroir pour les besoins de la propagande, et cela les discrédite.
Il est possible de dire que l'islam n'est pas que la guerre. Ou que l'on peut trouver la paix dans l'islam. Ou que l'islam n'a pas toujours tué ceux qui ne pratiquent pas la même religion. Mais il est totalement impossible de considérer que l'islam est une religion de paix.
Au-delà des mots des textes religieux, il y a une chose que l'on ne peut enlever aux hommes : la conscience. C'est elle qui les a toujours guidés dans leur quête de justice et de vérité. Elle qui les pousse à poursuivre de nobles idéaux. L'homme qui choisirait de suivre sa conscience pourrait, quelle que soit sa religion, trouver le chemin qui mène à la vie et à la paix, fût-il agnostique ou sans religion aucune.
Ainsi, l'islam a vu naître de grands courants de pensée, comme les soufis, ou les derviches tourneurs qui en sont issus.
L’amour tient une place centrale dans l’enseignement soufi. Tôt dans l’histoire de l’islam, les grands mystiques musulmans ont en effet consacré des traités à ce thème. Le plus ancien qui nous soit parvenu est celui de Muhammad Al-Daylamî (mort en 982), ‘Atf al-Alih al-Ma’lûf ‘alâ al-lâm al-ma‘tûf. Mais un certain nombre de bibliographies indiquent qu’il ne fut pas le premier. Les plus illustres ouvrages sur ce sujet sont Le Traité de l’amour d’Ibn Arabi et Le Livre de l’amour de l’imam al-Ghazâlî.
Néanmoins, c’est dans le cadre de la poésie que les maîtres soufis célébrèrent le plus profusément l’amour. Toute leur poésie, pourrait-on dire, s'y rapporte, de près ou de loin.
Si les maîtres soufis donnent une telle importance à l'amour, c’est qu’il considèrent la station spirituelle qui y est associée comme une des plus insignes qui soient. L’imam Al-Ghazâlî dit à ce sujet : « Aimer Dieu est l’ultime but des stations spirituelles et le plus haut sommet des rangs de noblesse. Il n’est de station au-delà de celle de l’amour qui n’en soit un fruit et un corollaire ».
Pour les soufis, qui se démarquent d'autres courants musulmans, l'islam est une religion d'amour. Et, dans leur bouche, ces mots ont un sens.
Les soufis, à partir du VIIIème siècle, ont porté le même regard sur leurs textes sacrés qu'Origène avait sur ceux de l'Ancien Testament, au IIIème siècle.
Origène est considéré comme le père de l'exégèse biblique pour avoir commenté tous les Livres de l'Ancien et du Nouveau Testament, laissant une œuvre gigantesque non seulement par son étendue, mais par l’ampleur de son information et par l’élan spirituel qui l’anime.
La méthode exégétique d'Origène fait appel à la distinction entre trois sens de l’Écriture : le sens littéral, le sens moral et le sens spirituel, correspondant aux trois parties de l’homme, le corps l’âme et l’esprit.
« Il faut donc inscrire trois fois dans sa propre âme les pensées des saintes Écritures : afin que le plus simple soit édifié par ce qui est comme la chair de l’Écriture – nous l’appelons ainsi perception immédiate – ; que celui qui est un peu monté le soit par ce qui est comme son âme ; mais que le parfait … le soit de la loi spirituelle qui contient une ombre des biens à venir. De même que l’homme est composé de corps, d’âme et d’esprit, de même l’Écriture de Dieu a donné dans sa providence pour le salut des hommes. » (Traité des principes IV, 2, 4)
Considérant les scènes de destruction de l'Ancien Testament, Origène écrira : Le premier visage (de l’Écriture), celui de la lettre, est assez amer ; il prescrit la circoncision de la chair, règle les sacrifices et tout ce que signifie la « lettre qui tue ». Rejette tout cela comme l'écorce amère de l'amande. En second lieu, tu arriveras aux défenses de la coque, qui désigne l'enseignement moral, l'obligation de la maîtrise de soi : ces choses sont nécessaires pour protéger ce qui est conservé à l'intérieur, mais elles doivent être brisées et, sans aucun doute, on trouvera enfermés et cachés sous ces enveloppes les mystères de la Sagesse et de la Connaissance de Dieu qui restaurent et nourrissent les âmes des saints. À travers toutes les écritures se dessine ce triple mystère (Origène, Neuvième Homélie sur les Nombres, 7 GCS 7, 63-64).
Malheureusement, le soufisme n'est pas le seul courant de l'islam. Ses adeptes ont souvent été martyrisés comme des hérétiques. Ils le sont aujourd'hui encore, comme nous le voyons en Libye depuis la chute de Kadhafi. Pourquoi ? Parce qu'il faut beaucoup de sagesse pour lire le Coran autrement que comme un appel permanent au meurtre, et tous ceux qui le lisent n'ont pas cette sagesse.
Bien des courants de l'islam, sans être rattachés au soufisme, sont très respectueux des autres religions. Les bektachis, du nom de leur fondateur, au XIIIème siècle, sont très présents en Albanie. Leur doctrine est empreinte de perfection spirituelle, de pureté morale, d'égalité, d'amour et de respect pour l'homme, de bonté, d'amour pour le savoir, de vie simple, de fraternité et d'harmonie avec les autres religions.
Les soldats du Hezbollah libanais, actuellement en Syrie, traitent les lieux de culte chrétiens avec le plus grand respect lorsqu'ils les libèrent. Cantonner l'islam à la face destructrice du wahhabisme prôné par l'Arabie Saoudite et l’État islamique serait tout aussi mensonger que d'affirmer qu'il est une religion de paix.
Syrie - soldat du Hezbollah tenant respectueusement une image de la Mère de Dieu |
Des musulmans meurent tous les jours, au Moyen Orient, pour préserver un monde où les hommes puissent vivre en paix, les uns aux côtés des autres. Monseigneur Hanna Attalah, archevêque orthodoxe de Jérusalem, n'a pas dit autre chose lorsqu'il est venu à Lyon pour soutenir le combat du peuple palestinien.
Les chrétiens sont donc constamment confrontés à des situations où les musulmans se trouvent tantôt dans le rôle de leurs bourreaux, et tantôt dans celui de leurs protecteurs ou alliés. Nous n'avons pas le droit d'oublier l'un ou l'autre de ces aspects.
Faire la part des choses n'est pas toujours facile. Cela demande du recul et de la sagesse, ce que la violence des guerres ne facilite pas. Mais il est possible de vivre dans un monde où les différentes religions se côtoient si nous gardons à l'esprit que les opprimés méritent toujours d'être défendus, quelle que soit leur religion, et veillons à n'être nous-mêmes ni opprimés, ni oppresseurs. Cette nécessité transcende les religions.
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