de l'intérieur d'une communauté

Quels que soient les groupes sociaux, on ne voit souvent d'eux que la partie « marketing ». Celle qui est bien présentable et que l'on souhaite mettre en évidence, au mépris souvent de la réalité. Ce blog, qui se revendique comme un blog d'information, va tenter de présenter la vie de la communauté hellénique de Lyon par ceux qui la vivent de l'intérieur.
J'ai connu deux hommes qui ont dignement représenté la communauté hellénique : monseigneur Vlassios et le père Athanase Iskos. Ils n'ont jamais eu à rougir de ce qu'ils ont fait ou dit et ont laissé une communauté respectée et respectable. Le contraste pourra paraître saisissant entre les 50 ans qui viennent de s'écouler et ce qui se passe depuis plus de six ans, mais si l'on veut rester fier de ce que l'on est, il ne faut pas hésiter à prendre ses distances lorsque ce que l'on voit s'éloigne de nos idéaux.
Dans un premier temps, je vais raconter une histoire au travers de courriers échangés et de documents, qui seront tous reproduits. Dans un second temps, je débattrai autour des questions qui seront posées à mon adresse mail : jeanmichel.dhimoila@gmail.com .
La communauté hellénique de Lyon étant une association cultuelle, loi 1905, les références au culte seront nombreuses et indispensables pour comprendre le sens de ce qui est recherché, et malheureusement parfois ses dérives.

Bonne
lecture à tous

lundi 17 avril 2017

246- Constat d'huissier



Le 10 avril dernier, les agents de sécurité en charge du meeting de François Fillon se sont fait remarquer en violentant des journalistes présents. Après avoir utilisé la force pour faire sortir ces journalistes, ils ont cassé une caméra et un téléphone.



L'équipe de campagne du candidat Fillon a aussitôt annoncé qu'elle dénonçait ces violences et qu'elle ne travaillerait plus avec cette société.

Il y eut un dépôt de plainte. Si cette plainte est instruite, l'enquête dira si les agents ont obéi à un ordre reçu ou s'ils ont agit de leur propre autorité. Dans tous les cas, la responsabilité du donneur d'ordre et celle des agents en question sont engagées. L'autorisation préfectorale d'exercer place les agents sous la responsabilité de son donneur d'ordre et ne les autorise pas à outrepasser le cadre fixé par la Loi. 

En l'espèce, quelles que soient les opinions politiques des personnes présentes à ce meeting, quels que soient les griefs que l'organisateur avait contre les journalistes, rien n'autorisait ces agents à faire usage de violence. La Loi ne le leur permet pas. Il ne sont pas juges pour décider de mesures coercitives d'exclusion ; ils ne sont pas policiers pour avoir un droit légitime à l'usage de la force. Si fonctionner dans un tel cadre ne leur plaît pas, rien ne les empêche de choisir un autre métier.


Les mêmes dérives avaient lieu à la Communauté hellénique de Lyon. Trois agents de sécurité m'avaient interdit l'accès à mon lieu de culte le dimanche 1er janvier, et ce en toute illégalité. Une réponse adéquate s'imposait !

Sur les conseils de monsieur A., gardien de la paix, j'avais appelé la police pour mettre fin au désordre constaté. Mais celle-ci était repartie sans intervenir. Il allait falloir trouver une autre solution. Dans une société de droit, la seule réponse légitime ne peut venir que du droit. Je décidai donc de faire appel à un huissier de justice.

Il fallait dans un premier temps caractériser l'infraction de manière non contestable puis, dans un second temps, saisir l'autorité compétente pour demander réparation.

Dans la semaine, je me mis en contact avec maître Mataix. Je lui expliquai la situation et lui demandai son assistance. Elle me dit qu'elle était disponible pour venir procéder aux constatations utiles si le trouble illicite se reproduisait et me donna son numéro de portable pour l'appeler en cas de besoin.


Le dimanche 8 janvier 2017, je me rendis à l'église vers 10 heures. Là, je retrouvai le jeune homme et la jeune femme qui m'avaient interdit l'accès de l'église la semaine précédente. Ils s'opposèrent à nouveau à ce que j'entre dans l'église pour y exercer mon culte.

J'appelai donc maître Mataix et sollicitai son intervention. Elle arriva peu après. Je la laisse poursuivre le récit de ce jour...

Je soussignée, Maître Axelle Mataix, Huissier de Justice, Membre de la SELARL AXELLE MATAIX, titulaire d'un Office d'Huissier de Justice à LYON (69006), y demeurant 17, rue Tronchet, 

Certifie m'être spécialement rendue ce jour à 11 heures 00 :

45, rue du père Chevrier à LYON (69007),

Où étant arrivée sur place, en présence de Monsieur Jean-Michel DHIMOÏLA, le requérant, et de Monsieur Dimitrios LIAPIS, ancien membre de l'association COMMUNAUTE HELLENIQUE DE LYON et ancien élu, j'ai pu procéder aux constations suivantes.

Devant la porte d'entrée de l'église orthodoxe grecque, je constate la présence de deux agents de sécurité, un homme et une femme, contrôlant les entrées dans ce lieu de culte.

Trois jeunes femmes devant nous sont autorisées à pénétrer.

Monsieur DHIMOÏLA se présente devant les deux agents de sécurité.

Les deux agents de sécurité refusent l'accès à Monsieur DHIMOÏLA, en précisant qu'ils lui ont déjà dit ce matin et dimanche dernier qu'il n'avait pas le droit de rentrer dans l'église.

Les uniformes des deux agents de sécurité ne comportent pas de signe distinctif reproduisant le nom ou le logo de l'entreprise de sécurité : la jeune femme porte un uniforme tout noir sans aucun signe distinctif permettant de l'identifier comme agent de sécurité. Le jeune homme porte un pull de couleur rouge avec une bande bleu marine brodée « SECURITE INCENDIE » sur le devant.

Je me présente ensuite auprès des deux agents de sécurité.

Après avoir décliné mes nom, prénoms, qualité, ainsi que l'objet de ma visite, je leur demande s'ils maintiennent leur refus d'accès à l'église à Monsieur DHIMOÏLA, et la raison de ce refus.

Les agents de sécurité maintiennent le refus d'accès à l'église à Monsieur DHIMOÏLA. Ils ne me déclarent aucune raison, et me précisent qu'il s'agit de la consigne qu'ils ont reçue.

Je leur demande quelle est la personne qui leur a donné cette instruction.

Les agents de sécurité me répondent que le prêtre, le père Nicolas KAKAVELAKIS, leur a donné pour consigne de ne pas laisser pénétrer Monsieur DHIMOÏLA au sein de l'église et de lui refuser l'accès.

Je leur demande s'ils ont été embauchés par l'association COMMUNAUTE HELLENIQUE DE LYON, propriétaire du lieu de culte, ou par le père Nicolas.

Ils me précisent qu'ils ont été embauchés par le père Nicolas.

Je leur demande s'ils sont porteurs d'une décision de justice interdisant l'accès de Monsieur DHIMOÏLA à l'église orthodoxe grecque. Les agents de sécurité m'informent de l'absence de décision de justice en ce sens.

Je leur demande la durée de cette mesure d'interdiction : les les agents de sécurité me précisent que cette mesure d’interdiction a une durée illimitée dans le temps, et que les prochains dimanches à venir, ils refuseront systématiquement l'accès à l'église à Monsieur DHIMOÏLA.

Je leur rappelle que cette mesure constitue une entrave au droit d'exercer librement son culte, reconnu et consacré par l'article 1er de la loi du 9 Décembre 1905.

Je demande ensuite aux agents de sécurité de bien vouloir m'indiquer la société de sécurité qui les emploie. Ils refusent.

Je leur demande de bien vouloir me déclarer leur identité (noms et prénoms) ; ils refusent.

Le jeune homme me demande si je souhaite m'entretenir avec le père Nicolas. Je réponds par l'affirmative.

Il pénètre dans l'église pour aller prévenir le père Nicolas.

Quelques instants plus tard, il sort de l'église et m'indique que le père Nicolas ne peut pas me recevoir.

Je termine mes constatations à 11h20.




Maître Mataix avait parfaitement décrit ce qu'elle avait vu. Et ce qu'elle avait vu manifestait les dérives de la situation à laquelle j'étais confronté. Il ne restait plus qu'à saisir un juge pour mettre fin à ces abus.

Si François Fillon a aussitôt pris ses distances envers l'attitude des agents de sécurité qu'il employait, le père Nicolas Kakavelakis, lui, n'allait pas avoir la même sagesse. Il allait même s'enfoncer encore davantage dans ses dérives.

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