En
Grèce et à Chypre, toutes les
églises ont les mêmes bougies : petites, abondantes et peu coûteuses.
Elles sont mises à disposition des fidèles à l'entrée, et chacun dépose
dans l'urne présente une offrande à sa libre appréciation. Le procédé
est le même dans la grande métropole d'Athènes ou dans une chapelle
perdue au milieu des montagnes de Crète.
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Timiou Stavrou - Omodos - Chypre |
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Agia Irini - Zoniana - Crète |
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Agios Athanassios - Axos - Crète |
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Agios Georgios - Mont Lycavette - Athènes - Grèce |
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Agios Minas - Métropole d'Héraklion - Crète |
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Anogia - Crète |
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Arolithos - Crète |
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Grande Métopole de Limassol - Chypre |
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Grande Métropole d'Athènes - Grèce |
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Kato Lefkara - Chypre |
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Les Météores - Moni Agia Triada - Grèce |
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Moni Ioannou Prodromou - Bali - Crète |
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Panagia Charakiani - Bali - Crète |
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Psiloritis Dimon - Crète |
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Zakros-Crète |
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église de Choromilia - Grèce |
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église en construction - plage de Fodele - Crète |
Aucun prix n'est jamais fixé, à cause de la parole du Christ lorsqu'il a chassé les marchands du temple : N'est-il
pas écrit : Ma maison sera appelée une maison de prière pour toutes les
nations ? Mais vous, vous en avez fait une caverne de voleurs (Mc 11, 17).
J'ai parfois vu un petit 1
discret, laissant supposer que le prix était de 1 quelque chose (à droite, sous les bougies sur la photo). Mais
ceux qui ont mis cette petite indication subliminale n'ont pas osé y
indiquer une référence de monnaie, à cause du passage de l’Évangile cité
plus haut.
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Psiloritis - Crète |
Mais
nulle part je n'ai vu ce que nous faisons à Lyon, ou dans d'autres
église dépendant de monseigneur Emmanuel : un véritable catalogue de
petit commerce local avec des produits allant de 1 à 5 euros.
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église grecque de Lyon |
Certaines
photos montrent d'ailleurs les technique d'écoles de commerce qui
préconisent d'avoir un prix d'appel bas, mais d'organiser la rupture sur
ce produit pour favoriser la vente des modèles supérieurs.
Nous avons vu dans le message précédent l'importance de la bougie dans la tradition orthodoxe. Fixer
un prix pose une barrière entre la plénitude de l'office, et sa mise en
application. Aujourd'hui, à Lyon, beaucoup n'achètent plus de bougie,
même à Pâques, car elles sont devenues trop chères. Elles étaient
vendues 8 euros l'an dernier, pour le soir de Pâques. C'est un peu comme les locations saisonnières dont le prix double en été lorsqu'il y a beaucoup de demande. Sauf qu'ici doubler ne suffit pas.
Plus personne ne
prend aujourd'hui de bougie pour les collyves (prière des défunts). Le
mercantilisme du clergé et du conseil qui le soutient conduit
inexorablement à la perte du sens liturgique et de nos traditions.
Du
temps du père Athanase, il y avait déjà des prix affichés. Mais
personne ne s'en souciait car la communauté était vivante et l'église
toujours pleine. Son autorité spirituelle palliait de loin ce genre de
petites dérives qui se répandaient dans certaines églises de la
Métropole Grecque. Les prix étaient d'ailleurs souvent indicatifs, car
je me rappelle que le père Athanase faisait distribuer gratuitement des
bougies à toutes les personnes qui n'en avaient pas, lorsque l'office
prévoyait que les fidèles en ait une.
Mais, en période de
crise, comme aujourd'hui, ces points prennent toute leur importance. Il
n'y a en effet plus personne pour distribuer des bougies à ceux qui
n'en achètent pas. Les traditions sont, au contraire, utilisées comme
moyen de racket.
Le père Nicolas me disait, lorsqu'il venait d'arriver à Lyon et que je refaisais son appartement : quand je serai président, je vais augmenter les bougies pour que l'évêque voie qu'avec moi l'église rapporte plus.
Soit dit en passant, il a été furieux lorsqu'Angeloudis a fait passer
le prix des bougies de 0,5 à 1 euro pour financer les travaux du
presbytère, avant qu'il ne soit élu. Il me disait qu'on n'allait pas
bien voir l'évolution des recettes avec lui. Il avait alors demandé à
Angeloudis de faire revenir les prix à leur niveau initial, et les a
augmentés quelques mois plus tard, lorsqu'il est devenu président...
Ce
sont sans doute les Géorgiens qui ont raison, eux qui viennent parfois
avec leurs bougies qu'ils amènent de chez eux. De cette façon, ils ne
participent pas à la perversion des valeurs liturgiques, tout en gardant
vivante la richesse de notre spiritualité.
Je
ne suis pas sûr que le père Nicolas Kakavelakis soit jamais allé dans
un séminaire, mais je veux bien le croire quand il dit qu'avant il était
commercial. Pour ma part, je crois même que le mot avant est superflu.
Que
ce soit d'un feu d'amour ou de celui de la cupidité, il appartient à
chacun de savoir de quoi il veut brûler. Mais, comme nous l'avons vu dans le message précédent, rappelons-nous qu'auprès
de Dieu seul l'amour permet de brûler sans être consumé.
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