Nous
avons déjà eu l'occasion de parler de l'école grecque de Lyon dans divers
messages. Je rappelle pour mémoire une
première synthèse qui reprenait l'historique de notre école et l'évolution
de ses effectifs. Un
second message évoquait la manière dont le père Nicolas Kakavelakis tentait
d'exclure les parents d'élèves de l'association I Milia, en créant
artificiellement une seconde association de parents d'élèves : Aristote.
Depuis
ce message, qui ne date que de quelques mois, beaucoup de choses se sont
passées. Tout d'abord, Aristote ne s'est pas intéressé au bien-être des
élèves dans le sens de l'intérêt commun. Cette association de parents a tenté
d'exister par opposition à ce qui se faisait avant : I Milia n'a jamais rien
fait pour l'école, leurs rapports avec l'enseignant ne sont pas sains...
Autant de critiques qui ne reposaient sur rien d'autre que la simple volonté
d'éloigner des parents plus occupés du bien-être des enfants que de celui de
l'enseignant.
Pour
arriver à ses fins d'exclusion des parents, le père Nicolas prit, comme en
d'autres occasions, les enfants en otage. Il ne prépara pas les enfants des
parents d'I Milia pour la fête de fin d'année, il ne prévint pas les
parents de cette fête, il ne les invita pas à la bénédiction pour la rentrée
scolaire de septembre... Les nombreuses vexations supportées par les enfants ne
visaient qu'à faire comprendre aux parents qu'ils devaient partir ou se plier à
sa volonté hégémonique.
Mais
c'était mal connaître ces parents. Car, comme l'évoquait déjà un texte ancien :
au commencement des révolutions était la femme, et la femme était auprès des
révolutionnaires, et la femme était révolutionnaire. Elle était au commencement
avec les révolutionnaires. Toutes révolutions ont été faites par elle, et rien
de ce qui a été fait n'a été fait sans elle.
Un
joueur d'échec sait que l'on n'attaque jamais la reine de front. Pourtant le
père Nicolas, en s'en prenant ainsi aux enfants, s'attira le courroux de
leurs mères. Et même si j'avais alors décidé de prendre sa défense par un vibrant
appel à l'indulgence, faisant valoir son manque de discernement et autres
circonstances atténuantes, je ne lui aurais été d'aucun secours.
Les
parents décidèrent donc d'écrire au coordinateur européen des programmes
scolaires grecs. La lettre de dix pages qu'ils lui adressèrent présentait le
bilan de leurs nombreuses actions pour le rayonnement de l'école. Elle dressait
également une liste circonstanciée de doléances qui fut, pour le Coordinateur,
le révélateur d'un malaise profond dont il ne soupçonnait pas l'existence. Même
si le père Nicolas jouissait de la protection du métropolite Emmanuel Adamakis,
représentant du patriarche
de Constantinople auprès de l'Union Européenne, le Coordinateur ne pouvait
ignorer les faits qui lui étaient rapportés.
Une
liste de 28 enfants lui fut envoyée. Leurs parents avaient tous la volonté de continuer
à faire bénéficier leurs enfants d'un enseignement de grec, à condition qu'il
ne soit plus dispensé par le père Nicolas.
Les
parents restèrent en contact étroit avec le coordinateur européen, ainsi que
d'autres personnalités influentes au sein du ministère grec de l'éducation.
C'est ainsi que, durant l'été 2014, ils organisèrent la création d'une nouvelle
école grecque à Lyon. Une école qui ne serait plus sous la tutelle du clergé.
Le
père Nicolas ne les avait pas invités pour la bénédiction de l'école, début
septembre ? Qu'à cela ne tienne. Il a la réputation d'avoir toujours une guerre
de retard. Alors qu'il pensait montrer son autorité aux parents par une
nouvelle vexation, les dés étaient déjà jetés et les parents s'étaient
émancipés de ses dérives sectaires.
Le
nouveau professeur de grec ne fut pas nommé à temps pour la rentrée scolaire.
Un changement de secrétaire d’État au sein du ministère de l’Éducation rendait
impossible la création du poste. Il fallait attendre sa prise de fonction et sa
signature.
Le
25 septembre, le nouveau professeur fut officiellement nommé. T. venait
d'Athènes. Elle arriva à Lyon le 4 octobre, rencontra les parents le 10, et
commença ses cours le 11.
Malgré
cela, d'instantes pressions continuèrent à s'exercer à différents niveaux de la
part du clergé grec qui ne voyait pas d'un bon œil le fait que la
responsabilité de l'enseignement lui échappe. Le but était de rapatrier les
cours dans les locaux de la Communauté, après avoir tout fait pour les en
chasser.
Les
cours de l'école s'adressent, au départ, à tous les enfants d'origine grecque.
Par extension, ils sont également destinés à tous les enfants désireux
d'apprendre le grec, ainsi qu'aux adultes.
Là
où le père Nicolas demande 120 euros de frais d'inscription à l'école, ici tout
est gratuit. Il ne faut prévoir que 20 euros par famille et par an pour
l'adhésion à I Milia, qui garde la responsabilité du fonctionnement et
du développement de l'école.
Les
cours ont lieu à la maison des associations de la Croix-Rousse, 28 rue
Denfert-Rochereau (métro Croix-Rousse). Les vendredis soirs, ils sont destinés
aux enfants ayant déjà un bon niveau, de 18 à 20 heures, puis aux adultes, de
20 à 22 heures. Le samedi matin, les enfants se relayent par tranches horaires
suivant leur âge et leur niveau.
Il
a très vite fallu envisager de nouveaux créneaux horaires. I Milia a
alors trouvé une seconde salle, disponible les mercredis après-midi de 13
heures à 21 heures, à la maison de l'Europe, dans le 3ème arrondissement de Lyon.
Le problème principal restant que peu de personnes peuvent se libérer pour les
cours du mercredi.
Les
choses évoluent de semaine en semaine. Les demandes d'adultes ont été bien
supérieures aux capacités d'accueil, si bien que, pour l'instant, I Milia
ne prend plus d'inscriptions pour les adultes, au moins le temps de réorganiser
le planning des cours.
Aujourd'hui,
il est bien évident que la nouvelle école grecque de Lyon ne se construit pas
sur une opposition au père Nicolas, même s'il est acquis que certains parents
ne remettront jamais leurs enfants à son contact. Le but de cette école est
bien de construire une structure saine et fonctionnelle, indépendante des
lobbies et rigoureuse dans ses exigences d'enseignement.
Les
informations principales sur I Milia sont reprises ci-dessous.
Ce qui est sûr, c'est
que même les enfants qui viennent à contrecœur - certains préfèreraient dormir
le samedi matin, tandis que d'autres ont déjà un planning chargé - apprécient
le contact de T. Sa pédagogie leur permet de progresser comme ils ne l'avaient
plus fait depuis des années.
Pour ma part, j'espère que l'action des femmes qui ont réussi à mettre en place cette nouvelle école sera récompensée par la pérennisation de ce qu'elles ont obtenu.
Pour ma part, j'espère que l'action des femmes qui ont réussi à mettre en place cette nouvelle école sera récompensée par la pérennisation de ce qu'elles ont obtenu.
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