Nous avons vu, dans le message précédent, que Soljenitsyne voit en Marine Le Pen un rempart contre le stalinisme qui s'apprête à déferler sur l'Europe au travers de François Hollande.
L'entreprise Lyonnaise des Eaux a compris qu'en évoluant dans son activité, elle devait évoluer dans son nom, qui s'est transformé en Véolia, nom qui ne veut rien dire mais qui sonne bien et qui sert de fourre-tout pour racheter des secteurs entiers de l'économie. Les socialistes, essentiellement français, n'ont jamais compris qu'ils devaient changer de nom pour suivre la conscience des peuples et l'évolution de l'Histoire.
Même Chirac a compris que le RPR qu'il avait fondé, corrompu et gangrené, devait évoluer avec l'activité judiciaire ; il l'a transformé en UMP. UMP qui deviendra immanquablement un jour, au rythme des scandales judiciaires qui vont croissants, une formation toute neuve, avec un nouveau sigle, une nouvelle virginité judiciaire et médiatique, mais les mêmes personnes.
Soljenitsyne n'attaque pas les sociaux-démocrates allemands, mutation de leurs socialistes locaux, mais bien les socialistes français, qui n'ont jamais évolué dans la conscience collective. Martine Aubry a pris la suite de Jacques Delors, son père, comme Kim Jong Un a pris la suite de Kim Jong Il. Kim Jong Un est aussi respecté dans son pays que Martine Aubry l'est dans le nôtre. Elle est aussi respectée hors de son pays que Kim Jong Un l'est hors du sien. Même si la droite se sent attirée par ce mode de succession, la prise de contrôle ratée de la direction du centre d'affaires de La Défense par Jean Sarkozy montre tout de même un manque d'expérience en la matière.
Comment, après les crimes de Staline, se dire socialiste ? C'est par ces mots que nous interpelle Soljenitsyne. Mais comment également, après les crimes des papes de Rome se dire chrétien ? Il n'y a pas plus de points communs entre le pape et un chrétien, qu'entre Staline et un socialiste français. Si une idéologie doit être abolie lorsque des crimes sont commis au nom de cette idéologie, il faut abolir l'islam, le judaïsme, le christianisme, le marxisme, le capitalisme, ceux qui s'inspirent de la révolution française et presque tous les courants de pensée de part le monde. Alexandre Men dit à ce propos : Le chrétien [...] considère les actes inhumains commis par des chrétiens du passé et du présent - les exécutions d'hérétiques, etc. - comme une trahison de l'esprit évangélique qui, de fait, place leurs auteurs en dehors de l’Église (Lc 9, 51-55). (Alexandre Men, Le christianisme ne fait que commencer, éd. Cerf, Paris, 2004, p. 39).
Alors pourquoi cette assimilation de Soljenitsyne ? Il faut reprendre la doctrine du socialisme pour savoir qui s'en rapproche le plus, tout comme il faut reprendre l’Évangile pour savoir qui le vit le mieux. Car c'est bien à notre manière de mettre en pratique les idéaux desquels nous nous revendiquons que nous voyons qui nous servons.
Lorsque le Christ s'éleva dans les cieux, lors de l'Ascension, les apôtres se réunirent et attendirent la venue de l'Esprit-Saint que le Christ avait annoncée. Le mode de vie qu'ils mirent alors en place était une vie communautaire. Les disciples qui voulaient les rejoindre leur donnaient l'ensemble de leurs biens qu'ils utilisaient pour le service des pauvres et des malades. Ananias et sa femme Saphira furent maudits pour avoir seulement voulu donner l'apparence qu'ils se joignaient aux disciples : rien ne les obligeait à donner pour suivre les disciples, alors pourquoi vouloir seulement donner l'apparence de le faire et mentir (Act. 5, 1-11) ?
Après l'époque des persécutions et l'arrivée de Constantin à la tête de l'Empire, l'idéal chrétien ne pouvait plus être le martyr. Ceux qui voulaient vivre pleinement pour Dieu devaient donc trouver une autre forme de consécration. C'est à cette époque que sont apparus les premiers moines dans le désert d’Égypte. Très vite, ces ermites se sont réunis dans des monastères. Ce qui leur a semblé représenter au mieux l'idéal qu'ils recherchaient était la vie commune des premiers disciples à Jérusalem.
Le communisme est, appliqué à l'échelle d'un pays, ce mode de vie communautaire où personne ne possède rien en propre et où l'intérêt commun prime sur les autres considérations. Mais de la même façon qu'Ananias ne pouvait décider de partager ce mode de vie uniquement en apparence, ce mode de vie ne peut s'imposer. Au même titre que tout ce que nous faisons, il ne trouve son sens que dans la liberté que nous avons de le suivre ou non. Et l'imposer aux autres devient un acte contre nature qui ne peut produire que de mauvais fruits.
Je distingue le communisme du marxisme. Le communisme est un mode de vie où les moyens sont mis en commun. Le marxisme est lui un système de pensée qui s'inspire du matérialisme français du XVIIIème siècle. Comme tout matérialisme, l'idéal marxiste est un nihilisme car il exclut toute forme de religiosité au profit de la seule matière environnante et immédiate ; le marxisme affirme que Dieu est mort. Ce que je n'arrive pas à comprendre, c'est comment un penseur peut croire que l'on peut associer matérialisme et vie commune : la vie commune implique nécessairement un renoncement qui est à l'opposé de la recherche du bien-être matérialiste.
Je n'essaie pas de montrer ici que le socialisme français est une bonne chose. Comme pour tous les courants de pensée, et comme je l'ai déjà relevé dans le message précédent, c'est l'intégrité des hommes au pouvoir qui fera qu'il portera de bons ou de mauvais fruits. Quand on voit Strauss-Kahn ou Jack Lang, on peut légitimement douter que le système des socialistes français soit capable de produire un dirigeant qui n'ait à cœur que l'intérêt de la population et qui la fasse passer avant ses intérêts propres.
Je mettrai toutefois une nuance en dissociant Nathalie Perrin-Gilbert de cette généralité. Maire du premier arrondissement de Lyon, suppléante de Pierre-Alain Muet, député, et chargée des questions du logement au sein du PS, elle a toujours vu l'intérêt de la population dont elle avait la charge avant son intérêt propre. Elle a eu a subir de très fortes pressions de Gérard Collomb pour avoir préféré suivre ses convictions politiques plutôt que les petits arrangements qui permettent à Collomb d'entrer dans la catégorie des barons locaux. C'est ainsi que Gérard Collomb a obtenu qu'elle ne soit pas candidate sur les listes des régionales, et qu'il va faire tout ce qu'il peut, aux prochaines législatives, pour torpiller sa nomination comme candidate du PS et suppléante de Philippe Meyrieux.
Si les hommes intègres n'étaient pas marginalisés par leurs partis, il y en aurait certainement beaucoup d'autres qui seraient à même de proposer des solutions à leurs peuples. J'ai beaucoup d'admiration pour Hugo Chavez, Evo Morales, Christina Kirchner ou encore Lula. Ces pays ont des visions de l'économie parfois très différentes, mais ce qui les caractérise, c'est d'aborder l'économie avec un autre regard. Les États-Unis ne les aiment pas toujours, car ils s'affranchissent parfois du système monétaire international et du pouvoir des grands groupes financiers, ou du moins prennent leurs distances avec une certaine vision du monde véhiculée par les pouvoirs financiers. Mais il y a une chose qui me frappe dans ces pays : leurs dirigeants sont aimés de leur peuple. Lula a terminé son second mandat de président avec un taux de popularité de 87 %. Qui peut dire ça aujourd'hui dans le monde ?
Leurs détracteurs disent que Chavez ou Morales sont la résurgence du communisme. Je n'ai pas le souvenir de dirigeants communistes qui aient été aimés comme eux le sont. On peut considérer que Sarkozy est bon dans ce qu'il fait, ou bien qu'il est mauvais, mais combien l'aiment ? Comment donc ces dirigeants d'Amérique Latine font-ils pour se faire aimer ? Je crois que la première chose, c'est qu'ils considèrent qu'ils sont au service de leur peuple, et surtout qu'ils le mettent en pratique. Il y a certainement des choses qui ne vont pas chez eux, mais ils ont su redonner de l'espoir en montrant qu'il est possible de changer le monde, ce que nos dirigeants ne savent pas faire.
J'ai le sentiment que c'est dans cette optique que se place Jean-Luc Mélenchon, et c'est tout ce qui fait l'intérêt de sa candidature.
J'espère que ces dirigeants d'Amérique du Sud ne se laisseront pas corrompre par le côté obscur du pouvoir et de l'argent. Ben Ali ou Moubarak auraient pu entrer dans l'Histoire par la grande porte si, à un moment, ils n'avaient perdu de vue leurs idéaux pour chercher à s'accaparer les richesses de leur pays, laissant leur peuple dans la misère.
Alors pourquoi cette assimilation de Soljenitsyne ? Il faut reprendre la doctrine du socialisme pour savoir qui s'en rapproche le plus, tout comme il faut reprendre l’Évangile pour savoir qui le vit le mieux. Car c'est bien à notre manière de mettre en pratique les idéaux desquels nous nous revendiquons que nous voyons qui nous servons.
Lorsque le Christ s'éleva dans les cieux, lors de l'Ascension, les apôtres se réunirent et attendirent la venue de l'Esprit-Saint que le Christ avait annoncée. Le mode de vie qu'ils mirent alors en place était une vie communautaire. Les disciples qui voulaient les rejoindre leur donnaient l'ensemble de leurs biens qu'ils utilisaient pour le service des pauvres et des malades. Ananias et sa femme Saphira furent maudits pour avoir seulement voulu donner l'apparence qu'ils se joignaient aux disciples : rien ne les obligeait à donner pour suivre les disciples, alors pourquoi vouloir seulement donner l'apparence de le faire et mentir (Act. 5, 1-11) ?
Après l'époque des persécutions et l'arrivée de Constantin à la tête de l'Empire, l'idéal chrétien ne pouvait plus être le martyr. Ceux qui voulaient vivre pleinement pour Dieu devaient donc trouver une autre forme de consécration. C'est à cette époque que sont apparus les premiers moines dans le désert d’Égypte. Très vite, ces ermites se sont réunis dans des monastères. Ce qui leur a semblé représenter au mieux l'idéal qu'ils recherchaient était la vie commune des premiers disciples à Jérusalem.
Le communisme est, appliqué à l'échelle d'un pays, ce mode de vie communautaire où personne ne possède rien en propre et où l'intérêt commun prime sur les autres considérations. Mais de la même façon qu'Ananias ne pouvait décider de partager ce mode de vie uniquement en apparence, ce mode de vie ne peut s'imposer. Au même titre que tout ce que nous faisons, il ne trouve son sens que dans la liberté que nous avons de le suivre ou non. Et l'imposer aux autres devient un acte contre nature qui ne peut produire que de mauvais fruits.
Je distingue le communisme du marxisme. Le communisme est un mode de vie où les moyens sont mis en commun. Le marxisme est lui un système de pensée qui s'inspire du matérialisme français du XVIIIème siècle. Comme tout matérialisme, l'idéal marxiste est un nihilisme car il exclut toute forme de religiosité au profit de la seule matière environnante et immédiate ; le marxisme affirme que Dieu est mort. Ce que je n'arrive pas à comprendre, c'est comment un penseur peut croire que l'on peut associer matérialisme et vie commune : la vie commune implique nécessairement un renoncement qui est à l'opposé de la recherche du bien-être matérialiste.
Je n'essaie pas de montrer ici que le socialisme français est une bonne chose. Comme pour tous les courants de pensée, et comme je l'ai déjà relevé dans le message précédent, c'est l'intégrité des hommes au pouvoir qui fera qu'il portera de bons ou de mauvais fruits. Quand on voit Strauss-Kahn ou Jack Lang, on peut légitimement douter que le système des socialistes français soit capable de produire un dirigeant qui n'ait à cœur que l'intérêt de la population et qui la fasse passer avant ses intérêts propres.
Je mettrai toutefois une nuance en dissociant Nathalie Perrin-Gilbert de cette généralité. Maire du premier arrondissement de Lyon, suppléante de Pierre-Alain Muet, député, et chargée des questions du logement au sein du PS, elle a toujours vu l'intérêt de la population dont elle avait la charge avant son intérêt propre. Elle a eu a subir de très fortes pressions de Gérard Collomb pour avoir préféré suivre ses convictions politiques plutôt que les petits arrangements qui permettent à Collomb d'entrer dans la catégorie des barons locaux. C'est ainsi que Gérard Collomb a obtenu qu'elle ne soit pas candidate sur les listes des régionales, et qu'il va faire tout ce qu'il peut, aux prochaines législatives, pour torpiller sa nomination comme candidate du PS et suppléante de Philippe Meyrieux.
Si les hommes intègres n'étaient pas marginalisés par leurs partis, il y en aurait certainement beaucoup d'autres qui seraient à même de proposer des solutions à leurs peuples. J'ai beaucoup d'admiration pour Hugo Chavez, Evo Morales, Christina Kirchner ou encore Lula. Ces pays ont des visions de l'économie parfois très différentes, mais ce qui les caractérise, c'est d'aborder l'économie avec un autre regard. Les États-Unis ne les aiment pas toujours, car ils s'affranchissent parfois du système monétaire international et du pouvoir des grands groupes financiers, ou du moins prennent leurs distances avec une certaine vision du monde véhiculée par les pouvoirs financiers. Mais il y a une chose qui me frappe dans ces pays : leurs dirigeants sont aimés de leur peuple. Lula a terminé son second mandat de président avec un taux de popularité de 87 %. Qui peut dire ça aujourd'hui dans le monde ?
Leurs détracteurs disent que Chavez ou Morales sont la résurgence du communisme. Je n'ai pas le souvenir de dirigeants communistes qui aient été aimés comme eux le sont. On peut considérer que Sarkozy est bon dans ce qu'il fait, ou bien qu'il est mauvais, mais combien l'aiment ? Comment donc ces dirigeants d'Amérique Latine font-ils pour se faire aimer ? Je crois que la première chose, c'est qu'ils considèrent qu'ils sont au service de leur peuple, et surtout qu'ils le mettent en pratique. Il y a certainement des choses qui ne vont pas chez eux, mais ils ont su redonner de l'espoir en montrant qu'il est possible de changer le monde, ce que nos dirigeants ne savent pas faire.
J'ai le sentiment que c'est dans cette optique que se place Jean-Luc Mélenchon, et c'est tout ce qui fait l'intérêt de sa candidature.
J'espère que ces dirigeants d'Amérique du Sud ne se laisseront pas corrompre par le côté obscur du pouvoir et de l'argent. Ben Ali ou Moubarak auraient pu entrer dans l'Histoire par la grande porte si, à un moment, ils n'avaient perdu de vue leurs idéaux pour chercher à s'accaparer les richesses de leur pays, laissant leur peuple dans la misère.
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