de l'intérieur d'une communauté

Quels que soient les groupes sociaux, on ne voit souvent d'eux que la partie « marketing ». Celle qui est bien présentable et que l'on souhaite mettre en évidence, au mépris souvent de la réalité. Ce blog, qui se revendique comme un blog d'information, va tenter de présenter la vie de la communauté hellénique de Lyon par ceux qui la vivent de l'intérieur.
J'ai connu deux hommes qui ont dignement représenté la communauté hellénique : monseigneur Vlassios et le père Athanase Iskos. Ils n'ont jamais eu à rougir de ce qu'ils ont fait ou dit et ont laissé une communauté respectée et respectable. Le contraste pourra paraître saisissant entre les 50 ans qui viennent de s'écouler et ce qui se passe depuis plus de six ans, mais si l'on veut rester fier de ce que l'on est, il ne faut pas hésiter à prendre ses distances lorsque ce que l'on voit s'éloigne de nos idéaux.
Dans un premier temps, je vais raconter une histoire au travers de courriers échangés et de documents, qui seront tous reproduits. Dans un second temps, je débattrai autour des questions qui seront posées à mon adresse mail : jeanmichel.dhimoila@gmail.com .
La communauté hellénique de Lyon étant une association cultuelle, loi 1905, les références au culte seront nombreuses et indispensables pour comprendre le sens de ce qui est recherché, et malheureusement parfois ses dérives.

Bonne
lecture à tous

lundi 8 décembre 2014

145- Père Athanase : le retour



Le samedi 15 novembre au soir, une information concernant la venue prochaine du père Athanase à Lyon commença à se répandre. Cette annonce fut confirmée par deux autres sources le dimanche 16 au matin, ce qui me conduisit, comme beaucoup d'autres, à me faire l'écho de cette venue, prévue pour le dimanche suivant, 23 novembre.

Les spéculations les plus folles se mirent à entourer cette venue, portées par des questions restées sans réponse. Bien qu'il ne s'agisse que de fragments parcellaires de la vérité, je vais essayer de revenir ici sur les dessous de cette visite.

Ce voyage du père Athanase a été organisé en urgence, dans la journée qui a précédé l'annonce de sa venue. D'après une source proche du métropolite, le père Athanase est toujours inscrit sur le registre des prêtres de la métropole. Ce qui fait que sa signature reste utile dans certains dossiers. J'ignore pourquoi il a fallu organiser ce voyage dans l'urgence alors que la Métropole parvient à se passer de lui depuis 4 ans.

Le père Athanase était à Paris le lundi 24 novembre à 17 heures pour une réunion, vraisemblablement organisée pour régler des dossiers en suspens qui nécessitaient sa signature.


Il n'était pas possible, pour le père Athanase, qu'il vienne en France sans venir célébrer - ou concélébrer - dans l'église qu'il a desservie durant 34 ans. Sa présence à Lyon n'était donc pas destinée à venir régler des problèmes, comme nous avons pu l'entendre ici ou là, mais bien à venir retrouver toutes les personnes qui font partie de sa vie et dont le souvenir remplit son cœur.

Sa visite n'était pas davantage destinée à venir soutenir le père Nicolas, où à prendre parti contre lui, même s'il a pu voir de ses yeux les dérives sectaires auxquelles nous sommes confrontés.


Le père Nicolas avait fait courir le bruit, le dimanche 16 novembre, en s'adressant à l'un des étudiants qui sert dans le sanctuaire, qu'il allait devoir assister à une réunion à l'étranger le dimanche suivant. Il avait précisé que l'ancien prêtre venait le remplacer.

C'était, bien sûr, une pure fumisterie. Je ne vois pas ce que le père Nicolas serait allé faire à une réunion importante, si ce n'est servir le café. Quoique ! François Hollande est là pour nous rappeler que celui qui sert le café peut parfois prendre la première place s'il agit avec subtilité et opportunisme. Mais ne présumons pas des capacités de Nikos.

Si le père Nicolas avait été à Genève, ou ailleurs, il n'aurait pas manqué de le faire savoir sur facebook. Ce qui n'a pas été le cas, puisqu'il n'a présenté aucune information, ni sur la visite du père Athanase, ni sur sa pseudo réunion internationale. 

Je précise, pour ceux qui ont entendu que Nikos devait aller à Genève à une réunion panorthodoxe, que la dernière réunion de ce type s'est tenue du 6 au 12 juin 2009. S'il était allé quelque part, Nikos n'aurait pas manqué de publier la photo de l'assiette qu'il avait mangée, comme pour chacune de ses sorties.

Mais ce qui discrédite totalement son affirmation, c'est que plusieurs personnes dignes de foi l'ont vu, dimanche matin, derrière les rideaux de son appartement, au-dessus de l'église, à épier discrètement ce qui se passait en-dessous. Il faut dire qu'il nous a toujours donné l'impression d'être plus curieux que malin...

Un autre point particulièrement ambigu est l'attitude du comité de la Communauté. Le dimanche 16 novembre, le père Nicolas fit ses petites annonces à la fin de la liturgie. Il rappela avec insistance la tenue de la fête annuelle grecque, le 21 novembre, mais pas un mot sur la venue du père Athanase prévue pour le dimanche suivant. S'il venait de si loin pour le remplacer, pourquoi taire délibérément ce point ? Tout dans l'attitude du père Nicolas montrait qu'il subissait cette venue sans pouvoir s'y opposer.

Le Comité, qui dispose d'un site internet, d'une page facebook, d'un listing d'adresses mails, de tableaux d'affichage et d'un bon vieux téléphone, n'a fait aucune annonce relative à cette visite. Ses membres ont même été particulièrement décontenancés de voir tant de monde à l'office alors qu'ils avaient tout fait pour cacher cette venue.

Le Comité n'a pas cru bon non plus d'organiser une petite réception dans la salle pour recevoir ses hôtes. Pas la moindre petite conserve de feuilles de vigne à ouvrir, ni la plus petite bouteille de Dia Cola à offrir. Les Syriens, qui avaient préparé d'innombrables spécialités culinaires pour accueillir festivement leur évêque, le 15 juin dernier, n'auraient sans doute pas mieux compris que moi comment on peut si mal accueillir quelqu'un que l'on dit respecter et aimer.

Heureusement qu'une femme avait pris l'initiative de préparer quelques plats, ce qui permit de masquer un peu l'état de déliquescence morale de nos élus. C'était loin d'être suffisant pour partager ce moment avec plus de 200 personnes venues accueillir le père Athanase, mais elle avait fait tout ce qu'elle pouvait à son niveau pour transformer cette rencontre en fête.



Si l'on ajoute à cela la bagarre qui éclata durant la liturgie, provoquée par le trésorier de la communauté, vous comprendrez pourquoi le père Athanase estime que le Comité a tout fait pour saboter sa venue.


Lorsque le père Athanase arriva à l'église, dimanche matin, la femme du père Nicolas vint lui ouvrir. Elle lui remit une lettre manuscrite du père Nicolas, de plusieurs pages, dans laquelle ce dernier lui transmettait ses consignes. Lettre qui, d'ailleurs, n'était pas signée.

Le père Athanase m'appela, très gêné, et me montra cette lettre. Elle comportait une liste de personnes à exclure, fruit de la folie que le docteur Philippe Ladias avait diagnostiquée en son temps. Le père Athanase fit son signe de croix de nombreuses fois en prenant Dieu à témoin : si on lui avait dit ça la veille, il serait reparti à Athènes.

Pour ne pas décevoir les nombreuses personnes qui se préparaient à venir l'accueillir, le père Athanase décida néanmoins de rester. En homme de paix, il préféra faire ce qu'on lui enjoignait par écrit. Non pas pour cautionner les consignes, mais afin de ne pas créer de problèmes supplémentaires.

Avec quelques jours de recul, je me permettrai de remarquer qu'il est un pasteur, pas une brebis. C'est la brebis qui se tait quand on la conduit à l’abattoir ; le pasteur, lui, risque sa vie pour sauver ses brebis. Cela implique que le pasteur ne cautionne pas ce qu'il sait être injuste.

Je pourrais, bien sûr, douter de la véracité de ses propos, lorsqu'il dit qu'il serait reparti. Je sais par expérience que la multiplication des signes de croix n'a jamais été un gage de sincérité, et ce n'est pas Nikos qui viendra me contredire sur ce point. Mais les larmes qu'il versa plus tard en lisant cette lettre à d'autres n'étaient pas feintes.


Nous verrons dans les messages à venir comment, au-delà des événements indignes que nous traversons, reconstruire la Communauté que le métropolite Emmanuel Adamakis et le père Nicolas Kakavelakis se sont attachés à détruire en sapant les fondements mêmes de ce qu'elle était. Nous verrons que le métropolite n'a que le pouvoir que nous acceptons de lui accorder et qu'il n'appartient qu'à nous de le lui retirer. Nous aborderons la manière de ne pas accepter les événements de la vie comme étant les fruits de la fatalité, ainsi que les moyens que nous pouvons nous donner pour y répondre.

 
Dans le message précédent, j'ai présenté la vidéo de la liturgie du père Athanase. Vous trouverez ci-dessous celle de l'office des matines.
 
 

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