Le 7 janvier, en fin d'après-midi, alors que je suivais l'évolution des
attaques terroristes ayant visé la rédaction de Charlie Hebdo sur mon téléphone, celui-ci sonna : C'est le commissariat, nous souhaiterions vous entendre dans une affaire vous concernant... Telle la madeleine de Proust, cette phrase provoqua la réminiscence de faits anciens. Je revivais aussitôt une conversation similaire de mi-juillet 2012, dans laquelle un officier de police m'avait téléphoné pour me demander de bien vouloir me présenter au commissariat du 7ème arrondissement de Lyon. Je m'y étais rendu 20 juillet 2012, à 14 heures.
J'étais à l'époque convoqué suite à une plainte
du père Nicolas contre moi pour diffamation. La plainte
datait de mi-janvier, mais la police avait eu du mal à me trouver, sa convocation lui étant revenue portant la mention adresse erronée. Le père Nicolas s'était trompé en communiquant mon adresse... Depuis la mi-janvier 2012, quelques jours après la création de ce blog, il était allé plusieurs fois voir la police, pour déposer plaintes sur plaintes, toujours sur les mêmes faits de diffamation. J'ai cru comprendre que ces plaintes successives avaient été regroupées en une seule.
Tout d'abord, l'officier voulut savoir si j'étais bien l'auteur d'un courrier adressé au métropolite, et si j'étais bien l'auteur des messages rédigés sur un blog intitulé Amis de la communauté hellénique de Lyon. J'ai acquiescé. Je signe mes messages et mon compte n'a pas été piraté.
Le père Nicolas Kakavelakis arguait que je disais qu'il avait des problèmes psychologiques. S'il m'accusait de propos tenus, c'était faux, car je fis remarquer que je ne disais rien, mais que j'écrivais. S'il m'accusait d'écrits répréhensibles, j'attendais que l'on me présente lesquels. Il était préférable que l'on en reste à des éléments factuels qui étaient déjà suffisamment nombreux, plutôt que sur des « on dit ».
L'affirmation selon laquelle je l'accusais d'avoir des problèmes psychologiques était fausse. Je n'avais jamais écrit cela. J'avais écrit que le père Andréï, aumônier du plus grand hôpital psychiatrique d'Europe, avait déclaré que l'auteur des dessins qu'il avait sous les yeux relevait de la psychiatrie. Il se trouvait que ces dessins avaient été tracés par le père Nicolas, mais le jugement du père Andréï ne visait pas nommément ce dernier, et je n'avais fait que rapporter ses propos.
Ce à quoi l'officier m'a demandé si le père Andréï avait une compétence pour porter un tel jugement. J'ai répondu que le père Andréï était saisi d'une question sur un ressenti religieux et qu'il s'était prononcé en tant que prêtre : il n'y avait rien à dire de religieux sur l'artiste car, d'après lui, cela relevait de la psychiatrie. J'avais mentionné ma source et relaté les circonstances qui entouraient ce questionnement. Par contre, le docteur Ladias, en écrivant en tant qu'élu du comité à l'évêque, garant de nos institutions, avait, lui, relevé des problèmes psychologiques. Lui est docteur, accrédité à porter un tel jugement, et il était regrettable que le métropolite Emmanuel Adamakis n'en fasse pas cas.
L'officier a considéré que le courrier du docteur Ladias était privé et que je ne pouvais pas l'utiliser. J'ai fait remarquer qu'il écrivait en tant qu'élu du comité, et non à titre privé. Que ce courrier était recommandé, donc officiel. Qu'il était cosigné par plusieurs personnes, toutes en droit de le diffuser, ce qu'elles avaient fait, et que, par conséquent, j'étais moi-même en droit de le produire. D'ailleurs, le docteur Ladias me demandera plus tard de retirer ce courrier, qu'il estimait inopportun de reproduire, mais j'ai refusé, au nom de la liberté de la presse et du fait que ce n'était pas lui qui me l'avait transmis.
Le père Nicolas estimait que mon premier courrier à l'évêque lui portait préjudice et que je n'aurais pas dû l'envoyer. J'ai répondu que l'évêque était l'autorité ecclésiastique légitime et le supérieur direct du père Nicolas. En cas de problème dans une église, il est légitime qu'il soit informé. Le qualificatif de dénonciation calomnieuse ne pouvait donc en aucune façon être invoqué. La calomnie ne s'applique pas lorsqu'on rapporte des propos désagréables, mais des propos que l'on sait mensongers. Nous n'étions pas dans cette situation.
Le métropolite n'était pas saisi de faits relatifs à la vie personnelle du père Nicolas, mais au ministère qu'il exerce. Le courrier était argumenté et je pouvais produire des documents pour attester de ce qui était écrit. Documents que j'avais d'ailleurs reproduits sur mon blog. Il est tout autant facile que peu convaincant, pour un subordonné, d'affirmer que personne ne devrait saisir son supérieur des actes qu'il pose.
Le père Nicolas soutenait également que j'aurais envoyé des mails au secrétaire de monseigneur Barbarin, et que cela lui portait préjudice. Il disait que j'avais utilisé à cet effet l'adresse mail de Caroline G.. L'affirmation était fantaisiste. J'ai répondu que les mails en questions étaient de Caroline G. J'étais là pour répondre de mes mails et de mes écrits, mais pas de ceux des autres. Caroline G. signe ses messages et je signe les miens. De plus, les mails en question n'avançaient pas d'affirmation calomnieuse, mais ils se contentaient de transmettre les documents aujourd'hui accessibles à tous sur internet. Caroline était, à mon sens, dans son rôle, puisqu'elle exerçait une fonction d'animation dans les rencontres œcuméniques. Elle avait prévenu ses interlocuteurs catholiques qu'elle abandonnait ses fonctions et les avisait du motif.
Si dénonciation calomnieuse il devait y avoir, elle était à imputer au père Nicolas, qui m'accusait auprès de la police de pirater une adresse mail de manière totalement éhontée.
L'officier m'a demandé si j'accusais le père Nicolas de viol ou d'agression sexuelle. J'ai répondu que je n'avais jamais écrit ça. J'avais, par contre, mis à disposition des lecteurs de ce blog le témoignage de Mademoiselle P., ainsi que le rapport de police que la consœur de l'officier avait enregistré en disant à cette jeune fille : Mademoiselle, ce que vous décrivez là est la méthodologie de tous les pervers que nous rencontrons. J'ai précisé que j'avais effacé les noms des principaux protagonistes, notamment celui de sa collègue, avant de publier les documents sur internet.
J'ai également évoqué le cas concret de plusieurs femmes à qui le père Nicolas a fait des avances déplacées. J'ai précisé qu'il ne s'agissait pas d'infractions au sens pénal du terme, mais que ce comportement était totalement incompatible avec son état de prêtre. Autant la police a ses propres règles de déontologie (ne pas tutoyer, bien accueillir les plaignants...) autant les prêtres ont les leurs. S'agissant d'une association cultuelle, ses membres étaient en droit de voir ce règlement intérieur appliqué. Le clergé estime que sa fonction est supérieure à celle d'un psychologue. Or un psychologue qui aurait eu une relation avec une patiente est immédiatement radié de son ordre. Il était donc légitime que le père Nicolas soit révoqué de ses fonctions de prêtre. Me faire l'écho de cette requête n'avait donc rien d'anormal.
Le père Nicolas avait donné une version édulcorée de la séquence où il m'avait sorti de la salle avec violence, au motif que je ne faisais pas partie de la communauté et que la salle était un lieu privé. Il était revenu sur le fait qu'il avait du appeler la police pour me sortir de la salle. J'ai corrigé la version du père sur les violences en disant qu'elles ne se justifiaient pas par les motifs évoqués, et qu'elles étaient sans sommation ; les témoins étaient nombreux. Cette violence eut lieu le jour où j'ai transmis aux élus de la Communauté la preuve que nos statuts d'association avaient été modifiés contre l'avis de l'assemblée générale.
Puis, quant au fait de mon appartenance à la communauté, j'ai dis que je faisais partie de la communauté depuis 1982 et que c'est à ce titre, et également parce que j'avais été moine pendant huit ans, que le père Nicolas m'avait lui-même confié le catéchisme pour les adultes. Que c'est en tant que membre que j'avais rénové bénévolement son appartement. J'ai présenté des photos des travaux et demandé à l'officier à quel titre j'aurais travaillé cinq mois durant sans être payé, au cas où je ne ferais pas partie de la communauté ?
J'ai précisé que le père Nicolas avait plusieurs fois essayé de faire prendre au comité une décision pour m'exclure, mais que le comité avait à chaque fois refusé. Si j'avais été exclu, j'en aurais été averti, puisqu'une décision n'est exécutoire qu'à partir de sa notification. Par conséquent, j'étais bien de plein droit présent dans la salle et c'est abusivement que le père avait appelé la police pour m'en faire sortir. D'ailleurs, je continuais à être présent, tant à l'église que dans la salle paroissiale.
J'ai précisé que l'évêque lui-même, à qui je présentais très régulièrement ce que j'écrivais avant de le publier, pour qu'il le corrige en cas d'erreurs, n'avait jamais rien eu à redire sur mes textes. Je l'ai même informé avant de commencer le blog, pour qu'il puisse amender ce qu'il estimait nécessaire au travers de tous les documents qu'il possédait dans leur intégralité.
L'officier m'a demandé si l'évêque avait pris des sanctions contre moi. J'ai répondu qu'il ne l'avait jamais fait. Il a fait remarquer que je ne savais peut-être pas tout concernant ses décisions. J'ai répondu que c'était vrai, mais que l'évêque n'aurait jamais pris une sanction contre moi sans m'en informer. Parce que si tel était le cas, sa décision serait sans effets et non applicable. L’Église ne fonctionne et n'existe juridiquement qu'au travers d'associations cultuelles. Et les associations cultuelles sont soumises aux règles du droit commun, notamment les droits de la défense.
Il m'a alors sorti le courrier de l'évêque disant que j'étais un affabulateur, qu'il avait mené une enquête et qu'il n'y avait aucun élément accréditant ce que je disais. J'ai répondu que l'évêque ne faisait pas mention du témoignage de mademoiselle P., que la police avait pourtant enregistré, et qu'il avait donc menti. J'ai également présenté un courrier du père Placide Deseille où celui-ci confiait que l'évêque était perturbé par cette question. Il était aisé de constater la contradiction du personnage : une position officielle en transmettant à la police Monsieur, il ne s'est rien passé, vous êtes un affabulateur, et une position officieuse en avouant à un religieux Je suis perturbé par ce qui s'est passé. Je n'étais pas responsable du fait que le métropolite soit un menteur, ni du fait qu'il soit suffisamment idiot pour écrire sur un courrier officiel des choses qu'il savait être fausses.
L'officier m'a demandé si j'allais continuer à écrire sur le père Nicolas. J'ai répondu que je n'écrivais pas sur le père Nicolas. Je relate la face cachée de la vie d'une paroisse, ce qu'elle a de positif et ce qu'elle a de négatif. Le fait que le père Nicolas en soit le recteur, le président, le directeur de la publication... me conduit naturellement à parler plus souvent de son action, mais ce n'est que la conséquence de la place qu'il occupe. J'avais écrit des messages sur la politique, sur les icônes et les symboles francs-maçons, qui était de loin le plus lu de tous les messages de ce blog, consulté à l'époque depuis 40 pays distincts. S'il y avait des faits nouveaux à dire au sujet de la Communauté hellénique de Lyon, j'allais bien évidemment en parler, mais, pour l'instant, j'avais dit ce que j'avais à dire.
Il m'a demandé si j'étais le seul à me plaindre. J'ai répondu que non, et j'ai présenté les copies des courriers de tous ceux qui avaient écrit à l'évêque, chacun pour présenter des faits différents et inacceptables de la part d'un prêtre. J'ai fait remarquer que l'évêque était défaillant, puisqu'il est censé régler les problèmes de l’Église, et qu'il ne le fait pas. Il n'a jamais répondu à aucun des courriers qui lui ont été adressés, sauf le premier que j'avais envoyé, et nous avons vu qu'il avait menti dans sa réponse pour se protéger lui-même. J'ai également fait mention du fait que beaucoup ont préféré quitter l'église grecque et préféraient prier chez les Arméniens, chez les Russes ou chez eux.
Il m'a demandé si j'avais quelque chose à rajouter. J'ai répondu que je contestais fermement la réalité des faits qui m'étaient reprochés. J'ai dit également que je portais moi aussi plainte contre le père Nicolas, puisqu'il m'accusait faussement et consciemment, devant la police, d'infractions imaginaires.
Si le père Nicolas voulait porter plainte contre quelqu'un, il pouvait attaquer le père Andréï de Minsk, qui n'a pas aimé ses talents artistiques. Il devait poursuivre mademoiselle P., qui n'avait pas gardé le meilleur souvenir de ses instants de proximité avec lui. Il pouvait porter plainte contre Dimitri L. s'il estimait que son courrier à l'évêque relatait mal les éléments qu'il présentait, etc. Mais il ne pouvait pas m'attaquer moi, qui ne faisais que rendre publics certains faits. Et comme à l'évidence le père Nicolas n'ira pas attaquer le père Andréï, ni Mademoiselle P., ni Dimitri, ni personne d'autre, alors il se devait de chercher un métier qui lui convienne et de cesser d'être prêtre, parce que là, vraiment, il n'était pas à sa place.
Après avoir relu ma déposition et l'avoir signée, l'officier a téléphoné au procureur pour lui demander quelles étaient les suites que le ministère public comptait donner à cette affaire. Le procureur a estimé que l'infraction n'était pas caractérisée, et qu'il n'y avait donc pas lieu de me convoquer devant un juge. Je suis reparti du commissariat à 16 heures 30 de la même façon que j'y étais allé : sans pression et sans qu'aucune charge ne soit retenue contre moi, déterminé à protéger mon droit à la liberté d'expression et à l'information.
L'entretien avec l'officier de police avait duré 2h30.
Tout d'abord, l'officier voulut savoir si j'étais bien l'auteur d'un courrier adressé au métropolite, et si j'étais bien l'auteur des messages rédigés sur un blog intitulé Amis de la communauté hellénique de Lyon. J'ai acquiescé. Je signe mes messages et mon compte n'a pas été piraté.
Le père Nicolas Kakavelakis arguait que je disais qu'il avait des problèmes psychologiques. S'il m'accusait de propos tenus, c'était faux, car je fis remarquer que je ne disais rien, mais que j'écrivais. S'il m'accusait d'écrits répréhensibles, j'attendais que l'on me présente lesquels. Il était préférable que l'on en reste à des éléments factuels qui étaient déjà suffisamment nombreux, plutôt que sur des « on dit ».
L'affirmation selon laquelle je l'accusais d'avoir des problèmes psychologiques était fausse. Je n'avais jamais écrit cela. J'avais écrit que le père Andréï, aumônier du plus grand hôpital psychiatrique d'Europe, avait déclaré que l'auteur des dessins qu'il avait sous les yeux relevait de la psychiatrie. Il se trouvait que ces dessins avaient été tracés par le père Nicolas, mais le jugement du père Andréï ne visait pas nommément ce dernier, et je n'avais fait que rapporter ses propos.
Ce à quoi l'officier m'a demandé si le père Andréï avait une compétence pour porter un tel jugement. J'ai répondu que le père Andréï était saisi d'une question sur un ressenti religieux et qu'il s'était prononcé en tant que prêtre : il n'y avait rien à dire de religieux sur l'artiste car, d'après lui, cela relevait de la psychiatrie. J'avais mentionné ma source et relaté les circonstances qui entouraient ce questionnement. Par contre, le docteur Ladias, en écrivant en tant qu'élu du comité à l'évêque, garant de nos institutions, avait, lui, relevé des problèmes psychologiques. Lui est docteur, accrédité à porter un tel jugement, et il était regrettable que le métropolite Emmanuel Adamakis n'en fasse pas cas.
L'officier a considéré que le courrier du docteur Ladias était privé et que je ne pouvais pas l'utiliser. J'ai fait remarquer qu'il écrivait en tant qu'élu du comité, et non à titre privé. Que ce courrier était recommandé, donc officiel. Qu'il était cosigné par plusieurs personnes, toutes en droit de le diffuser, ce qu'elles avaient fait, et que, par conséquent, j'étais moi-même en droit de le produire. D'ailleurs, le docteur Ladias me demandera plus tard de retirer ce courrier, qu'il estimait inopportun de reproduire, mais j'ai refusé, au nom de la liberté de la presse et du fait que ce n'était pas lui qui me l'avait transmis.
Le père Nicolas estimait que mon premier courrier à l'évêque lui portait préjudice et que je n'aurais pas dû l'envoyer. J'ai répondu que l'évêque était l'autorité ecclésiastique légitime et le supérieur direct du père Nicolas. En cas de problème dans une église, il est légitime qu'il soit informé. Le qualificatif de dénonciation calomnieuse ne pouvait donc en aucune façon être invoqué. La calomnie ne s'applique pas lorsqu'on rapporte des propos désagréables, mais des propos que l'on sait mensongers. Nous n'étions pas dans cette situation.
Le métropolite n'était pas saisi de faits relatifs à la vie personnelle du père Nicolas, mais au ministère qu'il exerce. Le courrier était argumenté et je pouvais produire des documents pour attester de ce qui était écrit. Documents que j'avais d'ailleurs reproduits sur mon blog. Il est tout autant facile que peu convaincant, pour un subordonné, d'affirmer que personne ne devrait saisir son supérieur des actes qu'il pose.
Le père Nicolas soutenait également que j'aurais envoyé des mails au secrétaire de monseigneur Barbarin, et que cela lui portait préjudice. Il disait que j'avais utilisé à cet effet l'adresse mail de Caroline G.. L'affirmation était fantaisiste. J'ai répondu que les mails en questions étaient de Caroline G. J'étais là pour répondre de mes mails et de mes écrits, mais pas de ceux des autres. Caroline G. signe ses messages et je signe les miens. De plus, les mails en question n'avançaient pas d'affirmation calomnieuse, mais ils se contentaient de transmettre les documents aujourd'hui accessibles à tous sur internet. Caroline était, à mon sens, dans son rôle, puisqu'elle exerçait une fonction d'animation dans les rencontres œcuméniques. Elle avait prévenu ses interlocuteurs catholiques qu'elle abandonnait ses fonctions et les avisait du motif.
Si dénonciation calomnieuse il devait y avoir, elle était à imputer au père Nicolas, qui m'accusait auprès de la police de pirater une adresse mail de manière totalement éhontée.
L'officier m'a demandé si j'accusais le père Nicolas de viol ou d'agression sexuelle. J'ai répondu que je n'avais jamais écrit ça. J'avais, par contre, mis à disposition des lecteurs de ce blog le témoignage de Mademoiselle P., ainsi que le rapport de police que la consœur de l'officier avait enregistré en disant à cette jeune fille : Mademoiselle, ce que vous décrivez là est la méthodologie de tous les pervers que nous rencontrons. J'ai précisé que j'avais effacé les noms des principaux protagonistes, notamment celui de sa collègue, avant de publier les documents sur internet.
J'ai également évoqué le cas concret de plusieurs femmes à qui le père Nicolas a fait des avances déplacées. J'ai précisé qu'il ne s'agissait pas d'infractions au sens pénal du terme, mais que ce comportement était totalement incompatible avec son état de prêtre. Autant la police a ses propres règles de déontologie (ne pas tutoyer, bien accueillir les plaignants...) autant les prêtres ont les leurs. S'agissant d'une association cultuelle, ses membres étaient en droit de voir ce règlement intérieur appliqué. Le clergé estime que sa fonction est supérieure à celle d'un psychologue. Or un psychologue qui aurait eu une relation avec une patiente est immédiatement radié de son ordre. Il était donc légitime que le père Nicolas soit révoqué de ses fonctions de prêtre. Me faire l'écho de cette requête n'avait donc rien d'anormal.
Le père Nicolas avait donné une version édulcorée de la séquence où il m'avait sorti de la salle avec violence, au motif que je ne faisais pas partie de la communauté et que la salle était un lieu privé. Il était revenu sur le fait qu'il avait du appeler la police pour me sortir de la salle. J'ai corrigé la version du père sur les violences en disant qu'elles ne se justifiaient pas par les motifs évoqués, et qu'elles étaient sans sommation ; les témoins étaient nombreux. Cette violence eut lieu le jour où j'ai transmis aux élus de la Communauté la preuve que nos statuts d'association avaient été modifiés contre l'avis de l'assemblée générale.
Puis, quant au fait de mon appartenance à la communauté, j'ai dis que je faisais partie de la communauté depuis 1982 et que c'est à ce titre, et également parce que j'avais été moine pendant huit ans, que le père Nicolas m'avait lui-même confié le catéchisme pour les adultes. Que c'est en tant que membre que j'avais rénové bénévolement son appartement. J'ai présenté des photos des travaux et demandé à l'officier à quel titre j'aurais travaillé cinq mois durant sans être payé, au cas où je ne ferais pas partie de la communauté ?
J'ai précisé que le père Nicolas avait plusieurs fois essayé de faire prendre au comité une décision pour m'exclure, mais que le comité avait à chaque fois refusé. Si j'avais été exclu, j'en aurais été averti, puisqu'une décision n'est exécutoire qu'à partir de sa notification. Par conséquent, j'étais bien de plein droit présent dans la salle et c'est abusivement que le père avait appelé la police pour m'en faire sortir. D'ailleurs, je continuais à être présent, tant à l'église que dans la salle paroissiale.
J'ai précisé que l'évêque lui-même, à qui je présentais très régulièrement ce que j'écrivais avant de le publier, pour qu'il le corrige en cas d'erreurs, n'avait jamais rien eu à redire sur mes textes. Je l'ai même informé avant de commencer le blog, pour qu'il puisse amender ce qu'il estimait nécessaire au travers de tous les documents qu'il possédait dans leur intégralité.
L'officier m'a demandé si l'évêque avait pris des sanctions contre moi. J'ai répondu qu'il ne l'avait jamais fait. Il a fait remarquer que je ne savais peut-être pas tout concernant ses décisions. J'ai répondu que c'était vrai, mais que l'évêque n'aurait jamais pris une sanction contre moi sans m'en informer. Parce que si tel était le cas, sa décision serait sans effets et non applicable. L’Église ne fonctionne et n'existe juridiquement qu'au travers d'associations cultuelles. Et les associations cultuelles sont soumises aux règles du droit commun, notamment les droits de la défense.
Il m'a alors sorti le courrier de l'évêque disant que j'étais un affabulateur, qu'il avait mené une enquête et qu'il n'y avait aucun élément accréditant ce que je disais. J'ai répondu que l'évêque ne faisait pas mention du témoignage de mademoiselle P., que la police avait pourtant enregistré, et qu'il avait donc menti. J'ai également présenté un courrier du père Placide Deseille où celui-ci confiait que l'évêque était perturbé par cette question. Il était aisé de constater la contradiction du personnage : une position officielle en transmettant à la police Monsieur, il ne s'est rien passé, vous êtes un affabulateur, et une position officieuse en avouant à un religieux Je suis perturbé par ce qui s'est passé. Je n'étais pas responsable du fait que le métropolite soit un menteur, ni du fait qu'il soit suffisamment idiot pour écrire sur un courrier officiel des choses qu'il savait être fausses.
L'officier m'a demandé si j'allais continuer à écrire sur le père Nicolas. J'ai répondu que je n'écrivais pas sur le père Nicolas. Je relate la face cachée de la vie d'une paroisse, ce qu'elle a de positif et ce qu'elle a de négatif. Le fait que le père Nicolas en soit le recteur, le président, le directeur de la publication... me conduit naturellement à parler plus souvent de son action, mais ce n'est que la conséquence de la place qu'il occupe. J'avais écrit des messages sur la politique, sur les icônes et les symboles francs-maçons, qui était de loin le plus lu de tous les messages de ce blog, consulté à l'époque depuis 40 pays distincts. S'il y avait des faits nouveaux à dire au sujet de la Communauté hellénique de Lyon, j'allais bien évidemment en parler, mais, pour l'instant, j'avais dit ce que j'avais à dire.
Il m'a demandé si j'étais le seul à me plaindre. J'ai répondu que non, et j'ai présenté les copies des courriers de tous ceux qui avaient écrit à l'évêque, chacun pour présenter des faits différents et inacceptables de la part d'un prêtre. J'ai fait remarquer que l'évêque était défaillant, puisqu'il est censé régler les problèmes de l’Église, et qu'il ne le fait pas. Il n'a jamais répondu à aucun des courriers qui lui ont été adressés, sauf le premier que j'avais envoyé, et nous avons vu qu'il avait menti dans sa réponse pour se protéger lui-même. J'ai également fait mention du fait que beaucoup ont préféré quitter l'église grecque et préféraient prier chez les Arméniens, chez les Russes ou chez eux.
Il m'a demandé si j'avais quelque chose à rajouter. J'ai répondu que je contestais fermement la réalité des faits qui m'étaient reprochés. J'ai dit également que je portais moi aussi plainte contre le père Nicolas, puisqu'il m'accusait faussement et consciemment, devant la police, d'infractions imaginaires.
Si le père Nicolas voulait porter plainte contre quelqu'un, il pouvait attaquer le père Andréï de Minsk, qui n'a pas aimé ses talents artistiques. Il devait poursuivre mademoiselle P., qui n'avait pas gardé le meilleur souvenir de ses instants de proximité avec lui. Il pouvait porter plainte contre Dimitri L. s'il estimait que son courrier à l'évêque relatait mal les éléments qu'il présentait, etc. Mais il ne pouvait pas m'attaquer moi, qui ne faisais que rendre publics certains faits. Et comme à l'évidence le père Nicolas n'ira pas attaquer le père Andréï, ni Mademoiselle P., ni Dimitri, ni personne d'autre, alors il se devait de chercher un métier qui lui convienne et de cesser d'être prêtre, parce que là, vraiment, il n'était pas à sa place.
Après avoir relu ma déposition et l'avoir signée, l'officier a téléphoné au procureur pour lui demander quelles étaient les suites que le ministère public comptait donner à cette affaire. Le procureur a estimé que l'infraction n'était pas caractérisée, et qu'il n'y avait donc pas lieu de me convoquer devant un juge. Je suis reparti du commissariat à 16 heures 30 de la même façon que j'y étais allé : sans pression et sans qu'aucune charge ne soit retenue contre moi, déterminé à protéger mon droit à la liberté d'expression et à l'information.
L'entretien avec l'officier de police avait duré 2h30.
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