de l'intérieur d'une communauté

Quels que soient les groupes sociaux, on ne voit souvent d'eux que la partie « marketing ». Celle qui est bien présentable et que l'on souhaite mettre en évidence, au mépris souvent de la réalité. Ce blog, qui se revendique comme un blog d'information, va tenter de présenter la vie de la communauté hellénique de Lyon par ceux qui la vivent de l'intérieur.
J'ai connu deux hommes qui ont dignement représenté la communauté hellénique : monseigneur Vlassios et le père Athanase Iskos. Ils n'ont jamais eu à rougir de ce qu'ils ont fait ou dit et ont laissé une communauté respectée et respectable. Le contraste pourra paraître saisissant entre les 50 ans qui viennent de s'écouler et ce qui se passe depuis plus de six ans, mais si l'on veut rester fier de ce que l'on est, il ne faut pas hésiter à prendre ses distances lorsque ce que l'on voit s'éloigne de nos idéaux.
Dans un premier temps, je vais raconter une histoire au travers de courriers échangés et de documents, qui seront tous reproduits. Dans un second temps, je débattrai autour des questions qui seront posées à mon adresse mail : jeanmichel.dhimoila@gmail.com .
La communauté hellénique de Lyon étant une association cultuelle, loi 1905, les références au culte seront nombreuses et indispensables pour comprendre le sens de ce qui est recherché, et malheureusement parfois ses dérives.

Bonne
lecture à tous

jeudi 19 janvier 2012

7- " Monseigneur, donnez-moi la main "



Au Mont Athos, au hasard des conversations avec les Pères, on peut entendre de très belles paroles de sagesse, mais aussi voir des moines pleins d'humour. J'y ai entendu l'histoire suivante. On raconte qu'un évêque était en visite dans l'un des 20 grands monastères. L'office fut suivi du repas, puis d'une synaxe (réunion de la communauté) où l'évêque édifia l'assistance par ses propos. En partant, il fut conduit au port du monastère où une barque devait lui faire poursuivre sa route. Mais le ponton était glissant et il tomba à l'eau. Tout le monde paniqua car l'évêque ne savait pas nager. Chacun essayait de le rattraper en lui criant : " Monseigneur, donnez-moi la main ! ", mais lui s'enfonçait de plus belle. Les tentatives reprenaient plus nombreuses " Monseigneur, donnez-moi la main, donnez-moi la main ! ", et l'évêque faiblissait sans qu'on réussisse à le rattraper. Soudain, un moine eut une idée lumineuse et il cria : " Monseigneur, prenez ma main ! ". Et aussitôt l'évêque prit la main et il fut sauvé.

Sur les mêmes évêques, le père Alexandre Men, considéré comme un saint autant que peut l'être le père Païssios en Grèce, écrit : " Le chrétien [...] sait que les adversaires du Christ - le gouvernant inique, l'évêque avide de pouvoir, l'adepte fanatique des traditions anciennes - non seulement n'appartiennent pas uniquement à l'époque évangélique, mais renaissent à toutes les époques sous des visages différents (Matth. 16, 6) " (Alexandre Men, le christianisme ne fait que commencer, éd. du Cerf,  2010, p. 39, § 7). Laissons pour le moment la réputation des évêques, sur laquelle nous reviendrons demain, lorsque nous parlerons de la Franc-Maçonnerie, et revenons aux choses sérieuses.

Depuis le mois de février 2011 et l'analyse des dessins du père Nicolas (reproduits dans le message 4 - métropolite Emmanuel), je n'emmène plus mes enfants dans cette église. Le témoignage de mademoiselle P. ne montre pas une relation extra-conjugale complètement aboutie, mais il montre une volonté de manipulation des esprits particulièrement perverse. C'est extrêmement dommageable, surtout pour ceux qui ne sont pas préparés à y être confrontés. C'est la même personne qui va donner une médaille (cf. p. 5 § 4) à B., membre de la communauté, pour les travaux qu'il réalise régulièrement, qui va mentionner dans le bulletin paroissial l'aide de ses fils (cf. p. 4 § 6), et qui va devenir furieux et écrire à l'un d'eux que la confiance doit se mériter par des actes et non par des paroles après que celui-ci a mis sur sa page Facebook une vieille vidéo où l'on voit le père Athanase Iskos. Mais si le père Nicolas estime que ce jeune n'a pas fait les actions qu'il fallait pour mériter sa confiance, pourquoi alors écrire un mois plus tôt toute l'estime qu'il a pour lui ? Il y a là une inconstance qui fait que l'on passe en un mois, et des fois en une heure, du statut de quelqu'un qui est guidé par le Saint-Esprit à celui de quelqu'un de particulièrement maléfique. Abstraction faite de ces sautes d'humeur, un prêtre peut-il devenir furieux et écrire à un jeune des propos aussi déplacés pour cette vidéo ?

La vérité, c'est que B. n'a pas changé depuis 20 ans que tout le monde le connaît, et que toute la communauté a vu grandir ses fils. Le problème vient donc du père Nicolas qui souffle le chaud et le froid au gré de la variation de ses humeurs, pas toujours rationnelles. Cet exemple n'est malheureusement que l'un des nombreux à avoir fait fuir une grande partie de la communauté.

Quand un psychologue a une relation avec une patiente, même consentante, il est radié dans l'heure qui suit la découverte de cette relation, car le Conseil de l'Ordre sait qu'un psychologue peut facilement influencer l'esprit d'un patient s'il manque d'éthique. Un prêtre n'est pas moins qu'un psychologue et il doit être radié avec encore plus de rapidité si des problèmes éthiques arrivent. Pâques étant arrivée, j'espérais que la métropole prendrait des décisions pour régler le problème du père Nicolas. Voyant que rien ne se passait, j'envoyais un recommandé à l'évêque en y joignant le récépissé de la police, document qu'il n'avait pas encore. Dès qu'il a reçu ce courrier, le père Arsénios m'a téléphoné et m'a demandé si j'étais d'accord pour qu'il organise une rencontre entre le père Nicolas, mademoiselle P., lui-même et moi. J'ai répondu que j'étais évidemment d'accord. Il m'a dit qu'il allait demander son accord au père Nicolas et qu'il me rappellerait pour me fixer une date. J'attends toujours... Je suppose que c'est le père Nicolas qui n'a pas accepté cette rencontre puisque toutes les autres personnes conviées étaient d'accord. Mais quelle est cette procédure dans laquelle un supérieur demande à un subordonné s'il veut bien que l'on parle de ses problèmes avec la personne qui l'accuse ?

Là-dessus, j'ai commencé à entendre des bruits sur des problèmes qu'il y aurait eus entre le père Placide Deseille et moi lorsque j'étais au monastère, 14 ans plus tôt. Nous retrouvions le fameux père Placide qui était censé avoir été interrogé par l'évêque dans le cadre de son enquête. Nous étions précisément dans les jours qui suivirent l'arrestation de Dominique Strauss-Kahn aux États-Unis, à un moment où tout le monde se demandait pourquoi personne n'avait jamais osé parler d'un problème qui était su depuis longtemps. Je ne crois pas avoir de problèmes avec le père Placide, et j'ai suffisamment de respect pour lui pour ne pas accepter qu'il soit considéré comme un simple faire-valoir. Je lui ai donc écrit et il m'a répondu quelques jours plus tard. Il ressortait de sa lettre que l’évêque avait évoqué la question avec lui, qu'il semblait très perturbé, mais qu'il n'avait présenté aucun document : une sorte de simple conversation de comptoir sans le comptoir.

Dans une sorte de léthargie latente, les semaines sont passées : aucun problème n'était réglé, mais le train-train quotidien semblait accorder un peu de repos à la vie tumultueuse de la paroisse. Début juillet, je suis parti deux mois pour un long périple à travers l'Italie, l'Albanie du sud et la Grèce pour faire connaître à mes enfants une partie de leurs origines, leur faire découvrir d'autres cultures et d'autres horizons.

Je suis revenu plein d'inspiration pour écrire la suite de ce récit.

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